A l’issue de l’Assemblée Générale des clubs de Jeep Elite et Pro B qui s’est tenue ce matin, le président de la Ligue Nationale de Basket, Alain Béral, a tenu une conférence de presse en visioconférence. Elle a été placée sous le signe de l’inquiétude. En conclusion, il a déclaré :
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« On a clôturé un exercice 2019-20 qui pour la ligue était pour la première fois en léger déficit et ce n’est pas très grave. Des clubs ont commencé la saison en bonne situation. Aujourd’hui, on est incapable de vous dire comment on va la finir parce qu’on ne sait pas si on peut jouer ou pas et dans quelles conditions. On ne peut pas imaginer que l’on soit obligé de jouer si on veut avoir des aides mais par contre que l’on nous interdit d’avoir des recettes. C’est une décision que l’on respectera si elle existe mais qui voudra signer la fin de certains clubs dans les deux divisions parce qu’en trésorerie, ils ne pourront pas aller très loin. On a l’habitude de payer rubis sur ongle nos joueurs mais là on ne pourra pas le faire. Ce qui se passera dans les semaines qui viennent est très important. Après chacun assumera ses responsabilités et nous aussi. »
Voici un compte rendu de l’ensemble des points abordés :
Une vue générale sur la situation actuelle :
« La situation future est compliquée en raison de plusieurs choses. La première c’est que l’on est en confinement. Deuxièmement, on sait que les dispositions gouvernementales nous autorisent à jouer mais sans public dans les salles. En plus, on ne peut pas jouer dans des salles de certains clubs parce qu’elles sont classées salles de spectacle et autre. Troisièmement, on a parlé du fait de savoir si l’on souhaite reporter des matches -et je souhaite dire ici que l’on n’a jamais dit que l’on souhaitait arrêter la saison, mais simplement reporter certains matches. De toutes façons en novembre, on ne joue qu’une quinzaine de jours puisque sont organisées des fenêtres internationales (…) Nous nous réjouissons qu’un certain nombre de joueurs de nos équipes puissent être impliqués dans cette aventure en France (NDLR : l’équipe de France jouera l’Allemagne et la Grande-Bretagne à Pau à huis clos).
Depuis le début du championnat, nous avons pu jouer 80 à 85% de nos matches. La différence est liée au protocole sanitaire de la COVID qui est un peu plus stricte que les autres et on y tient.
Nous sommes focalisés sur le fait qu’il faut absolument avoir une présence du basket professionnel.
Nous avons été surpris avant le confinement de décisions préfectorales qui étaient contraire aux décisions du gouvernement. Elles disaient que même si on n’était pas dans une zone rouge, on ne pouvait pas accueillir de VIP et on devait jouer devant 1 000 spectateurs ou à huis clos. Nous avons été amenés à nous battre contre ce type de décision. Ce n’est plus le cas puisque le confinement crée d’autres contraintes. Aujourd’hui, le sport professionnel peut continuer à exercer son activité à huis clos. Quand on a décidé en juin qu’on ne voulait pas jouer à huis clos c’était destiné à organiser en cas de problème la saison en cours. Nous avons eu ce matin une très large discussion là-dessus avec tous les présidents de club qui étaient là. »
« On va donc décider ensemble d’ici mardi si on reporte les matches de novembre ou si l’on continue de jouer quelques matches pour pouvoir occuper le terrain »
Une décision mardi sur la suite de la saison :
« On sait que nous avons un protocole qui est dur, une économie des clubs en début de saison qui est bonne contrairement à d’autres ligues notamment européennes. Par contre, aujourd’hui, comme nous avons une activité de spectacle sportif qui est liée à la présence du public, de sponsors, de VIP, nous avons dû imaginer le pire pour nous. On a donc décidé de suspendre et de reporter les journées de ce week-end mais pas d’arrêter le championnat afin de pouvoir prendre des décisions qui sont réfléchies avec l’ensemble des clubs (…) On va donc décider ensemble d’ici mardi si on reporte les matches de novembre ou si l’on continue de jouer quelques matches pour pouvoir occuper le terrain. C’est le comité directeur de la ligue qui décidera. »
Photo: Neal Sacko (Boulogne-Levallois) et Charles Kahudi (ASVEL), LNB
Certaines salles de sport sont considérées comme salles de spectacle et ne peuvent pas ouvrir :
« La Ministre des sports nous a dit que les clubs professionnels pouvaient s’entraîner et jouer dans leurs salles et se déplacer. Mais il y a des salles comme à Boulazac (NDLR : le Palio) qui sont classées comme salles de spectacle et qui ont reçu une injonction de fermeture définitive pendant le confinement. Il y a des choses comme ça qui peuvent être considérées comme des détails mais qui pour nous sont importantes. »
