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Adversaire de la France à la Coupe du monde: La mystérieuse République dominicaine

Dans le même groupe à la Coupe du monde que la France, l’Allemagne et la Jordanie, la République dominicaine subit l’influence de ses voisins et principalement des Etats-Unis. Le basket-ball y est un sport très populaire.

Dans le même groupe à la Coupe du monde que la France, l’Allemagne et la Jordanie, la République dominicaine subit l’influence de ses voisins et principalement des Etats-Unis. Le basket-ball y est un sport très populaire.

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La décision d’Al Horford de ne pas participer avec l’équipe de la République Dominicaine à la Coupe du monde en Chine a créé un malaise chez les supporters d’un pays de 10 millions d’habitants qui occupe dans les Caraïbes les deux tiers de l’Ile d’Hispaniola, en partage avec Haïti, et qui favorise le tourisme industriel.

Né il y a trente-trois ans à Porto Plata, Alfred Joel Horford, est le fils d’un ancien joueur de NBA, Tito Horford et il fut l’équipier de Joakim Noah à l’université de Florida avant d’embrasser une belle carrière dans la ligue américaine avec 786 matches à ce jour pour 14,1 points et 8,4 rebonds en moyenne et cinq présences au All-Star Game. Al Horford devait être le fer de lance de la Selección. La justification à sa défection, Horford, qui vient de signer aux Philadelphia Sixers pour 109 millions de dollars, l’a fourni sur Instagram :

« Je souhaite informer tous mes abonnés qu’en raison de mon changement d’équipe (NDLR : il passe de Boston à Philadelphie) et de mes nouvelles responsabilités avec la nouvelle organisation, il m’est difficile de prendre du temps pour faire le travail. Je ne ferai pas partie cette année de la sélection nationale. C’est une décision très difficile pour moi de ne pas pouvoir jouer car j’ai toujours eu le désir de participer à une coupe du monde. »

Du classique. Avec en bonus le message promotionnel qui va bien :

« Encore une fois, je conduirai un clinic de basket-ball à Saint-Domingue (NDLR : la capitale du pays) où nous inclurons des jeunes de différentes régions du pays pour poursuivre le développement des talents dominicains. »

Le directeur général de la sélection, Francisco Garcia, lui-même ancien joueur de NBA, a déploré son forfait racontant qu’il avait rencontré le joueur en avril à Miami en compagnie du nouveau boss de l’équipe nationale, l’Argentin Nestor « Che » Garcia, et qu’à l’époque les chances de le voir à l’œuvre en Chine étaient bonnes, « mais son changement d’équipe en NBA a évidemment influencé sa décision. »

Al Horford était l’une des deux étoiles sur qui comptait la République Dominicaine. L’autre est le pivot Karl Anthony Towns (2,13m, 23 ans) né dans le New Jersey d’un père Américain mais aussi d’une mère de la République dominicaine. Towns est un pilier des Minnesota Timberwolves où il a flambé lors de la saison écoulée : 24,4 points, 12,4 rebonds et 1,6 contre.

Dans une interview en mars dernier, Towns avait dit réfléchir avant d’accepter la proposition de rejoindre la sélection nationale. A ce jour, il n’a pas encore dit officiellement « no » mais c’est tout comme. Il y a quelques semaines, sur son compte twitter, il a déclaré que la République dominicaine était devenue une « île de la peur » après que plusieurs hommes eurent tenté d’assassiner dans un bar l’ancien joueur David Ortiz !

Bref, le seul joueur ayant une expérience en NBA qui pourrait éventuellement se rendre en Chine est Angel Delgado (2,02m), qui n’a pas le même pedigree que ses glorieux compatriotes puisqu’il a joué en tout deux matches la saison passée avec les Los Angeles Clippers.

Photo: Edgar Sosa (FIBA

L’ex-Gravelinois Edgar Sosa dans la sélection

Au bout du compte, pour nous, la figure reconnaissable est celle de l’ancien Gravelinois Edgar Sosa (1,90m, 31 ans) qui bien que né à New York possède le passeport dominicain. Combo guard au talent certain de scoreur, Sosa a laissé le BCM sur sa faim notamment en raison d’une fragilité à la cheville qui l’a mis trois fois sur la touche, la dernière fois définitivement à la mi-avril.

Edgar Sosa révélait à BasketEurope qu’il considère que le joueur qui l’a le plus impressionné est justement Al Horford avec qui il a joué en équipe nationale.

Edgar Sosa a mis la main à la pâte dans le processus de qualification (2 matches, 8,5 points). Tout s’est joué lors de la dernière journée face au Brésil. Malgré sa défaite au Palacios de los Deportes de Santo Domingo (63-71), la République dominicaine s’est qualifiée en tant que « meilleur quatrième » de la zone américaine. Les Quequeyanos s’étaient auparavant offerts un succès de prestige sur le Canada (88-76). Il s’agira de sa troisième participation à la Coupe du monde après les éditions de 1978 et de 2014.

