Par Hugues BLONDEAU
Le Cercle Saint-Pierre est un élément incontournable du patrimoine limousin et français. Son aura dépasse le simple cadre géographique et psychologique du Limousin connu. Une étude d’attractivité commandée en 2017 par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne place le CSP Limoges à la 1 ère place française et à la 20ème place européenne des réseaux sociaux, au nombre d’abonnés… et sa retombée médiatique est estimée à 9,6 millions d’euros[1].
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C’est une performance, sans équivalence, pour cette modeste ville de province qualifiée, en 1982, de « Middle of Nowhere » par sa coqueluche américaine Ed Murphy, à l’occasion du lancement du N°1 collector de Maxi-Basket. Et pourtant, le moustachu métèque a passé 4 saisons consécutives à décrocher en rafale les titres et les records de paniers enfilés. Son succès avec les Verts a relooké décisivement l’image du « plus grand village de France » en un prétendant crédible au titre de « Capitale du basket-ball français ».
Institution vivante, le CSP avec sa semelle écrasée, « Beaublanc », pue et transpire le basket depuis bientôt 40 ans. La genèse de l’unique vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions n’est plus à réécrire. Il reste toutefois des parts d’ombres sur les débuts du LCSP qui échappent aux patients scribes bénédictins contemplant l’œuvre œcuménique de Saint-Pierre le limougeaud. Pour remédier à cette injustice, il est encore temps de vous raconter l’histoire méconnue des pionniers du Cercle méritant leur quart d’heure de gloire au sein de cette passion dévorante, vraiment pas comme les autres.
La naissance controversée du mythe
Le 13 novembre 1929 est la date anniversaire du Limoges Cercle Saint-Pierre, celle portant le sceau préfectoral et de la Loi de 1901 organisant les associations sportives et culturelles. La création en Préfecture de l’Association n’est pas venue du Saint-Esprit. Selon le journal paroissial de l’église Saint-Pierre de Queyroix, Au Large, cette naissance remonte à 1924[2] lorsque l’Abbé Marévéry, en charge de l’ecclésiastique, posa les jalons constitutifs du futur « Cercle Saint-Pierre », en regroupant un noyau de jeunes garçons afin de les former à la gymnastique biblique.
Une information qui n’est pas démentie par Gilbert Sénèque, un vétéran du CSP entre 1928 et 1951, avouant avoir « toujours pensé que le CSP était né en 1924 » dont il « garde le souvenir du drapeau bleu, blanc, rouge, entreposé à la sacristie et sur lequel était inscrit en lettres d’or : Cercle Saint-Pierre : 1924 »[3]. Indirectement, le patronage de Saint-Pierre et à travers le monde catholique en froid avec la République porteuse notamment des lois de 1901 et de 1905, affaiblissant le poids de l’église dans la société, a peut-être délibérément tardé à se plier à la loi des laïques, en signe de contestation du nouvel ordre établi[4].
Incontestablement, l’année 1929 reconnaît officiellement l’existence de la troupe. Roger Foussat, employé de banque, en qualité de Président, est son témoin légataire en apposant sa signature au bas du procès-verbal, conservé aujourd’hui aux archives départementales de la Haute-Vienne. La charte des fondateurs a un objectif pieux et noble « ayant pour but de développer par l’emploi rationnel de la gymnastique du Basket-Ball, les forces physiques et morales des jeunes gens, de préparer au pays des hommes robustes et de vaillants soldats » pour une durée « illimitée »[5]. Cependant, l’annonce du baptême passe inaperçue et pour cause, en novembre 1929, la Fédération locale de la FGSPF, « L’Union Régionale du Limousin » (URL) annonça fièrement la création du club scolaire de « L’Institution Turgot » en nom et place du « CSPL ». Ce n’est quelques jours plus tard que le tir est corrigé par le Président délégataire de l’URL, l’Abbé Méraud[6].
