Opéré du tendon d’Achille en mars, alors qu’il portait le maillot d’Orléans, le combo guard Darius Johnson-Odom (1,87m , 32 ans) a été embauché au Mans à la fin octobre. Pour le site du club, il revient sur cette expérience douloureuse :
« C’était une grosse blessure, pas de celles dont on se remet facilement et rapidement. La première chose, ça a été d’avoir un état d’esprit aligné avec la gestion de celle-ci. Cela peut arriver à n’importe quel joueur et il faut y être prêt, car quand cela arrive tu as l’impression que tout s’écroule. La première chose a donc été de me dire que je ferai tout pour revenir et jouer à nouveau au basket, parce que c’est ma passion. C’est facile à dire comme ça, mais quand on te dit que la rééducation prendra des mois, c’est dur. Il faut d’abord se mettre mentalement en condition pour se dire que ça va être long et qu’il faut l’accepter. Ensuite, j’ai essayé de rester positif tout le temps. Je me suis focalisé sur chaque journée indépendamment, de donner le maximum pour revenir jour après jour. Quand tu es physiquement détruit, que tu dois commencer par réapprendre à marcher, si tu penses à ce que tu dois faire la semaine prochaine, le mois prochain, tu n’y arriveras pas. Il faut y aller en te fixant un objectif chaque jour, à te féliciter de chaque petit progrès. C’est vraiment le plus dur. Au tout début, ça va, mais très vite tu te dis : qu’est-ce que c’est dur de réussir à nouveau à marcher, puis à courir… si tu te mets à y penser, tu as l’impression que tu n’y arriveras jamais, que tu ne retourneras jamais sur un terrain, que tu ne pourras plus jamais jouer. J’avais des capacités athlétiques qui me permettent de faire la différence, sans elles… Il ne faut pas y penser pendant la rééducation. Il faut se focaliser sur le jour présent, le progrès se fait étape par étape et on finit par y arriver.
Quand il lui est demandé comment il se sent aujourd’hui, l’Américain répond :
« Je pense que je suis physiquement revenu à 100%, même si je dois encore faire du travail spécifique supplémentaire pour continuer à renforcer musculairement mon genou. J’ai dû faire évoluer un peu mon jeu aussi, je ne cours plus de la même manière, je ne prends plus des rebonds de la même manière, mais c’est juste de l’adaptation. Ce qui me manque encore un peu, c’est le rythme et le sens du jeu. J’ai été presque 10 mois sans jouer, reprendre le rythme de la compétition ne se fait pas en claquant des doigts. Mais je suis sur la bonne voie, les sensations reviennent vite, je le sens à chaque match où je me sens de mieux en mieux. »
Photo : Dominique Breugnot/MSB