Une poignée de main à chaque journaliste -une demi-douzaine- et Boris Diaw a pris place sur l’estrade dans son costume-au sens figuré- de président des Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois. Première conférence de presse officielle à quelques minutes du coup d’envoi de la journée de lancement de la Jeep Elite qui a vu ses joueurs repousser dans les derniers instants une combative équipe d’Orléans, 93-87. C’est lui-même qui a commencé l’échange avec une introduction. Attention, le deuxième degré n’est jamais loin.
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Je suis avant tout content d’être ici. On en parlait depuis l’année dernière mais c’est ma prise officielle de mes fonctions, une nouvelle aventure qui commence et qui est aussi une continuité de toute l’histoire du club. Il ne faut pas oublier ça. Et aussi une équipe qui est en place pour construire des nouvelles pages à cette aventure. On va essayer d’aller le plus loin possible, de vivre la plus belle aventure possible.
Etait-ce important pour vous d’entrer dans un projet que vous connaissiez ?
C’est sûr et dans ce club particulièrement. A la base, je n’étais pas à la recherche d’un club de basket, je l’avais déjà fait à Bordeaux, j’avais arrêté, je ne pensais pas me relancer là-dessus. C’est la naissance de ce projet qui m’a séduit, les ambitions que l’on peut avoir pour le futur et avant tout de connaître la maison. Ce projet n’aurait jamais vu le jour si je n’avais pas joué un an ici il y a deux saisons. C’est donc aussi le fait que je sois avec des personnes que je connais.
Qui a été le plus persuasif ?
Un travail commun, plusieurs personnes. Bien sûr le maire de Boulogne (NDLR : Pierre-Christophe Baguet) sur cette nouvelle structure qu’il m’a proposé. Bien entendu, Jean-Pierre (NDLR : Aubry, alors président de Levallois) était très content et il était là pour mettre la deuxième lame et me persuader de venir parce qu’on avait passé une super année. Comme je l’avais dit quand je suis parti de Levallois, on avait fait une super année même si on n’avait pas fait les playoffs, ça avait été pour moi une très belle aventure humaine.
Quel a été le timing avec votre prise de fonction en équipe de France comme general manager adjoint ?
C’est d’abord l’équipe de France qui était dans les tuyaux puisque j’ai commencé au mois de janvier. Ça fait déjà un petit moment alors que là ça ne s’est concrétisé qu’à la toute fin de la saison.
Quelle est la répartition des taches avec Alain Weisz ? Il est général manager ?
C’est ça. Il est vice-président, il s’occupe vraiment de la gestion quotidienne du club, de tout ce qui s’y passe. Bien sûr, je serai tenu au courant de tout mais ce n’est pas moi qui aura la main mise sur tous les évènements journaliers. Je suis bien sûr dans la réflexion et c’est un travail d’équipe avec un comité directeur pour tout ce qui est les grandes directions, tout ce que l’on doit bâtir tous ensemble.
Dans le conseil d’administration, il y a désormais des gens de Boulogne ?
Bien sûr… C’est fonction d’où les gens habitent (rires). Il y a des gens qui habitent à Boulogne, à Levallois ou dans d’autres communes. Certains sont proches de la mairie de Boulogne, d’autres de Levallois. Le but était d’avoir une entente qui fonctionne très bien. C’est comme ça que ce projet a pu voir le jour. C’est un travail collectif.
« On essaie vraiment d’être un club qui devient formateur »
Quelle va être votre répartition au niveau du temps. On sait que vous avez d’autres activités, le voilier… Allez-vous habiter ici ?
Il faudra voir. Je ne peux pas dire à l’avance quel jour je serai là, quel jour je ne serai pas là. En tous les cas, je suivrai ce qui se passe et même quand je ne serai pas là… je serai là ! Je suivrai tout ce qui se passe à l’intérieur du club. Je passerai assez souvent dans la saison mais je ne vais pas dire que je serai là à tous les matches car je n’y serai pas. Comme je le disais, je ne serai pas dans la gestion quotidienne.
Avez-vous discuté de tout ça avec Tony Parker ?
Oui, on le faisait déjà quand j’étais à Bordeaux et que lui commençait à l’ASVEL même si ce n’était pas la même division. Oui, on en parle assez régulièrement.
Avez-vous déjà des idées sur ce que vous voulez faire aux Métropolitans ?
Oui. Ce n’est pas ce que je veux faire mais ce que nous voulons faire. Je ne prends pas de décision tout seul en disant « on fait comme ça ! ». Ce n’est vraiment pas ma manière de voir les choses. Mais tout le monde est d’accord pour mettre le paquet sur la formation. On essaie vraiment d’être un club qui devient formateur. On a mis pas mal de ressources là-dessus. Il y a le retour de Moustapha Sonko qui est très impliqué sur la formation des jeunes. Bob (NDLR : de son prénom Philippe) que j’ai connu quand j’étais à l’INSEP. Beaucoup de choses vont être fait dans ce sens-là et continuer à grandir ensemble, à se staffer, à se professionnaliser encore et encore.