Le basket un catéchisme pour des profanes ingénieux
Le « Baskette » ou la « Balle au Panier » a pris une telle ampleur dans les patronages limougeauds de La Martiale, de l’Alouette et de la Saint-Louis de Gonzague à la fin de la première guerre mondiale qu’ils sont vites imités, à partir de 1930, par le patronage Saint-Pierre[7]. Ce sport a l’avantage selon les administrateurs du patronage de comporter aucune brutalité et tend à développer le corps humain tout entier. Enfin, son application n’engendre pas des dépenses conséquentes.
Avec seulement 30 francs en caisse[8] lors de sa création, le CSP est le parent pauvre du basket-ball limougeaud. Les fonds recueillis servent exclusivement aux dépenses du bureau ; à l’achat et à l’entretien des agrès ; au paiement des professeurs ; aux déplacements ; aux frais généraux, peut-on lire dans la charte fondatrice de l’association[9]. L’œuvre trouve essentiellement son salut dans la solidarité et de son union opportune avec la confrérie des bouchers de Saint-Aurélien avec laquelle ils unissent leurs couleurs respectives verte (Saint-Aurélien) et blanche (Saint-Pierre).
Pour faire face aux carences pécuniaires, les disciples de Saint-Pierre ont fait preuve d’ingéniosité. Faute d’un éclairage suffisant, les néons voisins des Nouvelles Galeries servent opportunément de spots lumineux, pour les entraînements du CSP Limoges[10]. L’étroite cour enserrée entre l’église et le Lycée Gay-Lussac où se tiennent les entraînements dispose en temps normal d’un seul panneau selon Albert Faye, journaliste pour le groupe Centre-Presse[11]. Il accueille même un deuxième panneau au fil du temps dont les «cercles n’avaient pas de filets »[12] rajoute Gilbert Sénèque. On y dispute même des rencontres de championnat, non sans contestations des officiels, puisque le terrain à une morphologie inapte. Toutefois, l’essentiel des rencontres se disputeront chez leurs voisins des Cadets de Saint-Michel, sur le terrain de la Rue Ventenat dont le tracé respecte les canons de la Fédération.
Le matériel à l’image de son terrain improvisé est primitif. Le seul ballon du Patro « était difforme. Les lacets craquaient sous la pression de la baudruche. Un cordonnier, père d’un de nos camarades, le remettait de temps en temps en état et les parents de Martial Plainemaison, un autre des pratiquants, fournissaient le suif permettant d’entretenir… sa longévité »[13] rappelle le dernier témoin de cette période, Gilbert Sénèque dans la plaquette du cinquantenaire du club éditée en 1979. Il en va de même pour les maillots et les shorts blancs, cousus main par les bénévoles au grand cœur.
« Qu’importe » reprend Albert Faye « l’esprit, la volonté l’ambiance étaient là, le basket était une des activités pratiquées au patro, plus ou moins avec succès, au caprice des saisons, tributaire du passage plus ou moins long des jeunes »[14]. Le plaisir de partager des bons moments guide avant tout l’engagement des jeunes au sein du Patro. Ce CSP n’est rien d’autre qu’un enfant de la chorale dans le microcosme du basket-ball limougeaud. Il a encore beaucoup de choses à apprendre. Son émancipation juvénile se développe à travers la compétition.
Le baptême
En 1930, le Cercle Saint-Pierre se lance dans la compétition. Le CSP est affilié à la puissante organisation affinitaire catholique, la FGSPF depuis 1929 et participe au championnat local de l’URL à partir de la saison 1930-1931. Le Championnat URL est dominé sans partage par une équipe de renommée nationale, les Cadets de Saint-Michel depuis sa création en 1926. Les grandes équipes de l’URL, à savoir les Cadets de Saint-Michel, de l’Alouette Sainte-Valérie puis de La Martiale disputent également le principal Championnat du Limousin de Basket-Ball (affilié à la FFA, puis à la FFBB à partir de 1932), organisé par la Ligue du Limousin depuis 1924. Toutefois le monde catholique local, devenu peu à peu en déclin dans une capitale régionale acquise aux idées socialistes[15] a été longtemps réticent à participer aux compétitions des laïques, reflets des contradictions de la société civile. En raison de la morale et de sa réalité financière, le Cercle Saint-Pierre rechigne jusqu’en 1940 à rejoindre le Championnat des laïques.
