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Après un an de tour d’Europe du basket en van, en vélo et en 4L, ce passionné raconte son incroyable périple

Animé par le basket européen depuis son enfance dans la région de Cholet, Adrien Cassaigne est parti pendant un an à la découverte des salles mythiques d’Europe. Après avoir débuté son odyssée en van, ce passionné de 26 ans a été contraint de revoir ses plans et de finir son périple en vélo puis en 4L. De Valence à Kaunas, il nous raconte son voyage de 23 000 km. Entretien.

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Adrien Cassaigne vient de boucler une expérience unique, l'aventure de sa vie jusqu'à présent. À 26 ans, il a passé huit mois dans les coulisses des plus grandes villes et salles de basket d’Europe. Ce féru d’Euroleague, biberonné à la Meilleraie, s’est lancé en octobre dernier dans un tour d’Europe en van.

Revenu aujourd’hui dans les Landes - et à la recherche d’un poste dans un club professionnel de basket -, celui qui s’est fait connaître sous le nom de « Hoopvan » retrace son périple européen à travers 16 pays de basket, dont l’Espagne, la Serbie, la Grèce, la Turquie ou encore la Lituanie.

Qu’est-ce qui vous a motivé à réaliser un tel projet, à savoir de faire le tour d’Europe des salles de basket ?
« Depuis que j’ai 10 ans, je suis fan de basket. J’ai toujours rêvé de vivre les derbys d’Athènes entre l’Olympiakos et le Panathinaïkos ou ceux de Belgrade entre le Partizan et l’Etoile Rouge. C’était une envie de longue date d’aller en Grèce ou en Serbie, mais ça ne se fait pas en claquant des doigts (rires). En parallèle, j’ai toujours fait du basket en plus de mes études ou de mon boulot : j’ai passé mes diplômes pour entraîner, j’ai coaché des équipes de jeunes. J’ai toujours vu le basket comme un à côté, tout en ayant dans un coin de ma tête l’idée de vivre un jour à travers ma passion et de lui consacrer 100 % de mon temps. J’arrivais sur une fin de projet en entreprise (NDLR : à Bordeaux dans l’automatisation de préparation de commande avec robot, à la suite d’un master en informatique) et j’ai décidé de me lancer. C’était le moment ou jamais pour un projet basket, que j’ai réfléchi pendant plus d’un an puisque j’ai acheté le van en mars 2022 et je suis parti le mois d’octobre qui a suivi.

D’où vous vient cette passion pour le basket ?
Quand j’étais petit, j’allais voir les matches de Cholet Basket avec mon club. J’ai suivi le titre de champion de France en 2010 puis j’ai découvert l’Euroleague à la Meilleraie. J’ai le souvenir de matches incroyables, notamment contre Fenerbahçe (NDLR : une victoire de prestige, 82-78, le 17 novembre 2010). Ce sont des souvenirs qui marquent à vie. À partir de cette époque-là, j’ai arrêté de suivre la NBA qui avait été ma porte d’entrée sur le basket via mes premiers magazines. J’ai basculé sur le basket français et européen sans trop savoir pourquoi, parce que je ne voyais pas les matches. J’avais seulement des échos de Joffrey Lauvergne au Partizan, de ces ambiances, de l’école stricte des entraîneurs de l’ex-Yougoslavie, à travers les magazines. Je me suis passionné pour ça, sans doute par habitude d’avoir un magazine dans les mains d’ailleurs, avec les Maxi Basket, Basket Hebdo, Basket News, Basket Le Mag plus récemment… Je les ai à peu près tous lus. J’étais plus rattaché aux joueurs que j’avais vu à Cholet, comme Nando De Colo, Fabien Causeur, ou aux joueurs de l’équipe de France comme Léo Westermann, Joffrey Lauvergne, plutôt que les joueurs NBA.

Le van d'Adrien Cassaigne, panier de basket accroché à l'arrière, en octobre dernier, en Espagne.

