Avec trois victoires de retard sur Cholet et Fos, les deux derniers non-reléguables, un échec de plus hier au Mans (98-89), les Sharks d’Antibes ont déjà un pied et demi en Pro B.
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18e attaque et aux lancers, 17e aux passes, 16e en défense et à la réussite aux tirs, 15e aux interceptions, 14e à la réussite à trois-points, 12e aux rebonds et aux contres et bien sûr bonnet d’âne à l’évaluation. Seulement cinq victoires : Pau -après 9 échecs-, Cholet, Fos, Le Portel et Bourg. C’est avec ce carnet de notes de cancres de la Jeep Elite que les Sharks d’Antibes, qui sont davantage des dauphins que des requins, se sont présentés hier soir au Mans.
Le coach Nikola Antic avait fixé l’objectif : son équipe se devait de gagner au moins un match à l’extérieur au Mans ou à Chalon.
Ses joueurs n’avaient dû l’écouter que d’une oreille car après 2’14, ils étaient menés 1-9. Le coach commanda un temps-mort pour tenter d’arrêter les frais mais c’est un peu plus tard avec l’arrivée de Tim Blue sur le terrain que les Sharks sont revenus au score. Ils eurent la même entame catastrophique au démarrage du troisième quart-temps faute à des erreurs défensives y compris une antisportive sifflée à Tim Blue.
« C’est dommage parce qu’on fait les efforts, on se bat », commenta Nando Raposo. « C’est vraiment la faute à notre début de match. On est trop soft. Quand on perd des ballons et qu’ils partent en contre-attaque, il faut faire des fautes. On les laisse marquer et ça les met en confiance. C’est la même chose au début du troisième quart-temps. Au lieu de couper leur élan, on les laisse marquer alors qu’une grosse faute ça fait du bien. Ce n’est pas la première fois que l’on vit ce scénario. »
Là encore, les Antibois vont refaire surface après un 55-71 qui semblait pourtant irrémédiable. Il faut dire que les Manceaux ont été défensivement très coulants, une fois encore, au point que leur coach Eric Bartecheky faisait grise mine malgré l’issue victorieuse. Même papy Jerel Blassingame, 37 ans, leur a fait des misères s’offrant 14 points bien loin de ses 5,8 de moyenne. Antibes a mené un temps de 7 points, ce qui paraissait être à contre-courant de ce que l’on avait vu jusque-là.
« Le coach nous a simplement dit de jouer plus dur, d’être plus agressif et de se lâcher », témoignait Raposo. « C’est ce que l’on a essayé de faire. On est revenu. C’est vrai qu’à la mi-temps on encaisse cinquante points et c’est dur de gagner à l’extérieur quand on encaisse autant de points. On se bat pour revenir à la fin du troisième mais ce n’est pas suffisant contre une équipe comme Le Mans. »
Une antisportive à Taurean Green payée de cinq points fut en quelque sorte un tournant. Will Yeguete rata quatre lancers, Antibes fit une sorte de Hack-a -Shaq (NDLR : faute systématique sur le shoot pour envoyer le joueur sur la ligne) mais avec les encouragement du public, l’intérieur manceau en mit alors deux de suite. Malgré des mauvais choix, des balles perdues, les Antibois étaient encore dans la course à 1’50 du buzzer (86-91) mais Le Mans put s’appuyer jusqu’au bout sur la paire Valentin Bigote (30 points) – Cameron Clark (26). On vit Jerel Blassingame tenter un un-contre-un comme s’il avait 20 ans. No way. Un peu pathétique.
« Si on veut gagner un match à l’extérieur, il ne faut pas rêver, il ne faut pas encaisser 98 points », analysa Nikola Antic. « Offensivement, on a peut-être fait notre meilleur match depuis que je suis à la tête de cette équipe. On a même eu que trois balles perdues en première mi-temps. Mais on a donné trop de confiance à cette équipe du Mans. Elle a joué il y a 48 heures un match difficile (NDLR : à Limoges) et il ne fallait pas leur redonner de la confiance tout de suite. On commence le match sans couper leur rythme, ils ont fait 100% à chaque attaque. On était déjà en difficulté. On a changé un peu les défenses mais, encore une fois, cette équipe manque cruellement de confiance et de la dureté nécessaire pour gagner des matches en Pro A. On est trop gentils. Il faut faire des fautes mais jamais de 2+1. Il y en a eu beaucoup ce soir ! Je pouvais accepter des paniers de (Cameron) Clark en fade away parce que c’est très difficile à arrêter mais notre plan était de laisser les intérieurs de cette équipe s’exprimer, de gagner les matches s’ils étaient capables, mais pas les extérieurs. Et à la fin on s’est retrouvé avec 14 points des intérieurs et 80 points des extérieurs. On n’a pas réussi, moi et les joueurs, ensemble. Il ne faut pas balancer sur les joueurs. »
Chalon, le match de la dernière chance
La blessure de Max Kouguere survenue juste avant le départ pour Le Mans est symbolique des malheurs des Sharks. Cette saison, le Centreafricain combinait 5 points et 2,7 rebonds plus le travail de l’autre côté du terrain.
« C’est une saison compliquée. Pour lui notamment. Il nous faisait du bien en défense, dans l’agressivité, sur son shoot à trois-points, son expérience, mais il faut que l’on se sert les coudes, on n’a pas le choix, » lâchait Nando Raposo.
