C’est un départ poussif pour l’équipe de France lors de la première phase de l’EuroBasket à Cologne. Elle a été dominée par une survoltée équipe d’Allemagne jeudi (62-73), puis elle croyait bâtir sur son succès face à la Lituanie samedi (77-73) avant de se faire peur contre l’adversaire le plus faible de son groupe, la Hongrie, en back-to-back (78-74). À deux matches des huitièmes de finale, pour lesquels les Bleus sont déjà qualifiés, la rédaction de Basket Europe fait le point sur l’apport de chaque joueur.
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Evan Fournier – 4 étoiles
C’est l’indispensable de l’équipe de France. Le nouveau capitaine tricolore assume totalement son statut. En l’absence de Nando De Colo et de Nicolas Batum, il est le patron, le leader, le scoreur… la seule clé pour contrer les maux offensifs des Bleus. Quand on le voit sous le maillot tricolore, on comprend pourquoi il réalise une si belle carrière en NBA.
Dans le creux de la vague en préparation, le joueur des Knicks a fait preuve de maladresse en ouverture contre l’Allemagne (7 points à 2/10 aux tirs), et les Bleus ont inscrit leur plus faible total de points à l’EuroBasket depuis 2009 (60 unités contre la Lettonie). Il est redevenu lui-même contre la Lituanie, en égalant son record dans un Euro avec 27 points à 9/20 aux tirs, 5 rebonds et 3 passes, inscrivant notamment 17 des 31 premiers points de l’équipe. « On a retrouvé l’agressivité d’Evan, et elle est fondamentale dans notre jeu. Et au-delà de la réussite, les situations qu’on lui a provoquées étaient beaucoup plus propres que contre l’Allemagne », soulignait Vincent Collet à son égard.
N’oublions pas qu’il fut, contre la Lituanie, aussi décisif dans le moneytime, notamment sur une interception suivie d’une tir rapide derrière l’arc pour reprendre définitivement l’avantage (67-64, 36e), que tous les ballons semblaient passer par lui offensivement. Un leader, qui a aussi haussé la voie dans le vestiaire et en zone mixte après la Hongrie, une courte victoire où il n’a pas eu besoin de forcer son talent (12 points à 4/10 aux tirs, 5 passes décisives en 23 minutes). Il lui manque 6 petits points pour atteindre la barre symbolique des 1 000 points en équipe de France, et 4 de plus pour égaler Jacques Monclar (24e de ce classement).
Guerschon Yabusele – 4 étoiles
« Je suis prêt », nous avait-il prévenu. Ce n’est que sa deuxième compétition internationale avec les Bleus, mais Guerschon Yabusele est déjà l’un de ses cadres, de ses indispensables. Il est peut-être le meilleur Français sur ce début d’Euro, le plus régulier. Top scoreur tricolore face aux Hongrois (17 points à 6/8 aux tirs), comme face aux Allemands le premier jour, contre lesquels il a battu son record en sélection (18 points à 7/14 aux tirs), il utilise constamment sa large palette offensive, marquant de loin et de près, dos et face au panier.
Sans lui, nul doute que la défaite inaugurale aurait été bien plus sévère. Jeudi soir, le Bear fut le seul à régulièrement redonner de l’espoir aux Bleus, principalement par son shoot extérieur, et leur a même procuré leur seul avantage de la deuxième mi-temps (38-39, 24e). Il a en plus dépanné au poste 5 – malgré ses 2,03 m – quand Moustapha Fall n’était pas encore là, sans souffrir de la comparaison. Certes, il a perdu 4 ballons contre la Hongrie et 2 contre la Lituanie, dont certains qui ont offert des points faciles en contre-attaque, mais le natif de Dreux se bat, sur toutes les balles. Et il est aussi capable de grandes actions défensives comme son contre sur Franz Wagner face aux Allemands.
Son physique extraordinaire lui confère une dureté exemplaire. Il ne lui manque presque rien. Sur ses trois premiers matches du championnat d’Europe, l’ailier-fort du Real Madrid a rappelé qu’il avait bien le niveau NBA, lui qui en a été éjecté en 2019. Et que la seule raison pour laquelle il n’y est plus est sans doute qu’il y est allé trop tôt.
Terry Tarpey – 4 étoiles
C’est la grande surprise de l’équipe de France. Il est modeste, c’est un col bleu, un soldat qui remplit sa mission avec un coeur fantastique et une énergie à revendre. C’est le seul joueur de Betclic Elite – avec Elie Okobo – à ne pas jouer en NBA ou en coupe d’Europe à avoir été sélectionné par Vincent Collet. Et personne ne s’attendait à ce qu’il reproduise ce qu’il fait avec Le Mans au plus haut niveau international, pas même le sélectionneur. « Je reconnais que quand on a construit le premier groupe, nous étions 17, et je ne pensais pas que Terry (Tarpey) ferait partie de l’équipe finale. Mais ce qu’il a montré en préparation a prouvé qu’il pouvait avoir un rôle décisif dans l’équipe », avouait Vincent Collet.