Pourquoi faire ce tour d’Europe en van ?
J’avais envie de m’imprégner de la culture basket de chaque pays. L’idée était à la fois de pouvoir vivre de l’intérieur les meilleures ambiances d’Europe mais aussi de pouvoir jouer au basket n’importe où, avec n’importe qui et n’importe quand, de pouvoir partager ma passion avec des gens qui n’ont pas forcément l’occasion de pouvoir marquer un panier. Je ne suis pas quelqu’un d’extraverti donc j’ai décidé d’accrocher un panier de basket à mon van, l’idée étant de pouvoir susciter de l’intérêt sur le passage et pourquoi pas faire connaissance avec des passionnés de basket au fil de mon voyage. Même quand le van est devenu inutilisable, j’ai gardé mon panier sur le vélo.

> Explications du projet en vidéo

Pour quelle raison n’avez-vous pas pu terminer votre tour d’Europe en van ?
Rien ne s’est déroulé comme prévu (rires). Mon voyage a débuté au mois d’octobre 2022, au début de la saison d’Euroleague. J’ai commencé par l’Espagne en passant par Valence, Barcelone, Madrid, Vitoria, avec quelques escales par d’autres clubs sur la route. Tout se passait bien jusque-là. Mais, avant de filer vers l’Est de l’Europe, je repassais par la France, donc par Villeurbanne pour aller voir l’ASVEL, avec l’objectif d’aller ensuite en Italie pour voir d’autres matches à Milan et Bologne. Malheureusement, je casse le moteur du van avant d’arriver à Lyon. Sur le moment, c’est un gros coup dur. Je me doutais que j’allais avoir des ennuis mécaniques sur le trajet mais casser le moteur d’un coup, je ne pouvais pas l’imaginer… Donc j’ai fait rapatrier le van dans les Landes.
Je décide malgré tout de poursuivre mon voyage en Italie en sac à dos… en espérant trouver rapidement un autre moteur et un garagiste pour faire la réparation. J’espérais pouvoir le récupérer avant décembre car j’avais planifié d’aller voir le derby Etoile Rouge - Partizan Belgrade en Serbie qui s’y jouait à cette date. Mais, ayant peu de connaissances mécaniques et n’ayant pas trouvé la personne voulant s’engager dans cette réparation inhabituelle, j'ai dû me résoudre de continuer mon périple en sac à dos, en train et bus et auberge de jeunesse, direction l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Grèce et la Turquie, avec encore une fois l’espérance de récupérer mon van pour finir mon parcours dans le nord-est de l’Europe.
Sauf que les réparations n'ont jamais abouti. J’avais trouvé un moteur mais pas le garagiste voulant s’en occuper. Il y a eu d’innombrables contretemps et de faux-espoirs. À mon retour de Turquie, j’ai opté pour une nouvelle expérience… à vélo, avec encore l’espoir que le van soit réparé, sans succès. Après le périple en vélo, j’ai récupéré une 4L pour terminer mon tour d'Europe par le Final Four d'Euroleague à Kaunas, en Lituanie. Il y a eu nombre de rebondissements mais j’ai fini par boucler ce tour d’Europe, dans le calendrier que je m’étais fixé.

C'est avec cette 4L customisée qu'Adrien Cassaigne a terminé son tour d'Europe.

Combien de kilomètres avez-vous parcouru ?
Au total, on arrive à environ 23 000 km, dont 6 000 en van, 2 500 en vélo (NDLR : environ 75km/jour pendant un mois), 7 200 en voiture… et tout le reste (environ 7 000 km) en transports en commun, bus et train essentiellement.

16 pays visités - En van : France et Espagne. En transports en commun : Italie, Slovénie, Croatie, Serbie, Bulgarie, Grèce, Turquie. En vélo : Italie, Autriche, Allemagne, Suisse. En 4L : Belgique, Luxembourg, Pologne et Lituanie.