Sur la centaine de membres que compte le patronage, seule une petite fraction s’adonne au basket-ball. Le basket-ball dans les patronages, reste un sport neuf et méconnu comportant quelques contradictions comme la limitation de la taille des joueurs à 1,83m et qui « en ces temps héroïques, priva le Cercle Saint-Pierre de son premier « géant », Vallière, qui atteignait… 1,92m »[16] selon Gilbert Sénèque. Une aberration mais qui a tout son sens dans un département où la taille moyenne des jeunes hommes en Haute-Vienne est généralement juste en dessous de la moyenne nationale[17].
Tout le long des années 1930, le cSp aligne néanmoins deux équipes. Son équipe fanion évolue par alternance dans les divisions Honneur, 1ère série et 2ème série URL, soit le deuxième, le troisième niveau et le quatrième niveau de la compétition. Entre 1930 et 1939, ce ne sont pas moins de 107 matches disputés par les équipes de Saint-Pierre (1 et 2) en Championnat des patronages du Limousin[18]. Sportivement, le Cercle connaît beaucoup de bas et très peu de hauts.
Face à la réserve de l’Alouette Sainte-Valérie, le dimanche 30 novembre 1930, en Division Honneur, le CSP accumule un déficit de 52 points, pour un gain de 10 malheureux petits points. Le même jour, la réserve du CSP prend à son tour un cinglant 34 à 0 contre l’équipe 3 de l’Alouette[19]. À la fin des années 1930, le retard pris sur les autres patronages se fait ressentir. Gilbert Sénèque se souvient de trois rencontres contre La Martiale sur le terrain des Saints-Anges démontrant les faiblesses du patronage : « […] sur le plan technique, nous ne présentions que de très modestes arguments. En cadets, nous avions « pris » vingt points. Cela amusait beaucoup notre entourage, mais quand la « réserve » en a concédé quarante et la « première » soixante-dix, plus personne n’avait envie de rire à nos dépens. […]. Je n’étais pas près d’oublier la leçon de ce dimanche où j’avais aussi découvert, aux pieds d’un joueur de chez nous (Boulesteix), les vraies chaussures de basket-ball »[20]. Au milieu de ses calamités de l’entre-deux-guerres, notons en revanche que les cerclistes parviennent en 1935 à atteindre les 50 points en disposant l’équipe 4 de La Martiale (50-14)[21], à une époque où la remise en jeu se fait par un entre-deux après chaque panier marqué !
Néanmoins lors de la saison 1933-1934, le CSP conquiert sa première breloque de son Histoire. Son équipe fanion s’adjuge le championnat URL 2 ème série, soit le plus bas niveau de l’URL. Son jeu ressemble à un ripopo bien français « vif mais beaucoup trop personnel de la part des avants, qui s’en donnent à cœur joie et font de nombreux paniers »[22]. Après 10 ans d’existence, pour le scrutateur de la chronique « Basket » du Journal Paroissial, c’est une agréable surprise : « après avoir tempêté et ronchonné selon mon habitude […] voilà que les événements tournent à ma confusion et malgré mes noires prédictions, le C.S.P. est champion du Limousin de sa série »[23].
Coup de projecteur
Curieusement, les années de plombs sont celles qui permettent au Cercle Saint-Pierre de sortir de son anonymat. Suite à la défaite de juin 1940, la plupart des grands sont captifs dans les stalags d’Outre-Rhin. Les jeunes n’ayant pas l’âge de la mobilisation regarnissent rapidement les rangs de l’œuvre. À partir d’octobre-novembre 1940, la saison redémarre, encouragée par les autorités collaborationnistes de Vichy, plaçant le sport parmi les mesures phares de la « Révolution Nationale » dont le responsable au Commissariat Général à l’Éducation et aux Sports est l’ancien tennisman, Jean Borotra (1940-1942). À la reprise, les cerclistes participent non seulement au Championnat URL mais également pour la première fois au championnat FFBB départemental de la Haute-Vienne. L’aire de jeu, vers 1943, s’agrandit avec la location d’une partie de la place Saint-Pierre afin de disposer d’une surface convenable pour son équipe.
