La deuxième partie de l’interview de Daniel Champsaur, le responsable du service Archives & Patrimoine de la FFBB.
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Vous avez tous les livres et périodiques français qui parlent de basket ?
Pas tout. Pendant des années le Musée n’a pas recueilli la presse basket française qui parlait exclusivement de NBA mais par contre, tous les périodiques généralistes ou que sur le basket français sont tous au Musée et reliés au Centre de Recherche au rez-de-chaussée du bâtiment de la FFBB. On est encore en train de faire l’inventaire de la bibliothèque du Musée, qui est unique, au-delà du fait qu’elle rassemble tous les ouvrages sur le basket, beaux livres, ouvrages techniques, règlements, elle a des choses beaucoup plus rares qui peuvent être très utiles pour les chercheurs et les journalistes. On a par exemple des thèses ou des mémoires de maîtrise que l’on ne va trouver presque qu’ici. Quand on aura fini de cataloguer, on verra les manques et l’idée c’est petit à petit d’acquérir les incontournables qu’on peut ne pas avoir.
Avez-vous l’impression qu’il y a eu des périodes plus fastes que d’autres dans la production de livres ?
Je ne suis pas un spécialiste mais par exemple sur la technique, il y a beaucoup de choses aujourd’hui qui ne se transmettent plus par livres alors qu’on a vu fleurir des livres sur la technique et les entraînement du basket, doucement dans les années 40, davantage dans les années 50, et plus encore dans les années 60, 70. Beaucoup de choses venaient de l’étranger. Là-dessus la bibliothèque du Musée est bien achalandée. Ensuite une production française s’est mise en route notamment sous l’impulsion de Gérard Bosc avec son autre casquette, celle d’entraîneur, et de Bernard Grosgeorges. On va dire que l’âge d’or de la littérature technique me semble passé. Sur les beaux livres c’est un peu pareil. Il y en avait beaucoup dans les années 80-90, L’Année du Basket, etc. Aujourd’hui, on en vend beaucoup moins tout simplement donc on en sort moins.
L’une des réussites c’est d’avoir sauvé la salle de la Rue de Trévise, la plus vieille salle de basket au monde ?
Au début des années quatre-vingt-dix, le bâtiment de la Rue de Trévise n’est pas classé et Gérard Bosc a fait ce qu’il fallait pour que l’attention des pouvoirs publics se porte sur ce bâtiment et soit inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques. A l’époque ça a été plutôt mal perçu par les gens qui tenaient l’UCJG car il y avait des projets immobiliers. C’est un bâtiment vétuste qui a été construit de 1891 à 1893, difficile à exploiter qui était plutôt ressenti comme un poids. Cela a été conçu comme un bloc. Le symbole des YMCA c’est un triangle, le spirituel, l’intellectuel et le sportif et le bâtiment synthétise cette conception des choses. C’est pour ça qu’il y a des installations sportives à l’intérieur du bâtiment, le gymnase mais aussi la piscine, la piste de bowling, la piste d’escrime. A côté, il y a des salles de méditation. Toutes les fonctions sont complètement mélangées. C’est d’ailleurs ce concept qui est protégé et inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Pas seulement le gymnase, tout le bâtiment. Aujourd’hui ça a complètement changé et l’UCJG est très heureuse d’avoir pu préserver son bâtiment. Mais c’est clair que l’influence de Gérard Bosc a été décisive à cette époque-là.
Il existe donc un Espace Muséal au rez-de-chaussée du siège de la fédération, rue du Château des Rentiers, dans le 13e arrondissement à Paris, qui date de 2011 et qui a été réaménagé en 2017. Qui peut y accéder ? Qui peut consulter les archives ? Y a t-il des expositions itinérantes ?
Le Musée ne peut pas encore accueillir le public, aussi les collections du Musée peuvent aller vers les gens grâce aux expositions itinérantes, qui sont à la disposition des ligues, des comités, des clubs, des mairies, des écoles, etc. Il existe un Musée virtuel que tout le monde peut consulter en ligne. En ce qui concerne les ressources de la bibliothèque et des archives, on a le Centre de Recherche et de Documentation Yvan Mainini, qui est accessible sur rendez-vous le lundi aux chercheurs, étudiants, passionnés, journalistes, toute personne qui en fera la demande. Enfin l’Espace Muséal est ouvert à tous les visiteurs avec une ouverture spéciale lors des Journées du Patrimoine que l’on anime de manière particulière. Mais quand quelqu’un arrive à l’accueil et demande à visiter, on lui fait une visite. Ce qui est nouveau c’est que l’on fait des visites sur réservation avec des écoles et des clubs. Des entraîneurs ont compris que c’était une bonne chose de parler un peu de l’histoire du basket à leurs jeunes joueurs. On leur fait des visites guidées très comparables à celles de la Journée du Patrimoine.
