Dans le cadre du match entre les sélections féminines de Russie et de Lituanie pour les qualifications à l’Euro le 16 novembre, Andrei Kirilenko, président de la fédération russe, est longuement revenu dans le cadre d’un point presse, sur l’attitude de l’Euroleague par rapport au nouveau système de compétition internationale. L’accusation est sévère. Mais en juillet, au moment de publier son calendrier sur la saison 2018-19, il n’aurait échappé à personne que l’Euroleague a programmé des matches en conflit direct avec les oppositions des équipes nationales lors de la cinquième fenêtre de fin novembre/début décembre. Par exemple, les trois équipes turques jouent contre des équipes espagnoles le jour même où la Turquie doit jouer l’Espagne dans le cadre des qualifications. De même, Zalgiris Kaunas joue contre Armani Milan le même jour où l’Italie joue la Lituanie. Il semble donc clair que d’une incompatibilité de calendrier, l’attitude de Jordi Bertomeu, président de ECA, l’entreprise privée qui gère l’Euroleague et l’EuroCup, soit passée à de la provocation directe.
La Russie, qui affiche pour l’instant un bilan de 4v-4d dans ces qualifications va jouer deux matches particulièrement importants au cours de la prochaine fenêtre du 29 et du 30 novembre prochain. Kirilenko a tenté ces derniers mois de mettre la pression sur le CSKA et Khimki Moscou pour qu’ils laissent les joueurs rejoindre leur sélection.
Malgré un risque réel de non-qualification, Andrei Kirilenko approuve le nouveau système.
« Le plus gros avantage, c’est que les fans ont l’opportunité de voir l’équipe nationale pendant toute la saison. Et ils adorent ça. Par exemple, les fans à Nizhny Novgorod étaient comme des fous, les billets pour le match sont tous partis en quelques jours. Les audiences télé ont été énormes. Tout ceci prouve que les fans veulent et méritent de voir la sélection plus que l’été seulement. »
« Il ne faut pas oublier que le nouveau système a été présenté en 2010, il y a huit ans maintenant », poursuit Kirilenko. « Et tout le monde l’avait accepté. Mais au dernier moment, l’Euroleague a choisi de programmer des matches face à ceux des sélections. Ne vous méprenez pas. J’aime l’Euroleague et j’aime le basket qui est joué en Euroleague. Je suis également sûr que l’Euroleague peut facilement faire deux breaks dans son calendrier. Cela ne léserait personne. Au contraire ! D’avoir Nando De Colo qui joue pour la France, Sergio Rodriguez pour l’Espagne ou Nikita Kurbanov pour la Russie attirerait encore plus de fans vers les matches d’Euroleague. Des fans qui auraient vu l’équipe nationale le dimanche et qui regarderaient les matches d’Euroleague quelques jours après. Et pour les joueurs, le volume de travail serait le même, mais ils auraient une chance de rentrer chez eux, de se rafraîchir mentalement, peut-être même d’en tirer de l’énergie positive. On devrait essayer et voir comment cela fonctionnerait. Mais ECA ne veut même pas essayer. Ils ont brutalement rejeté la proposition. Pour moi, c’est du sabotage. »