Qui succédera à Boulazac, vainqueur des Playoffs d’accession en 2017 ? Cette saison encore, les phases finales de Pro B promettent un combat acharné et un suspense qui ne ménagera pas les cœurs des supporters des huit clubs en lice après une longue et éprouvante saison régulière. Trois favoris se détachent sur le papier : Roanne, Orléans et Fos-sur-Mer. Mais comme on l’entend à chaque fin de saison régulière, c’est une nouvelle compétition qui débute et tous les compteurs seront remis à zéro. L’an dernier par exemple, les Playoffs avaient livré leur lot du surprises puisque les finalistes, Boulazac et Nantes, n’occupaient respectivement « que » la 4e et 6e place à l’issue de la saison régulière. Dernier élément et pas le moins important, les séries se jouent au meilleur des trois manches jusqu’en finale et ne donnent finalement qu’un petit avantage aux équipes qui disposent de l’avantage du terrain. Tant mieux pour le suspense, c’est parti pour trois semaines de folie !
Retrouvez les présentations des quatre séries de Playoffs avec des chiffres clés, des duels et l’analyse de Fabien Romeyer, coach d’Aix-Maurienne qui a réussi une remarquable saison terminée à une très belle 11e place pour un club qui jouait le maintien en début de saison (15v-19d).
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Roanne (2e) – Denain (vainqueur de la Leader’s Cup)
Jay Threatt, meneur de Denain-Voltaire en finale de la Leader’s Cup
Pas gâtés les Roannais ! Après avoir longtemps cru à une accession directe et titillé Blois solidement accrochés à la première place, la Chorale, qui avait jusque là développé un basket de haut-niveau des deux côtés du parquet, est tombée de haut à trois journées de la fin en s’inclinant à Vichy-Clermont (75-68), laissant les Blésois fêter le titre trois jours plus tard. Un coup dur dont il a été difficile de se relever de l’aveu même du coach, Laurent Pluvy, alors que se profile l’ASC Denain-Voltaire pour le premier rendez-vous des Playoffs en quart de finale. Malmenés sur cette fin de championnat, les coéquipiers de Clément Cavallo ne demeurent pas moins grands favoris de ces Playoffs, à condition de retrouver le jeu déployé durant la majeure partie de la saison.
Dixièmes du championnat, les Denaisiens, qui auraient assurément terminé plus haut dans la hiérarchie sans les blessures de plusieurs de leurs joueurs cadres, ont arraché leur qualification en remportant la Leader’s Cup en février dernier (98-87 contre Orléans après deux prolongations). Malgré l’absence du poste 4 US Lance Goulbourne (rupture du tendon d’Achille) qui a changé la donne depuis la fin du mois mars, Rémy Valin aura à sa disposition un effectif de grande qualité avec une rotation de 10 joueurs dans laquelle tout le monde a un rôle à jouer. A l’image des deux confrontations en saison régulière, ce duel entre Roanne et Denain pourrait bien se jouer à peu de choses.
Les chiffres
Roanne : 67,4
Le nombre de points encaissés par match, soit la meilleure défense du championnat pour Roanne. C’est le détail qui change tout pour la Chorale et accessoirement pour les équipes coachées par Laurent Pluvy. Souvent loué pour son style de jeu offensif et rythmé, l’ancien meneur de l’Asvel dans les années 90 a réussi un ajustement majeur qui a fait toute la différence cette saison en passant de la dernière (80,1 points encaissés en moyenne en 2016-2017) à la première place du classement en terme de défense (équipe provoquant également le plus de pertes de balle adverses avec 16,6 par match). Le tout sans négliger un apport offensif toujours de grande qualité, notamment dans la diversité des forces en présence au sein d’un effectif complété par les arrivées de Ben Mbala et Roger Zaki durant la deuxième partie de saison.
Denain : 9
Derrière Orléans, Denain est la formation qui score le plus à 3-points de la division avec 9 paniers extérieurs marqués par match sur 25,4 tentatives, soit 35% de réussite, le meilleur taux du championnat, toujours après Orléans (39%). Une adresse derrière l’arc due à la présence d’artilleurs chevronnés comme Pierric Poupet (40%), Yunio Barrueta (42%), Jay Threatt (34%) mais pas uniquement. Au poste 4, Lance Goulbourne amenait cette menace extérieure qui a fait la force de l’ASC Denain jusqu’à sa blessure, ce qu’on retrouve moins depuis l’arrivée de son remplaçant Kyle Austin. Face aux Roannais en saison régulière, les hommes de Rémy Valin se sont habitués à dégainer (25/60 en deux matchs), et ça devrait encore être cas sur cette série.
