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A la découverte de Jordan Semple, ce Franco-américain qui affole les compteurs en Bulgarie

Il y a quelques semaines nous vous avions parlé de Jordan Semple. Franco-Américain de 24 ans, il est en train de réaliser un véritable carnage en Bulgarie cette saison. Poste 4/3 de l’Akademik Bulteks 99 Plovdiv, une équipe de première division bulgare, Jordan Semple est en ce moment LE joueur qui f

Il y a quelques semaines nous vous avions parlé de Jordan Semple. Franco-Américain de 24 ans, il est en train de réaliser un véritable carnage en Bulgarie cette saison. Poste 4/3 de l’Akademik Bulteks 99 Plovdiv, une équipe de première division bulgare, Jordan Semple est en ce moment LE joueur qui fait parler de lui dans les salles de basket de ce petit pays de la péninsule balkanique. Afin d’en savoir plus sur ce phénomène Basket Europe prend l’avion et met le cap à l’Est direction la Bulgarie le pays de Hristo Stoichkov et de Sylvie Vartan (oui, oui) !

Qui êtes-vous Jordan Semple ? Je m’appelle Jordan Semple. Je suis né en France à Paris le 12 août 1992 d’une mère française et d’un père américain. Je parle et écris le français même si je suis beaucoup plus à l’aise avec la langue anglaise.  Très tôt dans ma jeunesse, je quitte l’Hexagone et je déménage avec ma famille aux Etats-Unis, en Californie plus précisément. Depuis tout petit j’ai toujours aimé le basket et je savais que le chemin pour devenir un joueur professionnel serait long et difficile. Je suis passé par Arcata en High School puis j’ai été formé à Chico State (NCAA II) à coté de San Francisco entre 2011 et 2015. (NDLR: Jordan Semple a marqué l’histoire de son université puisqu’il fût le meilleur rebondeur et contreur de l’histoire des Wildcats). Non drafté à la fin de mon parcours scolaire en 2015 (NDLR: 10,4 points, 9,3 rebonds et 2 passes lors de sa dernière année) je fais le grand saut pour l’Europe. C’est en Espagne que je signe mon premier contrat professionnel. Au sein du Sammic Iraurgi Saski Baloia, je réalise une bonne saison aussi bien sur le plan individuelle (NDLR: 15,5 points à 57% de réussite aux tirs -31,5% à 3-points-, 9,4 rebonds et 2,3 passes décisives pour 19,7 d’évaluation en 29 minutes sur 29 matchs) que collectif (NDLR: quart de finaliste de la LEB SILVER). Cinquième marqueur et troisième rebondeur de la division, je termine même dans le cinq idéal de la saison 2015/16. Après la troisième division espagnole, je signe l’été dernier en première division bulgare avec l’Akademik Bulteks 99 Plovdiv. Cette saison est donc ma deuxième expérience professionnelle.Quelles sont vos relations avec la France ? La France c’est le pays de ma maman, celui où je suis né, celui qui est inscrit sur mes papiers administratifs. J’ai toujours de la famille en France à Paris, je reviens souvent les voir. Et puis c’est une cuisine incroyable, un patrimoine exceptionnel, la France c’est l’un des plus beaux pays du monde ! Pourquoi avoir démarré votre carrière en Espagne et pas en France ? J’ai signé en Espagne tout simplement parce que c’était la meilleure option possible à ce moment-là pour moi avec le meilleur contrat.Et pour la Bulgarie l’été dernier ? Idem c’était mon meilleur choix de carrière à cet instant précis. J’ai prouvé que j’avais le niveau pour la troisième division espagnole. Je voulais voir plus haut et jouer dans un championnat de première division. Sur la table, la première division bulgare correspondait à mes attentes. Me frotter aux meilleurs joueurs d’une première division en Europe, voila ce que je recherchais et ce que les dirigeants de l’Akademik Bulteks 99 Plovdiv me proposaient. J’ai signé et je ne regrette absolument pas mon choix.

