Ils sont 33 (dont deux coachs) qui ne figuraient pas dans l’effectif d’un club de Betclic Élite en début de saison. 18 (dont deux coachs) sont arrivés en remplacement d’un autre élément (dont 8 pour remplacer un blessé longue durée) alors que 15 autres venaient renforcer l’effectif existant. Pour quel rendement ? Ont-ils contribué à changer la face de leur équipe ?
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Nate Wolters serait-il un contre-exemple ? Lors de l’exercice 2017-18, Chalon-sur-Saône avait commencé sa saison de manière catastrophique (6 victoires pour 13 défaites), par la faute d’un recrutement raté (Adam Smith, Jevohn Shepherd et Raphiael Putney notamment). Puis est arrivé Nate Wolters, qui a totalement changé la face de l’Élan Chalonnais. Avec lui aux manettes, l’équipe de Jean-Denys Choulet a gagné 9 matchs sur 15, éloignant le spectre de la relégation.
Des joueurs ou coachs ont-ils eu le même impact cette saison ? Nous nous sommes intéressés aux 31 joueurs et 2 coachs arrivés en cours de saison – pour remplacer un joueur ou coach coupé ou en renforcement de l’effectif – en comparant les résultats de l’équipe avant leur arrivée et une fois sur la feuille de match. En modulant évidemment cet apport en fonction du rendement de chaque joueur : un nouveau venu tournant à 2,0 d’évaluation en moins de 10 minutes n’a logiquement qu’un faible impact sur l’évolution du bilan de son équipe. Et il est impossible d’établir une comparaison fiable pour des joueurs ayant tout juste intégré leur nouveau club ou pour d’autres ayant remplacé un joueur n’ayant pratiquement pas joué (la faute à une blessure longue durée le plus souvent).
L’impact du changement de coach
Très souvent, lorsqu’un club est en difficulté au classement ou dans son fonds de jeu, la première décision prise par les dirigeants consiste à remplacer le coach. Ils sont seulement deux à avoir connu cette avanie, Serge Crevecoeur au Portel et Zvezdan Mitrovic à Monaco. Deux cas bien différents. Au Portel, le coach belge n’a pu faire gagner que 3 des 11 matchs qu’il a dirigé, mettant l’ESSM en position de relégable. Il a donc été remplacé par Éric Girard, le directeur sportif du club et ancien coach. Pour une évolution plutôt positive : sous sa férule, Le Portel a remporté 38,46 % de ses rencontres, contre 27,27 % auparavant. Il y a du mieux, donc, même si les Stellistes ne sont pas encore sauvés de la relégation.
À Monaco, les objectifs sont bien différents. Et si l’on se focalise sur la Betclic Élite, on pourrait penser que l’apport de Sasa Obradovic (69,23 % de victoires sur 13 matchs) n’est même pas à la hauteur de celui de Zvezdan Mitrovic (72,73 % de victoires en 11 matchs). Mais, dans le cas de la Roca Team, ce n’est pas tant la saison régulière du championnat de France que l’Euroleague qui occupe les esprits : avec son premier coach, l’équipe présentait dans la compétition européenne un bilan de 5 victoires pour 9 défaites, il est désormais de 12 victoires pour 5 défaites avec le second, un changement considérable.
Qu’apportent réellement les nouveaux arrivants ?
Si l’on prend en compte les 31 nouveaux joueurs arrivés en cours de saison, on en dénombre 13 qui ont eu un impact positif sur le rendement de leur équipe. Mais cinq d’entre-eux n’ont pas joué suffisamment de matchs (entre 3 et 5) pour que l’on puisse vraiment mesurer leur réel apport, alors que trois de ces nouveaux (Terrell Gomez à Dijon, Ingus Jakovics à Limoges et Vyacheslav Bobrov à Nanterre) n’ont contribué que très modérément aux résultats de leur club, avec des évaluations entre 1,7 et 2,6. De leur côté, OD Anosike (62,5 % de victoires) et TJ Campbell (66,67 %) à Cholet, Khadeen Carrington (76,92 %) ou Dwayne Bacon (85,71 %) à Monaco ont largement contribué à l’amélioration de leur équipe.
Par ailleurs, cinq joueurs ont été coupés mais leurs remplaçants n’ont rien changé aux résultats du club, même s’il est pour le moment impossible de réellement juger l’apport d’Egidijus Mockevicius à Fos et de Junior Mbida à Orléans, où ils n’ont disputé que trois rencontres.
De leur côté, Michael Stockton (un match) à Cholet, Zack Peacock (remplaçant un Nik Caner-Medley qui s’est blessé après un seul match) à Fos et James Gist (remplaçant un Raymar Morgan blessé avant même le début de la saison) à l’Asvel ne peuvent être évalués concrètement.
Restent enfin 10 joueurs dont l’équipe fait moins bien qu’avant leur arrivée. Là encore, cinq d’entre-eux sont arrivés trop récemment (5 matchs maximum) pour que leur apport soit réellement jugé. D’un autre côté, quatre ont contribué aux mauvais résultats de leur équipe avec un rendement des plus médiocres : Dustin Ware (4,3 d’évaluation) à Champagne Basket, Sadio Doucouré (5,3) à Fos, Landing Sane (5,0) à Pau et Loic Schwartz (3,7) à Orléans. À l’inverse, le cas d’un Marcos Knight (11,7 d’éval) à Villeurbanne mérite d’être modulé, le joueur n’étant qu’une pièce d’un large effectif tout de même bien fatigué (tout comme celui de Monaco) par sa participation à l’Euroleague.