L’analyse de Fabien Romeyer :
« Roanne, c’est avant tout beaucoup d’expérience, dans l’âge des joueurs, leur connaissance de la division et aussi de la montée pour Clément Cavallo, Robert Nyakundi, Alexis Tanghe. Ils sont nombreux à être rompus aux joutes des Playoffs. Il y a aussi l’aspect de l’avantage du terrain, et forcément de la salle, à prendre en compte. Vacherresse présentera sans doute l’une des plus chaudes atmosphères de ces Playoffs. Enfin, Roanne a montré sa capacité à gagner des matchs défensivement, ce qui n’était pas forcément le cas la saison dernière. Même si la dimension physique ne joue pas encore vraiment en quarts, Roanne est capable, à l’image de Fos-sur-Mer, d’imposer un impact physique, athlétique, et sera en mesure de le répéter match après match. C’est une vraie qualité en Playoffs. Pour Denain-Voltaire, je ne sais pas si la qualification en Playoffs grâce à la victoire en Leader’s Cup a fait du bien au groupe pour la suite. Ce n’est pas du tout évident de maintenir la pression jusqu’à la fin, surtout quand on perd l’un de ses leaders comme pouvait l’être Lance Goulbourne. Sinon c’est une des meilleures équipes du championnat au tir extérieur avec des menaces quasiment à tous les postes. Hormis les postes 5, tout le monde peut tirer. Ils sont très au large et capables de faire des cartons quand ils étaient en mesure d’être prolifiques sur le tir à 3-points. Leur jeu ne se résume pas qu’à ça. Je trouve qu’ils ont réussi avec le temps à faire en sorte que les jeunes joueurs du banc aient des responsabilités et un certain impact. comme ils ont très bien su le faire sur la Leader’s Cup, sans se reposer uniquement sur leurs cadres. Ça peut aussi être l’une des clés du match ».
Le duel à suivre : Yunio Barrueta vs David Jackson
Le premier vit seulement sa deuxième saison en Europe (sa première en France) tandis que le second a traîné ses baskets sur tout le Vieux Continent depuis bientôt dix ans. Les deux arrières sont en revanche leaders de leurs équipes respectives au scoring. Le Roannais David Jackson est davantage un joueur « all around », capable de tout faire sur un terrain (14,5pts, 3,7rbds, 3,2pds, 1,4 int, 15,3 d’évaluation par match) tandis que le Denaisien Yunio Barrueta (poste 2/3 à 12,8pts, 3rbds par match) excelle davantage par ses qualités d’agressivité et de finition, de loin notamment (42,5% d’adresse à 3pts en saison régulière, 46% sur les 9 matchs de Leader’s Cup). L’expérience de Jackson, jeune trentenaire, face à la fougue de Barrueta, jeune sniper, un des nombreux duels qui devraient faire des étincelles sur cette série.
En saison régulière 1-1
Comme pour trois des quatre séries de Playoffs, les deux équipes l’ont emporté loin de leurs bases. Au complexe sportif Jean Degros dès la 2e journée, les Roannais avaient arraché la victoire après prolongation, 88-90. Alors qu’ils menaient de 10 points à l’entrée du money-time (79-69) les locaux avaient encaissé un 13-3, poussant les deux équipes à jouer 5 minutes de plus. 5 minutes dominées par la Chorale et David Jackson (5 de ses 24 pts en prolongation) même si Jay Threatt avait eu l’occasion de donner la victoire aux siens d’un 3-points dans les ultimes secondes.
Denain-Voltaire avait réussi à prendre sa revanche quelques mois plus tard, le 6 février 2018 en allant s’imposant 64-69 à la Halle André Vacherresse. Meilleur marqueur de l’équipe, Yunio Barrueta était resté muet (0pt à 0/6) mais tout le reste de l’équipe avait haussé son niveau de jeu pour tenir tête aux coéquipiers de Ben Mbala (21pts). Aux côtés de Thomas Bropleh et Jérôme Cazenobe (14pts chacun), Pierric Poupet avait fait très mal avec 11 points à 3/6 à 3 points (dont un décisif en fin de partie) et 9 passes décisives pour zéro balle perdue en 31 minutes.
