Son dernier match à domicile, face à la Chorale de Roanne, l’Ujap Quimper l’a délocalisé à Brest distant de 70km. Un succès populaire à défaut d’un succès sportif (65-69). En attendant une aréna de 4 000 places, l’Ujap, actuellement 14e avec deux victoires d’avance sur Caen, doit se stabiliser en Pro B. Entretien avec Bernard Kervarec qui est son président depuis juillet 2015.
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5 000 spectateurs à la Brest Arena pour la venue de Roanne, le week-end dernier, c’est un vrai succès populaire ?
On a fait guichets fermés, c’est une belle réussite. On aurait même pu en mettre un peu plus car on a eu des demandes la dernière semaine. C’est toujours pareil, le monde attire le monde. On espérait aux alentours de 4 000. Ça montre l’engouement pour le club pour un évènement exceptionnel dans une aréna digne de ce nom. Sur les 5 000, il y a à peu près 3 000 Quimpérois et 2 000 de Brest et ses environs. On est très contents.
Vous avez payé une location importante ?
La location de la salle, c’est 16 000 euros et le budget global pour un évènement comme ça, c’est aux alentours de 60 000€ avec les prestations, les animations, etc.
C’est rentable ?
On n’a pas encore les retours des uns et des autres mais on dégagera un léger bénéfice même s’il n’est pas aussi important que ce que l’on espérait au départ.
Vous avez dédié des places aux partenaires, c’était donc une grande opération de séduction ?
Ça devait être 500, 600. Leur quota de places qu’ils ont à la salle Michel-Gloaguen était transféré à Brest. On avait aussi 200 invitations pour les bénévoles et on a aussi arrosé pas mal les clubs environnants. On a notamment eu beaucoup de succès avec les clubs du nord Finistère, qui ont pris plein de places. Le Crédit Agricole avait aussi un contrat particulier. Le reste c’était des places payantes à différents tarifs en fonction du positionnement des places. On était vraiment à guichets fermés même si ici ou là on a pu voir des places vides, à peu près 300. Ce sont des gens ou des clubs qui ne sont pas venus ou en totalité. Mais comme je le disais, on aurait pu vendre au moins 500 places en plus.
Allez-vous répéter ce genre de match de gala ?
Ce n’est pas à l’ordre du jour. Il n’est pas exclus que l’on refasse un match l’année prochaine. Rien n’est acté. On va faire pour l’instant un bilan précis de cette opération. On va déjà finir la saison.
« On a un budget de 1,8M€ et on peut peut-être arriver à 2M€ dans les trois ans et encore il va falloir se retrousser les manches »
Ce match de gala, c’était pour prouver que vous avez besoin dans votre ville d’une salle plus grande ?
Il y avait plusieurs buts. C’était tout d’abord de donner un éclairage un peu différent sur le club. La presse a rendu un écho extrêmement favorable avec plein d’articles et d’interviews. C’est aussi pour montrer que l’Ujap est capable de remplir une salle de 5 000 personnes. C’est bien sûr sans le dire tout en le disant qu’on a besoin d’une salle car il faut faire attention aux politiques (sourire). Tout le monde a compris que l’on a une salle à Quimper qui est bien mais à 2 000 places, on n’a plus grand-chose à vendre. Notre nouvelle salle sera multifonctions et donc à la disposition d’autres manifestations. Notre ambition c’est de pérenniser le club à haut niveau sans parler forcément de Jeep Elite. On verra le moment venu. Il y a des villes plus petites que Quimper si sont stabilisées en Pro A (NDLR : Quimper fait 63 500 habitants). Ce n’est pas une histoire de taille de ville mais de projet et d’équipement qui permet de rentabiliser le club car ça fait venir aussi de nouveaux partenaires peut-être plus importants. On en a beaucoup mais on est au bout du bout. On veut changer de dimension.
C’est finalement pour 2024 ?
Officiellement. C’est trop loin et j’ai dit au maire que ça peut se faire en trois ans, un an d’étude et deux ans de construction. Ça nous mènerait à fin 2022. La décision doit être prise au mois de juin au niveau communautaire. Le maire n’est pas tout seul.
Votre ambition est de monter un peu en régime d’ici là ?
On a un budget de 1,8M€ et on peut peut-être arriver à 2M€ dans les trois ans et encore il va falloir se retrousser les manches. Il est évident qu’avec une aréna le budget grime tout de suite, 2,2-2,4M€.
