Une étude sur la Ligue Féminine, ses clubs, ses joueuses, ses compétitions, ses affluences et sa médiatisation. En deux parties. Voici la première.
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S’il n’y a pas d’études chiffrées qui permettent de l’affirmer sans avoir peur d’être démenti, la Ligue Féminine de Basket peut être qualifiée sinon de numéro 1 du moins de l’une des ligues modèles d’Europe. Les meilleurs clubs russes, turcs, ou encore l’USK Prague possèdent des budgets beaucoup plus replets que ceux de l’Hexagone mais quand on observe leurs championnats nationaux en profondeur, on s’aperçoit qu’il ne sont pas toujours en bonne santé économique et que la valeur sportive de chacune de leurs équipes est hétérogène. La ligue turque est ainsi asséchée par les problèmes économiques du pays et le Yakin Dogu Üniversitesi de Sandrine Gruda a remporté l’Eurocup puis participé au Final Four avant dans la foulée de déposer les armes. Une chute brutale comparable à celle de Ros Casares Valence, champion d’Europe en 2012 et qui dû repartir en troisième division à la rentrée suivante lorsque son sponsor principal, Ros Casares, qui lui avait permis de constituer une véritable Dream Team, se retira subitement.
Economiquement, après des années, des décennies même, de gestions hasardeuses, les clubs de LFB placés sous la coupe du Contrôle de Gestion sont devenus sains tout en augmentant leur degré de performance sportive. Collectivement. Il n’est pas question pour le champion de France de finir invaincu comme c’est le cas pour l’USK Prague en République Tchèque.
« Le championnat est vraiment homogène. Il n’y a pas de petites équipes. Je me sens honorée de jouer dans ce championnat. J’ai eu l’occasion de discuter avec nos étrangères qui disent : la France c’est bien mais c’est vraiment dur car il y a de la concurrence à tous les postes et dans chaque équipe. Ce n’est plus le même basket qui était proposé il y a quelques années », confirme Mamignan Touré, l’arrière de Basket Landes du haut de ses 24 ans.
Un constat que reprend évidemment à son compte le président de la Ligue Féminine, Philippe Legname :
« La ligue a fêté ses 20 ans l’année dernière et ce fut 20 ans de progression constante au niveau des structures, des résultats sportifs, de la force que représente la Ligue Féminine. On a un championnat très dense et très homogène. C’est un championnat qui a la chance de garder toutes ses internationales françaises, ce qui n’est pas le cas des garçons qui sont en concurrence directe avec la NBA et l’Euroleague. On a aussi des joueuses de WNBA qui viennent renforcer le championnat dont celles qui l’ont remporté l’année dernière (NDLR : Alysha Clark de Lyon, Samantha Whitcomb de Lattes-Montpellier et Kaleena Mosqueda-Lewis de Charleville avec le Seattle Storm). Les meilleures internationales d’Europe et d’Afrique rejoignent également le championnat. On a des internationales belges, serbes, italiennes, espagnoles, maliennes, sénégalaises, ivoiriennes, etc. Je souligne aussi la qualité des entraîneurs. Il y a une dizaine ou une quinzaine d’années, ils ne privilégiaient pas une carrière en Ligue Féminine. Tous voulaient être dans le basket masculin à haut niveau. On s’aperçoit que la ligue féminine a pris du crédit par rapport à ça et que les gens veulent vraiment faire carrière au niveau du basket féminin. On a quelqu’un comme Valéry Demory qui au départ était coach à Evreux en Pro B et qui a basculé sur le basket féminin assez rapidement. Ce n’est plus une honte de le faire. C’est même valorisant. On a des jeunes entraîneurs qui arrivent comme Stéphane Leite de Landerneau qui font un très bon travail. »
Du sexy à la performance
A l’inverse, le temps béni où Bourges, trois fois, et Valenciennes, deux fois, était champion d’Europe et se retrouvaient même ensemble en finale de l’Euroleague -en 2001 à Messine- est révolu. Des armées se sont donc levées en Russie et en Turquie grâce à l’argent de généreux donateurs. Il suffit de regarder les gradins vides de la salle de Fenerbahçe, le club de Valérie Garnier et Bria Hartley, champion de Turquie, pour être convaincu que son économie est totalement artificielle.