Calendrier
Roanne – Denain vendredi 25 mai à 20h
Denain – Roanne dimanche 27 mai à 17h
Belle éventuelle à Roanne mercredi 30 mai
Vidéo : entretien d’avant série avec Alexis Tanghe
Orléans (3e) – Rouen (8e)
Kyle McAlarney, le sniper de l’OLB
L’opposition paraît déséquilibrée sur le papier entre Orléans, le grand favori et principal prétendant à la montée directe d’un côté et Rouen, l’autre équipe surprise de ces Playoffs avec Saint-Chamond et qui a terminé à une 8e place plus qu’honorable (17v-17d). De retour en Pro B l’été dernier, l’OLB a survolé la première partie de championnat en occupant la première place jusqu’en janvier avant d’être malmené par ses poursuivants, de perdre en finale de la Leader’s Cup contre Denain, et enfin de subir les blessures de son meneur Alex Abreu et son intérieur Miralem Halilovic à deux journées de la fin (compensées par les arrivées de Keydren Clark et Ferdinand Prenom). Le coup a dû être dur à encaisser pour une formation programmée pour monter directement. Place aux Playoffs désormais et à un premier duel loin d’être inintéressant face à des Rouennais qui n’ont cessé de surprendre et qui ont fini par décrocher leur place dans le top 9 à l’issue de la dernière journée contre Nantes. Le plus jeune effectif de Pro B a été remarquablement dirigé par Alexandre Ménard pour sa première saison à la tête du RMB. Derrière Obi Emegano et Amin Stevens (les deux meilleurs marqueurs de la division) c’est tout un effectif qui s’est développé
Les chiffres
Orléans : 2916
C’est le nombre de points marqués par Orléans cette saison, soit 85,8pts par match, une des meilleures moyennes de la division sur les dix dernières années. Pas une surprise, tant cet aspect est profondément ancré dans la philosophie de jeu de son coach, Germain Castano, qui détient avec Boulogne-sur-Mer en 2012-2013, le record de l’équipe la plus prolifique de Pro B avec une moyenne ahurissante de 89,2 points par match. L’OLB est également l’équipe la plus adroite de loin (38% sur la saison) et là encore, quoi de plus surprenant quand on voit les snipers qui composent l’équipe emmenée par le maître en la matière, Kyle McAlarney dont la qualité de tir dépasse l’entendement (45,9% cette saison). Avec six matchs à plus de 100 points cette saison, une autre marque de la puissance de l’équipe en attaque, c’est peu dire qu’Orléans misera sur sa qualité offensive pour aller au bout.
Rouen : 23
La moyenne d’âge de l’équipe dirigée par Alexandre Ménard. Sans doute du jamais vu puisqu’aucun joueur de l’effectif ne dépasse les 27 ans (sans compter le pigiste médical Maurice Carter, 34 ans, resté seulement un mois pour 5 matchs disputés). Du haut de ses 27 printemps, 6 mois et 29 jours, c’est Amin Stevens, meilleur poste 5 de la division, qui fait office de vieux sage ! Ce qui rend la performance des Rouennais d’autant plus remarquable.
L’analyse de Fabien Romeyer :
« On connaît tous la force de frappe offensive d’Orléans, où ça joue très très bien au basket. Tous les joueurs ont des responsabilités et beaucoup ont une grosse expérience. Je pense notamment à Kyle McAlarney qui a été le déclencheur de la dernière victoire à Vichy-Clermont. En revanche, Orléans était programmé pour monter tout de suite. Même s’ils ont compris assez tôt que ce serait compliquée, ça a pu leur mettre un coup au moral. Mais le fait d’avoir deux nouveaux joueurs peut également apporter une nouvelle dynamique. Ils étaient favoris en début d’année, il a fallu se reconcentrer sur un nouvel objectif. Je crois que d’avoir perdu la Leader’s Cup, qui leur a pompé beaucoup d’énergie, a aussi joué dans le mauvais sens. Et forcément, la saison étant longue, ils ont eu plus de difficultés sur la