Actuellement, vous avez 94% de taux de remplissage ?
Oui. On est je crois le premier club de Pro B en terme de taux de remplissage. On est à 1 850-1 900 sur une salle qui fait 2 050. On a fait un ou deux guichets fermés.
« On a fait effectivement un petit lexique français, anglais, breton sur tous les termes techniques »
A l’occasion de la venue de Nantes, vous avez sorti un lexique de basket breton. C’est une façon de montrer votre forte identité bretonne ?
C’est extrêmement important pour nous, ce sont les valeurs du club. On souhaite être le club de Quimper, de la région et de la Bretagne. On a fait effectivement un petit lexique français, anglais, breton sur tous les termes techniques. En plus, on a un fond de dotation qui est à côté du club, une association où l’on promeut toute l’identité bretonne notamment à travers la langue, des interventions que l’on peut faire ici ou là. On a quelqu’un qui est prof de breton et qui a fait ce lexique. C’est lui qui est dans l’Ujap Citoyen et l’Ujap Family, deux émanations du club. L’Ujap Citoyen s’est pour promouvoir la langue bretonne mais pas que. Ce sont des actions de responsabilité, la santé, etc. Ca permet de défiscaliser, c’est du mécénat. L’Ujap Family est une association qui permet à tous les supporters au sens large de devenir actionnaires. On espère récolter 5 000€ soit 100 personnes à 50€. C’est pour promouvoir ce que l’on peut appeler l’actionnariat populaire. En mettant 50€, les gens sont adhérents de l’association qui en tant que telle à vocation à devenir actionnaire du club. Tout ça est en gestation. C’est pour que les gens en plus de dire « je supporte l’UJAP » auront leurs noms dans la salle, des actions un peu ciblées. C’est peut-être un peu symbolique mais pour moi c’est important d’élargir un peu le spectre du club avec ces gens qui le soutiennent en donnant 50€.
Lorsque l’Etendard de Brest est venu à Paris-Bercy en 2005 faire la finale de Pro B, il y avait beaucoup de drapeaux bretons. L’Ujap est un peu l’héritière depuis que l’Etendard est descendu dans les divisions inférieures ?
Oui. Bercy, c’était un évènement très important. Je ne sais pas combien de personnes s’étaient déplacées mais on a vu une vague bretonne avec les maillots bleus et les drapeaux bretons, qui a déferlé. C’était magique. On veut que l’Ujap soit un peu -sans mauvais jeu de mots- l’Etendard du basket breton.
Dans le Finistère, vous avez aussi Landerneau qui est monté en Ligue Féminine ?
Bien sûr. Ils font une très belle saison. On a des contacts avec eux et on avait imaginé que Landerneau fasse le lever de rideau de ce match à Brest mais ce n’était pas possible en terme de calendrier. On souhaite développer des choses avec eux mais pour l’instant c’est un peu au stade des intentions.
« Je suis confiant car l’équipe montre qu’elle a le niveau »
Recruter Laurent Foirest qui était un novice a été une belle opportunité ?
C’était un risque. Après deux ou trois contacts indirects, un jour je l’ai appelé. Je savais qu’il était sur le marché. C’est un gars du sud. Antibes-Quimper, ce n’est pas la porte à côté. La nouvelle équipe dirigeante venait plus ou moins d’arriver au club et il a crû à notre projet. Il a dit oui et pour lui aussi c’était un peu le début des aventures. On a pris un risque puisque c’était un ancien super joueur mais comme entraîneur c’était un point d’interrogation. On peut dire que l’on a réussi. Il avait signé pour deux ans et demi et là on est en négo pour avancer encore avec lui. Ça se présente bien mais ce n’est pas encore signé. On souhaite se situer dans la durée. C’est compliqué dans le basket car les contrats des joueurs sont souvent d’un an. Avec les étrangers c’est toujours un pari.
Il fait aussi sa carrière d’assistant en équipe de France parallèlement ?
C’est prévu qu’il l’a poursuive la saison prochaine. C’est toujours un peu gênant en début de saison car il n’est pas là pendant deux ou trois semaines. Là, il y a le championnat du monde en Chine en août-septembre. Ça fait partie des contraintes mais pour lui c’est important et pour l’image du club aussi. On est très content pour lui.