Déjà exemplaire en préparation, où il a gagné sa place, le Franco-Américain a été lancé dans le cinq de départ pour la première fois de sa carrière internationale face à la Lituanie. Et de l’aveu d’Evan Fournier, « il a fait son meilleur match » chez les Bleus. Il s’est arraché sur tous les ballons, a même nettoyé le cercle à plusieurs reprises. Il a brillé lors de ses missions défensives, terminant avec quatre interceptions, un contre, mais aussi dans son rôle de l’ombre en attaque, tant par son jeu sans ballon que son apport longue distance en bout de transition, où il a converti deux tirs primés cruciaux (46-48, 23e ; 60-60, 32e).
Une stat qui ne trompe pas : il est aussi le meilleur +/- contre l’Allemagne (le seul qui n’est pas dans le négatif) et la Hongrie (et de loin : +24 pour lui quand il est sur le terrain). Il ne tiendra peut-être pas ce rythme sur le tournoi mais n’empêche qu’il est tout de même un sacré facteur X. Rappelons encore qu’il n’était pas censé être dans les 17, ni dans les 12, ni dans le cinq de départ. Il est par ailleurs – de très loin – le plus petit salaire de ces Bleus, avec ses 130 000 euros annuels touchés au Mans. Et son contrat est garanti jusqu’en 2024… sans clause de départ !
Rudy Gobert – 3 étoiles
« Pour jouer avec Rudy depuis très longtemps, il faut savoir que c’est un diesel. Ça lui prend toujours du temps de rentrer dans ses compétitions. Il finit toujours par s’élever au fil des matches. » Le capitaine Evan Fournier s’est réjoui de la réaction de son vice-capitaine en deuxième mi-temps contre la Lituanie. Car jusqu’à cette fin de match où il s’est montré précieux, inscrivant une claquette et des lancers francs décisifs dans les deux dernières minutes, Rudy Gobert s’était montré très décevant.
Contre l’Allemagne, son double-double (11 points et 12 rebonds) a caché une défense très approximative, loin des standards d’un triple meilleur défenseur du monde de ces dernières années qui est censé être dans l’âge de la maturité. Le Picard a manqué de dureté, s’est fait manipuler par les intérieurs allemands, bousculer par les lituaniens, et a connu de gros trous d’air. En attaque, on aurait pu croire que c’était sa première compétition FIBA. Le futur joueur de Minnesota a des espaces beaucoup moins importants qu’en NBA et s’est retrouvé en difficulté plusieurs fois face à des défenses organisées.
Contre la Hongrie, face à des intérieurs bien moins référencés, il s’est requinqué (15 points, 9 rebonds, 1 contre pour 20 d’éval en 25 minutes), marquant plus de paniers dans le jeu (6) que lors des deux premiers matches réunis. Espérons pour les Bleus que le « diesel » monte encore en température. Un grand test l’attend contre la Bosnie-Herzégovine face à Jusuf Nurkic, sur lequel il avait manqué de dureté en préparation.
Andrew Albicy – 3 étoiles
Il est le fil rouge de l’équipe de France, y compris des fenêtres internationales, et le dépositaire de l’ADN des Bleus : la défense. Aux côtés de Thomas Heurtel, Théo Maledon – et Elie Okobo – à la mène, Andrew Albicy est le seul à élever de manière significative le niveau défensif de l’équipe de France sur les lignes arrières. C’est un meneur qui connait son rôle. Son forfait, combiné à celui de Frank Ntilikina, aurait très probablement pénalisé l’équipe de France sur son point fort. Il apporte irrémédiablement son expérience (80 sélections) et son intensité à un jeune groupe, qui manque parfois de mordant. Un rôle de pittbull qu’il adore endosser.
À l’inverse, son petit gabarit le limite sérieusement en attaque. On l’a vu refiler de nombreux ballons à Evan Fournier, refuser des tirs ouverts, et même un tir à l’horloge de 24 secondes contre la Lituanie. Titularisé contre l’Allemagne pour ralentir Dennis Schröder, il a – à l’inverse – laissé vierge sa ligne de stats (aucun tir tenté en 10 minutes). Face aux Hongrois, il n’a pas non plus brillé offensivement (2 points à 0/1 aux tirs, 4 passes mais 3 pertes de balle en 25 minutes), quand bien même il a volé le ballon le plus important.