Les budgets officiels des clubs ne sont pas encore apparus mais on sait déjà qu’il a un bond dans celui des Metropolitans (NDLR : le budget prévisionnel est de 7 à 8M€). Il y a donc déjà un effet du rapprochement Boulogne-Levallois ?
Oui mais l’idée ce n’est pas d’injecter de l’argent et voir ce que l’on fait avec. Le but c’était bien entendu de faire progresser le budget et que ça le soit de manière pérenne avec des partenariats de plus en plus forts, essayer de construire une équipe, et quand je dis équipe c’est au sens large, pas uniquement sur le terrain. Oui, on espère faire grandir encore le budget sur les prochaines années.
Il y a d’autres projets importants à Paris avec le Paris Basketball et Nanterre…
Nanterre, c’est quoi ? Je ne connais pas (sourire).
C’est un autre club dans le 92… Les voyez-vous comme des concurrents ou plutôt une émulation ?
Oui, une émulation, on le voit, c’est bien. Cette rivalité avec Nanterre depuis des années, je pense que c’est positif en terme de communication et même sur le terrain. Les joueurs le ressentent. C’est intéressant d’avoir des clubs qui sont dans le coin et de pouvoir se tirer la bourre. On essaye tous de se tirer vers le haut.
Chacun peut avoir sa part du gâteau ? On sait que ce n’est pas facile de faire un « grand club » à Paris.
On sait que c’est difficile, il faut pouvoir trouver les bons ingrédients, y aller petit à petit.
Avez-vous l’impression que le club peut capitaliser sur vous, votre nom, votre image et tout ce que cela comporte, la NBA, l’équipe de France, prendre ainsi une nouvelle dimension ?
Je ne sais pas, l’avenir nous le dira mais personnellement je vais faire en sorte, utiliser mes qualités, mon nom, du mieux possible.
Que retirez-vous de votre première expérience de président ?
C’était difficile. C’était dans un contexte complètement différent puisqu’on était dans des divisions inférieures. Il faut aussi que ce soit un projet commun, que la ville soit sportive, que le département soit sportif, la région. Ça devient beaucoup plus simple quand tout le monde a envie de la même chose, un club qui réussit. Dans mes expériences passées, ça a été un problème de fédérer toutes les forces en présence vers un but de commun.
Le fait que le porteur du projet soit le maire de Boulogne supprime beaucoup d’obstacles ?
Oui. Je connaissais déjà la ville de Levallois comme une ville sportive et c’est ce que j’ai trouvé aussi avec la ville de Boulogne et son maire qui est très motivé pour avoir une équipe sportive qui réussit. C’est tout ça qui m’a persuadé de faire partie de cette aventure.
La date de livraison de l’Arena est bien prévue pour 2023 (1) ?
Je ne suis pas chef de chantier des gros œuvres (sourire). Je ne connais pas exactement la date mais il y a un projet d’une salle qui correspond aux attentes du club.
Vous serez le club résident ?
J’espère. On y travaille. Ce n’est encore qu’un projet.
« On n’a pas besoin de se voir tout de suite en haut de l’affiche car il y a beaucoup de choses à construire »
Alain Weisz disait qu’une participation à l’Euroleague n’était pas à la base du projet mais est-ce envisageable ?
Ce n’est pas encore dans les tuyaux mais quand on essaye d’être un club qui va le plus haut possible on regarde ce qui se passe au plus haut niveau possible. Et aujourd’hui l’Euroleague est la meilleure compétition européenne. Mais ça ne veut pas dire que c’est l’objectif du club dans un premier temps. On n’a pas besoin de se voir tout de suite en haut de l’affiche car il y a beaucoup de choses à construire. Il faut qu’on y arrive petit à petit.
Quels ont été vos premiers mots en tant que président en rentrant de Chine ?
J’ai tapé sur la table, j’ai crié ! Mon style, quoi. Je les avais vus avant donc rien de particulier. Dans un premier temps c’est partir sur un bon début de saison, essayer de faire une belle aventure tous ensemble.
Vous avez plusieurs blessés pour démarrer la saison (2). C’est un paramètre de plus en plus important dans le basket de haut niveau ?
J’ai entendu souvent parlé de ça. « Ah ! Il y a ce type de blessure, on les avait jamais avant. » Une année, tout le monde se fait les tendons d’Achille, une année les croisés. A la Coupe du monde, on a dit qu’il y avait plein d’équipes qui avaient plein de blessés. Ça fait partie du jeu. Il y a des équipes qui sont épargnées avec zéro blessé dans la saison et d’autres cinq avant de commencer la saison. Ça fait partie des choses que l’on ne peut pas vraiment contrôler. Ça fait partie du sport, du basket.
Renforcer un staff médical n’est-ce pas aussi un peu prévenir tout ça ?