En surligné, le parcours de 26 000 km

Comment avez-vous financé ce projet ?
Avant de partir, j’ai mis de l’argent de côté et j’ai acheté le van pour environ 20 000 euros au total, en pensant que mes dépenses de l’année seraient en partie remboursées à la fin en revendant le van. J’ai emprunté à mes parents et je suis en train de les rembourser en retravaillant depuis mon retour.
Sur l’année, j’en ai eu pour environ 8 000 euros de dépenses quotidiennes (transport, hébergement, nourriture) et 7 000 euros de dépenses supplémentaires en matériel notamment, car il a fallu acheter un vélo, une tente, un sac de couchage, une caméra, des micros… et une place en courtside. Car j’ai terminé mon périple par une petite folie en prenant une place pour le Final Four de l’Euroleague à Kaunas en courtside pour… 2 500 euros. C’est une somme (rires).
Je dois quand même souligner que l’Euroleague m’a permis d’aller voir tous les matches de la saison régulière que je souhaitais gratuitement, je ne les remercierai jamais assez. Pour l’anecdote, tout est parti d’un concours sur Facebook en 2018 pour gagner un maillot de Jan Vesely. C’était le premier concours auquel je participais… et j’ai gagné ! Quelques années plus tard, j’ai recontacté la personne de l’Euroleague qui m’avait envoyé le maillot et je lui ai transmis une demande de partenariat pour financer ce projet de tour d’Europe en van. Et l’Euroleague a accepté de me donner des places pour aller voir tous les matches que je souhaitais. Ils m’ont fait un très très beau cadeau car c’est beau de faire un tour d’Europe mais, sans garantie de place, c’est tout de suite moins facile. Et même quand je leur ai annoncé que j’avais des soucis avec le van, ils m’ont toujours soutenu.
Sinon, j’ai aussi eu quelques partenariats mais c’est vrai que la dynamique s’est cassée quand j’ai perdu mon van. A partir de là, je n’avais plus aucune visibilité sur mon voyage. J’ai dû laisser tomber à ce moment-là.

Le fameux maillot de Jan Vesely remporté lors d'un jeu-concours de l'Euroleague en 2018.

Combien de matches avez-vous vu ?
Je suis à plus de 50 matches vus depuis les tribunes, dans à peu près 40 salles différentes. J’ai fait 17 salles sur 18 en Euroleague. Je n’ai pas pu aller jusqu’en Israël à la Menora Mitvachim Arena du Maccabi Tel-Aviv, qui est la seule qui me manque. Au total, ça fait près de 70 équipes différentes que j’ai vu cette année. Et c’est mieux qu’à la télé (rires).

Au Pionir, Adrien Cassaigne a vécu un match… debout depuis l’estrade.

Quelle est salle où l’atmosphère était la plus chaude ?
La plus grosse atmosphère, ça se joue entre les deux salles de Belgrade. La majorité des supporters, d’un club comme de l’autre, suit autant le foot que le basket. On sent qu’ils vivent derrière leur équipe, c’est indescriptible.
Au Pionir, la salle est plus petite donc ça rend le spectacle très impressionnant. On a l’impression d’avoir deux murs en face l’un de l’autre. Et puis, niveau sécurité, c’est très vite surbooké. Je pense qu’il y avait beaucoup plus de gens que de sièges le jour où j’y suis allé (rires). Il fallait arriver bien avant l’entre-deux pour être sûr d’avoir une place. Mais bon, ça ne sert pas à grand chose d’avoir une place au final car c’est 40 minutes debout pour tous les supporters. II faut le vivre pour le comprendre. Tout le monde est acteur du match, c’est magnifique. Ça donne juste envie de chanter et d’apprendre le serbe.
Sinon, je suis allé voir le derby Partizan - Etoile Rouge à la Stark Arena (pour leur première affrontement de l’histoire en Euroleague). Il y avait pratiquement 20 000 supporters des deux clubs rivaux dans une même salle, à chanter pendant trois heures. Et c’était bondé à 30 minutes du coup d’envoi. Un derby à la Stark Arena, c’est encore un cran au-dessus. Au total, j’ai vu 4 matches du Partizan à la Stark Arena, deux en Euroleague et 2 en ABA League. On voit quand même la différence sur le parquet et en tribunes entre la Coupe d’Europe et la ligue adriatique. Les vraies ambiances, ce sont surtout les matches d’Euroleague. Mais ça reste fou de voir ça quand on est Français.