Le basket-ball a désormais une place dans la cité. L’ancêtre de L’Équipe, L’Auto, a depuis la fin de l’année 1941, un correspondant, Jean Malaud qui fait la part belle aux équipes locales de l’Alouette Saint-Valérie et du CAPO Limoges engagées dans les sommets du championnat de France, en transmettant des comptes-rendus par le biais des liaisons téléphoniques. Une innovation pour l’époque et le sport en province, longtemps cantonné à des brèves d’une ligne dans les colonnes du premier quotidien sportif français. En novembre 1942, le journaliste de L’Auto fait état du progrès amorcé par le basket-ball limougeaud : « Sur huit équipes de Limoges, qui prirent part au 2e tour du Championnat de France, cinq ont brillamment franchi le cap de cette deuxième journée […]. Les résultats, fort encourageants, montrent la valeur du basket limousin en évolution constante. Si à Limoges, on compte plus de 300 licenciés, le district de la Haute-Vienne en comprend près de 700, ce qui indique la vogue extraordinaire que connaît actuellement la balle au panier. Nous croyons savoir que les championnats juniors connaîtront également un succès d’engagements jamais atteint à ce jour. »[24].
À la même période, la saison 1942-1943 est une période faste pour le Cercle Saint-Pierre, à travers son équipe junior qui signe l’une des plus belles pages de son Histoire. Elle est émaillée de nombreux voyages en train au-delà des frontières traditionnelles et d’anecdotes cocasses. « Entre Uzerche et la capitale de la Haute-Corrèze, il nous avait été confié d’entretenir le poêle installé au milieu du wagon et certains des jeunes, pour se mettre en condition physique étaient descendus sur le ballast : dans les montées ils suivaient le train au pas de course »[25] se remémore Sénèque. Les joueurs formés avant-guerre ont nettement progressé et pourtant la situation matérielle de la société est telle qu’il arrive aux joueurs de revêtir un maillot rouge, en l’absence de maillot vert, pour affronter l’adversaire du dimanche[26]. Le 28 février 1943, les juniors s’adjugent le titre de Champion de Haute-Vienne FFBB dans sa catégorie face à la JALF (19-14)[27]. La même saison, après avoir éliminé coup après coup la Berrichonne de Châteauroux, puis Montluçon en Championnat de France Junior de la zone sud dite libre, les cerclistes subissent un revers de justesse en demi-finale face à l’Écureuil Montferrandais, vainqueur de l’édition nationale – zone nord et zone sud comprise – 1942-1943, puis 1943-1944[28].
Fin 1943, l’ambiance générale et les réquisitions poussent, avec beaucoup de courage, la quasi-totalité des juniors du CSP à s’engager dans la Résistance et rejoignent la région d’Ambazac, dans la montagne limousine, au maquis de Grandmont[29], animé principalement par l’AS et les FTPF[30]. Ces jeunes donnent raison à l’objectif des fondateurs du CSP , d’en faire des soldats voués à leur patrie. À la sortie de la guerre, la société philanthrope revient discrètement et ne fera plus parler d’elle jusqu’à la charnière des années 1950.