Des changements de joueur sans réel impact
Si l’on se concentre sur les joueurs venus remplacer un autre membre de l’effectif (8 pour suppléer un joueur coupé ou parti de lui-même, 8 comme pigiste médical sur le long terme), on ne peut que constater qu’il est assez rare que ces changements aient un impact positif.
Ils ne sont que six dans ce cas et encore faut-il moduler le contexte. Ainsi, si CJ Massinburg (remplaçant médical de Gerry Blakes à Limoges) apporte beaucoup au CSP, de même qu’Adam Mokoka (remplaçant de Patricio Garino, parti après 8 matchs à Nanterre), Kameron Taylor (remplaçant tardif de Jarrell Eddie à Strasbourg) et Khadeen Carrington (remplaçant de Sek Henry coupé après 6 matchs à Dijon), Jordan Howard (remplaçant médical de John Roberson à Strasbourg) et Ray McCallum (remplaçant médical de Brandon Taylor à Gravelines) sont là depuis trop peu de temps (5 et 4 matchs respectivement) pour que l’on considère réellement son impact sur la SIG supérieur à celui de John Roberson.
À l’opposé, trois autres joueurs ont vu leur équipe baisser de pied depuis leur arrivée, même s’ils n’y sont pas forcément pour grand-chose. Ainsi, Jeremiah Hill (remplaçant médical de Marcquise Reed à Gravelines), Deishuan Booker (remplaçant tardif de D’Mitrick Trice à Fos) et Tadas Pazera (remplaçant de Mehdy Ngouama parti du Portel) n’ont joué que trois matchs. Et si le premier a un rôle majeur dans son équipe (16,3 d’évaluation), et a été époustouflant au top 8 de la Coupe de France à Trélazé, c’est loin d’être le cas des deux autres (respectivement 8,0 et 1,3 d’évaluation).
Entre ces deux extrêmes, cinq joueurs n’ont pas changé grand-chose à la destinée de leur équipe, là encore avec des cas variés. Ainsi, si Orlando Coleman présente le même ratio victoires-défaites que son prédécesseur Myke Henry à Champagne Basket et si Le Mans fait quasiment aussi bien avec Darius Johnson-Odom qu’avec Deishuan Booker (le premier se montrant toutefois plus performant que le second), Junior Mbida (arrivé à Orléans en échange de Jean-Philippe Dally) et Egidijus Mockevicius (remplaçant très tardif d’un Terrell Parks qui n’a disputé que deux rencontres en début de saison) n’ont disputé que trois rencontres sous leurs nouvelles couleurs. Quant à Mouph’ Yarou (qui a pris la place de David Skara au Portel), il n’a pas permis à l’ESSM de faire vraiment mieux malgré un apport nettement plus conséquent (15,8 d’évaluation contre 3,2).
Enfin, il reste impossible de juger l’impact d’un James Gist par rapport à Raymar Morgan à l’ASVEL, ce dernier n’ayant pas joué un match à l’heure où ces lignes sont écrites (il a fait son retour au jeu en Euroleague puis en coupe de France). Quant à Zack Peacock à Fos, comme nous l’avons déjà dit, il a remplacé avant de se blesser un Nik Caner-Medley qui n’a disputé qu’une seule rencontre en début de saison.
La conclusion de tout cela, c’est que l’arrivée d’un nouveau joueur, remplaçant un autre ou renforcant l’effectif, n’a d’impact qu’à de rares exceptions : sur 31 arrivées dans un club, 8 se sont révélées positives sur le long terme, soit 25,8 % des cas. À se demander si le jeu en vaut la chandelle…
Ouverture : de gauche à droite Zvezdan Mitrovic (ex-Monaco – photo : Euroleague), Sasa Obradovic (Monaco – photo : Thomas Savoja), Adam Mokoka (Nanterre – photo : Thomas Savoja)
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Nate Wolters serait-il un contre-exemple ? Lors de l’exercice 2017-18, Chalon-sur-Saône avait commencé sa saison de manière catastrophique (6 victoires pour 13 défaites), par la faute d’un recrutement raté (Adam Smith, Jevohn Shepherd et Raphiael Putney notamment). Puis est arrivé Nate Wolters, qui a totalement changé la face de l’Élan Chalonnais. Avec lui aux manettes, l’équipe de Jean-Denys Choulet a gagné 9 matchs sur 15, éloignant le spectre de la relégation.
Des joueurs ou coachs ont-ils eu le même impact cette saison ? Nous nous sommes intéressés aux 31 joueurs et 2 coachs arrivés en cours de saison – pour remplacer un joueur ou coach coupé ou en renforcement de l’effectif – en comparant les résultats de l’équipe avant leur arrivée et une fois sur la feuille de match. En modulant évidemment cet apport en fonction du rendement de chaque joueur : un nouveau venu tournant à 2,0 d’évaluation en moins de 10 minutes n’a logiquement qu’un faible impact sur l’évolution du bilan de son équipe. Et il est impossible d’établir une comparaison fiable pour des joueurs ayant tout juste intégré leur nouveau club ou pour d’autres ayant remplacé un joueur n’ayant pratiquement pas joué (la faute à une blessure longue durée le plus souvent).
L’impact du changement de coach
Très souvent, lorsqu’un club est en difficulté au classement ou dans son fond de jeu, la première décision prise par les dirigeants consiste à remplacer le coach. Ils sont seulement deux à avoir connu cette avanie, Serge Crevecoeur au Portel et Zvezdan Mitrovic à Monaco. Deux cas bien différents.
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