En s’imposant au Mans (91-93), la JL Bourg a fait un pas de géant vers les playoffs avec la perspective de jouer une coupe d’Europe la saison prochaine.
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Le coronavirus s’est invité samedi soir à Antares du moins son spectre. Suite à la décision du gouvernement d’interdire toutes manifestations réunissant plus de 5 000 spectateurs, un doute s’est installé sur la tenue du match MSB-JL Bourg car l’affluence aurait dû franchir sensiblement ce palier. Le club a alors suspendu la vente des billets et a pu afficher une assistance de… 5 000 personnes.
Un joueur n’a pu se rendre au match : le Nigérian Obi Emegano, mis sous quarantaine pour 15 jours car il a rendu visite à sa fiancée à Venise durant la trêve de la Leaders Cup soit dans l’épicentre de l’épidémie en Europe. Il s’était pourtant entraîné toute la semaine avec ses équipiers sans montrer le moindre signe d’une grippe. Il sera donc également forfait samedi à Villeurbanne… Si le match est maintenu. Obi Emegano est le joueur le plus régulier du MSB depuis le début de saison avec 50,5% de réussite à trois-points. Autre handicap pour les Manceaux : la blessure au genou de DJ Stephens, incertain jusqu’à l’échauffement, qui est entré en piste, mais avec une efficacité réduite (5 points, 1 rebond, 1 contre).
La JL Bourg n’a pas été affectée par cette ambiance étrange due à cette grippe délétère et alors que l’annonce du report du match Strasbourg-Le Portel s’était déjà répandue sur les réseaux sociaux. Ainsi Pierre Pelos a avoué :
« On était au courant mais on n’y a pas vraiment pensé, en fait. On a préparé comme si on allait jouer. On ne s’est pas dit que l’on n’allait pas jouer. C’était important de partir concentré direct. »
Même type de commentaire du côté du coach Savo Vucevic :
« Ça ne nous a pas préoccupé. On s’est concentré pour le match, on l’a préparé. Si au dernier moment on ne joue pas, que peut-on faire ? Il ne faut pas se focaliser sur le reste. Nous, on est des sportifs, on essaye de faire notre job en respectant les consignes que l’on a du ministère et de la Ligue Nationale. On joue au basket et ce qui arrive, arrive… Si on a la tête ailleurs, on ne peut pas jouer. Il fallait être focalisé sur le terrain et on n’a pas parlé de ça. »
Un démarrage au quart de tour
De fait, avec le meneur Hugo Benitez (1,87m, 19 ans depuis peu) dans son starting five (un trois-points et deux lancers en moins de 4 minutes), la JL a mordu à belles dents dans le match. Son jeu était bien en place, bien léché, avec une grande diversité des armes. 16-26 à l’issue du premier quart. 25-40 après 24 minutes. Jusque-là complètement assoupi, le MSB allait-il trouvé le vaccin contre la supériorité burgienne ? Oui. Il refaisait surface en cinq minutes. Le public s’excitait contre les arbitres, ce qui enflammait ses joueurs qui montaient en intensité défensive. Le versatile pivot Cliff Alexander réalisait des dunks ébouriffants et totalisait un 16 d’évaluation en 13 minutes. Sur une pénétration de Brandon Taylor, Le Mans passait en tête juste avant la mi-temps. 47-46.
« Un match très engagé », résumait Pierre Pelos. « On a très bien commencé, on les a très bien tenus en début du match. Après on a eu cinq minutes de flottement et contre une équipe comme Le Mans ça coûte cher car ça va vite et défensivement, ils nous ont vraiment embêté. On a eu un relâchement et on s’est retrouvé à -1 à la mi-temps mais derrière on est bien revenu. On est resté solidaire et ça a bien marché même si quand on était à +8, on aurait pu peut-être finir ce match un peu plus aisément mais c’est le basket, ce sont des choses qui arrivent, on se fait peur, mais on prend le match et c’est le plus important. »
Un goût de satisfaction que l’on a retrouvé dans les propos de Savo Vucevic.