A propos des aides de l’Etat :
« Toutes les ligues professionnelles en France sont connectées avec l’actualité et les gouvernants. Je suis très étonné de ce que j’ai entendu,à savoir que si on décidait de suspendre on n’aurait pas le bénéfice du chômage et d’exonération des cotisations. Alors que jouer sans public et sans VIP, sans partenaires, c’est jouer sans économie. On a beaucoup de fans sur notre plateforme OTT, de partenaires qui demandent à nous rejoindre, sauf qu’il faut que l’on puisse jouer et avoir une économie qui au moins ne soit pas déficitaire pour les clubs. Si on accepte de jouer à huis clos, on va disparaître. On n’a pas les mêmes garanties qu’en avril-juin qu’il y ait des aides qui puissent compenser. On peut imaginer que des clubs disparaissent très vite pour des problèmes de trésorerie, de défauts de paiement. Très vite, c’est moins que quelques mois (…) Pour l’instant, on reporte des matches, on n’arrête pas la saison. En ce qui concerne les accompagnements, on est très inquiet. Contrairement à ce que l’on nous avait dit et accordé en avril-mai, on nous explique cette fois que si nous décidons unilatéralement de suspendre ou d’arrêter notre activité, on n’aurait droit ni au chômage pour les staffs et les joueurs, ni aux éventuelles exonérations de charges sociales, qui pourraient être décidées par l’Assemblée Nationale et le Sénat prochainement. Ça nous semble un peu bizarre car on nous demanderait dans ce cas-là d’être une entreprise qui travaille, qui produit, avec une interdiction d’avoir des clients. Et si j’ai bien compris si on ne fait pas ça, on ne pourrait pas avoir d’aides. Une aide sur le chômage ne compense pas évidemment l’économie que l’on a mis en place depuis des années mais au moins ça permet de prendre du temps, même si on a des déficits en début de saison. Si on n’a pas ça, je ne vois pas comment on peut faire. Je ne comprends pas tout. Oui, je suis très inquiet sur les futures décisions du gouvernement. »
L’annulation de la Leaders Cup 2021 :
« Nous avons décidé la mort dans l’âme et en accord avec notre partenaire que la Leaders Cup 2021 chez Disney n’aurait pas lieu. Etant donné les conditions que l’on nous impose, on n’est pas capable aujourd’hui d’imaginer organiser un évènement qui réunit 15 000 spectateurs en février, soit dans trois mois et demi, dans un site qui est protégé. Notre partenaire Disney nous a dit qu’il comprenait les choses. Ils sont en train de faire des travaux importants dans leur salle pour l’agrandir. Ils nous ont demandé expressément de rester avec eux plus longtemps. On a prolongé le contrat un an de plus. Ça répond à la question de l’intérêt de Disney par rapport à nous (…) Ce sont surtout des pertes de visibilité de l’ordre de 500 à 800 000 euros. »
Quand un club de Jeep Elite reçoit à huis-clos, notre système économique fait qu’il perd entre 100 et 180 000 euros par match
La Leaders Cup Pro B se poursuit :
« Les matches de qualification vont continuer de façon à arriver à un vainqueur. Sauf que comme les deux finalistes ne pourront pas s’exprimer chez Mickey, nous avons décidé que la finale se jouerait dans la salle du meilleur classé de la Leaders Cup. De façon que l’équipe gagnante se qualifie pour les playoffs. »
Certains clubs sont d’accord pour jouer durant le confinement :
« C’était le point principal de la discussion de fin de matinée. Si un club ne souhaite pas jouer à huis clos, on ne l’oblige pas, ce qui a été le cas récemment. Si des clubs acceptent de jouer à huis clos*, ou de se déplacer pour jouer à huis clos, on a discuté de savoir si c’est possible. Cette décision sera prise d’ici trois jours maximum. Si la décision est positive, elle sera provisoire car quand un club de Jeep Elite reçoit à huis-clos, notre système économique fait qu’il perd entre 100 et 180 000 euros par match. Vous imaginez que ça ne peut pas aller très loin. Si les clubs acceptent c’est donc sur leurs deniers personnels mais ça ne pourra pas aller plus loin que mi-décembre. Pour avoir des contacts avec d’autres ligues, je sais que c’est pareil surtout dans celles où il n’y a pas de droits TV. Si on le fait c’est pour produire une activité qui nous semble importante pour tenir le haut du pavé mais ça ne pourra pas durer sinon on aura la moitié des clubs qui vont déposer le bilan avant la fin de l’année. »
*L’ASVEL et Monaco l’ont déclaré publiquement par la voix de leurs présidents.
