Passé par Bourg-en-Bresse la saison dernière, Luka Asceric (2,01 m, 25 ans) traverse une saison blanche. La faute à une inflammation au talon mal gérée avec son club de Wroclaw, en Pologne.
Il n’a pas rejoué en match officiel depuis le 21 juin 2021 et ce quart de finale de Betclic Elite perdu avec Bourg contre Monaco. Luka Asceric avait pourtant signé un contrat d’un an (plus une saison optionnelle) en Pologne, à Wroclaw, où il devait continuer à jouer en Eurocup. L’histoire ne s’est pas passée comme prévue.
« Je suis arrivé assez tôt en Pologne, autour de mi-juillet. Trois semaines plus tard, mon talon s’est enflammé à hauteur de la bourse sans que je ne sache vraiment pourquoi. C’était difficile de marcher. Je ne connaissais quasiment rien de cette blessure. Fin août, le médecin a décidé de traiter la douleur avec de la cortisone, ce qui a fait disparaître la douleur en quelques jours, et il m’a donné une estimation de reprise pour un mois. En réalité, la cortisone n’a fait que masquer la douleur, mais je ne l’ai su qu’après. A partir de ma blessure, ma relation avec le club est partie en vrille car c’était un milieu malsain. On m’a dit par exemple que j’étais venu blessé, des choses comme ça… Je ne vais pas rentrer dans les détails mais je n’ai pas apprécié la façon dont ils ont géré la situation, comme le fait de devoir soigner sans connaître la nature précise du problème, ce qui m’a fait perdre un temps considérable. J’ai aussi fait une erreur personnelle car je n’aurais pas dû accepter de régler le problème comme ça. Au final, je suis parti. Je voulais retrouver une situation plus saine ma rééducation. Début septembre, on a décidé de rompre le contrat », nous a-t-il confié.
« Quand on ne joue pas pendant un an, on se rend compte de la chance qu’on a d’être basketteur »
Quelques mois après cette expérience en Pologne, l’arrière n’était pas encore opérationnel pour remplacer au pied levé certains joueurs blessés, notamment Luke Nelson au Portel ou Gerry Blakes à Limoges. Raison pour laquelle il n’est pas revenu, avant de rechuter. Il lui a fallu un peu de temps pour accepter de se faire opérer et de faire une croix sur la saison.
« Après Wroclaw, je suis retourné m’entraîner en Serbie pour rester prêt à jouer pour la saison. J’ai reçu des offres de plusieurs clubs mais je n’étais pas encore en rythme pour m’engager à court terme. Début novembre, je suis venu à Evreux (Pro B) pour m’entraîner en 5-contre-5 avec l’équipe de mon père (Neno Asceric), mais dès le premier entraînement, la bourse s’est de nouveau enflammée. Je ne pouvais plus marcher. J’ai appris plus tard que la cortisone n’avait plus d’effet à partir de quelques semaines. J’ai essayé de régler le problème sans opération dans un premier temps, je suis même allé à Munich, mais ça n’a pas marché, donc j’ai décidé de me faire opérer mi-mars à Paris pour être certain d’être prêt pour la saison suivante et ne pas traîner ça de manière chronique. Selon les médecins, j’ai pris cette décision à temps pour être prêt cet été. J’ai programmé mon retour pour le mois de juin-juillet. Quand on ne joue pas pendant un an, on se rend compte de la chance qu’on a d’être basketteur. Même si, avec cette blessure, je n’ai jamais vraiment totalement arrêté de m’entraîner, c’est juste que je n’étais pas en mesure de jouer en 5×5. Regarder les autres jouer, c’est difficile mais, en même temps, on peut toujours apprendre. Le basket me manque, je m’en suis encore plus rendu compte pendant cette période. Mais, comme on dit en serbe, toute école doit être payée ! »
Il s’agit ainsi de la première saison blanche pour le Franco-Serbo-Autrichien, qui tournait à 5,9 points (dont 36,2 % à 3-points), 1,9 rebond et 1,8 passe pour 5,2 d’évaluation en 18 minutes de moyenne en Betclic Elite la saison dernière. Le reverra-t-on en championnat de France ? « Pourquoi pas, il y a des chances. C’est un championnat très intéressant dans lequel j’ai connu de belles émotions avec Bourg. J’aimerais prouver de nouveau que j’ai ma place ici. »
Photo : Luka Asceric (Jacques Cormarèche)