« Au niveau européen, on a eu des résultats positifs même si on n’arrive pas à aller au bout en raison des écarts de budget entre les clubs qui jouent le Final Four et les clubs français », reprend Philippe Legname. « On a quand même gagné ces dernières années l’Eurocup avec Villeneuve d’Ascq et Bourges avec même une finale 100% française. Cette année, on avait qualifié nos quatre équipes au premier tour. »
Alors que l’Open de Paris qui regroupe toutes les équipes pour la première journée de championnat demeure sa référence originale, la LFB a innové dernièrement avec des playoffs à huit clubs, des playdowns à quatre pour désigner l’équipe descendante et un passage de 14 à 12 clubs qui a renforcé le niveau sportif de la compétition. Un format qui coûte cher à ceux qui connaissent des instants de faiblesse. En Ligue Féminine depuis 1996 et disposant d’un remarquable centre de formation, et malgré une remontada au printemps, l’US Mondeville a été ainsi condamnée à la relégation en Ligue 2.
« Même en Ligue Féminine 2 ça travaille. On avait des clubs de Ligue 2 qui montaient et qui redescendaient aussitôt. Ce n’est plus le cas. On a des clubs qui arrivent et qui réussissent à rester en Ligue Féminine. Il n’y a plus de descente systématique du montant », constate Philippe Legname.
L’illustration, c’est justement que Landerneau et La Roche Vendée ont laissé à Mondeville et Nantes-Rezé le soin de se départager pour éviter la dernière place fatidique.
« Les clubs se plaignaient qu’avec le passage à douze il y avait moins de matches. On a eu l’idée de créer le pré-Open avec trois sites de quatre équipes et de le faire sur des territoires où il n’y a pas forcément de basket féminin de haut niveau, en donnant l’organisation pendant trois ans à un site. Troyes, Tours et la Nouvelle-Aquitaine ont été choisis. Cette année, l’Open sera les 5-6 octobre à Coubertin -sauf si le PSG hand joue ce jour-là et on sera obligé dans ce cas d’aller à Carpentier- et le pré-Open quinze jours avant, les 21 et 22 septembre.
Sur les sept dernières saisons, la Ligue Féminine a eu comme directrice générale Irène Ottenhof obligée de quitter son poste en cette fin de saison, au grand regret de son président qui parle d’harmonie entre les deux têtes de l’exécutif et qui ne connaît pas à ce jour son successeur. La LFB n’est pas indépendante comme la LNB et relève toujours de l’autorité de la fédération.
« A un moment le basket féminin a fait le buzz autour de l’image sexy », rappelle Irène Ottenhof au moment de faire le bilan de son septennat. « Un des premiers combats que l’on a souhaité livrer c’était de basculer la communication autour du glamour et du sexy sur la performance. Lorsque nous sommes arrivés en 2013 avec Philippe, l’équipe de France gagnait des titres, le championnat de ligue féminine était reconnu et on a voulu changer les mentalités. Ça s’est traduit dans un premier temps sur les affiches de l’Open qui étaient très médiatisées. Symboliquement, on est passé du décolleté en peau de ballon à des visuels beaucoup plus connotés autour de la performance, de la famille avec la volonté de relier les générations. Ça s’est manifesté aussi par la volonté forte de mettre en place des évènements avec les pré-Open, le changement des formules sportives. En testant les choses et en se trompant parfois comme de mettre deux matches le vendredi soir à l’Open et le Match des Champions et de ne plus jouer le dimanche. On a été aussi les premiers sur le continent à faire arbitrer tous nos matches par trois arbitres comme en Euroleague et en Eurocup. » ★
Des budgets en hausse, des joueuses sécurisées
Le palmarès du championnat de France de première division ressemble à un monument aux morts. Tous les champions avant l’ère de Bourges ont disparu. Depuis la création de la Ligue Féminine en 1998, l’hécatombe s’est poursuivi. Valenciennes, alias l’USVO, est morte dans l’indifférence générale sacrifiée sur l’autel du foot. Challes Basket, le premier club français qualifié pour un Final Four, n’est plus. Clermont, Mourenx, Perpignan, ce sont d’autres villes qui n’ont plus de basket de haut niveau.