Quand vous parlez du fait que Antibes et Quimper, c’est loin, ça a un coût de se retrouver à la pointe de la Bretagne ?
Evidemment, on est loin, il suffit de regarder la carte. Le budget déplacement est à peu près de 100 000€. Ce sont des coûts supplémentaires mais ce n’est pas rédhibitoire. Quand on va du côté de Lyon, il y a une ligne Brest-Lyon qui est facile et pas très chère. On se déplace en bus l’essentiel du temps. Les déplacements sont plus faciles qu’avant. On ne part pas avec les voitures particulières comme ça a pu se faire (sourire). Pour la ligue, on sait que c’est important qu’il y ait un club en Bretagne, même s’il y a Nantes. A la pointe bretonne. L’opération à l’aréna de Brest a été suivie de près par la ligue. On a eu beaucoup d’échos favorables de sa part et ça fait plaisir. Au-delà de la délocalisation pure et dure d’un match de basket, c’est un évènement que l’on a voulu faire à Brest.
Il existe à Brest une équipe de hand féminine de première division mais sont-ils demandeurs de vos matches ?
Oui, on a été très bien reçu. La ville de Brest et le personnel de l’aréna ont été très bien. Il y a eu une super ambiance et on est très, très content.
Etes-vous confiant pour le reste de la saison sportive ?
Brest c’était bien mais c’était quand même une défaite. Il reste huit matches et je pense que deux victoires peuvent suffire pour se maintenir. Oui je suis confiant car l’équipe montre qu’elle a le niveau mais on va à Orléans vendredi (NDLR : aujourd’hui), ça va être compliqué. Ce sont les deux matches d’après qui sont importants, à la maison contre Paris et Rouen. Il faut absolument les gagner. On est confiant mais ce n’est pas encore fait. Il faut être attentif à tout ce qui se passe à côté avec les autres clubs. Bon, ça devrait se faire.
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5 000 spectateurs à la Brest Arena pour la venue de Roanne, le week-end dernier, c’est un vrai succès populaire ?
On a fait guichets fermés, c’est une belle réussite. On aurait même pu en mettre un peu plus car on a eu des demandes la dernière semaine. C’est toujours pareil, le monde attire le monde. On espérait aux alentours de 4 000. Ça montre l’engouement pour le club pour un évènement exceptionnel dans une aréna digne de ce nom. Sur les 5 000, il y a à peu près 3 000 Quimpérois et 2 000 de Brest et ses environs. On est très contents.
Vous avez payé une location importante ?
La location de la salle, c’est 16 000 euros et le budget global pour un évènement comme ça, c’est aux alentours de 60 000€ avec les prestations, les animations, etc.
C’est rentable ?
On n’a pas encore les retours des uns et des autres mais on dégagera un léger bénéfice même s’il n’est pas aussi important que ce que l’on espérait au départ.
Vous avez dédié des places aux partenaires, c’était donc une grande opération de séduction ?
Ça devait être 500, 600. Leur quota de places qu’ils ont à la salle Michel-Gloaguen était transféré à Brest. On avait aussi 200 invitations pour les bénévoles et on a aussi arrosé pas mal les clubs environnants. On a notamment eu beaucoup de succès avec les clubs du nord Finistère, qui ont pris plein de places. Le Crédit Agricole avait aussi un contrat particulier. Le reste c’était des places payantes à différents tarifs en fonction du positionnement des places. On était vraiment à guichets fermés même si ici ou là on a pu voir des places vides, à peu près 300. Ce sont des gens ou des clubs qui ne sont pas venus ou en totalité. Mais comme je le disais, on aurait pu vendre au moins 500 places en plus.
Allez-vous répéter ce genre de match de gala ?
Ce n’est pas à l’ordre du jour. Il n’est pas exclus que l’on refasse un match l’année prochaine. Rien n’est acté. On va faire pour l’instant un bilan précis de cette opération. On va déjà finir la saison.
« On a un budget de 1,8M€ et on peut peut-être arriver à 2M€ dans les trois ans et encore il va falloir se retrousser les manches »
Ce match de gala, c’était pour prouver que vous avez besoin dans votre ville d’une salle plus grande ?
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Photos: UJAP Quimper. Valdelicio Joaquim et en bas à droite, Bernard Kervarec.