Moustapha Fall – 3 étoiles
Il affirme être « hors de rythme », ce qui est tout a fait normal après un mois d’indisponibilité (déchirure de 10 centimètres à l’ischio). Mais sur le terrain, ça ne s’est pas vu. Comme Andrew Albicy, on comprend pourquoi Vincent Collet a attendu la deadline pour prendre sa décision, et ainsi le récupérer au profit de Mam Jaiteh, quand même MVP de la dernière saison d’Eurocup. Ses entrées en jeu ont transfiguré l’équipe de France. Et l’on comprend, encore une fois après coup, pourquoi son absence a causé du tort contre l’Allemagne.
Son entrée à la 5e minute contre la Lituanie a changé le cours d’un match qui était mal parti (6-18, 6e). Plus dominant au poste bas que Gobert, le pivot de l’Olympiakos a remis les Bleus sur les rails offensifs en devenant le principal point de fixation, en provoquant et convertissant des lancers francs, mais aussi en passant ligne de fond pour dunker sous le panier. Et sa doublette avec Andrew Albicy a permis de stopper l’hémorragie de l’autre côté du terrain. Il termine à 6 points (dont 4/4 aux lancers), 1 rebond, 1 passe et 1 contre en 13 minutes, un bel apport pour un retour
En back-to-back contre la Hongrie, l’ancien Villeurbannais n’a joué que 4 minutes pour 2 points (2/2 aux lancers) et 1 rebond. Anecdotique. Déjà qualifiée et avec un nouveau back-to-back à jouer, pas sûr que l’équipe de France n’utilise à outrance son atout confiance pour les deux prochains matches, d’autant que ce ne sont pas les intérieurs qui manquent. Mais il pourrait renverser bien des situations, même sur de courtes séquences, lors de la phase finale à Berlin.
Vincent Poirier – 3 étoiles
Sans faire de bruit, Vincent Poirier s’affirme une fois de plus comme une valeur sûre de l’équipe de France. Il est au niveau de ce qu’il démontre toute la saison à la fois en Euroleague et en Espagne du côté du Real Madrid en relais de l’excellent Walter Tavares. Combiné au retour de Mous Fall au poste 5, il a davantage été utilisé au poste 4 contre la Lituanie en relais de Guerschon Yabusele. Ce choix a été payant, puisqu’il termine avec un +/- de +10 en seulement 16 minutes de temps de jeu (6 points, 4 rebonds, 1 contre) dans la victoire la plus importante des Bleus.
Il a sans doute montré un peu plus en préparation, mais le pivot du Real Madrid reste un apport précieux, comme il l’a été face à l’Allemagne (8 points à 2/3 aux tirs et 4/4 aux lancers, 4 rebonds en 18 minutes) et la Hongrie (10 points à 4/6 aux tirs, 5 rebonds en 16 minutes). Ses mains, son tir dans le périmètre et sa présence au rebond en font un atout indéniable dans la rotation intérieure. Il donne l’impression qu’on peut toujours compter sur lui, des deux côtés du terrain, et ce peu importe avec qui il est associé.
Thomas Heurtel – 2 étoiles
C’est le seul meneur classique de l’équipe de France, celui censé apporter de la sérénité dans le jeu offensif des Bleus. Ce n’est pas toujours le cas. Certes, il est capable de pointes à 8 ou 7 passes – vraiment – décisives contre l’Allemagne ou la Hongrie, donnant notamment au jeu collectif de Vincent Collet de la latéralité, ou encore d’inscrire 5 points cruciaux dans le quatrième quart-temps contre la Lituanie. Mais il perd encore de trop nombreux ballons (2,3 de moyenne sur 20 minutes à lui-seul), et manque aussi de justesse dans la sélection de ses shoots (5/16 aux tirs sur trois matches).
Plus que ça, il souffre de la comparaison avec Andrew Albicy dans le secteur défensif, la force numéro un des Bleus, et cela se ressent dans son ratio négatif : -6 contre l’Allemagne / -7 face à la Lituanie – où il avait été titularisé avant de ne revenir qu’en fin de troisième quart – et surtout -16 contre la Hongrie quand il est sur le terrain. Il doit élever son implication défensive s’il veut reprendre une place plus importante dans le groupe France.
Timothé Luwawu-Cabarrot – 2 étoiles
En dessous de ce qu’il a produit aux Jeux Olympiques dans une autre configuration d’équipe, Timothé Luwawu-Cabarrot a du mal à satisfaire les exigences d’un titulaire. La preuve en est : il a perdu sa place dans le cinq de départ qu’il avait acquise en préparation au profit de Terry Tarpey, peut-être plus complémentaire au côté d’Evan Fournier. Difficile de donner tort à Vincent Collet quand le Manceau était à +24 et le Sudiste à -17 sur le terrain dimanche soir contre la Hongrie.
