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Basket et medias: Non, ce n’était pas mieux avant !

Le basket-ball est en France un sport très médiatisé. Ne prenez pas cette affirmation comme de la provocation mais comme une évidence. Il ne vous a pas échappé que SFR Sport 2 propose cette saison environ 400 matches de Pro A, Pro B, Euroleague, Eurocup, Ligue Féminine, NCAA, etc. A cela il faut ajo

Le basket-ball est en France un sport très médiatisé.

Ne prenez pas cette affirmation comme de la provocation mais comme une évidence. Il ne vous a pas échappé que SFR Sport 2 propose cette saison environ 400 matches de Pro A, Pro B, Euroleague, Eurocup, Ligue Féminine, NCAA, etc. A cela il faut ajouter ceux de la Champions League, de l’EuroBasket et des équipes de France à venir sur Canal + Sport et Basket +. Et aussi de la NBA à profusion sur BeIN Sport. Qui peut se vanter de les regarder tous ?

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J’entends bien la critique : c’est payant. Oui, le spectacle sportif se raréfie de plus en plus sur les chaînes gratuites mais vous pouvez tout de même voir l’été les matches des compétitions de jeunes sur YouTube et quelques rencontres de BCL sur DailyMotion et même des matches de Coupe de France comme sur Corsaire TV pour Gravelines-Le Mans. Et puis, ne faisons pas l’autruche, des liens de streamings illégaux –de plus ou moins bonne qualité- circulent sous le manteau.

La profusion va bien au-delà des médias traditionnels. Chaque jour apparaissent sur les réseaux sociaux une quantité de highlights de toutes provenances. Et aussi des matches rétro. Vous pouvez voir à l’œuvre Bob Cousy, Julius Erving, Wilt Chamberlain –pas le jour où il a marqué 100 points, ça n’a pas été filmé- ou un URSS-Yougoslavie au championnat du Monde de 1986. Vous vous rendez compte que l’on peut aujourd’hui visionner un reportage sur le championnat d’Europe de 1939 à Kaunas avec l’Américano-Lituanien Frank Lubin alias Pranas Lubinas. La dernière perle que j’ai eu sous la main est l’entraînement de l’équipe d’Allemagne pour les Jeux de Berlin. Qui dit mieux ? Si vous avez les « bons amis », facebook est ainsi une source inépuisable.

Sur twitter, les informations sont désormais mises en ligne en direct par les médias et aussi les ligues, les fédérations, les clubs, les groupes de supporters, des fans avertis et les joueurs eux-mêmes, qui communiquent parfois leurs états d’âme sans filtre comme l’a fait récemment le meneur américain de Nanterre, Nick Moore. Certains se sont mis à Instagram et Snapchat et même au Premium comme Limoges.

Il faut aussi souligner une fois de plus le rôle toujours essentiel joué par la Presse Quotidienne Régionale. Sachant que le rugby est inexistant dans la moitié nord du pays, je suis prêt à parier que durant la saison le basket est le sport en France le mieux traité par la PQR (loin) derrière le football. Les journalistes couvrent au minimum les matches à domicile des équipes de leur périmètre, réalisent des interviews, des reportages. Parfois au long cours. Les Dernières Nouvelles d’Alsace avaient ainsi un envoyé spécial pour les débuts de Frank Ntilikina en NBA. Et terminé le temps où ces articles demeuraient confinés à une clientèle locale. Ils sont désormais dispos sur la toile. Parfois gratuitement, parfois en payant.

Je n’oublie pas la radio avec BasketTime et aussi des émissions locales comme à Limoges sur France Bleu Limousin.

Certes vous ne verrez pas un reportage sur un joueur de Pro A dans la presse dite nationale mais il était inimaginable il y a encore quelques années de voir des NBAers dans Paris Match ou sur le fil info de L’Express.

Si la presse spécialisée n’est plus au meilleur de sa forme –il existe tout de même encore deux magazines sur la NBA vieux d’un quart de siècle, Mondial Basket et Cinq Majeur– et les généralistes Basket et Reverse, et le croquignolesque France Basket.

Il y a aussi des milliers de sites accessibles d’un clic. Si vous souhaitez suivre l’évolution du score des matches ou obtenir les résultats du championnat argentin, c’est possible. Avoir des nouvelles de votre high school préférée aussi. Et comme vous le savez, il y en a des dizaines en langue française dont BasketEurope pour l’actu, les interviews, les reportages, les analyses et BasketUSA pour avoir notamment au réveil scores, stats et news sur la nuit de NBA.