fin. Ils devront aussi montrer leur capacité à bien défendre face à Rouen qui est une belle attaque. Mais ils en sont capables d’amener cet impact défensif requis en Playoffs. Enfin, il faudra intégrer un nouvel axe 1-5, ce qui n’est jamais facile. Clark et Prénom sont deux très bons joueurs. Germain a voulu prendre des joueurs qu’il connaissait, avec Prénom qu’il a déjà eu sous ses ordres et Clark qui est un très bon joueur. On a connu pire comme renfort ! Il faut des joueurs qui soient rentables tout de suite et qui s’intègrent rapidement. A suivre… Je tiens quand même à souligner la très belle saison d’Orléans, il ne faut pas l’oublier. Ils auraient pu monter avec seulement 9 défaites, mais les autres ont vraiment mené un train d’enfer. Quant à Rouen, c’est l’une des équipes surprises de cette saison au vu du budget avec Saint-Chamond et Aix-Maurienne. C’est une équipe qui a vraiment progressé au fil de la saison. Ce serait réducteur de résumer leur succès aux performances d’Emegano et Stevens, même s’ils ont été très bons. Il y a des joueurs comme Desmond Williams qui ont eu le mérite de ne pas tirer la couverture sur eux, de ne pas forcer… Je vois un vrai bon collectif, une équipe qui sait s’adapter à l’adversaire et lui poser des problèmes de par ses choix défensifs, mais aussi une très belle attaque. La saison est clairement réussie du côté de Rouen et Alexandre Ménard a fait du très bon travail. C’est une équipe qui ne lâche jamais et qui n’a presque pas changé de joueur (un seul pigiste médical, Maurice Carter du 19 octobre au 19 novembre). Le mérite leur en revient. Même s’ils feront tout pour passer, d’arriver en Playoffs est déjà un bel accomplissement ».
Le duel : Amin Stevens vs Ferdinand Prenom
Le poste 5 rouennais est un pivot fait pour la Pro B. Rapide, mobile pour un grand, il ne ménage pas ses efforts et a été récompensé à la juste valeur du travail accompli (18pts, 9rbds, 21,4 d’évaluation par match). La principale menace offensive du RMB sera forcément ciblée par Orléans qui a frappé fort en recrutant Ferdinand Prenom pour palier la blessure de Miralem Halilovic, un joueur qui pouvait correspondre au profil de Stevens. L’ancien intérieur du HTV (9,5pts, 4,2rbds en 17 minutes en moyenne dans le Var cette saison) évolue pour sa part dans un autre registre, plus massif et précieux sur demi-terrain. Nul doute qu’il fera tout pour user Stevens et que l’OLB s’appuiera sur sa profondeur d’effectif pour maintenir la pression sur lui, avec Junior Mbida, Jimmy Djimrabaye et même Marcellus Sommerville si nécessaire.
En saison régulière : 2-0 pour Orléans
L’OLB n’a pas perdu de temps en chemin notamment en début de saison et il se trouve que Rouen s’est trouvé en travers de la route des Orléanais à deux reprises avant la mi-février. Lors du premier duel entre les deux équipes le 20 octobre dernier au Kindarena, la Pro B découvrait encore Amin Stevens (16pts, 10rbds, 20 d’éval) mais le basket des hommes de Germain Castano était déjà bien huilé. Ironie du sort, après un 2e quart-temps renversant (13-31), Orléans l’avait emporté 70-79 avec Alex Abreu (19pts, 6pds) et Miralem Halilovic (25pts, 9rbds) pour fers de lance, tous deux blessés pour ces Playoffs.
Au retour, 6 février, Rouen avait failli jouer un vilain tour aux Orléanais dans leur salle. Même mené 32-22 après 10 minutes, le RMB avait réussi à revenir à 69-67 à l’entrée du 4e quart avec un Rémi Dibo impérial (17pts à 3/5 à 3pts), parfait lieutenant de Stevens (23pts, 7rbds) sur ce match. Mais après avoir égalisé à 69-69 en tout début de 4e quart, Rouen s’était effondré, encaissant un retentissant 17-0 en 5 minutes, révélateur de la force de frappe de l’OLB, pour s’incliner 94-77.