« Les critiques nous font grandir, nous sommes reconnaissants à tous ceux qui prêtent attention à cette équipe nationale. L’équipe nationale sénior de basket-ball est l’équipe nationale la plus populaire du pays », commentait le coach d’alors, Melvyn Lopez.

Depuis Melvyn Lopez a donc été remplacé par Nestor « Che » Garcia qui précédemment fut le sélectionneur de l’Argentine et du Venezuela avec qui il a participé aux Jeux Olympiques de Rio (1).

Sur l’ensemble des qualifications, l’ailier de Grand Canaria Eulis Baez (1,98m… 37 ans, 12,5 points et 6,0 rebonds) a obtenu la meilleure évaluation (17,5) alors que l’arrière Victor Liz (1,88m), qui joue à Porto Rico, fut le meilleur marqueur (13,7 points).

Photo: FIBA

Améliorer la défense !

On va bientôt en savoir davantage sur la République dominicaine car en amont de la Coupe du monde, elle est engagée du 31 juillet au 4 août aux Jeux panaméricains de Cali, Colombie. Dans le roster annoncé(2), figurent notamment Marques Townes (1,90m, 23 ans), qui sort de Loyola et qui a été recruté par le club espagnol de Murcie, et le meneur de Texas Tech Brandone Francis (1,90m, 24 ans) aux côtés de Victor Liz et autre Edgar Sosa.

Pour se préparer, la République dominicaine livre actuellement plusieurs matches contre le Nigéria. Après la défaite des Quequeyanos, 88-90, le coach Néstor Garcia a déclaré que s’il avait apprécié l’agressivité de ses joueurs, il leur fallait améliorer leur mobilité, la circulation de balle et la défense. Il a fustigé les 28 points encaissés dans le deuxième quart-temps.

« Il faut beaucoup travailler. Nous devons tout améliorer même si nous avons bien fait certaines choses parfois. Ce groupe veut travailler et nous sommes très exigeants. Nous étions perdus dans certains systèmes offensifs, nous devons donc répéter et répéter. Nous avons fini par nous faire battre avec une très grande équipe qui a passé beaucoup de temps ensemble et qui se connait. Autoriser 90 points dans le basket international où l’on ne vous laisse pas beaucoup d’espace, c’est beaucoup. Mais en défense, c’est là où je ne négocierai avec aucun joueur « , a-t-il ajouté.

Il n’y a pas qu’en Europe où les calendriers se télescopent car durant ces matches de préparation de l’équipe nationale se tiennent les finales des championnats en République dominicaine aussi bien qu’à Porto-Rico auxquels prennent part plusieurs internationaux. Pas facile ainsi de façonner un collectif surtout avec un nouveau coach. ★

(1) Né le 11 janvier 1965 à Bahía Blanca, Néstor Garcia a coaché en Argentine, au Venezuela, en Uruguay, en Espagne, au Brésil, en Arabie saoudite, au Mexique et à Porto Rico.

(2) La pré-sélection pour les Jeux Panaméricains : Brandone Francis, Marques Townes, LJ Figueroa, Luis Santos, Edgar Sosa, Ronald Ramón, Víctor Liz, Rigoberto Mendoza, Eloy Vargas, Gelvis Solano, Sadiel Rojas, Juan Miguel Suero, Luis Montero, Dagoberto Peña, Jhonatan Araujo, Ronald Roberts Jr., Juan José García, Juan Guerrero.

Le deuxième sport le plus populaire derrière le baseball

Populaire le basket en République dominicaine? C’est une certitude. Libreta Deportiva écrivait récemment:

« C’est le sport qui célèbre le plus grand nombre de tournois provinciaux, le plus pratiqué dans les écoles et les quartiers et le seul qui ait parfois osé concurrencer le baseball en termes de popularité. »

En fait, c’est avec l’accroissement des installations sportives dans le pays, en particulier dans les grandes villes, que le basket-ball a pu se développer dans l’île.

Lors de l’édition de 2014 en Espagne, théâtre de la deuxième participation de l’équipe nationale à la Coupe du monde, un sondage avait révélé que sur 10 personnes contactées, quatre déclaraient regarder les matchs alors que les six autres avouaient ne pas ou peu s’y intéresser. Un résultat qui ferait bondir de joie en France mais qui fut considéré comme peu flatteur dans le pays surtout si on le comparait à l’intérêt pour la Coupe du monde de foot. Un sport pourtant moins couru en République dominicaine et dont l’équipe nationale n’était pas qualifiée pour cette édition au Brésil.

Le journaliste Aneudy Pimentel avait estimé que le football attirait plus de supporters en raison des gigantesques efforts de promotion effectués, un élément qui selon lui avait fait défaut à l’équipe de basket.