Au-delà de ce ratio qui n’explique pas tout, TLC a tout de même apporté quelques points (5,3 de moyenne avec des pourcentages corrects), sans trop forcer le jeu à lui. On ne peut pas dire qu’il soit absent en défense même si l’on sait qu’il peut davantage être présent. Mais c’est une discrétion qui interroge sur sa capacité à faire plus, si c’est bien cela qu’attend Vincent Collet. Ce n’est pas un Evan Fournier bis.
De son aveu, il doit « mettre des tirs, prendre plus de rebonds et voler des ballons », lui qui n’a pas encore débloqué son quota d’interceptions. Bref, faire parler davantage sa polyvalence et son expérience du haut-niveau. Il ne faut pas oublier qu’il remplace en quelque sorte Nicolas Batum dans un tout autre style, ce qui n’est pas une tâche facile.
Théo Maledon – 1 étoile
S’il n’est pas entré en jeu contre la Lituanie, c’est un indicateur que Vincent Collet ne compte pas encore sur lui dans les moments chauds. Le cadet de l’équipe de France à l’EuroBasket (21 ans) a eu du mal à trouver sa place durant la préparation, et il a été menacé de quitter le groupe malgré son statut de NBAer. Sans doute a-t-il perdu le fil du basket FIBA durant ses deux années aux Etats-Unis.
Le meneur tricolore a tout de même apporté un peu de percussion contre l’Allemagne (6 points, 4/5 aux lancers-francs mais 0/4 à 3-points), 1 rebond, 1 passe décisive pour 1 perte de balle en 11 minutes. Contre la Hongrie, Vincent Collet a tenté de le relancer mais il n’a pas vraiment pesé sur le cours du match, compilant 2 points à 1/3 aux tirs (dont une vilaine brique longue distance), 1 rebond, 1 passe décisive et 1 perte de balle en 7 minutes, étant principalement associé avec un autre meneur.
Élie Okobo – 1 étoile
Jusqu’à présent, il est peu dire qu’Élie Okobo ne concrétise pas tout ce qu’il a montré de positif cette saison en Euroleague. 0 point à 0/4 aux tirs malgré sa titularisation contre l’Allemagne, 2 points à 1/4 aux tirs face à la Lituanie, et même une feuille de stat parfaitement vierge contre la Hongrie, si ce n’est une perte de balle et une faute personnelle. Sur ces trois matches, il a échoué deux fois à marquer, ce qui ne lui était plus arrivé depuis sa première sélection en novembre 2017.
Souvent, le futur Monégasque a bien été orienté sur sa main droite – la faible -, et s’est emballé plusieurs fois sur les pivots adverses. Souvent, le MVP de la dernière finale de Betclic Elite a été naïf et a commis des erreurs défensives. À Cologne, il montre qu’il est encore un jeune joueur dans le concert international, pour sa première compétition avec l’équipe de France. À un degré moindre de Théo Maledon, il cherche encore sa place, là où il est supposé être le relais offensif derrière Evan Fournier. Son talent n’est plus à prouver mais il doit trouver des repères et retrouver de la confiance pour briller à nouveau… s’il en a la possibilité.
Amath M’Baye – 1 étoile
Dans le cinq de départ à la Coupe du monde 2019, le Bordelais est le fil rouge des Bleus lors des fenêtres internationales, comme Andrew Albicy. Il réalise une super saison en Turquie, au Pinar Karsiyaka, au point d’avoir signé un joli contrat chez le double champion d’Europe en titre, l’Anadolu Efes. Paradoxalement, c’est surprenant qu’il soit ainsi dans le dur, et transparent à l’Euro.
0 point en 5 minutes contre l’Allemagne, non entré en jeu contre la Lituanie, 2/3 à trois-points en 11 minutes mais -12 quand il était sur le terrain face à la Hongrie… Amath M’Baye est très loin de l’apport qu’il avait pu avoir il y a trois ans (5,8 points à 56,7 % aux tirs en 17 minutes). En préparation, il ne mettait pas ses tirs. A Cologne, il s’est fait dépasser par tout le monde au point de ne plus jouer. Il a en plus fait les frais de l’excellent retour de Moustapha Fall, qui décale presque automatiquement Vincent Poirier sur le poste 4.