Vous voulez commander un manga, un précis technique d’un coach universitaire, un livre sur Lebron James? Amazon a tout ce qu’il vous faut. Vous obtiendrez plus de 90 000 résultats sur la version américaine en tapant « basketball books ».

« Il faut se souvenir des directs de l’époque dans les salles de Bagnolet, Denain ou Antibes aussi exigües qu’une boîte à chaussures »

C’est un véritable tsunami qui a recouvert en quelques années, disons décennies, un paysage quasi lunaire. Pour vous faire prendre conscience que nous vivons une époque formidable, je vais brièvement évoquer l’expérience que je connais là mieux, celle d’un adolescent qui chassait l’info dans les années soixante-dix, la mienne. C’était bien avant Internet, le Minitel et les radios libres précieuses pour annoncer les résultats des matches dans la soirée.

Il y eut bien, au tout début des années soixante-dix, une petite flambée télévisuelle avec des matches diffusés par l’ORTF à des heures de grandes écoutes –sans plus de précision car il n’y avait pas alors de mesures d’audimat- mais la période n’excéda pas trois ou quatre ans. A ce sujet, on se plaint –avec raison- du retard accumulé en France en arénas mais il faut se souvenir des directs de l’époque dans les salles de Bagnolet, Denain ou Antibes aussi exigües qu’une boîte à chaussures et donc si peu télévisuelles alors que le foot et le rugby évoluaient dans des enceintes, notamment le stade de Colombes et le Parc des Princes, déjà imposantes. Quant aux commentaires, il étaient disons baroques.

L’équipe de France ? Elle n’avait que très rarement les honneurs de la TV et jamais à des championnats d’Europe sachant qu’elle n’était pas qualifiée ni pour les JO ni pour les Mondiaux. La NBA ? Les premières rencontres furent diffusées en juillet-août, dans les Jeux du Stade ou Sports Eté : Washington-San Antonio et Washington-Seattle (1979), Los Angeles Lakers-Philadelphie (1980), et Boston-Philadelphie (1981). Deux à trois mois de différé. Remarquez ce n’était pas très grave, il était quasi impossible d’obtenir entre-temps le résultat du match.

En 1970, sorti L’Equipe Basket Magazine, un mensuel qui évidemment mis en émoi le gosse que j’étais. Sauf qu’il n’était pas très épais -une quarantaine de pages-, et pendant deux ans, il fallut partager la pagination avec le hand (grrr…). De plus les articles étaient de qualité très inégale (je suis confraternel en employant cet euphémisme) et en fait il n’y avait que six, sept, huit numéros par an avec des parutions si peu régulières que j’en ai loupé plusieurs. Il y eut même DEUX hebdos, l’un France Basket Hebdo propriété de Marcel Leclerc (médiocre), connu pour avoir été le président de l’OM, l’autre L’Equipe Basket Hebdo (très bon pour l’époque), qui fusionnèrent avant de disparaître faute de ventes. C’est à l’intérieur que je découvris les « statistiques » quarante-cinq ans avant que ProBallers en sorte après chaque match à la pelle.

« Ce sont ces saintes écritures qui ont fait découvrir aux profanes (c’est-à-dire 99,9% des fans français) ce qu’était la NBA, la NCAA, les playgrounds et tutti quanti »

En fait, et pendant des décennies, le journal du basket, c’était tout simplement le quotidien L’Equipe qui était alors réellement OMNISPORTS. Dans la semaine, des magazines et les Coupes d’Europe. Le samedi en rosé la présentation des matchs du championnat de France. Le dimanche off. Et le lundi, jour sacré, la lecture dans ses pages jaunes des résultats du week-end et les commentaires sur chaque match de Pro A (en fait, de Nationale 1) en avalant son petit déjeuner ou au retour des cours. On prenait bien soin de lire chaque ligne plutôt deux fois qu’une. A la différence de la veille, quand on découvrait furtivement dans Sports Dimanche –jusqu’en 1975- et sur un tableau noir et lettres blanches les résultats qu’il fallait assimiler en juste quelques secondes.

C’est aussi dans L’Equipe que j’ai appris à connaître les noms des joueuses –il y avait les marqueuses de chaque match- de la première division française que je ne connaissais que virtuellement. Et quel bonheur de découvrir trop peu souvent quelques lignes sur la NBA écrites par Jean-Jacques Maleval. On ne voyait pas de match, si peu de photos, cela faisait travailler l’imaginaire. Et la couverture de chaque match européen d’un club français. Etc… De toute façon, c’est une évidence, s’il n’y avait pas eu L’Equipe je ne serais pas devenu journaliste de basket.