[1]– CCI Limoges Haute-Vienne, L’ancrage local du Limoges CSP, septembre 1997
[2]– Journal paroissial Saint-Pierre-du-Queyroix, Au Large, janvier 1955
[3]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, SENEQUE Gilbert, « Cinquante ans », p.31, 1979
[4]– SEVILLA Jean, Quand les catholiques étaient hors la loi, Perrin, 2005
[5]– THOMAS Jean-Luc, Limoges CSP, un nouvel art du feu, éditions Culture & Patrimoine en Limousin, p.11, 2016
[6]– Bulletin fédéral FGSPF, Les Jeunes – UR Limousine, séance du 13 novembre -, 24 novembre 1929
[7]– ARCHAMBAULT Fabien (dir.), ARTIAGA Loïc (co-dir.), L’Aventure des « Grands Hommes », PLAS Pascal « Le basket et les patronages à Limoges », Pulim, p.120, 2003
[8]– Procès-verbal du 13 novembre 1929, Cercle Saint-Pierre, Archives départementales de la Haute-Vienne
[9]– bis, Archives départementales de la Haute-Vienne
[10]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.35, 1979
[11]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1978-1979, FAYE Albert, « La presse sous nos paniers », p.87, 1978
[12]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.31, 1979
[13]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.33, 1979
[14]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1978-1979, FAYE Albert, op. cit., p.87, 1978
[15]– BROUSSE Vincent (dir.), GRANDCOING Philippe (co-dir.), Un siècle militant, Aux origines de deux identités politique urbaines : Limoges et Saint-Junien, Pulim, p.115-129, 2005
[16]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.33, 1979
[17]– CHAMLA Marie-Claude, L’accroissement de la stature en France de 1880 à 1960, Bulletin Anthropologique de Paris, p.219, 1964
[18]– BLONDEAU Hugues, travail personnel, « Les championnats du Limousin FFA-FFBB et URL entre 1930 et 1939 », à travers la Presse locale (Courrier du Centre et Populaire du Centre) et Nationale (L’Auto), des bulletins sportifs (Basket-Ball (FFBB, Les Jeunes (FGSPF), L’Athlétisme (FFA)
[19]– BLONDEAU Hugues, travail personnel, bis.
[20]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.35, 1979
[21]– BLONDEAU Hugues, travail personnel, bis.
[22]– Journal paroissial Saint-Pierre-du-Queyroix, Au Large, décembre 1933
[23]– Journal paroissial Saint-Pierre-du-Queyroix, Au Large, février 1934
[24]– L’Auto, MALAUD Jean, « Le Basket Limousin est bien portant », 18 novembre 1942
[25]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.36, 1979
[26]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., bis, 1979
[27]– Appel du Centre, 1er mars 1943
[28]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., bis, 1979
[29]– Plaquette du Limoges CSP, saison 1979-1980, op. cit., p.37, 1979
[30]– CASTAING Maurice, Le Maquis de Grammont, éditions Maiade, p.17-19, 2018
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[armelse]
C’est une performance, sans équivalence, pour cette modeste ville de province qualifiée, en 1982, de « Middle of Nowhere » par sa coqueluche américaine Ed Murphy, à l’occasion du lancement du N°1 collector de Maxi-Basket. Et pourtant, le moustachu métèque a passé 4 saisons consécutives à décrocher en rafale les titres et les records de paniers enfilés. Son succès avec les Verts a relooké décisivement l’image du « plus grand village de France » en un prétendant crédible au titre de « Capitale du basket-ball français ».
Institution vivante, le CSP avec sa semelle écrasée, « Beaublanc », pue et transpire le basket depuis bientôt 40 ans. La genèse de l’unique vainqueur de la Coupe d’Europe des Clubs Champions n’est plus à réécrire. Il reste toutefois des parts d’ombres sur les débuts du LCSP qui échappent aux patients scribes bénédictins contemplant l’œuvre œcuménique de Saint-Pierre le limougeaud. Pour remédier à cette injustice, il est encore temps de vous raconter l’histoire méconnue des pionniers du Cercle méritant leur quart d’heure de gloire au sein de cette passion dévorante, vraiment pas comme les autres.
La naissance controversée du mythe
Le 13 novembre 1929 est la date anniversaire du Limoges Cercle Saint-Pierre, celle portant le sceau préfectoral et de la Loi de 1901 organisant les associations sportives et culturelles. La création en Préfecture de l’Association n’est pas venue du Saint-Esprit. Selon le journal
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Photo d’ouverture: En 1931, le Cercle Saint-Pierre est à l’honneur de l’hebdomadaire de la FGSPF (n°517, 8 novembre 1931). On remarque le drapeau bleu, blanc, rouge du Patro avec son blason, les clefs de Saint-Pierre (Photo Gallica)