On va vous épargner les méandres des qualifications au tournoi féminin des Jeux Olympiques de Tokyo’2020 car comme trop souvent la Fédération Internationale complexifie à outrance ses compétitions. Venons-en à l’essentiel pour ce qui concerne l’équipe de France. Le Tournoi de Qualification Olympique (TQO) se tiendra du 6 au 9 février prochains.
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La France tombera avec trois autres équipes. En principe, trois des quatre équipes seront qualifiées pour Tokyo. Pas de repêchage. Comme il y a 4 groupes, ça fera un total de 12 équipes qui constitueront le plateau du tournoi féminin des Jeux Olympiques. Sauf que les Etats-Unis, champion olympique et du monde en titre, et le Japon, pays organisateur, sont déjà qualifiés pour l’évènement principal du calendrier mondial mais ils participent tout de même aux qualifications, histoire de brouiller les lignes ! Et donc dans leur groupe, ces deux équipes compteront pour du beurre mais pas leurs résultats et il y aura l’une des trois autres équipes qui sera éliminée.
On en saura beaucoup plus le 27 novembre et notamment on connaîtra les quatre villes hôtes et donc on apprendra si Bourges et son Prado accueilleront les Bleues. Ça éviterait un éventuel voyage au bout du monde particulièrement inconfortable alors que la saison d’hiver est celle des clubs, des ligues domestiques et des coupes d’Europe.
On n’écrira pas que se qualifier aux Jeux Olympiques est une formalité, surtout pas, mais un chiffre est parlant. Toutes les équipes européennes se sont qualifiées pour les Jeux aux TQO, que ce soit en 2008, 2012 et 2016. En juin 2016, le TQO eut pour cadre la Trocardière à Rezé et la France passa sans heurt les trois obstacles : +16 contre Cuba, +18 contre la Nouvelle-Zélande et + 37 contre l’Argentine.
L’équipe de France profite actuellement d’une fenêtre inoccupée pour faire un mini-stage à l’INSEP dans le Bois de Vincennes, sans Sandrine Gruda qui a demandé à souffler, Ornella Bankolé qui est blessée -voir plus loin- et les trois Lyonnaises, Marième Badiane, Helena Ciak et Marine Johannès qui ont eu la permission de se rendre aux agapes de Tony Parker à San Antonio et seront sur le pied de guerre aujourd’hui mercredi. Deux matches face à l’Espagne, championne d’Europe, suivront à Zamora le vendredi 15 novembre à 20h30, et à Palencia le dimanche 17 novembre à 12h30. Rien de mieux pour occuper le temps libre.
Voici l’interview de Valérie Garnier, la coach des Bleues.
Ces deux matches face à l’Espagne, peut-on dire que c’est une première étape qui peut mener jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo ?
Bien sûr. Cette fenêtre a été prévue pour nous préparer au TQO du mois de février. C’est une semaine de travail, de mise en place, en prenant compte bien sûr des enseignements que l’on a tiré de notre dernier Euro. Pour nous, c’est toujours intéressant de se confronter aux meilleurs et aujourd’hui quel que soit le sexe ou les catégories, l’Espagne fait partie des meilleures équipes. C’est intéressant dans un premier temps d’aller faire deux matches contre elles en Espagne.
On vous a souvent vu vous affronter sur des demi-finales ou finales de compétition, qu’attendez-vous de ces deux matches amicaux ?
Il y a un très grand correctif qui a commencé ici, un correctif défensif parce qu’on a besoin de défendre un peu plus fort. Ces matches, ces séquences de travail, je ne sais pas comment les appeler mais ce qui est certain c’est que l’on y va pour travailler, fixer des objectifs, offensifs et défensifs et surtout s’y tenir à l’intérieur de ces matches là.
Il y a du positif à sortir de l’Euro de l’été dernier ?
Oui. La médaille d’argent, c’est positif. Le mélange de trois générations s’est fait parfaitement. Et puis la dynamique qu’il y a eu dans ce groupe. Après, on a manqué de discipline en finale notamment défensive. C’est ça qu’il faut que l’on corrige en premier. Le premier chantier pour moi est défensif.
La dernière étape, c’est de s’adapter à cette équipe d’Espagne, qui vous a largement battu en finale de l’Euro (88-66) ?