On l’a abordé avec la bannière, quels sont les autres objets les plus beaux, les plus précieux, les plus originaux qui sont en possession du Musée ?
Loin au-dessus il y a la bannière qui fait partie du patrimoine mondial du basket et du sport en général. C’est un objet hors du commun. Il y a beaucoup de choses qui ont un grand intérêt, des objets particuliers, rares ou emblématiques. On peut citer l’original de la feuille de marque des Jeux Olympiques de 1948 où l’équipe de France arrive pour la première fois en finale contre les Etats-Unis. On a aussi celle des JO de 2000. On a bien évidemment les maillots de joueurs emblématiques. On a justement un maillot de l’équipe de 1948 dont on a fait une réplique à partir de l’original, c’est celui de Michel Bonnevie, qui est décédé très récemment et qui était charmant. On a des chaussures d’Alain Gilles, le dernier maillot que Tony Parker a porté en équipe de France.
Il y a des maillots exposés dans l’Espace Muséal. Ceux du Clermont UC, de Bourges, de Bagnolet, de l’ASVEL, etc ?
C’est un échantillon. Le Musée a des centaines de maillots, ceux d’Alain Gilles, Jacky Chazalon, des maillots d’adversaires car il y avait parfois des échanges de maillot. Il y a des objets très marquants. On a par exemple l’épinglette des JO de 1936 à Berlin qui était l’accréditation d’aujourd’hui, qui permettaient aux joueurs et à la presse de circuler. Elle représente la Porte de Brandebourg. On a des médailles, les principales étant exposés à l’Espace Muséal. On a un ballon signé par Bob Cousy, Red Auerbach et les joueurs des Boston Celtics de l’époque. On a des films dont certains ont été numérisés. On en a recueilli pas mal et de temps en temps avec Simon qui gère notre base audiovisuelle, on va à l’INSEP où ils ont le matériel pour visionner car on est content d’avoir un film de 16mn c’est bien, mais ça ne rentre pas dans l’ordinateur (sourire). Là-bas, ils ont des tables d’époque où l’on pose le film, ça déroule, on arrange la lumière, le son, ça tourne, ça claque, il faut remettre un morceau de scotch. On numérisera tous ceux qui valent le coup. Il y a beaucoup de documents américains de technique puisque les entraîneurs comme Gérard Bosc était avides de se nourrir d’autres sources d’apprentissage. Il y a aussi des documents sur le basket français, techniques, pour expliquer les règles, ou lorsque l’équipe de France se préparait à Antibes dans les années 60.
Pour revenir aux expositions itinérantes, c’est essentiellement sur de grands évènements avec l’équipe de France ?
Il y en a de deux sortes. Celles dont on a parlé lorsque les écoles, les clubs, les mairies peuvent louer. Ce sont soit des expositions photos ou sur panneaux déroulants, c’est beaucoup plus maniable et ça permet d’avoir de belles illustrations et de raconter des choses. Ces expositions ont été parfois exposées dans l’Espace Muséal et à l’occasion d’évènements. Par exemple, à l’Euro 2015, il y avait Place de la République à Lille un Village Basket et on avait un stand où l’on a fait une exposition commune avec la Fédération, le Musée et la Fondation Internationale du Basket qui dépend de la FIBA sur l’Histoire des championnats d’Europe. Au centre de celle-ci, il y avait le trophée de champion d’Europe 2013 et tout autour des panneaux avec des affiches grandeur nature et des explications sur l’Histoire des championnats d’Europe. Il y avait pas mal de choses à raconter sur le sujet comme le championnat d’Europe de 1949 qui se déroule en Egypte avec la moitié des participants qui sont des pays non-européens. Ceci mérite des explications ! (sourire)
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Vous avez tous les livres et périodiques français qui parlent de basket ?
Pas tout. Pendant des années le Musée n’a pas recueilli la presse basket française qui parlait exclusivement de NBA mais par contre, tous les périodiques généralistes ou que sur le basket français sont tous au Musée et reliés au Centre de Recherche au rez-de-chaussée du bâtiment de la FFBB. On est encore en train de faire l’inventaire de la bibliothèque du Musée, qui est unique, au-delà du fait qu’elle rassemble tous les ouvrages sur le basket, beaux livres, ouvrages techniques, règlements, elle a des choses beaucoup plus rares qui peuvent être très utiles pour les chercheurs et les journalistes. On a par exemple des thèses ou des mémoires de maîtrise que l’on ne va trouver presque qu’ici. Quand on aura fini de cataloguer, on verra les manques et l’idée c’est petit à petit d’acquérir les incontournables qu’on peut ne pas avoir.
Avez-vous l’impression qu’il y a eu des périodes plus fastes que d’autres dans la production de livres ?
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A suivre demain
Photo d’ouverture: Rudy Gobert et Alexis Ajinça au gymnase de la Rue de Trévise pour le lancement de l’Euro 2015 en France (Photo: Bellenger/FFBB)