Tour d’Europe Hoopvan : Partizan – Etoile Rouge, le derby éternel de Belgrade – Basket Europe
C’est LE derby le plus chaud de Serbie, entre les deux rivaux historiques de l’Etoile Rouge et du Partizan. Deux clubs qui partagent la même ville, Belgrade, et la même passion du basket. Chronique d’une rivalité sans égal avec Hoopvan, un soir de 288e derby… le premier de l’histoire en Euroleague !

Et outre la Serbie ?
Après Belgrade, la deuxième meilleure atmosphère, c’est à Athènes, même si, sur mon tour d’Europe, je n’ai pas eu l’occasion de vivre les meilleurs matches en Grèce car le Panathinaïkos traversait une crise. Il n’y a pas eu photo lors du derby que je suis allé voir, où l’Olympiakos a écrasé les débats (71-95). C’est dommage car l’ambiance est tombée au fil de la rencontre, quelques fervents supporters ont quitté le stade au troisième quart-temps car ils n’en pouvaient plus d’enchainer les défaites (NDLR : 11 derbys perdus de suite à cet instant, en décembre)… Mais, si l’on est honnête, au vu de tout ce qu’il s’est passé avant le match, les supporters qui chantaient deux heures avant l’entre-deux, c’était quand même une atmosphère de dingue.
Au-delà du derby, j’ai fait un étonnant Olympiakos - Etoile Rouge. Je ne le savais pas mais ce sont deux clubs de supporters amis. Ils sont au même endroit en tribunes et les drapeaux rouge et blanc des deux clubs sont mélangés, ils ont même craqué des fumigènes ensemble. Je ne m’y attendais pas et c’était un moment très sympa. Aussi, j’ai fait huit clubs différents en Turquie et j’ai été marqué par le Fenerbahçe féminin (vainqueur de l’Euroleague).

Avec Rodrigue Beaubois à Istanbul
Avec Mike Batiste à Kaunas
Un panneau publicitaire à Belgrade
A la Ratiopharm Arena d'Ulm
Le Trèfle du Pana à Athènes

À l’inverse, quelle expérience vous a le plus laissé le plus sur votre faim ?
Là où j’ai été le plus déçu, c’est en Espagne. Le Real Madrid et le FC Barcelone ont des arenas magnifiques mais il y a finalement assez peu d’ambiance, les salles n’était pas remplies. Peut-être que c’était aussi parce que j’y suis allé en tout début de saison (au mois d’octobre), il n’y avait pas assez d’enjeu pour eux car ils font les playoffs chaque année. Paradoxalement, il y avait beaucoup plus d’ambiance à Saragosse ou Badalone. En Espagne, les villes de taille moyenne sont souvent à fond derrière leur équipe. Ça me fait penser aussi à Ulm, en Allemagne.

Quelles ont été les plus belles découvertes basket de votre périple ?
En Italie, la surprise, c’était Bologne. Une ville sous-cotée niveau basket de mon point de vue, et très sympa à vivre. La Serbie, ce fut aussi une belle découverte, un autre mode de vie. C’est une autre ambiance, il faut y aller pour comprendre. On peut fumer partout par exemple (rires).
Des 16 pays que j’ai parcourus, le plus beau en termes de paysages, d’ambiance, de nourriture, c’est sans doute la Grèce. Je pourrais presque y retourner pour y vivre. Un peu comme la Lituanie, le dernier pays que j’ai traversé, qui est extrêmement charmante.