J’ai fait des constats et pointé des enseignements que j’ai véhiculé aux joueuses -enfin, j’attends un peu le retour des trois joueuses demain- et je pense que l’on doit arriver à les corriger. Notre début de match où l’on n’était pas en place défensivement, ce n’est pas possible car on peut choisir de le faire. On a été finalement la deuxième meilleure attaque derrière l’Espagne qui est à 76 points, nous on est à 74 par match, on a le meilleur pourcentage offensif donc c’est défensivement qu’il faut arriver à se recadrer.
Cette semaine est un peu difficile à organiser du fait que les joueuses sont un peu éparpillées ?
Oui. Difficilement car il y a trois joueuses qui arrivent demain. Le maître mot de mon métier c’est l’adaptation donc on s’adapte. C’est ce que j’ai expliqué aux joueuses : le temps que l’on va passer sur le terrain, ça va être de vraies séquences pour avancer et les retranscrire dès les matches contre l’Espagne et se tenir à nos objectifs, à ce que l’on a décidé de faire.
Combien d’entraînements sont prévus ?
Hier c’était une reprise car il y avait des joueuses qui ne s’étaient pas entraînées depuis cinq ou six jours. Ce matin c’était aussi une petite remise en état et puis ce soir (mardi), demain, jeudi, il y a entraînement. A cette période de la saison, c’est difficile d’entraîner les joueuses deux fois par jour parce qu’elles ont leur travail en club et elles sont dans une période où elles sont déjà un peu impactées.
« Le terrain me manque un peu »
Vous aviez appris en plein Euro que le Fenerbahçe se séparait de vous, comment c’est passée la période depuis ?
J’ai appris qu’au mois d’août, ils ont sortis la GM, mes deux assistants et le préparateur physique. Je n’étais plus sous contrat à partir de mai, voilà, ils ont pris cette décision. Ils n’ont re-signé aucune joueuse (NDLR : Bria Hartley est ainsi passée à Galatasaray), ils voulaient passer à autre chose, je pense. J’ai fait une petite balade à Istanbul au mois de septembre pour aller chercher les affaires que j’avais laissées. Ça va bien !
Vous êtes sur le marché pour avoir un autre poste ?
Oui, je suis sur le marché sachant que lorsque l’on apprend cette décision au mois de juillet, il n’y a pas d’opportunité. Je profite de cet instant pour être vraiment disponible, pour la fédération et la mise en place de cette fenêtre et le travail qui peut être presque journalier. J’étais à Montpellier-La Roche, j’ai vu Lyon-Sopron, ça permet de faire des visites dans des clubs.
Vous pouvez concevoir de faire une saison sans retrouver de club ?
Adaptation ! Je serai bien obligée de voir. J’ai toujours eu l’habitude de saisir des opportunités qui se présentaient, on verra ce qui se propose. Je ne cherche pas un club pour chercher un club. Il faut toujours qu’il y ait une raison pour aller quelque part, que ce soit un projet sportif, humain. Il faudra qu’il y ait un intérêt car je m’aperçois que j’ai été bien occupée jusqu’à présent avec l’équipe de France. Je le vis bien parce que je suis très occupée et plus disponible pour plus de missions mais c’est vrai que le terrain me manque un petit peu, je ne vais pas dire le contraire. Le contact que je fais sur le terrain depuis deux jours, ça me manque.
Avez-vous idée de la préparation qu’il y aura pour le TQO ?
On sait que le TQO c’est du 6 au 9 février. Il faut que je laisse faire les derniers matches d’Euroleague et de championnat. J’espère récupérer les joueuses quatre ou cinq jours avant mais ce n’est pas sûr.
Ça peut être au bout du monde ?
Ça peut être au bout du monde…
Vous préférez que ça soit à Bourges ?
Ça serait une bonne idée que ce soit à Bourges (rires).
Il n’y a pas de joueuses nouvelles dans la sélection. C’est parce qu’il n’y a pas de jeunes qui le méritent ou parce que ce n’est pas le moment ?
J’ai repris les douze moins Sandrine (Gruda) et puis les joueuses que j’avais sorti au dernier moment, que je n’avais pas eu le temps de voir comme Magali (Mendy). Il ne faut pas oublier que je donne ma sélection un mois avant le stage et donc le championnat était à peine commencé. Comme je suis disponible, je vois tous les matches de Ligue Féminine grâce à K-Motion, avec FIBA YouTube tous les matches d’Euroleague et je me déplace, donc je suis en alerte sur les joueuses qui peuvent intégrer. Je le rappelle c’est un groupe France.
Toutes les joueuses sont disponibles pour les deux matches de fin de semaine ?