Cette blessure, c’est le dernier avatar en date après les bouleversements au poste de meneur (Danny Gipson et Louis Campbell ne sont plus dans l’effectif, Taurean Green et Jerel Blassingame se partagent le poste), de pivot (Trevor Thompson n’a joué que 6 matches et Chris Otule est revenu sur la côte mais hier il n’a joué que 12 minutes). On passe sur les convalescence de Isaia Cordinier et de Tim Blue, la référence de l’équipe, qui file sur ses 35 ans, et donc le cimetière des éléphants. Sans oublier que Nikola Antic a succédé à Julien Espinosa, alors que celui-ci avait emmené ses troupes à la victoire à Bourg-en-Bresse. Pas forcément un bon signe… D’ailleurs, Antibes a perdu ses cinq matches depuis y compris un revers à Trélazé, en Coupe de France, face à Rouen une équipe de Pro B.
Et preuve que les finances antiboises ne sont pas au beau fixe, Nikola Antic a l’intuition qu’il n’y aura pas de joker médical pour suppléer Max Kouguere :
« Je ne sais pas. Ça s’est passé juste avant le départ et je n’ai pas encore eu les dirigeants. Il s’est cassé une main. Le rétablissement va être long. C’est fini pour ce championnat. Vous savez, quand on n’a pas de moyens, c’est difficile. En plus, la situation n’est pas terrible. Est-ce que c’est rentable ? Je pense que l’on va lancer quelqu’un du centre de formation. Ça dépendra beaucoup du match à Chalon. Peut-être que si on gagne à Chalon, on va chercher, mais à ce moment-là c’est difficile de trouver un JFL de qualité. En plus, cette équipe a vécu beaucoup de changements de joueurs, notamment au poste de meneur. Après le changement de coach. Donc je pense que l’on va plutôt chercher une solution avec quelqu’un du centre de formation ou avec les joueurs qui sont sur le banc. Ce soir, j’ai joué longtemps avec deux meneurs. »
Antibes a donc 3 victoires de retard sur Cholet et Fos et il ne reste plus que huit matches à jouer. Le compte à rebours est depuis longtemps lancé. Alors, combien faut-il de succès d’ici la ligne d’arrivée pour assister à une sorte de miracle ?
« Franchement, on n’a pas calculé, » répond Nando Raposo. « Il faut que l’on gagne tous les matches. On n’est pas encore au stade où l’on a besoin de calculer. Quand arrivera le moment de compter, on comptera…. Ca serait super de faire enfin une perf à Chalon et d’enchaîner face à Cholet. Après tout serait encore possible… Mais il faut le faire. »
Chalon, l’ultime tournant de la saison. Le dernier, les Antibois l’ont très mal négocié.
« Il y a eu des occasions avant que j’arrive mais depuis que je suis là, c’était celui contre Fos (NDLR : après avoir mené 57-50 à la fin du troisième quart-temps, Antibes s’est incliné à l’Azur Aréna 72-76). Malheureusement je n’avais eu qu’une dizaine de jours. Je ne connaissais pas l’équipe. C’était très peu de temps pour construire quelque chose. On a vraiment mal joué. Depuis, même contre l’ASVEL, on a fait de bonnes choses. Des choix tactiques ont permis à l’équipe de reprendre un peu de confiance. Maintenant, c’est Chalon. On peut même tomber dans un état où mathématiquement on ne peut pas se sauver. Je suis venu ici pour aider l’équipe, éventuellement pour provoquer un choc psychologique mais un choc psychologique, on peut le réussir si on a une équipe de qualité. Cette équipe manque beaucoup de qualité pour avoir un choc psychologique. Ça nous a pas aidé que Chalon perde contre Bourg-en-Bresse. Comme ils sont en difficulté, ils vont tout mettre contre nous. Pour eux c’est un match qu’il ne faut pas perdre. » Et pour y croire encore, le coach retourne la situation : « peut-être seront-ils stressés et donc moins adroits. Et on sait que c’est une équipe qui compte beaucoup sur l’adresse. »
L’espoir fait vivre, parait-il.
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18e attaque et aux lancers, 17e aux passes, 16e en défense et à la réussite aux tirs, 15e aux interceptions, 14e à la réussite à trois-points, 12e aux rebonds et aux contres et bien sûr bonnet d’âne à l’évaluation. Seulement cinq victoires : Pau -après 9 échecs-, Cholet, Fos, Le Portel et Bourg. C’est avec ce carnet de notes de cancres de la Jeep Elite que les Sharks d’Antibes, qui sont davantage des dauphins que des requins, se sont présentés hier soir au Mans.
Le coach Nikola Antic avait fixé l’objectif : son équipe se devait de gagner au moins un match à l’extérieur au Mans ou à Chalon.
Ses joueurs n’avaient dû l’écouter que d’une oreille car après 2’14, ils étaient menés 1-9. Le coach commanda un temps-mort pour tenter d’arrêter les frais mais c’est un peu plus tard avec l’arrivée de Tim Blue sur le terrain que les Sharks sont revenus au score. Ils eurent la même entame catastrophique au démarrage du troisième quart-temps faute à des erreurs défensives y compris une antisportive sifflée à Tim Blue.
« C’est dommage parce qu’on fait les efforts, on se bat », commenta Nando Raposo. « C’est vraiment la faute à notre début de match. On est trop soft. Quand on perd des ballons et qu’ils partent en contre-attaque, il faut faire des fautes. On les laisse marquer et ça les met en confiance. C’est la même chose au début du troisième quart-temps. Au lieu de couper leur élan, on les laisse marquer alors qu’une grosse faute ça fait du bien. Ce n’est pas la première fois que l’on vit ce scénario. »
Là encore, les Antibois vont refaire surface après un 55-71 qui semblait pourtant irrémédiable.
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Photo: Jerel Blassingame (Hervé Bellenger, FFBB) et Max Kouguere (Sharks)