Un playground à Athènes.

Parmi les 16 pays parcourus, quel est celui où le basket vous semble le plus imprégné ?
La Lituanie. Durant la majorité de mon périple, j’ai joué au basket sur des playgrounds à peu près tous les deux jours et le premier maillot d’Euroleague que j’ai croisé, c’était lors de ma dernière étape en Lituanie. C’était un maillot de Rokas Jokubaitis à Barcelone. Autre exemple en Lituanie, un jour, je m’arrête sur un playground près d’un lac au milieu de nulle part. C’était un jeudi matin et il y avait un dame en train de travailler. Et elle attendait un appel téléphonique en jouant au basket, je ne suis pas sûr que ça arrive ailleurs. Ces deux exemples peuvent paraître anodins mais ils situent un peu le pays.
L’autre pays le plus marquant, c’est la Serbie. Quand tu parles d’Euroleague, tu n’as pas l’impression de parler chinois, comme en France. Tout le monde sait te citer un joueur des principaux clubs européens. C’est là où tu te rends compte qu’un diffuseur TV, ça fait une énorme différence parce que les Serbes voient des matches de basket depuis des années. C’est entré dans la culture commune.

Dans les couloirs du Sinem Erdem Dome de l'Anadolu Efes, on joue aux jeux vidéos avant le match.

Maintenant que vous avez parcouru l’Europe du basket, que manque-t-il à la France dans sa culture basket selon vous ?
En France, il manque de très grosses ambiances qui font rêver dans les salles. Pour créer ça, les clubs doivent le provoquer, ça se travaille. En Turquie, par exemple, il y a beaucoup de clubs qui misent sur les animations avant les matches pour faire vivre une expérience intégrale à ses supporters : ils organisent des mini-jeux dans des halls pour faire gagner des maillots ou des écharpes. C’est aussi le cas en Espagne. Ils ont réussi à créer un lieu entre l’entrée des supporters et les tribunes, ça ramène du monde avant le match pour que la salle se remplisse au fur et à mesure, et je suis convaincu que ça donne envie à certains, notamment aux jeunes, de revenir. Il faut amener un plus au-delà du match en lui-même.
Et, comme je viens de le dire, le diffuseur TV, ça me parait fondamental pour faire grandir l’intérêt du sport et la base de fans de basket. Plus les gens en entendent parler, plus ils vont avoir envie de venir voir des matches. Les deux sont imbriqués. Si un club avec une grosse ambiance populaire arrive à mettre la lumière sur le championnat, on aura tout gagné.

Sentez-vous que le basket monte en puissance en France ?
Je pense qu’on est à un tournant. Je suis retombé sur un Basket Hebdo d’il y a quelques années. En 2014, il y avait plus de followers à la fédé de basket que pour celle du rugby, aujourd’hui ça s’est complètement inversé, le rugby est devant. Est-ce que ça vient du diffuseur TV ? Je pense que c’est l’une des raisons. C’est dommage que le basket n’en ait pas profité jusqu’à présent. Mais avec l’engouement qu’il y a eu autour de Victor Wembanyama, de Monaco qui joue un Final Four d’Euroleague… Il y a des gens qui n’avaient jamais mis un pied dans une salle de basket jusqu’à cette année. Sans doute qu’ils y retourneront, c’est déjà bien. L’année qui va suivre donnera de vraies indications sur la capacité réelle du basket à intéresser les Français.

Devant la Fernando Buesa Arena à Vitoria.