Pour l’instant, oui. On partira certainement à quatorze, c’est difficile de jouer à seize. On verra si ce seront les mêmes pour les deux matches. On s’entraîne… C’est bien pour certaines de vivre ça simplement. C’est aussi au cas où… Il faut aussi respecter le travail qui est fait en club et ne pas surcharger les organismes.
Les joueuses de l’ASVEL soient parties à San Antonio pour fêter Tony Parker, ça vous est paru naturel de leur donner le feu vert ?
Oui. Tony m’a appelée en premier en me disant qu’il souhaitait avoir les joueuses et moi je ne me voyais pas leur refuser l’opportunité de vivre un tel évènement par rapport à Tony et le fait qu’elles soient dans son club. J’en ai parlé au président, au directeur, au DTN. Tous ont été d’accord rapidement.
Il y a aussi Olivia Epoupa, qui joue en Australie, qui doit supporter un sacré décalage ?
Je l’ai laissée se reposer ce matin, elle est à l’hôtel. Elle est arrivée tard hier après 24 heures de voyage, 9 heures de décalage. Il faut être attentif avec elle, ne pas faire n’importe quoi non plus ce soir à l’entraînement. C’est normal qu’elle soit impactée.
Quelles sont les ambitions olympiques de l’équipe de France ?
C’est un enjeu fort pour la fédération l’année olympique. L’enjeu est bien sûr de passer par le TQO et de se qualifier. Quand on sera qualifié on parlera des JO. A cet instant précis, toutes les forces vives d’une fédération sont concentrées sur la performance que l’on doit faire au TQO pour aller aux JO qui sont bien sûr l’objectif de l’année 2020.
Vous n’avez donc pas encore idée de vos adversaires ?
On sait qu’il faudra gagner des matches. On en saura peut-être un peu plus dans quelques jours et à la fin du mois il y aura le tirage. A partir du moment où on connaîtra nos adversaires, on pourra un peu plus se situer par rapport à ce TQO.
Il n’y aura pas de matches de préparation avant le TQO ?
Non. Il y a trop d’inconnus. Je table sur le 31, le 1 ou le 2 pour récupérer les joueuses sachant qu’il y en a qui jouent un peu partout mais si des efforts ont été faits par l’Euroleague pour avancer des dates afin de libérer les joueuses qui sont dans les équipes du TQO, mais ça ne pourra pas être plus donc je ne pense pas que l’on puisse faire un match. Et puis les équipes qui ne sont pas qualifiées pour le TQO ne vont pas se regrouper. C’est tellement court du 6 au 9. Deux matches, un jour de repos, un match et c’est fini. C’est pour ça que l’on a la chance de pouvoir se servir de cette fenêtre et c’est pour ça qu’il faut que l’on se fixe des objectifs peut-être pas nombreux mais avec qui on va vivre pendant cette fenêtre avant de les appliquer au TQO.
L’Espagne dans la même situation
L’Espagne est dans la même problématique, à savoir préparer en novembre l’échéance de février. Et l’entraîneur Lucas Mondelo tient des propos similaires à ceux de sa consoeur Valérie Garnier :
« Chez les garçons, les deux premiers européens de la Coupe du Monde (NDLR : Espagne et France) vont directement aux Jeux et nous, pas les champions d’Europe. Nous digérons cela et nous nous concentrons pour faire de notre mieux. Le but de cette concentration est d’essayer de se souvenir des systèmes de jeu, des habitudes « Préparez-vous à l’automatisation entre joueuses pour le mois de février car nous n’aurons presque pas le temps de nous entraîner ». Nous devrons également savoir quelles joueuses nous aurons car il y en a plusieurs qui traînent des problèmes physiques et des blessures ».
Quant à la capitaine Laia Palau, en deux phrases, elle situe le cadre de la double confrontation franco-espagnole :
« La France est un rival que je préfère retrouver le moins souvent possible et si possible en finale. On peut dire qu’il est notre ennemi. »
Ornella Bankolé forfait
Suite à des douleurs ressenties au genou gauche, au lendemain de son dernier match en Euroleague mercredi avec Lattes-Montpellier sur le parquet de Schio, Ornella Bankolé a passé des examens complémentaires hier mardi à l’INSEP avec le staff médical de l’Équipe de France. Dans l’incapacité de s’entraîner depuis le début du stage à Paris, et les résultats des examens pratiqués obligeant l’ailière à plusieurs jours de repos, elle est contrainte de devoir déclarer forfait pour la suite du rassemblement et les deux matches de préparation en Espagne à la fin de la semaine.
