Quelques semaines après le titre d’Eurocup, le Tango Bourges s’offre un doublé fantastique en soulevant le 15e titre de championne de France de son histoire. Un sacre d’autant plus fort que les Berruyères ont balayé le collectif de l’ASVEL en finale (3-0), dont la dernière victoire s’est jouée in extremis samedi après-midi à Mado-Bonnet, en terre lyonnaise, dans un match ultra défensif (53-59).
Elles l’ont fait ! Cela faisait dix ans qu’aucune équipe n’avait balayé son adversaire en finale de Ligue Féminine, c’était déjà Bourges contre Lattes-Montpellier en 2012. C’est dire la performance des Berruyères, vainqueurs de leur quinzième titre de championne de France, au terme d’une finale remportée 3 manches à 0. Et pas contre n’importe quel adversaire, face à l’ASVEL de Pierre Vincent et ses internationales tricolores, qui étaient malgré tout un cran en-dessous tout au long de la série.
Samedi après-midi à Mado-Bonnet, à l’inverse de la première manche puis de la deuxième, le collectif d’Olivier Lafargue – même privé d’Endy Miyem lors du dernier match – a dû batailler jusque dans le dernier quart-temps pour renverser les Lyonnaises. C’est l’aboutissement d’une saison extraordinaire pour un collectif expérimenté et déterminé à remporter un autre titre, un mois et demi après le sacre européen au Prado, et qui avait été touché par la perte de la finale de la Coupe de France fin avril contre Basket Landes.
Une première mi-temps sans saveur
En première mi-temps de ce match 3, Bourges a fait la course en tête. Portées par leur adresse extérieure et l’expérience d’Elodie Godin (4-9, 4e), les Berruyères n’ont pourtant jamais pris le large, les Lyonnaises restant dans le coup grâce au duo Alexander – Crvendakic. Seulement, l’ASVEL manquait cruellement d’agressivité et ne provoquait aucun lancer franc contre 10 pour ses adversaires lors des dix premières minutes. Ce que les filles de Pierre Vincent payaient cash au score (16-22).
Toujours en confiance, les joueuses d’Olivier Lafargue s’en remettaient à Elin Eldebrink – dont c’était le dernier match en France – pour scorer (20-27, 14e). Mais les minutes suivantes furent d’une pauvreté offensive – ou d’une pureté défensive – et la maladresse générale (1/10 à 3-points pour l’ASVEL, 1/12 à 3-points pour Bourges à la pause) empêchait le score d’évoluer pendant plusieurs minutes… Toujours à 100 % aux tirs comme au match 2, la Lyonnaise Kayla Alexander finissait par égaliser au buzzer de la mi-temps, sans que ses coéquipières ne montrent de grandes choses… à l’image du duo Marine Johannès – Alexia Chartereau, toujours muet à la pause (28-28).
Kristen Mann a trouvé la mire
Un panier qui fut finalement annonciateur d’un changement de physionomie dans le troisième quart-temps, Aleksandra Crvendakic permettant à l’ASVEL de prendre les devants pour la deuxième fois du match (30-28, 23e) puis de mener les débats. À l’image de Marine Johannès, les joueuses de Pierre Vincent montaient en intensité (38-33, 25e). Mais la force du collectif berruyer a été celle de ne jamais paniquer, malgré une succession de décisions arbitrales contestables. Au buzzer du quart-temps, Keisha Hampton faisait repasser Bourges en tête (41-43).
C’est précisément à cet instant que la confiance a basculé. Car le Tango avait décidé de ne plus rien laisser passer. Maladroite jusqu’alors (1/7 à 3-points), Kristen Mann (16 points au total) a inscrit trois tirs consécutifs, dont deux à 3-points, et Bourges prenait 10 unités d’avance à l’entrée du moneytime (41-51, 34e). Les Lyonnais n’ont jamais lâché (53-56, 39e), toujours à l’image du duo Aleksandra Crvendakic (14 d’évaluation) – Kayla Alexander (16 d’évaluation), mais les coéquipières d’Isabelle Yacoubou (10 points, 7 rebonds) et d’Iliana Rupert (6 points, 9 rebonds) ne pouvaient plus perdre ce match ni cette série. Au mental, elles l’avaient déjà gagné depuis le match 2 au Prado. C’est fort logiquement que les Berruyères peuvent aller soulever le trophée de championne de France. Celui-ci, c’est aussi le sacre de l’expérience et de la discipline.
Photo : Bourges (FIBA)