Un ranking existe pour classer les clubs si la saison ne se termine pas :
« Le principe du ranking a été voté en juin et c’est une commission indépendante qui a rendu sa copie, elle a été votée par le comité directeur. Ce matin, elle a été représentée à tous les présidents. Le ranking de début de saison existe. Selon les dispositions de l’Assemblée Générale de juin, il est applicable. Il est basé essentiellement, à 90-95%, sur le résultat sportif. Il y a quelques données de structuration de club, etc. On a décidé en juin que si on ne pouvait pas faire les playoffs, on veut au moins aller au bout de la saison régulière. Et si on n’allait pas en playoffs, c’est le ranking qui s’appliquerait. »
L’avenir au-delà de novembre :
« Il est très clair que si nous devions avoir une décision du gouvernement qui nous oblige à jouer à huis-clos très longtemps, on n’ira pas loin. Je ne parle pas de la ligue mais des clubs. La plupart ne pourront pas assumer en trésorerie le fait qu’il ne puissent pas avoir de revenus du public, des sponsors et des VIP. Ne pas aller très loin, c’est pour quelques-uns décembre et d’autres janvier ou février. Une entreprise commerciale met en place du personnel pour faire une activité et ça ne peut pas fonctionner si en face il n’y a pas de clients. Donc l’activité s’arrêtera naturellement par manque de combattants. Et je pense malheureusement que ce n’est pas que le cas du basket. Même si d’autres ont des droits TV, ils sont aussi dans des situations compliquées. »
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« On a clôturé un exercice 2019-20 qui pour la ligue était pour la première fois en léger déficit et ce n’est pas très grave. Des clubs ont commencé la saison en bonne situation. Aujourd’hui, on est incapable de vous dire comment on va la finir parce qu’on ne sait pas si on peut jouer ou pas et dans quelles conditions. On ne peut pas imaginer que l’on soit obligé de jouer si on veut avoir des aides mais par contre que l’on nous interdit d’avoir des recettes. C’est une décision que l’on respectera si elle existe mais qui voudra signer la fin de certains clubs dans les deux divisions parce qu’en trésorerie, ils ne pourront pas aller très loin. On a l’habitude de payer rubis sur ongle nos joueurs mais là on ne pourra pas le faire. Ce qui se passera dans les semaines qui viennent est très important. Après chacun assumera ses responsabilités et nous aussi. »
Voici un compte rendu de l’ensemble des points abordés :
Une vue générale sur la situation actuelle :
« La situation future est compliquée en raison de plusieurs choses. La première c’est que l’on est en confinement. Deuxièmement, on sait que les dispositions gouvernementales nous autorisent à jouer mais sans public dans les salles. En plus, on ne peut pas jouer dans des salles de certains clubs parce qu’elles sont classées salles de spectacle et autre. Troisièmement,
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Photo: Danilo Andjusic (Bourg, Eurocupbasketball)