Pascal Ezguilian vient de décéder à l’âge de 79 ans à Erevan. Son nom ne vous dit peut-être rien. Il fut notamment entraîneur de l’Alsace de Bagnolet alors en Nationale 1 (l’ex-Pro A). Surtout son histoire est singulière.
Cet homme possédait une triple culture. D’origine arménienne, sa famille s’installa à Martigues après la seconde guerre mondiale avant de répondre à l’appel de Staline.
« Mon père a décidé de retourner dans son pays, pourtant il avait une belle situation, il était contremaître à Croix-Sainte. » Parti au front lors du second conflit mondial, comme ses frères, son père est prisonnier de guerre : « Au bout de cinq ans, ils reviennent à Martigues, on leur donne une cartouche de cigarettes et on ne reconnaît pas leur demande de nationalité française, cet appel est tombé à ce moment-là », expliquera un jour le fils à La Marseillaise.
C’est ainsi que Pascal Ezguilian se retrouva à huit ans dans le pays du petit père des peuples.
« J’ai fait toutes mes études secondaires et universitaires en URSS, pour étudier la littérature, il fallait apprendre le russe et je suis devenu entraîneur de basket. »
Il sera ensuite directeur général du basket allemand, enseigna dans un lycée sports-études à Paris où il sera également pianiste de jazz, entraîneur d’Asnières, du Bataillon de Joinville et de Bagnolet avant de retourner à Martigues.