Quels moments de partage retenez-vous de votre voyage ?
Au-delà de ceux évoqués plus tôt, mon meilleur moment quand j’avais le van, c’était sur le parking de la Fernando Buesa Arena à Vitoria. Sans le savoir, j’avais garé mon van pas très loin du bar du club. J’avais sorti mon panneau quelques heures avant le début du match et j’ai passé de longs moments à discuter avec des gens, des Espagnols, des Français… Chacun y allait de son petit shoot, c’était un super moment d’échange qui donne aussi des regrets de ne pas pu avoir terminé le voyage avec le van.
Je me rappelle aussi de mon tout premier match à Valence. Quand je rentre dans la salle, en plus en loge VIP sans le savoir, je me dis que ça va être le voyage de ma vie. En plus, mon dernier match d’Euroleague en live, ça remontait à 2011 quand je suivais l’épopée de Cholet, donc ça m’a fait une sensation bizarre. Aller dans toutes les salles, c’est tellement plus enrichissant que de regarder les matches derrière son écran. C’est une expérience qui marque.

Et au-delà du basket ?
J’ai vécu une vie de voyageur. Que ce soit en van, en 4L, ou même en vélo, c’est un autre rythme. Tu dois te faire ta cuisine avec ton réchaud, faire ta vaisselle, gérer ton eau et tes courses au jour le jour. Ça prend pas mal de temps. Il faut prévoir le trajet, et comme rien ne s’est jamais passé comme prévu (rires)… Il a fallu s’adapter en permanence. Les jours où j’allais voir un match, je ne jouais pas sur les playgrounds, mais je faisais un peu de visite de villes, car ce genre d’opportunité ne se présente pas tous les jours. Quand j’étais en sac à dos, en Grèce, en Italie, en Turquie, je faisais environ 17 km de marche par jour. Le reste de mon temps, je travaillais sur divers projets, je faisais constamment du tri de photos pour partager l’expérience sur les réseaux sociaux, j’ai lu pas mal de livres dont Road Trip NBA, la bio de Fred Weis, des livres de prépa mentale et quelques romans... Et je regardais des matches de basket en replay, évidemment.

Adrien Cassaigne lors d'un match amical contre l'équipe de Joe Arlauckas lors du Final Four de l'Euroleague à Kaunas.

Allez-vous produire une vidéo ou écrire un livre sur cette expérience ?
Je ferai une vidéo récapitulative de mon périple, mais ce n’est pas pour demain, il y a encore quelques heures de travail avant de pouvoir la sortir (rires). J’espère pouvoir la publier avant le début de la nouvelle saison d’Euroleague. J’aimerais que cette vidéo donne envie aux gens d’aller voir du basket et d’être acteurs des matches. C’est vraiment ce qui m’a marqué. Et, pour tout fan de basket, aller voir des rencontres à l’étranger me parait être une expérience exceptionnelle à vivre. Bologne ou Belgrade, ce n’est pas si loin que ça quand on y pense.
Sinon, je n’ai ni le temps ni les compétences pour écrire un livre mais j’aimerais qu’il y en ait un comme celui de Rémi Reverchon (Road Trip NBA, sorte de guide des 28 villes des franchies NBA) en version européenne, sur tous les clubs ou salles mythiques d’Europe.

Votre périple terminé, quelle est la suite pour vous ?
Je suis de retour dans les Landes pour travailler cet été. Maintenant, j’aimerais vraiment trouver un job dans le basket après cette expérience. J’ai postulé à plusieurs postes dans le basket français à la rentrée, je suis à la recherche de la bonne opportunité.
J’aimerais participer à la promotion du basket. C’est peut-être cru de le dire comme ça mais mon rêve, c’est d’avoir une ambiance comme celle de Belgrade en France. Si je peux aider à ça de près ou de loin, ce serait plus qu’une fierté personnelle."

Depuis quelques semaines, Adrien Cassaigne est de retour dans les Landes. Il est toujours à la recherche d’un garagiste pour changer le moteur de son van (modèle vw LT28 de 1981, moteur 2.4D - GR). Pour lui proposer votre aide, ou encore lui proposer une collaboration basket, veuillez le contacter directement par mail à l’adresse : a.cassaigne@free.fr ou sur les réseaux sociaux d'Hoopvan, sur Instagram ou Twitter.

Photo d’ouverture : Euroleague ; Autres photos : DR

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