Les expérimentés Johan Passave-Ducteil (Le Portel) et Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) se sont confiés, pour Basket Europe, sur la rivalité de l’Opalico, la saison qui vient de s’écouler et leurs objectifs pour celle à venir.
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Quel bilan collectif dressez-vous de votre saison ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : Assez mitigé ! On a eu des bons moments, on avait un bilan de neuf victoires et sept défaites. On était dans ce qu’on voulait à ce moment-là. Et puis la deuxième partie de saison a été vraiment compliquée. Il y a un peu de frustration, tout le monde voulait faire mieux. On avait, à mon sens, la capacité de vraiment faire mieux. Il y a un vrai sentiment de non-accompli à la fin de saison, on souhaitait retrouver les playoffs mais on n’a pas su finir le travail. Il y a eu un manque de rigueur parfois, on est une équipe talentueuse et je pense qu’on se reposait sur notre talent individuel. C’est aussi ce qui nous a permis quelques coups d’éclats comme la victoire face à l’ASVEL en Coupe de France, mais collectivement, on n’était pas assez stable. Sinon, c’était difficile de perdre contre Pau (NDLR : défaite en demi-finale de Coupe de France), une partie clé de la saison. Deux jours après cette défaite, on enchaîne avec deux matches en trois jours en championnat, face à Cholet, puis Paris. On perd les deux, en partie parce qu’on n’avait pas encore digéré la frustration générée par la défaite face à Pau.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Il faut d’abord rappeler que l’on a assisté à l’un des championnats le plus serré, le plus fort de ces dernières années. Cette saison, on avait la sensation que tout le monde pouvait battre n’importe qui. On a eu un début de saison compliqué, on s’est mis dans la difficulté, avec seulement trois victoires sur les 15 premiers matchs. On développait un beau basket, mais on a concédé pas mal de défaites cruelles de quelques points. Avec le retour du coach Eric Girard, qui est quelqu’un d’important pour le club. Il y a eu une remobilisation individuelle et générale. Puis, on a fait une deuxième partie de saison exceptionnelle.
Et individuellement ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : C’était ma deuxième saison ici. C’était plus difficile en début d’année, parce que mon rôle a changé par rapport à la saison d’avant où je jouais plus, notamment avec les blessures. Mais le coach avait été clair dès le début de saison avec moi, et je ne l’avais pas mal pris. Il y avait quand même une légère frustration, mais cela restait tout de même gratifiant d’avoir un rôle important. Dans l’ensemble, je suis plutôt satisfait, pas entièrement, il y a tout de même pas mal de choses que je pense avoir mal géré. Je ne pense pas avoir été assez régulier dans l’implication personnelle.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Personnellement, je suis rester dans ce que je sais faire. J’ai été assez souvent meilleur marqueur français dans les différentes équipes ou j’ai évolué, j’apporte de l’impact et de l’expérience mais je suis maintenant plus dans la rentabilité, j’ai la capacité d’être productif en très peu de temps je me challenge aussi par rapport à ça. Ce qui fait que je pense être un back up de qualité. Avec l’arrivée de Mouphtaou Yarou, un pivot vraiment dominant quand il sort, c’est plus facile pour moi. En plus j’entretiens une bonne relation, c’est un rayon de soleil, un gagneur, et c’est parfait d’avoir cette relation avec quelqu’un dont je partage le poste. Pouvoir être influant sur une courte durée, ça montre aussi l’impact positif que je peux avoir sur l’équipe.
Qu’est ce que vous pensez de la vie dans le Nord ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : C’est très surprenant mais j’adore la vie dans le Nord ! J’étais à Antibes donc on va dire que c’est un peu un choc des cultures. Le cadre et la région, c’est plutôt cool ! La ville est petite donc il y a moins de choses à faire mais, par contre, il y a plus d’activités à faire autour, c’est une région plaisante. Sinon, on fait des repas d’équipe, un peu chez tout le monde à vrai dire. On a fêté Thanksgiving chez Brandon Taylor par exemple.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Très honnêtement, de tous les endroits que j’ai fait avec ma famille, c’est celui qui nous a rendu le plus heureux. Le cadre dans lequel le club m’a mis, avec notamment ma maison en bord de plage, c’est un cadre exceptionnel. Tous les stéréotypes sont vrais et faux à la fois (rires), l’accueil que j’ai reçu a été exceptionnel. On y mange et on y vit très bien. Le public est fantastique, il vous porte et vous donne de l’énergie. Alors franchement je le dis, sur le plan humain, Le Portel, “merci beaucoup”.
Quel est votre regard sur l’Opalico, le derby entre Gravelines et Le Portel ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : On a gagné les deux cette saison ! Quand je suis arrivé, on m’a rapidement parlé des derbys (rires), c’est un rendez-vous très important pour le club, pour les supporters. Il y a une préparation mentale et une motivation supplémentaire. Ce sont des matches qu’on prend toujours au sérieux. L’ambiance est particulière, c’était assez chaud chez eux. Et chez nous, je me souviens, ils avaient inscrit le premier panier du match, et les supporters du Portel avaient fait énormément de bruit, il devait y en avoir beaucoup dans les tribunes ce jour-là.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : J’ai connu beaucoup d’équipes où il y avait des derbys, celui du Nord est particulièrement chaud à vrai dire et je suis très content d’avoir pu y participer.
