Abdoulaye Ndoye (2,01m, 21 ans) est né à Dunkerque, d’une mère médecin et d’un père qui fut un joueur professionnel notamment au BCM Gravelines. Il a choisi Cholet Basket pour sa formation et il a été champion d’Europe en U16 et en U18 avec les Bleuets. Combo guard de grande taille, puissant, féroce défenseur, il a quasiment doublé ses statistiques sur un an, passant à 11,4 points (41,6% à trois-points), 4,6 rebonds, 3,8 passes, et 1,4 interception pour 15,5 d’évaluation dans une équipe choletaise dont on ne donnait pas chère de la peau en Jeep Elite et qui va participer à la Leaders Cup en attendant mieux. Sa première récompense individuelle à Abdou est d’avoir été sélectionné -sans débat- pour le All-Star Game LNB en décembre. A l’évidence, ce n’est qu’une étape.
La première partie de l’interview hier était la traditionnelle rubrique « En Direct ». La seconde, aujourd’hui, est basée sur des questions à la fois d’actualité et plus personnelles.
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« Si j’avais un jour mon nom sur l’une des bannière, ça serait lourd ! »
Participer au All-Star Game est-ce une consécration ?
Oui. Quand tu es pris au All-Star Game comme c’est un show, c’est soit pour te récompenser ou sinon c’est pour ton nom. Je ne l’ai pas caché, c’était pour moi un objectif. Mais ce n’est pas une fin en soi car c’était en décembre et la saison est encore longue. C’était un objectif à court terme et donc c’est sûr que ça fait plaisir. Comme je suis encore jeune dans le championnat, je ne suis pas pris sur mon nom, c’est forcément pour mes performances. C’est comme pour Théo (Maledon) l’année dernière, c’était pour ses performances avec l’ASVEL.
La plupart des observateurs (1) mettaient Cholet Basket dans les trois derniers dans leurs prévisions, ça vous a vexé ?
On m’a déjà posé cette question. Moi, je m’en fous parce qu’ils se sont basés sur l’effectif, c’est normal, en se disant qu’il n’y avait pas de JFL référencés, on peut comprendre, sur le fait que les quatre dernières années, Cholet n’a joué que le maintien, ils ont dû aussi juger le budget. Ils n’ont même pas dit « les trois derniers » mais 18e ! C’est comme ça, ils doivent faire des pronostics, des articles, je ne peux rien dire, c’est leur boulot, leur avis. Sur le terrain ce n’est pas pareil. On ne s’est même pas servi de ça pour se motiver. Le coach nous l’a dit au début mais je ne pense pas que ça soit ça qui nous ait motivé.
Erman Kunter est-il plus exigeant que les autres coaches ?
Ce n’est pas pareil. Philippe (Hervé) était aussi vraiment exigeant. Erman est très fort dans sa communication et son rapport avec les joueurs. Il arrive à booster chacun. Beaucoup disent qu’il n’a pas une grosse qualité technique mais il sait jouer sur les points forts de chacun et ça, ça fait partie du boulot du coach. Il le fait très bien.
Vous avez doublé votre moyenne de points avec un bien meilleur pourcentage. C’est le travail qui paye, c’est la confiance ?
La confiance, je l’ai toujours eue. L’année dernière, je n’étais pas du tout agressif, je n’allais pas provoquer des points. A la moitié de cette saison, j’ai déjà tiré plus de lancers que l’année dernière sur toute la saison. J’ai maintenant cette agressivité.
Votre avenir, vous le voyez en meneur ou en deuxième arrière ?
Je ne peux pas dire que je suis un meneur de jeu. Je ne suis pas une seule position. Je suis plus le joueur qui peut courir sur les côtés et aussi prendre la balle quand il le faut. Je suis un combo.
Vous avez retiré votre nom de la draft en juin 2019. Quels sont vos contacts avec les franchises NBA et quels sont vos projets à ce niveau-là ?
De toute façon, cette année je suis obligé de laisser mon nom puisque c’est la dernière année. Les franchises ne vont jamais vers les joueurs aussi les contacts, c’est mon agent qui s’en occupe. C’est quelque chose que je ne mets pas dans ma tête, je n’y pense même pas, je suis dans la saison. On verra plus tard, si ça arrive, ça arrive, si ça n’arrive pas, c’est comme ça. Je suis allé deux fois à Dallas (NDLR : chez Bouna Ndiaye de l’agence Comsport) pour faire des entraînements individuels et des scrimmages entre nous s’il y a assez de joueurs.
Allez en G-League comme Adam Mokoka, c’est une option ?
Si c’est pour aller en D-League pour ne faire que de la D-League c’est mort. Je n’aimerais pas. Adam, lui, a un « two way » donc c’est différent. Là, il faut voir comment ça se passe. Quel est l’intérêt de la franchise. Si je suis drafté et qu’ils m’envoient en D-League, il faut en parler, il faut voir.