«Le football a plus de fans, plus d’adeptes. Je n’aime pas le football parce que je suis dominicain, je suis basketteur, joueur de baseball, mais il faut reconnaître que le football reçoit un accueil fantastique dans le monde entier. En outre, il bénéficie de beaucoup plus de promotion ce qui manque à ce classique du basket-ball. »

José Luis Montilla, un radioreporter, mettait lui en avant le manque de compétitivité de l’équipe nationale.

« Sachant que l’équipe dominicaine n’aura aucune chance de remporter des médailles, je comprends que la Coupe du monde de football était probablement plus folle que la Coupe du monde de basket-ball elle-même. Tout le monde sait que nous n’allons pas dépasser les seizièmes de finale. Je comprends que ce soit pour cette raison que la Coupe du Monde a eu plus de succès, en plus du fait que beaucoup de gens pratiquent ce sport. »

Il y a quatre ans, dans son groupe, la République dominicaine avait accroché la Nouvelle-Zélande et la Finlande à son palmarès pour échouer face à l’Ukraine, la Turquie et forcément les Etats-Unis. Elle avait ainsi poussé son parcours -n’en déplaise à José Luis Montilla- jusqu’en huitièmes de finale où elle fut éliminée par la Slovénie (61-71).

Les Bleus n’ont pas envie qu’elle fasse mieux cinq ans plus tard.  ★

Photo: FIBA

Photo d’ouverture: Rigoberto Mendoza (FIBA)

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La décision d’Al Horford de ne pas participer avec l’équipe de la République Dominicaine à la Coupe du monde en Chine a créé un malaise chez les supporters d’un pays de 10 millions d’habitants qui occupe dans les Caraïbes les deux tiers de l’Ile d’Hispaniola, en partage avec Haïti,  et qui favorise le tourisme industriel.

Né il y a trente-trois ans à Porto Plata, Alfred Joel Horford, est le fils d’un ancien joueur de NBA, Tito Horford et il fut l’équipier de Joakim Noah à l’université de Florida avant d’embrasser une belle carrière dans la ligue américaine avec 786 matches à ce jour pour 14,1 points et 8,4 rebonds en moyenne et cinq présences au All-Star Game. Al Horford devait être le fer de lance de la Selección. La justification à sa défection, Horford, qui vient de signer aux Philadelphia Sixers pour 109 millions de dollars, l’a fourni sur Instagram :

« Je souhaite informer tous mes abonnés qu’en raison de mon changement d’équipe (NDLR : il passe de Boston à Philadelphie) et de mes nouvelles responsabilités avec la nouvelle organisation, il m’est difficile de prendre du temps pour faire le travail. Je ne ferai pas partie cette année de la sélection nationale. C’est une décision très difficile pour moi de ne pas pouvoir jouer car j’ai toujours eu le désir de participer à une coupe du monde. »

Du classique. Avec en bonus le message promotionnel qui va bien :

« Encore une fois, je conduirai un clinic de basket-ball à Saint-Domingue (NDLR : la capitale du pays) où nous inclurons des jeunes de différentes régions du pays pour poursuivre le développement des talents dominicains. »

Le directeur général de la sélection, Francisco Garcia, lui-même ancien joueur de NBA, a déploré son forfait racontant qu’il avait rencontré le joueur en avril à Miami en compagnie du nouveau boss de l’équipe nationale, l’Argentin Nestor « Che » Garcia, et qu’à l’époque les chances de le voir à l’œuvre en Chine étaient bonnes, « mais son changement d’équipe en NBA a évidemment influencé sa décision. »

Al Horford était l’une des deux étoiles sur qui comptait la République Dominicaine. L’autre est le pivot Karl Anthony Towns (2,13m, 23 ans) né dans le New Jersey d’un père Américain mais aussi d’une mère de la République dominicaine. Towns est un pilier des Minnesota Timberwolves où il a flambé lors de la saison écoulée : 24,4 points, 12,4 rebonds et 1,6 contre.

Dans une interview en mars dernier, Towns avait dit réfléchir avant d’accepter la proposition de rejoindre la sélection nationale. A ce jour, il n’a pas encore dit officiellement « no » mais c’est tout comme. Il y a quelques semaines, sur son compte twitter, il a déclaré que la République dominicaine était devenue une « île de la peur » après que plusieurs hommes eurent tenté d’assassiner dans un bar l’ancien joueur David Ortiz !

Bref, le seul joueur ayant une expérience en NBA qui pourrait éventuellement se rendre en Chine est Angel Delgado (2,02m), qui n’a pas le même pedigree que ses glorieux compatriotes puisqu’il a joué en tout deux matches la saison passée avec les Los Angeles Clippers.

Photo: Edgar Sosa (FIBA

L’ex-Gravelinois Edgar Sosa dans la sélection

Au bout du compte, pour nous, la figure reconnaissable est celle de l’ancien Gravelinois Edgar Sosa (1,90m, 31 ans) qui bien que né à New York possède le passeport dominicain. Combo guard au talent certain de scoreur, Sosa a laissé le BCM sur sa faim

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