Les Bleues ont réalisé leur meilleur match du tournoi, mais la Chine était un os beaucoup trop dur à ronger. Elles ont fini par lâcher prise dans le dernier quart-temps subissant un écart final un peu injuste (71-85).
La circulation de balle, la mobilité, la lecture du jeu, la technique et la faculté à planter des paniers longue distance improbables : les Chinoises ont été impressionnantes. Devant un public acquis à leur cause dans le SuperDome de Sydney, elles ont effectué une véritable démonstration collective que les Françaises ont longtemps contrarié avec leurs armes.
Les Bleues n’ont pas été des brebis comme en février quand elles s’étaient fait humilier par les Chinoises (70-103) à Belgrade. Elles ont donné le meilleur d’elles-mêmes, tenant longtemps la dragée haute aux Asiatiques, notamment grâce à une belle adresse, avant de s’épuiser.
Une fois encore, la France échoue en quarts-de-finale -sa seule médaille, en bronze, remonte à 1953-, mais ce n’est pas ce matin qu’elle a failli, mais bien l’avant-veille contre la Serbie, sachant qu’une victoire lui aurait alors permis de jouer en quart la Belgique, un adversaire beaucoup plus à sa portée.
Plusieurs joueuses méritent une mention pour leur tournoi exemplaire. Gabby Williams, bien sûr, Sarah Michel pour sa défense intense, et aussi Marine Fauthoux (19 points contre la Chine), esseulée au poste de meneuse de jeu, et qui a été tout simplement magnifique.
Déjà 50 points au passif à la mi-temps
Avec Ana Tadic dans le cinq de départ, la France est bien entrée dans le match, menant 6-12 en mettant l’énergie et le rythme nécessaires et avec la moitié des points pour Gabby Williams. Un temps-mort et la Chine prenait les choses en mains avec sa puissance à l’intérieur et une rafale de paniers à trois-points. 15-24. Un autre temps-mort, de Jean-Aimé Toupane cette fois, et ce sont les Bleues qui effaçaient en quelques assauts leur déficit, grâce à des paniers ultra difficiles dont ce trois-points au buzzer de très loin de Migna Touré. 25-25 (10e).
De quoi piquer au vif les Chinoises. Le rouleau compresseur se remettait en branle, et il fallait le meilleur de l’équipe de France pour ne pas craquer. Il y avait évidemment la taille des Asiatiques mais aussi la power forward Sijing Huang (12 points et 18 d’évaluation) et l’arrière Meng Li (12 points) qui plantait trois 3-points dans la mi-temps et globalement un collectif aux petits oignons (14 passes décisives réparties entre 6 joueurs). Malgré leurs efforts défensifs, à l’image de Sarah Michel, les Bleues avaient déjà pris 50 points à la mi-temps pour en rendre 39.
Un rapproché à 56-57, et puis…
Avec une Gabby Williams en feu, une Marine Fauthoux impétueuse, une grosse volonté collective et le sacrifice des intérieures, les Françaises s’approchaient à 56-57 (25e). Mais un temps faible défensif et la Chine se remettait en place avant la fin du quart-temps avec un 2-9 : 58-66. Pour reprendre la formule consacrée, avec les Chinoises chaque erreur se paye cash.
La géante Xu Han (2,05 m) était peu mais bien utilisée et se remontait d’une redoutable efficacité à 3 mètres. L’adresse fuyait les Bleues même sur des tirs ouverts -sans doute la fatigue- et cela interdisait toute perspective de retour. Les filles de Jean-Aimé Toupane se battaient avec bravoure, à l’instar de l’indispensable Marine Fauthoux, 21 ans, mais elles sont tout simplement tombées sur plus fortes qu’elles.
La Chine est plus que jamais en mesure de prendre une place en finale. Et qui sait de perturber les Américaines.
La boxscore est ICI.
Photo : (FIBA)