Les Français ont fait preuve d'un engagement défensif de bon aloi, ce que le coach Vincent Collet souhaitait par dessus tout. Ils ont été appliqués des deux côtés du terrain même s'ils ont lâché trop de lancers-francs (18/27), et concédé 16 balles perdues. Ils n'ont pas su conserver les 15 points d'avance collectés à un moment, en souhaitant qu'il n'y ait pas au bilan comptable à recourir à un quelconque point-average.
Leur banc bien plus riche leur a permis de profiter de la lassitude des deux stars croates, Mario Henzonja (22 points) et le naturalisé Jaleen Smith (13), qui ont joué respectivement 35 et 37 minutes.
Dans l'autre match du groupe, la Bosnie-Herzégovine a facilement disposé de Chypre (66-99) avec 26 points, 8 passes et 5 rebonds de Dzanan Musa du Real Madrid. Les Bleus vont affronter lundi 26 février la Bosnie à Tuzla. Une victoire leur permettrait de passer un été tranquille -sur cette compétition là !- avant de se revoir en novembre.
La priorité de ce premier match, c'était de faire un premier pas vers la qualification à l'EuroBasket 2025 car sachant que la faible Chypre est qualifiée d'office comme co-organisatrice, il faudra que la France laisse la Croatie ou la Bosnie derrière elle. L'accord entre la FIBA et l'Euroleague est censé favoriser les desseins des Français qui possèdent 8 joueurs dans cette fenêtre venus de la compétition reine d'Europe contre moitié moins pour les Croates et un seul (Dzanan Musa) chez les Bosniens.
Timothé Luwawu-Cabarrot en verve
Mais, onze mois après la cruelle élimination dès le premier tour de la Coupe du monde 2023, c'est aussi un lieu d'observation à ciel ouvert avant en principe l'annonce par Vincent Collet d'une pré-sélection de 15 ou 16 joueurs à la mi-mai pour les Jeux Olympiques de Paris. Or, s'il y a une sorte de trop plein à l'intérieur, rien ne parait clair sur les lignes extérieures et tout spécialement au poste de meneur. Chacun peut voir ici ou là des indices comme la non-sélection de Elie Okobo ou celle retardée de Nadir Hifi, ou encore le retour en grâce d'Andrew Albicy de plus élu capitaine. Nando De Colo a été dispensé de cette fenêtre afin de se requinquer. On notera que le coach des Bleus a inscrit ce soir dans le starting five ce même Andrew Albicy, Isaïa Cordinier, Timothé Luwawu-Cabarrot, Guerschon Yabusele et Vincent Poirier. Là aussi, chacun est libre d'en tirer des conclusions. Ou pas.
Plus significatif, Matthew Strazel a réalisé un passage en première mi-temps qui mérite la note maximale, Vincent Collet lui a fait confiance dans le money time sur les attaques et il obtenu deux lancers-francs qui ont sécurisé la victoire de son équipe.
Pour son retour en équipe de France après un été de pénitence, Timothé Luwawu-Cabarrot (15 points, 21 de +-) a été le fil rouge de l'attaque française, alors que le Mathias Lessort de la soirée a correspondu à ce qu'il nous montre chaque semaine avec le Panathinaikos. Jaylen Hoard est le seul à ne pas être entré en jeu... Oui, ce n'est pas un bon signe pour la suite.
La belle séquence de Matthew Strazel
Revenons à nos moutons bretons. Les Français ont fait connaissance avec la taille de Danko Brankovic (2,14 m) et se sont fait mener 2-7 dans une aréna brestoise bien (trop) polie. C'est en durcissant sa défense que la France est montée en régime, mais son manque de fluidité en attaque -plusieurs joueurs n'ont jamais joué ensemble- l'a empêché de concrétiser son allant. Cela explique aussi le score peu élevé à la fin du premier quart-temps (15-14).
Au bout de douze minutes, les deux équipes en cumulé en étaient à 2/13 derrière l'arc alors que Vincent Collet faisait le choix d'aligner à la fois sur le terrain Sylvain Francisco et Matthew Strazel. A ce moment-là, seul Jaylen Hoard n'était pas entré en jeu chez les Bleus. De son côté, Mathias Lessort démontrait sur plusieurs actions pourquoi il est considéré actuellement comme l'un des meilleurs joueurs d'Euroleague.
Matthew Strazel a flambé durant les sept minutes qu'il a passé sur le terrain. Il a planté un panier à mi-distance, un trois-points, récupéré pour un layup une interception de Guerschon Yabusele, et enfilé un nouveau trois-points. Total : 10 unités à 100% de réussite. Pas mal pour une première sélection pour le meneur de l'AS Monaco de 21 ans pas plus impressionné que lorsque Sasa Obradovic lui donne sa chance en Euroleague.
De 25-18 (15e), l'avantage des Bleus est passé en trois minutes à +14 (35-21). Les Croates avaient eu jusque là un minimum de positions semi-confortables, mais un manque de concentration a coûté aux Français deux trois-points de suite avant que Mario Hezonja profite d'une bêtise défensive de Paul Lacombe pour convertir trois lancers-francs. C'est ainsi que la France avait perdu près de la moitié de son avantage au moment de regagner son vestiaire (35-30).
Le banc croate trop léger
Leur puissance permettait aux Français de repartir de l'avant même s'ils gâchaient des lancers-francs. A 43-30, Timothé Luwawu-Cabarrot avait marqué 11 points à 5/6, les Croates perdus 13 ballons et le coach Josip Sesar demandait un temps-mort que l'on pouvait qualifier de survie.
Mario Hezonja montait un peu en température avec la balle et aussi en s'énervant avec un arbitre qui lui reprochait une simulation. La France récupérait ses 14 points d'avance (53-39) avec une série de Damien Inglis et en avait 13 (57-44) à la fin du troisième quart-temps avec 17 points de Hezonja mais avec du déchet (5/16).
59-45 pour les Bleus, mais les Croates ne lâchaient pas prise pour autant. Leur défense enquiquinait à son tour les Français. Mathias Lessort était servi avec abondance souvent avec réussite, mais trop de manoeuvres offensives étaient mal inspirées. Avec un Mario Hezonja, qui avait décidé de prendre à sa charge à peu près toutes les responsabilités de son équipe, les Croates revenaient à 66-59 à 1'48 de la fin mais sont apparus épuisés dans les dernières minutes. Toujours grâce à leur défense, les Bleus ont assuré l'essentiel, Guerschon Yabusele concluant d'un trois-points bienvenu la soirée.
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