L’ancienne internationale Loetitia Moussard, 46 ans, un temps figure du BAC Mirande -un autre champion national qui a trépassé- et vainqueur de l’Euroleague avec Bourges en 2001, se souvient de cette époque :
« Quand les clubs étaient en difficulté, il y avait des retards de salaires. Ça arrivait qu’il y ait des retards de deux ou trois mois pour certaines joueuses avec les loyers impayés. Tu continuais à jouer au maximum car sinon ça n’arrangeait pas la situation. Les clubs se sont vachement professionnalisés avec des services com’ qui attirent beaucoup de monde avec des soirées à thèmes, etc, avec la fédé qui contrôle les budgets. »
Donc, les budgets sont en pleine croissance et c’est général comme le rappelle Philippe Legname :
« Tout le monde a monté son budget. On est au-dessus de ce qui se fait en handball et en volley. On est à 1 852 000€ de moyenne. Des clubs sont autour de 3M€ et le minimum c’est 1,5M€. On parlerait d’un budget de 4M€ à Lyon l’année prochaine. Ce n’est pas officiel. Ça serait un record. 4M€ c’était le record en LNB il y a dix ans. Charleville a fait un travail formidable au niveau du budget avec un club des partenaires extraordinaire. Ça travaille dans les clubs. Ce qui est plus important encore c’est l’évolution des budgets de partenariat. On avait avisé les clubs qu’ils risquaient d’avoir des subventions des collectivités à la baisse. Ça s’est avéré. En 2013-14, on était parti avec 796 000 de subventions et on est à 706 000. Par contre, ce qui est intéressant c’est que la courbe partenaires a augmenté. De 508 000€ elle est monté à 935 000€. C’est un bond énorme. Les clubs féminins ont toujours une dépendance vis-à-vis des collectivités mais elle est beaucoup moindre. C’est sécurisant. Il y a une dizaine d’années on perdait chaque année des clubs qui étaient en faillite. La totalité de la Ligue 2 était pratiquement en cessation de paiement il y cinq, six ans. La mise en place du contrôle de gestion et du fond de réserve a permis de structurer les clubs au niveau financier et on n’a plus de clubs en danger que ce soit en Ligue Féminine ou en Ligue 2. »
Une étude en début de saison parue sur BasketEurope démontrait que les joueuses de Ligue Féminine gagnent aujourd’hui en moyenne davantage que leurs homologues de la Pro B masculine : 4 800€ en brut contre 4 700€. Toujours ici même, Jeremy Medjana, le principal agent du basket féminin en France, nous informait qu’il n’avait jamais négocié autant de contrat à 100 000 euros et plus que pour la prochaine saison. La conséquence de cette vitalité contrôlée, c’est que les joueuses n’ont plus une épée de Damoclès au-dessus de leur tête comme le constate Loétitia Kamba, qui est dans la ligue depuis 2008 et qui quitte cet été Villeneuve d’Ascq pour Lattes-Montpellier.
« On est très bien protégé. Les salaires, c’est très rare que ça arrive en retard. » Elle rectifie tout de même : « Ça dépend des clubs… »
De fait, Mamignan Toure a eu une mauvaise expérience avec le Cavigal qui apparaît toutefois isolée.
« A Nice, il pouvait y avoir des retards de salaires et de loyers. Ça ne nous empêchait pas d’aller à l’entraînement, de jouer, d’être dans un bon cadre. En arrivant à Basket Landes, ça m’a fait un soulagement de me dire qu’il n’y aura pas d’impayés. J’ai directement trouvé mon appartement. Je n’avais pas de contraintes extra-basket à régler. C’est relatif à l’évolution des clubs. Ils font en sorte d’être le plus professionnels possible avec des conditions extra-basket qui nous permettent d’être le plus épanouies possible. » ★
Un calendrier surchargé
Il s’est passé un évènement en ce mois de mai puisque c’est seulement la troisième fois depuis 1995 que Bourges n’a pas été concerné par la finale des playoffs. Ce alors que les Tango ont été performantes en Euroleague et qu’elles ont gagné la Coupe de France. C’est donc bien la preuve que par forte concurrence même les monuments nationaux peuvent être en péril.
« On a quatre clubs représentés en finale du championnat et de la Coupe de France. Ça veut dire que l’on est sorti de l’ère du fameux clasico, Valenciennes-Bourges puis Bourges-Montpellier. Le clasico c’est intéressant aussi en matière de communication. Ça permet de parler d’une discipline avec une marque de deux clubs. Il y a un virage à prendre en terme de communication sur le fait que la densité s’illustre par le fait que toutes les équipes peuvent à un moment ou un autre gagner un titre et que tous les week-ends, c’est disputé. Ça prépare nos joueuses aux coupes européennes et les joueuses de l’équipe de France à affronter les meilleurs du continent et de la planète, » analyse Irène Ottenhof.
