Breanna Stewart (1,93m, 24 ans) a été probablement victime d’une rupture du tendon d’Achille droit hier soir lors de la finale de l’Euroleague entre UMMC Ekaterinbourg et son club du Dynamo Koursk. L’Amérique du basket est sous le choc car c’est comme si James Harden ou Stephen Curry était fauché par cette blessure dévastatrice.
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L’accident est survenu lors de la dernière minute de la première mi-temps. Stewart a sauté pour faire une passe, elle est tombée au sol et a agrippé aussitôt son pied droit en grimaçant. Elle avait jusqu’alors assuré 12 points et 4 rebonds -aucune de ses équipières ne fera mieux sur l’ensemble du match- mais le Dynamo était déjà irrémédiablement mené 48 à 32.
Jusqu’ici, tout a réussi pour cette joueuse longiligne née à Syracuse dans l’Etat de New York. Elle a tout dévoré en NCAA avec l’usine à championnes de UConn : 4 titres nationaux, autant de trophées de MVP du Tournoi final, trois fois élue Consensus College National Player of the Year.
Sa carrière en WNBA a été de la même trempe. L’été dernier, Breanna Stewart a réussi un fabuleux triplé : championne avec le Seattle Storm, MVP de la saison régulière et MVP des finals. Ce n’est pas tout. Avec l’équipe nationale américaine, elle est devenue ensuite championne du monde et a reçu le trophée de meilleure joueuse. En 2016, elle avait déjà remporté l’or à Rio.
Une sorte de revanche sur la vie car son père biologique n’a pas été impliqué dans son enfance et sa mère a dû recourir à plusieurs emplois pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille. Quand Breanna était toute petite, sa mère a commencé à sortir avec Brian Stewart et ils se sont finalement mariés et, quelques années plus tard, il l’a adopté et elle a reçu son nom.
Son père adoptif a joué un rôle important dans son développement de basketteuse car si Breanna a toujours été grande pour son âge, ses coaches avaient tendance à vouloir en faire une joueuse unidimensionelle spécialisée dans le rebond. Son père l’a incitée à améliorer sa manipulation de la balle et sa capacité à shooter loin du panier. Les voisins se souviennent d’une enfant portant des écouteurs qui dribblait sans cesse sur les trottoirs du quartier. Tous les jours. C’est ainsi qu’elle pouvait très jeune faire passer la balle sans effort dans son dos et entre ses jambes. Elle était surnommée « 6’10 » par ses équipières du fait de son incroyable envergure : 2,08m !
« Je ne crois pas qu’on réalise combien elle était appliquée à l’école. Elle était toujours la première dans la salle, la première arrivée et une des dernières parties. Elle faisait des exercices supplémentaires, du travail physique supplémentaire, elle essayait toujours de s’améliorer », a témoigné son équipière à Connecticut, Kiah Stokes.Beaucoup plus sombre : dans les colonnes du Players Tribune, et sous le titre « Me too » Breanna a révélé publiquement en 2017 qu’elle avait été victime d’abus sexuel entre 9 et 11 ans. Elle signala l’agression à ses parents, qui ont immédiatement appelé la police. L’auteur, marié à la sœur de sa mère, a avoué les faits et a purgé une peine de prison.
« Ce n’est pas un sale petit secret. Si vous êtes à l’aise avec cela et si vous êtes à l’aise pour en parler ouvertement, vous pourriez sauver la vie de quelqu’un. C’est pourquoi j’écris cela. C’est plus fort que moi (…). Je vais donc commencer par dire ceci: si vous êtes victime de violence, parlez-en à quelqu’un. Si cette personne ne vous croit pas, parlez-en à quelqu’un d’autre. Un parent, un membre de la famille, un enseignant, un entraîneur, le parent d’un ami. L’aide est là. »Double et même triple emploi
Comme ses congénères, qui s’expatrient l’hiver en Europe ou en Chine, Breanna Stewart a choisi de signer aux Shangai Octopus (2016-18) et cette saison au Dynamo Koursk. Les joueuses WNBA ont un salaire maximal de 113 500 dollars -près de huit fois moins que le salaire minimum NBA- et de plus Breanna Stewart perçoit seulement 64 538€ car elle est toujours sur son contrat de rookie. Les joueuses réclament d’ailleurs un meilleur partage des revenus car si en NBA les joueurs touchent 50% des revenus générés par la ligue, le pourcentage n’est que de 25% en WNBA. Son salaire en Russie n’a pas été communiqué mais les superstars sont généralement payées au moins un million de dollars, nets d’impôts, sachant que Diana Taurasi était rétribuée 1,5M€ en 2015 à Ekaterinbourg. La presse américaine ne manque pas de rappeler que ce double emploi est propice à une surcharge d’activité génératrice de blessures. On peut même parler de trois jobs avec l’équipe nationale. Un enchaînement dingo qui attend Marine Johannès dans quelques semaines.
Breanna Stewart a connu -forcément- une saison remarquable en Euroleague où elle a tourné à 20,9 points et 8,6 rebonds. Avec 30,7% des voix, l’Américaine a été sacrée par les fans meilleure joueuse de la saison régulière. Avec 32 points, 5 rebonds, 2 passes et 3 interceptions, elle avait fait tourner en bourrique les Tchèques de Prague en demi-finale du Final Four. Dans le championnat russe, une nouvelle confrontation face à Ekaterinbourg l’attendait en finale des playoffs.
Il faut être lucide: la convalescence après une opération au tendon d’Achille prend entre six mois et un an et le joueur ou la joueuse n’est pas certain ensuite de revenir à son meilleur niveau. Peut-on espérer que le diagnostic final va révéler une blessure moins grave?
Durant la nuit, quantité de joueuses ont envoyé un message de soutien à Stewie, la meilleure d’entre elles.
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L’accident est survenu lors de la dernière minute de la première mi-temps. Stewart a sauté pour faire une passe, elle est tombée au sol et a agrippé aussitôt son pied droit en grimaçant. Elle avait jusqu’alors assuré 12 points et 4 rebonds -aucune de ses équipières ne fera mieux sur l’ensemble du match- mais le Dynamo était déjà irrémédiablement menée 48 à 32.
Jusqu’ici, tout a réussi pour cette joueuse longiligne née à Syracuse dans l’Etat de New York. Elle a tout dévoré en NCAA avec l’usine à championnes de UConn : 4 titres nationaux, autant de fois de trophées de MVP du Tournoi final, trois fois élue Consensus College National Player of the Year.
Sa carrière en WNBA a été de la même trempe. L’été dernier, Breanna Stewart a réussi un fabuleux triplé : championne avec le Seattle Strorm, MVP de la saison régulière et MVP des finals. Ce n’est pas tout. Avec l’équipe nationale américaine, elle est devenue ensuite championne du monde et a reçu le trophée de meilleure joueuse. En 2016, elle avait déjà remporté l’or à Rio.
Une sorte de revanche sur la vie car son père biologique n’a pas été impliqué dans son enfance et sa mère a dû recourir à plusieurs emplois pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa fille.
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