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Décès de la première légende américaine du basket français, Henry Fields

L'une des figures du basket français, l'Américain Henry Fields est décédé à l'âge de 86 ans. Il fut le premier étranger intronisé à l'Académie du Basket en 2014.

Henry Fields à gauche avec son ancien équipier du PUC, Michel Rat. ©FFBB

Son surnom était "Gentleman Fields" ; c'est tout dire. Henry Fields était né à New York en 1938 et il vient de mourir à Toulouse car c'est en France qu'il a fait l'essentiel de sa carrière et de sa vie.

« J’ai vu le jour au bord des playgrounds, oui, mais à une époque où les Noirs n’avaient quasiment aucune culture basket à cause de la ségrégation. Il m’a fallu attendre le lycée pour y jouer vraiment, » avait t-il indiqué à Sud Ouest.
«J'étais alors à l'université, et je suis tombé sur un article de Sports Illustrated, le grand magazine américain, consacré à un basketteur français, Jean-Claude Lefebvre. Un géant de 2,18 m. Il y parlait du basket français... À l'époque, je devais faire mon service militaire. Si on s'engageait à rester trois ans à l'armée, on pouvait choisir son affectation. J'ai choisi la France...» a t-il raconté il y a quelques années à La Dépêche.

Henry atterrit ainsi à la base américaine d'Orléans, en 1960. Il fut champion d'Europe et champion du monde militaire avant de rejoindre le Paris UC et de devenir champion de France en 1963 aux côtés de Roger Antoine et Michel Rat. Avec son 1,97 m c'est au poste de pivot et en défense qu'il excellait en étant une sorte de Bill Russell français. Il fut également champion de France en 1970 avec l'Antibes de Jacques Cachemire et Jean-Claude Bonato. Henry Fields a joué également au Stade Français et à Monaco où il fut entraîneur-joueur. Dans la région de Toulouse, il a continué d'apprendre les fondamentaux du jeu aux jeunes.

A l'époque, être champion de France ne nourrissait pas son homme. Voici ce qu'il déclarait à Sud Ouest :

« Malgré le titre, je ne touchais que 500 francs par mois. À peine de quoi payer une chambre de bonne glaciale, quand le moindre stagiaire était mieux logé que moi. Personne ne s’en doutait, mais la nuit, je m’enveloppais dans trois ou quatre couvertures récupérées à l’armée. »

Pour l'anecdote, il faut savoir que Henry Fields a tenu avec d'autres basketteurs américains de France de sa génération un petit rôle dans le film La Scoumoune sorti en 1972 avec Jean-Paul Belmondo comme acteur principal.

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