Quinze ans après son dernier succès en Coupe de France, l’un des deux clubs mythiques du basket des années 80-90, l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez a terrassé la SIG Strasbourg en finale (95-86) pour un trophée qui ravit ses investisseurs américains.
Les supporters palois étaient un demi-millier venu à Paris via un TGV spécial et pour 162 euros. Ils ont pu découvrir une équipe requinquée après ses trois défaites d’affilée en championnat. Les coups de gueule du coach Eric Bartecheky et d’Hamady Ndiaye ont porté leurs fruits. « On a les mêmes problèmes depuis le début de la saison. On ne va pas se mentir, il y a des choses qui clochent, » avait tempêté le pivot sénégalais, en conférence de presse, après la défaite au palais contre Nanterre. « On joue bien en première mi-temps avec la balle qui bouge et tout le monde qui marque. Et puis après, certains ne touchent plus la balle… Les victoires ont masqué des choses, on l’a bien ressenti. »
Alors que Strasbourg s’est offert Dijon, Boulogne-Levallois et Monaco, l’Elan a su s’imposer successivement à des adversaires moins côtés, Tours, Cholet, Fos et Gravelines pour avoir le droit de rallier Paris. Mais la SIG, solide en Betlic Elite comme en BCL, était un obstacle pas facile à surmonter.
Vitalis Chikoko, l’homme fort de la première mi-temps
Sous les yeux de Petr Cornelie, qui avait le maillot de l’Elan Béarnais sur ses épaules, avec Théo Maledon comme voisin, Pau a pris le taureau par les cornes. L’avance des Palois en première mi-temps a tourné autour de la huitaine de points (26-18, 33-25, 46-39). L’homme fort de l’Elan avait un nom : Vitalis Chikoko, seul joueur à franchir le cap des 10 points (11) en première mi-temps avec un superbe 20 d’évaluation, ce qui lui vaudra de rafler le trophée de MVP de la soirée.
L’Elan, qui a dominé outrageusement au rebond (11 à 4) avant que la SIG équilibre totalement ce secteur du jeu (16-16). Les supporters palois poussaient leur équipe avec des vibrants « El-an Béar-nais », et la SIG devait à un bon jeu en mouvement et l’abattage de Matthew Mitchell (4 interceptions) d’être toujours en course.
C’est grâce à un coup de chaud -trois paniers à trois-points d’affilée- que la SIG a pointé brièvement en tête (55-58). Malgré les 15 points de Jordan Howard, et les claquettes musclées de Ike Udanoh, et aussi une défense poreuse -30 points encaissés dans le quart-temps-, l’Elan Béarnais avait encore un frêle avantage après 30 minutes (70-69).
La force de dissuasion Hamady Ndiaye
L’avantage de l’Elan Béarnais continuait un temps de faire l’accordéon avant qu’il durcisse le jeu -Hamady Ndiaye faisait valoir force de dissuasion- et sur une claquette dunk du même pivot sénégalais suivie d’un trois-points du Slovène Gregor Hrovat, l’équipe paloise perçait pour la première fois le mur des 10 points d’avance (85-74) à 3’02 de la fin. Strasbourg était sous le coup d’un 14-0, plus rien ne rentrait, et à partir du moment où l’avantage béarnais montait à 15 (89-74), la cause était entendue. Outre Chikoko (15 points, 8 rebonds, 4 passes), les deux lutins américains Justin Bibbins (18 points) et Brandon Jefferson (17) ont été les deux gros pourvoyeurs en points de l’Elan Béarnais.
En 2007, Freddy Fauthoux tirait sa révérence, ici même à Bercy, sur un dernier trophée, la Coupe de France, que sa fille a remporté cet après-midi avec Basket Landes. Quel clin d’oeil !
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Photo : FFBB