Il y a de la prévention mais des mecs qui arrivent et qui sont blessés la première semaine ce n’est plus de la prévention (rires). Il aurait fallu le prévoir avant de les signer ! Je pense que l’on a un très bon staff médical et on travaille à la réathlétisation et à la rééducation des joueurs qui sont blessés. On a su être très réactif et Alain (Weisz) et Fred (Fauthoux) ont su prendre les joueurs de qualité pour suppléer à ces blessures.
Lorsqu’il y a ce type de problème, avez-vous votre mot à dire ou les laissez-vous prendre seuls les décisions ?
Ce n’est pas que j’ai un mot à dire ou pas. Je ne me vois pas m’en mêler outre mesure. Je ne vais pas dire à l’entraîneur quel système il doit faire et au general manager quel joueur il doit prendre ou à l’entraîneur quel joueur il doit faire jouer. C’est à eux de prendre leurs responsabilités à ce niveau-là. Il faut leur laisser les mains libres. Si on met des personnes compétentes à des postes et qu’on ne les laisse pas travailler, à quoi ça sert de les avoir ?
Vous disiez que vous seriez ici par épisodes mais en fait où serez-vous basé ?
Je bouge (rires). Itinérant. Une partie du temps ici, une partie du temps aux Etats-Unis, aller voir les joueurs. Une grosse partie du temps aussi sur les flots avec le bateau. Différents endroits.
Avez-vous déjà coaché la date du match contre l’Asvel et Tony Parker, le vendredi 8 décembre ?
Oui. Je serai là ! Mais même de loin, j’aurai suivi, chambré gentiment.
C’est un match important ?
Non. Ce qui est important ce n’est pas moi, c’est ce que fait l’équipe, le club. Ce ne sont pas les atomes crochus avec un autre président. Ce n’est pas ça qui doit donner les directions du club.
C’est ça en revanche qui donnera un coup de projecteur sur le basket ce jour-là ?
Oui. D’un point de vue médiatique sûrement, c’est important.
Vous n’êtes pas beaucoup d’anciens joueurs NBA présidents de clubs en Europe ?
Il y a en a beaucoup dans les fédérations mais pas beaucoup d’anciens joueurs pros comme présidents. Il y a (Ibrahim) Kutluay en Turquie (NDLR : au Darüşşafaka Basketbol). Il y en a quelques uns… C’est toujours bien de pouvoir créer une émulation.
Avez-vous demandé des conseils à Tony Parker ?
Non, je lui en ai donné.
Le projet ici, vous le voyez sur plusieurs années ?
Bien sûr. Ça ne se construit pas en un jour. L’aventure est bien sûr sur plusieurs années.
(1) Le palais des sports de 5 000 places sera construit sur le territoire de GPSO, une communauté d’agglomérations composée de Meudon, Boulogne-Billancourt, Chaville, Issy-les-Moulineaux, Marne-La Coquette, Vanves, Sèvres, Ville-d’Avray, soit plus de 300 000 habitants.
(2) Mouphtaou Yarou a été opéré du tendon d’Achille en février. Maxime Roos est indisponible jusqu’en novembre et DaJuan Summers pour une durée indéterminée. Le club a fait appel en pigistes médicaux à Sadio Doucouré pour Maxime Roos, Georgi Joseph pour Mouph’ Yarou et Donta Smith pour DaJuan Summers.
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Je suis avant tout content d’être ici. On en parlait depuis l’année dernière mais c’est ma prise officielle de mes fonctions, une nouvelle aventure qui commence et qui est aussi une continuité de toute l’histoire du club. Il ne faut pas oublier ça. Et aussi une équipe qui est en place pour construire des nouvelles pages à cette aventure. On va essayer d’aller le plus loin possible, de vivre la plus belle aventure possible.
Etait-ce important pour vous d’entrer dans un projet que vous connaissiez ?
C’est sûr et dans ce club particulièrement. A la base, je n’étais pas à la recherche d’un club de basket, je l’avais déjà fait à Bordeaux, j’avais arrêté, je ne pensais pas me relancer là-dessus. C’est la naissance de ce projet qui m’a séduit, les ambitions que l’on peut avoir pour le futur et avant tout de connaître la maison. Ce projet n’aurait jamais vu le jour si je n’avais pas joué un an ici il y a deux saisons. C’est donc aussi le fait que je sois avec des personnes que je connais.
Qui a été le plus persuasif ?
Un travail commun, plusieurs personnes. Bien sûr le maire de Boulogne (NDLR : Pierre-Christophe Baguet) sur cette nouvelle structure qu’il m’a proposé. Bien entendu, Jean-Pierre (NDLR : Aubry, alors président de Levallois) était très content et il était là pour mettre la deuxième lame et me persuader de venir parce qu’on avait passé une super année. Comme je l’avais dit quand je suis parti de Levallois, on avait fait une super année même si on n’avait pas fait les playoffs, ça avait été pour moi une très belle aventure humaine.
Quel a été le timing avec votre prise de fonction en équipe de France comme general manager adjoint ?
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