Avec son équipe de l’Akademik Bulteks 99 Plovdiv

Quel est le niveau de la première division bulgare ? Par rapport à la France c’est difficile à dire puisque je ne connais pas le niveau de la Pro A, la Pro B voire la NM1. Il y a des bons Américains en Natsionalna basketbolna liga (NBL), la première division. Les joueurs viennent ici pour se montrer puis décrocher un plus gros contrat en Europe de l’ouest par exemple. Les dirigeants bulgares n’hésitent pas à faire des paris en prenant des joueurs sans expérience ou bien sans référence et cela peut parfois donner des belles surprises. Des clubs comme le Lukoil Academic Sofia ou Riski Sportist jouent également en Coupe d’Europe (FIBA Europe Cup), Beroe participe aussi à la Balkan League, cela permet d’emmagasiner de l’expérience supplémentaire en plus du simple championnat bulgare. Quel regard portez-vous sur votre début saison ? Bon. Collectivement, nous sommes troisième de la NBL avec 5 victoires pour 3 défaites à 2 victoires du Lukoil qui est premier. Nous n’avons que le championnat à disputer cette saison cela nous permet de mettre toutes nos forces dedans. Individuellement cela se passe bien. Je suis le leader de ma formation. Je tourne à 24 points de moyenne (à 69,6% de réussite aux tirs), 10,6 rebonds et 3,4 passes pour environ 27 d’évaluation en 32 minutes de temps de jeu.Vous êtes actuellement le meilleur scoreur et le meilleur rebondeur du championnat, vous avez été élu déjà 3 fois MVP d’une journée de championnat en 9 journées, vous attendez vous à un tel début de saison ? C’est difficile à dire. Je donne toujours le meilleur de moi-même sur le terrain et si en plus l’équipe gagne c’est parfait. (le 26 novembre dernier, lors de la victoire de son équipe contre le Spartak Pleven 95 à 82, Jordan a réalisé une incroyable performance avec ses 42 points à 17/19 aux tirs, 8/12 aux LF, 11 rebonds et 4 passes pour 44 d’évaluation en 30 minutes de temps de jeu). L’objectif cette année est de terminer le plus haut possible en championnat pour être en bonne position pour les playoffs et pourquoi pas remporter le titre de champion de Bulgarie. Ce serait génial.Comment est la vie en Bulgarie ? J’habite à Plovdiv qui est la deuxième ville de Bulgarie avec environ 340 000 habitants. Nous sommes situés au centre du pays. Ici la vie est cool. Les gens sont sympas et parlent anglais. Le coût de la vie est bas et pratiquement tout est très bon marché. (NDLR: ancienne Philippopolis dans l’antiquité, puis Trimontium pour ses trois collines. Plovdiv a été désignée capitale européenne de la culture en 2019).Venir en jouer en France, est-ce un de vos souhaits pour plus tard ? Bien sur. Absolument ! J’aimerais vraiment venir jouer ici. J’espère qu’un jour un club pourra me donner ma chance et que j’aurai l’occasion d’évoluer dans le pays qui m’a vu naître. La Pro A est un championnat où tout est possible, où tout le monde peut battre tout le monde, il y a de grands joueurs dans cette ligue. La Pro B est la deuxième division la plus forte de toute l’Europe, quant à la NM1, elle ressemble de plus en plus à une petite Pro B. Venir jouer en France est ce que je souhaite pour la suite de ma carrière.Avez-vous déjà eu des contacts avec des clubs français ?Aucun contact. J’imagine que si je continue de travailler dur, il pourrait y avoir des opportunités. (NDLR: Sur le marché français, Jordan sera considéré comme non JFL car il n’a pas fait sa formation en France).Que faites-vous en dehors du basket ? J’adore cuisiner, c’est mes racines françaises, (rire), j’adore surfer, c’est mon côté Californien (rire) et sinon comme tout le monde passer du temps avec ma famille, mes amis, regarder des films, voyager, explorer de nouveaux endroits.Merci Jordan pour cette interview et bonne chance pour la suite. Merci à vous de m’avoir permis de m’exprimer et de me faire connaitre auprès de public français. A bientôt ! (en français)

Photos : BBALL.BG / Viktoria Petrova

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