Plusieurs livres sur le basket-ball sont sortis dans les années soixante-dix dont deux indispensables. Le premier c’est Le Fabuleux Basket Américain de Jean-Jacques Maleval et Thierry Bretagne en 1972. Le terme de « bible » a souvent été utilisé à tort et à travers pour des publications, mais en l’occurrence, ce sont ces saintes écritures qui ont fait découvrir aux profanes (c’est-à-dire 99,9% des fans français) ce qu’était la NBA, la NCAA, les playgrounds et tutti quanti. Le deuxième, c’est La Fabuleuse Histoire du basket-ball de Jean Raynal, truffée d’erreurs mais qui permettait ENFIN d’avoir une vision globale de notre sport. On était déjà en 1980.

Bien maigre tout cela au final.

Je ne remercierai jamais assez Jean-Jacques Maléval (toujours lui), que je ne connaissais pas alors, d’avoir répondu à ma requête en m’envoyant les coordonnées de publications spécialisées à travers le monde. C’est ainsi que j’ai cassé ma tirelire, en achetant mes premiers guides NBA et NCAA (Street and Smith), en m’abonnant à Sports Illustrated (époque Magic-Bird au college), à un mensuel sur papier journal consacré à la NBA dont je n’ai plus le nom en tête, à SuperBasket l’italien et Todo Baloncesto l’espagnol. Je me revois déchiffrer SuperBasket avec un dico français-italien afin de recueillir des infos sur Squibb Cantu pour présenter l’équipe pour le quotidien qui m’employait. Ah ! Les termes « fuoriclasse » et « Valutazione » ont fait la joie de mes lectures…

A partir de 1982 et la création de Maxi-Basket, je suis passé de l’autre côté de la barrière. Ceci est une autre histoire mais ce n’est qu’avec le développement d’Internet, une quinzaine d’années plus tard, que nous avons tous fait dix bonds en avant.

En 2017, des millions d’infos sont donc disponibles chaque jour pour les fans. Je crois pourtant encore au rôle du journaliste pour les hiérarchiser, les décrypter, les commenter. En 2017, je regrette juste que les matches de l’équipe de France ne soient pas programmés en clair et que l’épopée de la génération Tony Parker ait été réservée à une tribu. La nôtre. J’attends aussi de savoir comme vous quand et où passeront cette saison des matches de Pro A non cryptés puisque c’est « prévu dans le contrat ». Mais je vous assure, pour un adolescent fou de basket, ce n’était certainement pas mieux avant. C’est comme pour le niveau de jeu, les structures, le matériel, l’organisation, c’est une chance de vivre en 2017.

[armelse]

J’entends bien la critique : c’est payant. Oui, le spectacle sportif se raréfie de plus en plus sur les chaînes gratuites mais vous pouvez tout de même voir l’été les matches des compétitions de jeunes sur YouTube et quelques rencontres de BCL sur DailyMotion. Et puis, ne faisons pas l’autruche, des liens de streamings illégaux –de plus ou moins bonne qualité- circulent sous le manteau.

La profusion va bien au-delà des médias traditionnels. Chaque jour apparaissent sur les réseaux sociaux une quantité de highlights de toutes provenances. Et aussi des matches rétro. Vous pouvez voir à l’œuvre Bob Cousy, Julius Erving, Wilt Chamberlain –pas le jour où il a marqué 100 points, ça n’a pas été filmé- ou un URSS-Yougoslavie au championnat du Monde de 1986. Vous vous rendez compte que l’on peut aujourd’hui visionner un reportage sur le championnat d’Europe de 1939 à Kaunas avec l’Américano-Lituanien Frank Lubin alias Pranas Lubinas. La dernière perle que j’ai eu sous la main est l’entraînement de l’équipe d’Allemagne pour les Jeux de Berlin. Qui dit mieux ? Si vous avez les « bons amis », facebook est ainsi une source inépuisable.

Sur twitter, les informations sont désormais mises en ligne en direct par les médias et aussi les ligues, les fédérations, les clubs, les groupes de supporters, des fans avertis et les joueurs eux-mêmes. Certains se sont mis à Instagram et Snapchat.

Il faut aussi souligner une fois de plus le rôle toujours essentiel joué par la Presse Quotidienne Régionale.

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