Sa vitesse, son premier pas dévastateur, sa technique, son sang froid, son aisance déconcertante, son shoot à trois-points avec un défenseur dans le viseur, sa passe à Jonas Boulefaa pour un trois-points qui a tué le match, ont fait - une fois encore - des ravages.
Le bilan final du transfuge de l'INSEP à Saint-Quentin - revenu boucler la boucle avec le centre fédéral - est impressionnant : 45 points à 10/14 à deux-points, 4/8 à trois-points, 13/16 aux lancers-francs, 9 passes, 6 rebonds, 1 interception et 4 balles perdues -ce qui n'est pas excessif étant donné le nombre de minutes au cours desquelles il a le ballon dans les mains. Le tout pour 50 d'évaluation, soit la moitié de son équipe (99). Il s'empare du record de points marqués lors d'un match des ANGT Finals, détrônant Nikola Topic (39 unités).
Face à la légion étrangère du Barça - le phénomène burkinabé Mohamed Dabone, 2,08 m, 12 ans comme âge officiel, n'a joué qu'un peu plus de 10 minutes -, les Français ont fait la différence dans le dernier quart-temps pour s'imposer 101-96. Ils affronteront ce dimanche le Real Madrid en finale.
Réactions depuis l’Uber Eats Music Hall :
Nolan Traoré : “On est contents d’avoir gagné. Je suis heureux de retrouver mes gars (après Saint-Quentin), ça fait trois ans que je suis avec eux, certains depuis encore plus longtemps. Je bosse sur mon shoot, je suis content que ça paie. Ce record (45 points, 50 d’évaluation), c’est cool mais on voulait juste gagner. Maintenant on va se concentrer sur la finale. Finir sur un titre avec cette génération, ce serait fort. C’est l’objectif. Mon mollet ? Ça tire un peu mais il ne reste qu’un match. On va essayer d’aller jusqu’au bout malgré les pépins.”
Lamine Kebe, coach du Pôle France : “La finale était notre objectif même si c’est toujours difficile à l’ANGT parce que tout le monde est fort, ça joue à touche-touche. Le premier objectif est atteint, on en a un autre, qui est d’aller chercher le titre. Il y a encore du boulot (...). Nolan (Traoré) a été exceptionnel. Je ne suis pas surpris parce que c’est un joueur différent. Au-delà du scoring, il a défendu, il a joué en équipe. C’est un joueur d’équipe. Sur le banc, il a pris la parole dans les vestiaires, il a assumé son leadership. Il n’y a pas que l’effet statistique. Il a vraiment une emprise sur l’équipe. La finale sera son dernier match avec le Pôle France. Ça fait trois ans qu’il y est, qu’il bosse beaucoup. C’est pour cela qu’on est très content qu’il soit avec nous pour finir l’aventure. C’est sa génération, son équipe. Il avait vraiment envie d’être là, de boucler la boucle et d’aller chercher un titre que le Pôle France n’a plus gagné depuis 7 ans (en 2017, Lamine Kebe était alors assistant de Jean-Aimé Toupane) (...) Il n’a pas fondamentalement changé (après son passage à Saint-Quentin) mais il a pris de l’expérience et surtout du leadership. Il prend plus facilement la parole dans les vestiaires, dans les temps-morts. Il drive un peu plus les joueurs sur le terrain, ce qui n’était pas forcément très naturel chez lui. C’est plutôt quelqu’un de discret. Cette expérience dans le milieu professionnel a beaucoup aidé.”
Avec Clément Carton, à Berlin.