Calendrier
Orléans – Rouen vendredi 25 mai à 20h
Rouen – Orléans dimanche 27 mai à 17h
Belle éventuelle à Orléans mercredi 30 mai
Vidéo : le premier tour des Playoffs face à Rouen vu par Germain Castano et Kadri Moendadze
https://www.dailymotion.com/video/x6k853w
Fos-sur-Mer (4e) – Sluc Nancy (7e)
Jordan Aboudou, arrivé en cours de saison à Fos-sur-Mer
On attendait les Nancéiens un poil plus haut dans la hiérarchie. Mais « rien ne sert de courir, il faut partir à point » et le Sluc sait peut-être mieux que quiconque que la saison régulière (et l’avantage du terrain dans une série en trois manches) n’a plus vraiment d’importance lorsque vient le moment de passer en mode guerrier pour les Playoffs. Les Fosséens, qui ont terminé deux fois de suite 2e de Pro B sans parvenir à l’emporter lors des Playoffs d’accession, le savent aussi et ont construit un effectif dans ce sens, capable de tenir sur la longueur et avec un groupe dans lequel l’expérience sera le maître-mot, d’autant plus après l’arrivée de Louis Campbell en joker médical de Xavier Gaillou. Le Sluc a lui aussi opéré un ajustement majeur en récupérant Bastien Vautier (retour de prêt) et en enregistrant la venue d’Alexandre Chassang en remplacement de Valentin Chery. Deux renforts qui vont muscler la raquette de Greg Beugnot.
Les chiffres
728
Fidèle à la philosophie du coach Rémi Giuitta, le jeu de passe fosséen est l’un des plus léchés de Pro B et ça s’en ressent dans les stats avec 728 passes décisives sur la saison soit 21,4 par match. Une donnée importante alors que personne ne dépasse les 20 passes par match en Pro B, hormis Orléans (22). Autre caractéristique non négligeable qui résume assez bien la «diversité» du jeu provençal : Fos-sur-Mer possède la troisième meilleure évaluation collective de Pro B (90,4) encore derrière Orléans, maître incontesté en la matière (101,7) et Saint-Chamond (91,7)
11,4
Avec les lancers, les pertes de balles et tout un tas d’autres détails qui feront la différence, la bataille au rebond aura une place importante lorsque viendra le moment de décider du sort d’un match, d’une série, de toute une équipe. En la matière, le Sluc Nancy a surclassé ses adversaires. Deuxième meilleure équipe de la division au rebond (36,9 par match), le Sluc a frappé fort sur le rebond offensif avec 11,4 prises en moyenne pour autant de deuxième chance pour les hommes de Greg Beugnot et dont Mickaël Var s’est fait le spécialiste (2,1 rebonds off par match). Avec les arrivées d’Alexandre Chassang et de Bastien Vautier, la raquette du Sluc n’en sera que plus musclée !
L’analyse de Fabien Romeyer :
« C’est une série où on note l’arrivée de nouveaux joueurs des deux côtés. A l’image d’Orléans, Fos-sur-Mer est très fort dans le jeu de transition. C’est aussi une volonté des coachs. A Fos, il y a aussi une dimension physique très importante, avec cette volonté de faire déjouer l’adversaire sur l’impact physique, de voler beaucoup de ballons et de se projeter très vite en transition. On intercepte, on prend un rebond, on court, et ça, l’équipe de Rémi Giuitta le fait très bien. Ils arrivent sur une bonne dynamique sportive avec six victoires consécutives. Et contrairement à d’autres au-dessus au classement, eux, visaient les Playoffs. Très tôt, ils ont su qu’ils ne pourraient pas être premiers et c’est l’équipe qui s’est le plus concentrée sur les Playoffs et la volonté d’avoir l’avantage du terrain au premier tour. Ils étaient dans cette logique là. Ils vont être prêts à ça, sachant qu’il y a aussi pas mal d’expérience dans le groupe entre Tariq Kirksay, Edouard Choquet, Jordan Aboudou… des joueurs passés par la Pro A, on pourrait presque tous les citer. Même Campbell, qui vient d’arriver mais qui est un garçon intelligent et devrait vite se fondre dans le moule. C’est un super choix. Attention quand même, car Nancy est capable de répondre, dans le domaine physique notamment et ils l’ont déjà fait cette année. Les deux arrivées enregistrés dans la raquette ne feront que les renforcer dans cet aspect là. Ce qui a marqué la saison du Sluc, c’est l’inconstance, capable du meilleur comme du pire. Je les ai vus vraiment excellents, mais ils n’ont jamais gagné plus de trois matchs de suite. Avec de très bonnes prestations comme d’aller gagner à Marseille, à Orléans, il faut quand même le faire, et derrière de perdre à la maison contre Quimper. C’est surprenant Je ne saurais pas l’expliquer… A l’inverse de Fos-sur-Mer, ils n’arrivent pas dans une très bonne dynamique sportive, mais Greg Beugnot va sans doute s’en servir aussi pour les piquer. L’arrivée de Bastien Vautier et Alexandre Chassang peut créer une petite émulation sur la fin de saison aussi. Leur intégration constituera une des clés de cette série. Ce n’est jamais simple d’intégrer deux joueurs sur le même secteur, même s’il y aura encore Ivan Aska ou Gary Florimont ».
