Jeudi dernier, à Strasbourg, s’est achevé un camp particulier dans un endroit particulier, au Basket Center de Strasbourg. Et le pivot international Mam Jaiteh a beaucoup apprécié.
Le camp « Upsilon », était une première, une initiative de Yacine Aouadi, assistant en charge du développement des joueurs au CSP Limoges, et présente la particularité d’être réservé aux joueurs pros. Ce qui en fait un camp hors norme, où les joueurs trouvent sur place un encadrement de haut-niveau, pour les accompagner non seulement sur le plan basket, mais aussi en matière d’accompagnement mental, psychologique, avec bien sûr un encadrement en kinésithérapie, et même un nutritionniste pour assurer l’équilibre alimentaire des participants.
Et comme se tient parallèlement, le camp basket organisé chaque été, par Nicolas Lang et Leo Westermann, il y avait du beau monde pour ce match de clôture très attractif, disputé jeudi soir. Car le camp Upsilon avait séduit aussi bon nombre de pros. Lahaou Konaté (Boulogne-Levallois) était déjà reparti. Mais étaient donc présents sur le parquet ce soir-là, entre autres, les pros alsaciens Nico Lang, Leo Westermann, Hugo Invernizzi, Ludovic Beyhurst mais aussi Jonathan Rousselle, Jacques Alingue, Gaylor Curier, Jessie Begarin, Alex Gavrilovic, Bodian Massa, qui évoluera à la SIG cette saison. Mam Jaiteh, le MVP de l’Eurocup avec Bologne était là aussi, ainsi que quelques jeunes prometteurs comme Tom Digbeu, sous les yeux de son père, Alain, encadrant du camp, ou Nadir Hifi (Le Portel), récent MVP du Quai 54 dont le fan club était au rendez-vous.
Tout ça donna lieu à un match enlevé, résolument offensif et spectaculaire, un score fleuve dans une ambiance joyeuse et festive devant près de 800 spectateurs, et dans un endroit unique, ce fameux Basket Center de Strasbourg. Opérationnel en octobre 2021, ce complexe de 3 000 m2, situé à deux pas du stade de la Meinau, antre du Racing Strasbourg, est lui aussi unique en son genre. Il offre, sept jours sur sept, de 8h à 23 h, trois terrains de basket (modulables en six terrains de 3X3) pour une pratique loisir du basket, de l’escalade aussi avec un mur dédié. Mais il est également équipé pour recevoir de équipes, comme en témoignent la salle de muscu, l’espace bien –être (sauna, cryothérapie, espace de massage), la salle de réunion, le restaurant…
Retour sur ce camp pas comme les autres dans un endroit pas comme les autres, avec un Mam Jaiteh satisfait, qui ne regrettait pas le déplacement.
Mam, pourquoi avez-vous choisi de vous plonger dans ce genre de camp ?
Pour moi, c’est d’abord une sorte de décrassage. Car j’ai eu une saison vraiment longue, j’ai coupé après la fenêtre de l‘équipe de France, un peu. Donc, ça me permet de pouvoir reprendre dans un cadre très professionnel, avec des joueurs professionels, donc d’un certain niveau. Et malheureusement, en France – moi je suis de la région parisienne – on a de grandes difficultés à trouver des opportunités comme celle là, et aussi des espaces comme celui-là. Il y a tout ici. Pas qu’une salle de basket. Et à Paris pour trouver ça…
Indépendamment du basket, comment jugez-vous l’accompagnement qui vous est proposé ?
Ici, il y a tout, et un suivi pour la préparation mentale et psychologique. Ca me permet de pouvoir penser basket, mais aussi d’explorer ce que je peux améliorer, dans quelle direction je vais travailler, sur d’autres plans ; là, par exemple, je ne suis pas encore en forme, et ce camp me permet de trouver un endroit, ici, où il y a une prise en charge assez complète. Il y a kiné, préparateur physique, mais aussi des choses plus diversifiées qui permettent de voir autre chose, de se voir autrement ; et ça permet, bien sûr, de jouer au basket, dans un cadre assez différent où on n’a pas ce côté systèmes, enjeu collectif. C’est le meilleur moyen de reprendre le basket.
Il y avait beaucoup de décontraction dans ce match, c’est une bonne chose ?
C’était un vrai plaisir. Ce n’est pas avec tout le monde qu’on peut jouer correctement ce genre de match. Souvent quand tu joues avec des joueurs d’un niveau moindre, ils ont tendance à ne pas se contrôler. Et ce sont pourtant des matches où tu dois avoir un certain contrôle, et être vigilant, car on n’est pas forcément en pleine forme. Avec des joueurs de ce niveau, on sait tous où on en est dans nos états de forme, et tout le monde joue avec une certaine propreté. C’est parfait pour moi, en tout cas, pour me remettre en forme, parce qu’il y a l’Equipe de France qui arrive dans une semaine.
Et ça fait quoi quand on est MVP de l’Eurocup de jouer sur le même terrain que le MVP du Quai 54 ?
Entre MVP, on se comprend (il rit). Ca fait plaisir, je suis très heureux de voir ce qu’il est capable de faire, l’évolution de son jeu. Il démarre sa carrière pro. Et je suis curieux de voir à quel point c’est aussi un bon garçon. Ca fait plaisir tout ça. »
Photo d’ouverture : Mam Jaiteh. Toutes les photos: Upsilon