L’une des bizarreries de la finale c’est qu’il s’est écoulé une semaine pleine entre le Match 4 et le Match 5, ce qui est à contre-sens de l’esprit des playoffs où les rencontres doivent d’enchaîner afin de maintenir une pression sur les équipes et un intérêt médiatique constant. Autre caractéristique: la finale de la Coupe de France vient s’insérer systématiquement au milieu de ces playoffs ce qui perturbe leur lisibilité pour un oeil non averti.
« La date des finales de la Coupe France est donnée deux ans amont pour retenir Bercy. On ne peut pas la bouger. Quand on établit le calendrier, il faut tenir compte de cette date et du fait que le championnat finit fin avril. C’est pourquoi il y a du temps un peu avant la finale de la Coupe de France et on est obligé de placer les playoffs avant et après. En ce qui concerne la dernière manche de la finale des playoffs, on avait la soirée des Trophées le lundi et c’est pourquoi on était obligé de la faire jeudi, mercredi c’était trop tôt », répond Philippe Legname.
En fait, la Ligue Féminine doit composer avec la Coupe de France, la Soirée des Trophées, et aussi l’équipe de France laquelle est sur le pont l’été et aussi lors des fenêtres hivernales. On peut ajouter que la WNBA est aussi un élément perturbateur. On a vu Alysha Clark et Samantha Whitcomb sauter dans un avion après le Match 5 des playoffs pour rejoindre Seattle afin de fêter le titre 2018 et se lancer dans la nouvelle saison.
« On a une borne de départ et de fin que l’on ne maîtrise pas », reprend Arnaud Dunikowski, chargé des relations presse et nouvelles technologies à la LFB. « On est conditionné par les compétitions FIBA que ce soit le championnat d’Europe qui va avoir lieu à la fin juin -il faut laisser du temps à l’équipe de France de se séparer- et parfois on a un championnat du monde qui commence à la fin septembre. On est obligé de loger le même nombre de matches dans des bornes qui sont plus ou moins longues. On n’a pas d’autres solutions, à moins de dépasser les bornes mais on pénaliserait alors l’équipe de France ou les clubs qui auraient moins de préparation en amont ou encore d’avoir moins de vacances à Noël. »
Le programme de Marine Johannès pose évidemment question quand on sait qu’elle enchaîne championnat jusqu’aux demi-finales des playoffs, coupe de France jusqu’à la finale, équipe de France avec la préparation complète et WNBA au New York Liberty pour repartir à la fin de l’été avec l’ASVEL.
Autre satisfaction dans les nouveautés pour la LFB, les playdowns dont le principe est simple : les quatre derniers de la saison régulière s’affrontent par matches aller-retour dans une deuxième phase, les résultats obtenus précédemment les uns contre les autres entrant en ligne de compte.
« Ce sont des matches très intéressants sur le plan sportif et qui font venir du monde dans les salles. C’était une demande très forte de la part des clubs et notamment ceux qui ne disputent pas de coupes d’Europe et qui se retrouvaient avec très peu de matches à domicile pour peu que le match de l’Open soit un « à domicile » et qu’ils se fassent rapidement éliminés de la Coupe de France. Les clubs peuvent ainsi travailler sur leur partenariat », se félicite Philippe Legname. ★
Une Commission de la fédération
La Ligue Féminine de Basket demeure imbriquée à la FFBB dont elle n’est qu’une commission et elle en est très dépendante structurellement et économiquement.
« Le positionnement de la Ligue Féminine au sein de la FFBB fait que tous les évènements même budgétairement sont pilotés par le service évènement : coupe de France, Open de la LFB qui revient à 250 000€, Championnes de cœur quand ça existait. Hors évènements, il y a 100 000€ en frais de fonctionnement, 60 000€ sur le plan de féminisation, et pour les actions de communication et de nouvelles technologies, on est sur un cumul de 60 000€, » livre Irène Ottenhof.
Philippe Legname complète :
« La Ligue Féminine est une commission de la fédération. Ce n’est pas le même statut que la Ligue Nationale de Basket qui a une délégation de la fédération pour gérer le sport professionnel. En clair, quand le comité directeur de la LNB se réunit et prend une décision, il l’applique. Nous, quand on fait une réunion avec la commission de haut niveau avec les clubs, on doit passer par le bureau fédéral qui valide ou pas et ensuite par le comité directeur. On n’est pas autonome au niveau de la prise de décision. » ★
Actives au sein du Syndicat des Basketteurs
Les basketteuses (Ligue Féminine et Ligue 2) sont désormais partie intégrante du SNB, l’Union des Basketteurs Professionnels, au point que Alice Nayo en est sa vice-présidente alors que Margaux Okou est également membre du Comité Directeur.