Vincent Collet (sélectionneur) – 4 étoiles
Ce n’est pas un travail facile que de faire fonctionner une équipe vice-championne olympique, attendue au tournant par tous ses adversaires, et dépourvue de la moitié de son effectif argenté. Vincent Collet a ainsi dû remettre en question de manière perpétuelle sa hiérarchie depuis le début de la préparation, ce qui est normal en l’absence de Nando De Colo et Nicolas Batum, deux joueurs dont les facultés collectives sont irremplaçables.
Une fois ses 12 retenus, il a tenté des choix stratégiques, comme il en fait très souvent. L’an dernier, c’était la surprise de l’association Rudy Gobert – Vincent Poirier en 5-4. Cette saison, c’est avant tout la promotion de Terry Tarpey, dont le sélectionneur avoue de lui-même qu’il ne devait pas faire partie des 17, ni des 12, ni du cinq de départ… et qui finit par briller dans l’ombre et la lumière parmi les titulaires. Quel autre coach l’aurait ne serait-ce que sélectionné, remettant en cause la logique NBA – Euroleague – championnat de France ?
Son choix de modifier son cinq de départ à plusieurs reprises ne s’est pas toujours révélé fructueux, ni contre l’Allemagne ni contre la Lituanie, mais il a constamment réadapté sa stratégie, en tentant différentes associations sur toutes les lignes. Après obtention du feu vert médical, il a aussi relancé Mous Fall au bon moment, ce qui a modifié le cours du match face à la Lituanie. Contre la Hongrie, il a ouvert son banc. Peut-être un peu trop, car les Bleus ont laissé une opportunité à leurs adversaires de prendre les devants dans les derniers instants. Mais c’était aussi un back-to-back au sortir d’un match puisant.
Concernant sa hiérarchie sur le poste de meneur, l’absence de Frank Ntilikina lui a peut-être donné l’idée de renforcer le rôle d’Andrew Albicy car Thomas Heurtel et Théo Maledon n’apportent pas la même énergie défensive. Il préserve ainsi ce qui a fait la force des Bleus : l’ADN défensive, que seuls les Etats-Unis et une poignée d’équipe au niveau mondial sont capables de rivaliser.
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Evan Fournier – 4 étoiles
C’est l’indispensable de l’équipe de France. Le nouveau capitaine tricolore assume totalement son statut. En l’absence de Nando De Colo et de Nicolas Batum, il est le patron, le leader, le scoreur… la seule clé pour contrer les maux offensifs des Bleus. Quand on le voit sous le maillot tricolore, on comprend pourquoi il réalise une si belle carrière en NBA.
Dans le creux de la vague en préparation, le joueur des Knicks a fait preuve de maladresse en ouverture contre l’Allemagne (7 points à 2/10 aux tirs), et les Bleus ont inscrit leur plus faible total de points à l’EuroBasket depuis 2009 (60 unités contre la Lettonie). Il est redevenu lui-même contre la Lituanie, en égalant son record dans un Euro avec 27 points à 9/20 aux tirs, 5 rebonds et 3 passes, inscrivant notamment 17 des 31 premiers points de l’équipe. « On a retrouvé l’agressivité d’Evan, et elle est fondamentale dans notre jeu. Et au-delà de la réussite, les situations qu’on lui a provoquées étaient beaucoup plus propres que contre l’Allemagne », soulignait Vincent Collet à son égard.
N’oublions pas qu’il fut, contre la Lituanie, aussi décisif dans le moneytime, notamment sur une interception suivie d’une tir rapide derrière l’arc pour reprendre définitivement l’avantage (67-64, 36e), que tous les ballons semblaient passer par lui offensivement. Un leader, qui a aussi haussé la voie dans le vestiaire et en zone mixte après la Hongrie, une courte victoire où il n’a pas eu besoin de forcer son talent (12 points à 4/10 aux tirs, 5 passes décisives en 23 minutes). Il lui manque 6 petits points pour atteindre la barre symbolique des 1000 points en équipe de France, et 4 de plus pour égaler Jacques Monclar (24e de ce classement).
Guerschon Yabusele – 4 étoiles
« Je suis prêt », nous avait-il prévenu. Ce n’est que sa deuxième compétition internationale avec les Bleus, mais Guerschon Yabusele est déjà l’un de ses cadres, de ses indispensables. Il est peut-être le meilleur Français sur ce début d’Euro, le plus régulier. Top scoreur tricolore face aux Hongrois (17 points à 6/8 aux tirs), comme face aux Allemands le premier jour, contre lesquels il a battu son record en sélection (18 points à 7/14 aux tirs), il utilise constamment sa large palette offensive…
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De nos envoyés spéciaux à Cologne (Allemagne).
Photo : Equipe de France (FIBA)