« On a bien démarré. Il y a un moment où l’on dominait malgré une défense un peu poreuse. Et là, on a eu un peu de précipitation, pas de repli défensif et ils reviennent. La raison ? On n’a fait que deux entraînement au complet hier et avant-hier. Garrett Sim revient après une longue blessure. Zach Peacock et Zack Wright ont été longtemps absents. Ils ont joué le match pratiquement sans entraînement. Il y avait des joueurs malades. Ça explique peut-être les hauts et les bas. Surtout, je suis satisfait car en deuxième mi-temps, on a calmé un peu le jeu rapide du Mans avec la zone qui les a obligés à jouer uniquement en attaque placée, ce qui était notre objectif. Il y a eu beaucoup d’oublis en défense, on avait du mal contre Alexander et à l’intérieur en général, et ça nous a aidé un peu. Il y avait des périodes où la balle circulait bien et je suis très content car les joueurs ont donné le maximum alors qu’ils n’étaient pas dans la meilleure condition possible de faire un grand match. On n’a pas fait un match énorme et on a gagné contre une belle équipe du Mans. »
Garrett Sim, comme un renfort. Zach Peacock en mode MVP
Deux joueurs burgiens sont à mettre en exergue. Le meneur Garrett Sim n’avait joué que deux matchs jusqu’ici. Face à Strasbourg au cours duquel il s’était fait une entorse au genou. Puis face à Cholet, en Coupe de France, il avait été victime d’une fracture de fatigue. Samedi soir, il s’est signalé par quatre paniers à trois-points, en quatre tentatives, venus pour certains de la planète Mars.
« Garrett Sim nous a fait un bien fou », a apprécié Pierre Pelos. « Il a fait une belle entrée, il a mis trois gros shoots à un moment donné. Pour une reprise, on ne s’attendait pas à ce qu’il mettre autant de shoots. C’est dur après une semaine d’entraînement de revenir et de prendre des shoots comme ça. Il nous a fait du bien d’entrée et ça fait une rotation de plus dans les lignes arrières, un vrai plus pour cette fin de saison. C’est comme si on avait un joueur de plus alors que c’est quelqu’un qui connaît tout le monde. »
L’autre, c’est Zach Peacock auteur de 21 points et 9 rebonds et qui la plupart du temps s’est joué de la défense pourtant collante de Terry Tarpey. Le coach manceau Elric Delord l’a complimenté :
« Zack Peacock a pris 4 rebonds offensifs. (Chris) Johnson en a pris 4 (NDLR : 3 en fait) alors que c’est un poste 3. Zack Wright en prend 1 sur la stat mais il est impliqué dans 3-4 rebonds off car il y en a d’équipe (NDLR : la JL a dominé le MSB dans ce secteur, 6-15). Ce n’est pas comme si on n’était pas au courant mais ce n’est pas si facile à faire, sinon tout le monde le ferait. Zack Peacock est en mode MVP ce soir. Je ne suis pas sûr qu’il ait fait un match comme ça depuis le début de saison. Ça arrive. On ne peut pas dire que l’on n’a pas essayé. On ne peut pas dire qu’il a été ouvert toute la soirée. Il a mis des choses qui étaient dures. »
Pourtant, Le Mans est revenu aux forceps et avec 30 points de la paire Valentin Bigote-Antoine Eito, il menait 86-88 à 2’10 de la fin sur un trois-points de Brandon Taylor. Les Bressans ont évité de se retrouver dépouillés alors qu’ils avaient mené tout le match. Taylor a raté un autre trois-points alors qu’une superbe passe de Peacock à Wright a donné trois unités d’avance à la JL. Ce n’était pas encore terminé. Taylor a mis deux lancers et Peacock un seul. 4 secondes et des poussières à jouer. Balle au Mans dans le camp burgien. Il y avait trois options. Une pour DJ Stephens pour un dunk, une autre pour Valentin Bigote dans le corner et une troisième pour Antoine Eito. C’est Bigote qui a hérité de la dernière cartouche mais utilisant son tear drop préféré, il a fait un… airball.
Une grande première au Mans
Cela faisait tellement longtemps que la JL n’avait pas gagné à l’extérieur que Pierre Pelos ne se souvenait plus trop quand c’était et contre qui.
« Il me semble que c’est Limoges. Mais ça remonte à loin. » En fait, c’était à Chalon le 30 novembre (64-79). « Et puis c’est gagner contre Le Mans qui revenait un peu sur nous sur la cinquième place. C’était un match important ce soir pour reprendre après cette trêve pour la Leaders Cup. C’est bien de commencer et on l’a fait en gagnant ici. »
Un résultat historique même.