« Ils viennent nous expliquer nos droits car toutes les filles ne sont pas au courant de tout ça », confie Laétitia Kamba.
Rien qu’en consultant le site internet, on y apprend que :
– Un salaire minimal de 1 407,89€ brut mensuel existe pour toutes les joueuses.
– En cas d’arrêt de travail suite à une blessure, une joueuse conserve son salaire en intégralité pendant les 90 premiers jours. Après ce délai, seule la sécurité sociale la rémunérera. Cette rémunération sera limitée aux plafonds sécurité sociale, qui est égale à 3 269€/mois en 2017.
– Existe une obligation de participer aux actions de promotion du club mais que celui-ci doit informer la joueuse au minimum 5 jours à l’avance. Ce délai n’est pas exigé lorsqu’il s’agit de promouvoir le basket dans les centres scolaires ou universitaires.
-Et encore que si la joueuse tombe enceinte, le contrat de travail est suspendu le temps de son indisponibilité mais qu’elle continue de toucher son salaire ainsi que les avantages liés à son contrat (voiture, appartement, etc…).
Des accords sectoriels devraient avoir leurs applications pour la saison 2021-22. ★
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S’il n’y a pas d’études chiffrées qui permettent de l’affirmer sans avoir peur d’être démenti, la Ligue Féminine de Basket peut être qualifiée sinon de numéro 1 du moins de l’une des ligues modèles d’Europe. Les meilleurs clubs russes, turcs, ou encore l’USK Prague possèdent des budgets beaucoup plus replets que ceux de l’Hexagone mais quand on observe leurs championnats nationaux en profondeur, on s’aperçoit qu’il ne sont pas toujours en bonne santé économique et que la valeur sportive de chacune de leurs équipes est hétérogène. La ligue turque est ainsi asséchée par les problèmes économiques du pays et le Yakın Dogu Üniversitesi de Sandrine Gruda a remporté l’Eurocup puis participé au Final Four avant dans la foulée de déposer les armes. Une chute brutale comparable à celle de Ros Casares Valence, champion d’Europe en 2012 et qui dû repartir en troisième division à la rentrée suivante lorsque son sponsor principal, Ros Casares, qui lui avait permis de constituer une véritable Dream Team, se retira subitement.
Economiquement, après des années, des décennies même, de gestions hasardeuses, les clubs de LFB placés sous la coupe du Contrôle de Gestion sont devenus sains tout en augmentant leur degré de performance sportive. Collectivement. Il n’est pas question pour le champion de France de finir invaincu comme c’est le cas pour l’USK Prague en République Tchèque.
« Le championnat est vraiment homogène. Il n’y a pas de petites équipes. Je me sens honorée de jouer dans ce championnat. J’ai eu l’occasion de discuter avec nos étrangères qui disent : la France c’est bien mais c’est vraiment dur car il y a de la concurrence à tous les postes et dans chaque équipe. Ce n’est plus le même basket qui était proposé il y a quelques années », confirme Mamignan Touré, l’arrière de Basket Landes du haut de ses 24 ans.
Un constat que reprend évidemment à son compte le président de la Ligue Féminine, Philippe Legname :
« La ligue a fêté ses 20 ans l’année dernière et ce fut 20 ans de progression constante au niveau des structures, des résultats sportifs, de la force que représente la Ligue Féminine. On a un championnat très dense et très homogène. C’est un championnat qui a la chance de garder toutes ses internationales françaises, ce qui n’est pas le cas des garçons qui sont en concurrence directe avec la NBA et l’Euroleague. On a aussi des joueuses de WNBA qui viennent renforcer le championnat dont celles qui l’ont remporté l’année dernière (NDLR : Alysha Clark de Lyon, Samantha Whitcomb de Lattes-Montpellier et Kaleena Mosqueda-Lewis de Charleville avec le Seattle Storm). Les meilleures internationales d’Europe et d’Afrique rejoignent également le championnat. On a des internationales belges, serbes, italiennes, espagnoles, maliennes, sénégalaises, ivoiriennes, etc. Je souligne aussi la qualité des entraîneurs.
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Photos: (Ouverture) Mamignan Touré (FIBA), Philippe Legname, Marie-George Buffet (ex-Ministre des Sports) et Irène Ottenhof (LFB), Marine Johannès (FIBA).
Demain : la médiatisation de la Ligue Féminine