Le duel : Philippe Braud vs Tariq Kirksay
Parole à l’expérience entre ces deux joueurs très précieux en sortie de banc dans le dispositif de Greg Beugnot et Rémi Giuitta. Philippe Braud (32 ans, 1,93m), c’est le guide, celui qui a vécu deux montées sur les quatre dernières années avec Bourg-en-Bresse et qui est arrivé en Lorraine pour aider le Sluc à en faire de même. Son adresse extérieure et la rapidité de sa mécanique de tir font de lui un joueur sur lequel il faut garder un œil en permanence (39,8% d’adresse à 3-pts en 5 saisons en Pro B). En face, un autre mastodonte du championnat avec Tariq Kirksay (1,98m, 38 ans). Après une immense carrière en France et surtout à Nancy avec trois finales de Pro A à la clé (2004-2007), en Europe et pas seulement, l’international français qui soulevait la Ligue des Champions il y a un peine un an de cela prouve chaque semaine qu’il en a encore sous la semelle. Avec 7,3 points, 5,1 rebonds, 3,5 passes décisives, 2,1 interceptions et 13,2 d’évaluation, Tariq fait du Tariq en se montrant performant dans tous les secteurs de jeu. Pour preuve, il n’est pas passé loin d’un triple-double à plusieurs reprises cette saison, comme lors de la 33e journée contre Aix-Maurienne (10pts, 8rbds, 10pds). En fonction des différentes options que vont utiliser les deux coachs dans cette partie d’échecs, il n’est pas impossible que les deux protagonistes se retrouvent face à face.
En saison régulière : 1-1
Nancy avait réussi un gros coup en venant s’imposer à Marseille en début de saison et pouvait encore prétendre au top 5 à cette époque. Le match aller, disputé le 4 novembre, avait été marqué par la confirmation DeWayne Russell, pigiste médical rookie du très expérimenté DaShaun Wood. Auteur de 17 points, 4 rebonds, 6 passes décisives pour 19 d’évaluation, le meneur de jeu du Sluc avait permis aux siens de résister au retour des Provençaux en fin de match (de 21-34 en milieu de 2e quart à 63-65 à moins de 3 minutes de la fin) pour l’emporter, 67-75. Comme c’est de rigueur dans ce premier tour des Playoffs, Fos Provence Basket était allé prendre sa revanche au match retour, s’imposant 63-66. Un match que les hommes de Rémi Giuitta avaient bien géré après un départ encourageant (9-17). Comme un symbole, c’est l’ancien nancéien Tariq Kirksay qui avait inscrit les deux derniers lancers fosséens synonymes de victoire.
Calendrier
Fos-sur-Mer – Nancy vendredi 25 mai à 20h
Nancy – Fos-sur-Mer dimanche 27 mai à 17h
Belle éventuelle à Fos-sur-Mer mercredi 30 mai
Vidéo : le top 13 de la deuxième partie de saison de Fos Provence Basket
Lille (5e) – Saint Chamond (6e)
Jonathan Hoyaux (Saint-Chamond) défend sur Marcos Suka-Umu (Lille)
Un affrontement entre deux équipes au profil similaire… et en même temps si différentes ! Avec d’un côté le LMBC, club évoluant dans une des dix plus grandes villes de France qui s’est reposé sur une grosse défense et une vraie force collective. Avec à sa tête un coach relativement jeune, Jean-Marc Dupraz (45 ans), qui a déjà connu la reconnaissance au plus haut-niveau français. Et de l’autre, Saint-Chamond, LA surprise de la saison, une ville à taille plus humaine mais qui respire le basket comme pouvait l’être Saint-Vallier et ses « irréductibles drômois » il n’y a encore pas si longtemps. Comme pour Lille, le SCVGB a bâti sa réussite sur un collectif très bien huilé et un coach, Alain Thinet de presque 20 ans l’aîné de Dupraz (64 ans), dénicheur de talent devant l’éternel et affectueusement surnommé « le fossile de la Pro B » par Fabien Romeyer qui lui avait succédé à Saint-Etienne en 2008. Là encore, la série pourrait se jouer sur quelques détails et la défense aura son mot à dire à l’image des deux confrontations en saison régulière entre les deux équipes qui arrivent lancées pour cette phase finale (six victoires sur les sept derniers matchs pour Lille, 6/8 pour Saint-Chamond).
