Dennis Schröder a eu 29 ans ce jeudi à un moment-clé de sa carrière sportive. Le meneur allemand est à même de gagner une médaille au championnat d’Europe et cherche un club pour la prochaine saison.
Le meilleur joueur de l’équipe nationale allemande, le meneur de jeu numéro 1 de l’Eurobasket, est toujours sans équipe. Ce n’est sûrement pas faute d’offres, mais Schröder est aujourd’hui free agent en NBA après avoir mis fin à sa relation avec les Houston Rockets.
Le natif de Brunswick a déjà 9 saisons de NBA à son actif, aux Hawks, au Thunder, aux Lakers, aux Celtics et aux Rockets. Ses 15 derniers matches avec Houston ont été offensivement en retrait vis-à-vis de ses performances antérieures (10,9 points plus 5,9 passes), mais tous ceux qui le voient à l’œuvre à l’EuroBasket se rendent compte qu’il n’y a rien perdu de son efficacité.
« Je suis concentré sur mon travail dans le Championnat d’Europe, et mon agent est concentré sur le sien », dit-il.
Meilleur marqueur et meilleur passeur de l’Allemagne
L’attente est longue pour l’équipe allemande, qui n’a pas gagné une médaille depuis le bronze mondial en 2002 et l’argent européen en 2005, les deux fois avec Dirk Nowitzki comme fer de lance. C’est Dennis Schröder qui a pris le relais de la légende. Il donne souvent le vertige à ses adversaires avec son impressionnante vitesse balle en main, qui n’est pas sans rappeler celle de Tony Parker.
Ces changements de rythme seront un défi en demi-finale, ce soir, pour Lorenzo Brown, l’Américain naturalisé espagnol, qui peut contester à l’Allemand sa place dans le 5 All-Stars du championnat comme meneur de jeu. Il est probable que le coach de la Rioja, Sergio Scariolo, fera également appel à Alberto Díaz, un spécialiste de la défense, pour freiner Schröder. Le meneur de l’Unicaja Málaga a été sélectionné à la dernière minute en raison de l’absence de Sergio Llull et a été décisif pour son travail destructeur dans les dernières minutes de matchs serrés.
En quart-de-finale face à la Grèce, Dennis Schröder a mis le turbo avec 26 points et 8 passes décisives, un cran devant sa moyenne du tournoi : 20,2 et 7,2 passes.
« Dennis est notre leader sur et hors terrain, dans tous les aspects », déclare son coéquipier Johannes Voigtmann.
Il n’en a pas toujours été ainsi. Habitué à être le centre de l’attention, l’ego de la star a fait exploser plus d’une fois la machine allemande. Par exemple, lorsqu’il a hébergé sa famille et quelques amis à l’hôtel de l’équipe nationale lors du Championnat d’Europe 2017 -les Allemands avaient alors échoué en quarts-de- finale-, ou lors de la Coupe du monde 2019 où l’Allemagne s’est complètement plantée.
« Je suis fait pour la critique », avait-il répondu.
L’entraîneur Gordon Herbert était à la croisée des chemins lorsqu’il a rencontré Schröder avant l’Eurobasket. Une décision risquée a émergé de la réunion de deux heures : le meneur de jeu serait le leader de la Mannschaft. Le pari est bien parti pour réussir. Schröder donne le rythme sur le terrain, score, et cherche les meilleures positions pour ses coéquipiers. Son leadership n’est pas remis en cause.
Ce fils de père allemand et de mère gambienne espère l’or pour garnir son armoire à trophées, et peut-être augmenter sa valeur marchande en NBA, même si les Américains ne sont pas conditionnés par les performances avec les équipes nationales pour distribuer les salaires.
Photo : FIBA