« C’est sûr que l’équipe de France, un jour j’aimerais bien y être mais ce n’est pas cette saison un objectif que je me suis fixé »
Quand vous voyez les bannières à La Meilleraie avec le nom de tous les joueurs passés par Cholet Basket c’est inspirant ?
Franchement c’est inspirant. Depuis que je suis cadet, je les regarde. Je me dis parfois que si un jour il y a mon nom ça serait lourd ! Mais comme je viens de le dire, cette année, j’enlève ça de ma tête. Tranquille. Antoine Rigaudeau était au match la dernière fois. Il est trop âgé pour moi mais je m’entends bien avec Jim (Bilba) que je vois quand il vient aux matches. Je m’entends bien avec (Mickaël) Gelabale. Je ne parle pas trop avec Rudy (Gobert). J’ai parlé avec Nando (De Colo) car c’est comme moi un gars du Nord et je connais sa maman. Rodrigue (Beaubois), non.
Vous avez eu le père de Valentin Bigote du Mans comme coach. Vous connaissez bien Valentin ?
Je le connais depuis qu’il est cadet/espoir sans avoir une grande relation avec lui. On se parle un peu sans plus. J’avais une bonne relation avec son père Eric.
Comme votre père a joué au BCM, vous vouliez écrire votre histoire ailleurs ?
Je connaissais tous les dirigeants depuis que j’étais petit. Il y a le fait que je voulais faire mon truc mais aussi Cholet, au moment où j’ai dû faire le choix, c’était la meilleure option pour moi car ils avaient déjà sorti beaucoup de joueurs. Au niveau de la formation, ils étaient plus avancés que Gravelines. Ils avaient cette vision de faire jouer les jeunes en pro que je ne trouvais pas à Gravelines.
Etre sélectionné en équipe de France pour les fenêtres internationales, c’est une option ?
C’est quand les fenêtres internationales ? (NDLR : on lui explique que la France est dans un groupe avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Monténégro pour les qualifications à l’Euro 2021. Le premier match contre l’Allemagne est programmé le 21 février sans évidemment les joueurs NBA et d’Euroleague. Les trois premiers du groupe seront qualifiés pour l’Euro). Il y a des qualifications là, après la Leaders Cup ? Je pensais que la France était déjà qualifiée (NDLR : ce sont les Bleues qui sont déjà qualifiés car la France organisera l’Euro conjointement avec l’Espagne). C’est sûr que l’équipe de France, un jour j’aimerais bien y être mais ce n’est pas cette saison un objectif que je me suis fixé. Si je suis appelé, c’est bien, j’irai, c’est du plus, c’est une expérience puisque je ne suis jamais allé avec les A, mais si je n’y suis pas, je ne vais pas pleurer. Ce n’est pas une fixation. Mes objectifs cette année, c’est faire le All-Star Game, la Leaders Cup et les playoffs.
- Ce fut notamment le cas de BasketEurope.
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Participer au All-Star Game est-ce une consécration ?
Oui. Quand tu es pris au All-Star Game comme c’est un show, c’est soit pour te récompenser ou sinon c’est pour ton nom. Je ne l’ai pas caché, c’était pour moi un objectif. Mais ce n’est pas une fin en soi car c’était en décembre et la saison est encore longue. C’était un objectif à court terme et donc c’est sûr que ça fait plaisir. Comme je suis encore jeune dans le championnat, je ne suis pas pris sur mon nom, c’est forcément pour mes performances. C’est comme pour Théo (Maledon) l’année dernière, c’était pour ses performances avec l’ASVEL.
La plupart des observateurs (1) mettaient Cholet Basket dans les trois derniers dans leurs prévisions, ça vous a vexé ?
On m’a déjà posé cette question. Moi, je m’en fous parce qu’ils se sont basés sur l’effectif, c’est normal, en se disant qu’il n’y avait pas de JFL référencés, on peut comprendre, sur le fait que les quatre dernières années, Cholet n’a joué que le maintien, ils ont dû aussi juger le budget. Ils n’ont même pas dit « les trois derniers » mais 18e ! C’est comme ça, ils doivent faire des pronostics, des articles, je ne peux rien dire, c’est leur boulot, leur avis. Sur le terrain ce n’est pas pareil. On ne s’est même pas servi de ça pour se motiver. Le coach nous l’a dit au début mais je ne pense pas que ça soit ça qui nous ait motivé.
Erman Kunter est-il plus exigeant que les autres coaches ?
Ce n’est pas pareil. Philippe (Hervé) était aussi vraiment exigeant. Erman est très fort dans sa communication et son rapport avec les joueurs. Il arrive à booster chacun. Beaucoup disent qu’il n’a pas une grosse qualité technique mais il sait jouer sur les points forts de chacun et ça, ça fait partie du boulot du coach.
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Photo: FIBA