Responsabilisé avec l’ASVEL dès le premier quart-temps en Euroleague contre Baskonia, Zaccharie Risacher (2,06 m, 17 ans) a épaté T.J. Parker, même si son coach « n’est pas étonné ».
Il n’a que 17 ans mais il marche sans doute dans les pas de son papa, Stéphane, ancien international aux 124 sélections et vice-champion olympique à Sydney en 2000. Zaccharie Risacher alterne cette saison entre les Espoirs de l’ASVEL, où il cartonne contre des joueurs plus âgés que lui (14,7 points, 7,0 rebonds, 4,4 passes en 32 minutes), et les pros.
Vendredi soir, le jeune ailier a réalisé sa première entrée d’impact chez les grands contre les Basques de Vitoria en Euroleague, avec 5 points à 2/5 aux tirs (1/3 à 3-points), 6 rebonds dont 2 offensifs en début de rencontre, 1 interception et une – splendide – passe décisive pour Yves Pons, envoyé au-dessus du cercle en transition, pour 22 minutes de temps de jeu. Il a parfois fait preuve d’un peu trop d’altruisme mais cela fait partie de l’apprentissage.
« Il a fait un très bon match, mais je ne suis pas surpris, c’est le même à l’entraînement, a confié le coach T.J. Parker après la rencontre. Au début, je me disais qu’on allait attendre un peu pour ne pas trop de mettre de la pression au gamin et faire un bon début de saison. Mais comme le début de saison n’a pas été celui que nous espérions, je me suis dit que c’était parti ! Il n’a pas peur, il le mérite. »
« Il peut mettre la pression sur la balle, c’est comme ça qu’il gagnera des minutes » – T.J. Parker
L’intéressé, qui doit parfois louper quelques déplacements comme le road trip en Euroleague de la saison dernière, notamment pour ne pas prendre de retard sur sa scolarité, se savait sur le point d’entrer dans la rotation villeurbannaise vendredi soir. « En début de semaine, le coach m’avait dit que j’allais rentrer dans la rotation donc je n’étais pas surpris. J’étais prêt. Je n’ai pas été lancé dans l’inconnu. Il fallait que je sois agressif, que je défende dur, que je me fasse plaisir dans le sens du jeu », nous a-t-il confié.
Devant son père, dans les tribunes, et sa mère – qui travaille pour la plateforme Skweek – « Z » a profité de l’ambiance de l’Astroballe, une salle où il a ses repères « depuis tout petit ». Il a pu montrer aux 5 560 spectateurs villeurbannais qu’il était prêt à apporter au groupe pro sur plusieurs séquences. « Il a progressé défensivement, il s’est endurci, il peut mettre la pression sur la balle, c’est comme ça qu’il gagnera des minutes, accorde son coach. Il a aussi une superbe qualité de tir et une grosse qualité athlétique avec ses 2,06 m. Quand il saute, c’est difficile d’aller le chercher au rebond. Et puis il sent bien évidemment le jeu, comme son papa. »
Devant Anthony Polite dans la hiérarchie ?
Depuis le début de la saison, l’ailier suisse Anthony Polite (3,8 points, 1,3 rebond sur 4 matches en Betclic Elite, 1,8 point et 1,8 rebonds sur 4 matches en Euroleague) était devant lui dans la rotation de David Lighty, mais ce genre de prestation pourrait redistribuer les cartes. Le natif de Malaga (Espagne) laisse le temps au temps. « Ce genre d’alternance entre les équipes, ça a débuté dès l’année dernière, où j’étais à la fois avec les U18, les Espoirs et les pros. Maintenant, j’ai l’habitude », a-t-il souri.
Médaillé de bronze à la Coupe du monde U17 cet été (10,4 points, 4,4 rebonds en 21 minutes), le Bleuet avance désormais sans pression, même si quelques scouts sont de temps en temps à l’Astroballe. Rappelons que certains mock drafts NBA l’annoncent comme un prospect de premier tour pour la cuvée 2024. Espoirs, Betclic Elite, Euroleague ou même NBA dans un futur lointain, la pépite de l’ASVEL est somme toute promise à un bel avenir.
À Villeurbanne.
Photos : Zaccharie Risacher (Infinity Nine Media)