« Les gens qui sont depuis longtemps au club m’ont dit que l’on n’avait jamais gagné au Mans », a révélé Savo Vucevic. « C’est important de casser… (il cherche le bon mot… Le signe indien, proposons-nous). Quelque chose comme ça. Donc une victoire très importante qui nous met dans une bonne situation pour les playoffs parce qu’on a battu un concurrent direct. C’est une victoire qui vaut double d’autant plus que l’on avait gagné le match à domicile. »
En fait, la JL Bourg possède au classement 4 victoires d’avance sur la doublette Limoges-Le Mans -avec en plus le point average sur le MSB puisqu’il l’avait atomisé dans l’Ain (86-55). A 10 journées de la fin, c’est très confortable pour ne pas dire décisif pour une place en playoffs, même si Pierre Pelos demeure prudent.
« Ça nous fait un petit matelas avec le point average. Après, on ne sait jamais. La saison n’est pas encore finie. Il reste dix matches avant les playoffs. Il peut encore se passer beaucoup de choses tant en haut qu’en bas. Il faut déjà se concentrer sur le prochain match contre Nanterre à la maison. On a fait une bonne opération ici mais il faut confirmer. Il faut vite passer à autre chose malgré cette bonne victoire ce soir. »
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[armelse]
Le coronavirus s’est invité samedi soir à Antares du moins son spectre. Suite à la décision du gouvernement d’interdire toutes manifestations réunissant plus de 5 000 spectateurs, un doute s’est installé sur la tenue du match MSB-JL Bourg car l’affluence aurait dû franchir sensiblement ce palier. Le club a alors suspendu la vente des billets et a pu afficher une assistance de… 5 000 personnes.
Un joueur n’a pu se rendre au match : le Nigérian Obi Emegano, mis sous quarantaine pour 15 jours car il a rendu visite à sa fiancée à Venise durant la trêve de la Leaders Cup soit dans l’épicentre de l’épidémie en Europe. Il s’était pourtant entraîné toute la semaine avec ses équipiers sans montrer le moindre signe d’une grippe. Il sera donc également forfait samedi à Villeurbanne… Si le match est maintenu. Obi Emegano est le joueur le plus régulier du MSB depuis le début de saison avec 50,5% de réussite à trois-points. Autre handicap pour les Manceaux : la blessure au genou de DJ Stephens, incertain jusqu’à l’échauffement, qui est entré en piste, mais avec une efficacité réduite (5 points, 1 rebond, 1 contre).
La JL Bourg n’a pas été affectée par cette ambiance étrange due à cette grippe délétère et alors que l’annonce du report du match Strasbourg-Le Portel s’était déjà répandue sur les réseaux sociaux. Ainsi Pierre Pelos a avoué :
« On était au courant mais on n’y a pas vraiment pensé, en fait. On a préparé comme si on allait jouer. On ne s’est pas dit que l’on n’allait pas jouer. C’était important de partir concentré direct. »
Même type de commentaire du côté du coach Savo Vucevic :
« Ça ne nous a pas préoccupé. On s’est concentré pour le match, on l’a préparé. Si au dernier moment on ne joue pas, que peut-on faire ? Il ne faut pas se focaliser sur le reste. Nous, on est des sportifs, on essaye de faire notre job en respectant les consignes que l’on a du ministère et de la Ligue Nationale. On joue au basket et ce qui arrive, arrive… Si on a la tête ailleurs, on ne peut pas jouer. Il fallait être focalisé sur le terrain et on n’a pas parlé de ça. »
Un démarrage au quart de tour
De fait, avec le meneur Hugo Benitez (1,87m, 19 ans depuis peu) dans son starting five (un trois-points et deux lancers en moins de 4 minutes), la JL a mordu à belles dents dans le match. Son jeu était bien en place, bien léché, avec une grande diversité des armes. 16-26 à l’issue du premier quart. 25-40 après 24 minutes. Jusque-là complètement assoupi, le MSB allait-il trouvé le vaccin contre la supériorité burgienne ? Oui. Il refaisait surface en cinq minutes. Le public s’excitait contre les arbitres, ce qui enflammait ses joueurs qui montaient en intensité défensive. Le versatile pivot Cliff Alexander réalisait des dunks ébouriffants et totalisait un 16 d’évaluation en 13 minutes. Sur une pénétration de Brandon Taylor, Le Mans passait en tête juste avant la mi-temps. 47-46.
« Un match très engagé », résumait Pierre Pelos. « On a très bien commencé, on les a très bien tenus en début du match. Après on a eu cinq minutes de flottement et contre une équipe comme Le Mans ça coûte cher car ça va vite et défensivement, ils nous ont vraiment embêté.
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Photo d’ouverture: Zach Peacock (LNB, Hervé Bellenger)