Quel joueur vous a posé le plus de problème cette saison ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : Je dirais Thomas Wimbush, je n’ai pas aimé jouer contre lui… du tout. Il est très athlétique, agressif, et compliqué à jouer. Sinon je n’ai pas trop d’idées, mais je peux vous dire les équipes qui nous ont posé le plus de soucis : Boulogne-Levallois, qui est très rodé, et sinon Strasbourg. Ils sont très forts collectivement, ils ont beaucoup d’automatismes, et ils te poussent vraiment à défendre jusqu’au bout des 24 secondes.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Pour moi, le joueur hors-norme de notre championnat, c’est bien évidemment Mike James (Monaco) sans oublier Brandon Jefferson de Pau qui est très très fort aussi. Sinon, à mon poste, Vince Hunter (Levallois) et TaShawn Thomas (Le Mans). Ils sont très mobiles et très pénibles à défendre. Ils sont vraiment capables de tout faire.
Alors que l’intersaison a déjà débuté depuis quelques jours, comment allez-vous l’occuper ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : Je vais travailler avec un coach individuel. On va bosser sur pas mal de choses, et couper plus tard dans l’été. Je vais travailler pour stabiliser mon tir extérieur, j’ai besoin de me sentir bien, et que les autres sur le parquet me trouvent fiables. Et je vais aussi travailler mon post-up, je n’ai pas énormément travailler dessus étant jeune, mais vu ma taille et mon poste, ça peut être une arme intéressante. Et puis physiquement, j’ai eu pas mal de pépins qui m’ont ralenti, donc on va essayer de gommer ça.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Pour le moment, je suis en vacances. Je vais souffler le 13 juillet mes 37 ans. Je vais organiser mon camp cet été, comme chaque année, et puis je vais travailler le foncier pour repartir sur une vingtième et dernière saison. Je vais aussi essayer de valider ma troisième année de licence en management à l’école de Grenoble (GEM).
Sous quel maillot allons-nous vous voir jouer la saison prochaine ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : C’est la fin de saison, c’est encore un peu trop tôt pour le dire, j’ai un contrat de trois ans, avec une option libératoire à la fin de cette saison. Mais pour le moment, je reste à Gravelines. On n’a pas encore défini d’objectifs clairs pour la saison prochaine, mais je sais que l’objectif du club à court terme, c’est évidemment les playoffs. Nous essayerons aussi de retrouver une compétition européenne, et je partage cette ambition. (NDLR : Ce mercredi, le BCM a annoncé que Romuald Morency a décidé d’assurer la totalité de son contrat et d’enchaîner une 3ème saison avec les Maritimes).
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : J’attends d’avoir les entretiens avec coach Girard et le président. Je suis plutôt serein, on s’est maintenu, j’ai montré que j’étais encore présent. Je ne me ferme aucune porte, ça sera ma dernière saison, les deux années au Portel étaient bien mais dures mentalement. Je ne ferme aucune porte, si un challenge m’intéresse, j’étudierai la proposition. Mais pour le moment, je ne sais pas encore.
Avez-vous des projets pour l’après-basket ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : J’ai rien en tête pour le moment, je me considérais comme étant jeune, j’ai déjà échangé avec des joueurs qui sont à la retraite, et en fait, je me suis rendu compte que le temps passait plus vite que je ne le pensais. Je suis en train de me poser des questions. Pour le basket, je ne m’impose pas de limite d’âge pour le moment.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Pour l’après basket, ça se précise, j’essaie de m’armer au maximum, j’ai la possibilité de faire pas mal de choses. Mon diplôme me permettrait d’être aux manettes, tout est lié, mais je ne sais pas encore de quoi sera fait mon avenir. Je vais me focaliser sur mes vacances, et me préparer tranquillement.
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Quel bilan collectif dressez-vous de votre saison ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : Assez mitigé ! On a eu des bons moments, on avait un bilan de neuf victoires et sept défaites. On était dans ce qu’on voulait à ce moment-là. Et puis la deuxième partie de saison a été vraiment compliquée. Il y a un peu de frustration, tout le monde voulait faire mieux. On avait, à mon sens, la capacité de vraiment faire mieux. Il y a un vrai sentiment de non-accompli à la fin de saison, on souhaitait retrouver les playoffs mais on n’a pas su finir le travail. Il y a eu un manque de rigueur parfois, on est une équipe talentueuse et je pense qu’on se reposait sur notre talent individuel. C’est aussi ce qui nous a permis quelques coups d’éclats comme la victoire face à l’ASVEL en Coupe de France, mais collectivement, on n’était pas assez stable. Sinon, c’était difficile de perdre contre Pau (NDLR : défaite en demi-finale de Coupe de France), une partie clé de la saison. Deux jours après cette défaite, on enchaîne avec deux matches en trois jours en championnat, face à Cholet, puis Paris. On perd les deux, en partie parce qu’on n’avait pas encore digéré la frustration générée par la défaite face à Pau.
Johan Passave-Ducteil (Le Portel) : Il faut d’abord rappeler que l’on a assisté à l’un des championnats le plus serré, le plus fort de ces dernières années. Cette saison, on avait la sensation que tout le monde pouvait battre n’importe qui. On a eu un début de saison compliqué, on s’est mis dans la difficulté, avec seulement trois victoires sur les 15 premiers matchs. On développait un beau basket, mais on a concédé pas mal de défaites cruelles de quelques points. Avec le retour du coach Eric Girard, qui est quelqu’un d’important pour le club. Il y a eu une remobilisation individuelle et générale.
Que pensez-vous de la vie dans le Nord ?
Romuald Morency (Gravelines-Dunkerque) : C’est très surprenant mais j’adore la vie dans le Nord…
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Photo : Johan Passave-Ducteil (Le Portel)