Voici les 15 joueuses restantes. A noter que Valériane Ayayi s’est mariée et porte désormais le nom de Vukosavljevic.
Prénom | Nom | N. | T. | P. | Club | |
Marième | BADIANE | 94 | 1,90 | 4-5 | ASVEL | |
Alexia | CHARTEREAU | 98 | 1,91 | 4 | Bourges | |
Sara | CHEVAUGEON | 93 | 1,75 | 2 | Charleville | |
Héléna | CIAK | 89 | 1,97 | 5 | ASVEL | |
Olivia | EPOUPA | 94 | 1,65 | 1 | Canberra | |
Marine | FAUTHOUX | 01 | 1,73 | 1 | Tarbes | |
Bria | HARTLEY | 92 | 1,76 | 1-2 | Galatasaray | |
Marine | JOHANNES | 95 | 1,77 | 2 | ASVEL | |
Magali | MENDY | 90 | 1,75 | 2 | Girona | |
Sarah | MICHEL | 89 | 1,80 | 2 | Bourges | |
Marie Mich. | MILAPIE | 96 | 1,92 | 4-5 | Montpellier | |
Endy | MIYEM | 88 | 1,88 | 4 | Charleville | |
Iliana | RUPERT | 01 | 1,94 | 5 | Bourges | |
Diandra | TCHATCHOUANG | 91 | 1,86 | 3 | Montpellier | |
Valériane | VUKOSAVLJEVIC | 94 | 1,85 | 3 | Prague |
Entraîneur : Valérie Garnier
Assistants : Olivier Lafargue, Grégory Halin, Rachid Meziane
Les deux matches seront retransmis sur RMC Sport.
Vendredi 15 novembre à 20h30 : Espagne/France à Zamora en direct sur RMC Sport 3 avec Frédéric Mazeas et Frédéric Weis aux commentaires
Dimanche 17 novembre à 12h30 : Espagne/France à Palencia en direct sur RMC Sport 2 avec Nicolas Baillou et Frédéric Weis aux commentaires
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La France tombera avec trois autres équipes. En principe, trois des quatre équipes seront qualifiées pour Tokyo. Pas de repêchage. Comme il y a 4 groupes, ça fera un total de 12 équipes qui constitueront le plateau du tournoi féminin des Jeux Olympiques. Sauf que les Etats-Unis, champion olympique et du monde en titre, et le Japon, pays organisateur, sont déjà qualifiés pour l’évènement principal du calendrier mondial mais ils participent tout de même aux qualifications, histoire de brouiller les lignes ! Et donc dans leur groupe, ces deux équipes compteront pour du beurre mais pas leurs résultats et il y aura l’une des trois autres équipes qui sera éliminée.
On en saura beaucoup plus le 27 novembre et notamment on connaîtra les quatre villes hôtes et donc on apprendra si Bourges et son Prado accueilleront les Bleues. Ça éviterait un éventuel voyage au bout du monde particulièrement inconfortable alors que la saison d’hiver est celle des clubs, des ligues domestiques et des coupes d’Europe.
On n’écrira pas que se qualifier aux Jeux Olympiques est une formalité, surtout pas, mais un chiffre est parlant. Toutes les équipes européennes se sont qualifiées pour les Jeux aux TQO, que ce soit en 2008, 2012 et 2016. En juin 2016, le TQO eut pour cadre la Trocardière à Rezé et la France passa sans heurt les trois obstacles : +16 contre Cuba, +18 contre la Nouvelle-Zélande et + 37 contre l’Argentine.
L’équipe de France profite actuellement d’une fenêtre inoccupée pour faire un mini-stage à l’INSEP dans le Bois de Vincennes, sans Sandrine Gruda qui a demandé à souffler, Ornella Bankolé qui est blessée -voir plus loin- et les trois Lyonnaises, Marième Badiane, Helena Ciak et Marine Johannès qui ont eu la permission de se rendre aux agapes de Tony Parker à San Antonio et seront sur le pied de guerre ce mercredi. Deux matches face à l’Espagne, championne d’Europe, suivront à Zamora le vendredi 15 novembre à 20h30, et à Palencia le dimanche 17 novembre à 12h30. Rien de mieux pour occuper le temps libre.
Voici l’interview de Valérie Garnier, la coach des Bleues.
Ces deux matches face à l’Espagne, peut-on dire que c’est une première étape qui peut mener jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo ?
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