Les chiffres
Lille : 37,4
Comme il l’avait confié à BasketEurope mi-mars, la patte Jean-Marc Dupraz se reconnaît à deux facteurs : la capacité à impliquer tout le monde et donc une menace diluée dans le collectif (personne au delà des 14 points par match, une stat à peine mise à mal par la très bonne fin de saison de Rakeem Buckles) et une défense de fer à l’image des 70,6 points encaissés par match, ce qui fait du LMBC la 4e meilleure défense du championnat cette saison. Un autre facteur vient s’ajouter à ce profil : Lille est la meilleure équipe de la saison au rebond avec 37,4 prises par match, juste devant…Saint Chamond (36,9)
105
En terme de défense, Saint-Chamond aura du répondant en s’appuyant notamment sur la force de dissuasion de Grismay Paumier au poste 5 et du marsupial Jean-Stéphane Rinna, intérieur historique du club (depuis 2008) en sortie de banc. A eux deux, ils ont fait de Saint-Chamond l’équipe la plus prolifique en terme de contres cette saison avec 105 blocks, soit plus de trois par match. Egalement auteur d’une bonne fin de saison, Rinna a survolé la catégorie avec 49 contres au compteur et son apport sera encore très précieux dans ce domaine, à savoir la protection de la peinture. Les Lillois sont prévenus !
L’analyse de Fabien Romeyer :
« C’est pour moi le quart de finale le plus indécis. Déjà parce qu’ils sont 5 et 6e et que leurs deux confrontations ont été assez serrées. Ce sont deux équipes, deux collectifs dans lesquels il est difficile de ressortir des individualités. Lille s’est davantage appuyé sur son impact défensif, et en Playoffs, c’est important de pouvoir défendre dur pendant 40 minutes. Et là, l’apport du banc est important aussi. Un de leurs points forts, c’est leur traction arrière composée de Maurice Acker Marcos Suka-Umu qui est un peu dépositaire de leur jeu. Et c’est une vraie équipe dans le sens où chacun est dans son rôle, ce qui est d’autant plus important quand on est 11 ou 12 joueurs. C’est aussi une force, surtout en Playoffs. Saint-Chamond s’appuie pour sa part sur sur une base de joueurs qui se connaissent bien et qui jouent ensemble depuis longtemps et qui avait donc ce liant collectif dès le départ. Cette base JFL a été très importante, et pas seulement Jonathan Hoyaux même s’il fait une grosse saison. Mathieu Guichard fait aussi une bonne saison, Jean-Stéphane Rinna aussi… et même les petits jeunes. Je pense à Lucas Hergott, Matteo Legat aussi qui ont été très précieux lorsqu’Alain Thinet a eu besoin d’eux après les blessures de Tanner McGrew et Juwan Staten. Il y a aussi un facteur très important, c’est Grismay Paumier. Il est très précieux et n’est pas étranger à la bonne saison de ses petits copains. Il n’a pas participé aux derniers matchs, ça reste un point d’interrogation pour les Playoffs. Mais ce qui a fait la force de Saint-Chamond cette saison c’est que le groupe a toujours su compenser une absence ou une blessure à assurer le relais sur le terrain. Et ça c’est important. Ils ont toujours continué à gagner. Et puis c’est une équipe qui joue bien au basket ».
Le duel : Jonathan Hoyaux vs Marco Suka-Umu
Comme dans les quatre séries, pas facile de tirer un duel en particulier dans cette confrontation. La bataille devrait notamment être rude entre les deux tractions arrières Staten-Hoyaux côté Saint-Chamond et Acker-Suka Umu côté lillois. A côté des deux meneurs américains, le combat entre Jonathan Hoyaux, meilleur marqueur français de la division (15,4pts, 4,6rbds, 1,7pds, 15 d’éval… tout simplement sa meilleure saison en pro) et l’Espagnol Marcos Suka-Umu à l’expérience inestimable vaudra certainement le détour. Réduire la qualité de Jonathan Hoyaux à son adresse à 3-points (aussi exceptionnelle soit-elle, à près de 42% cette saison) serait un peu injuste. Ce qui caractérise en revanche clairement le profil de son adversaire direct ibérique, c’est la polyvalence. Marcos Suka-Umu (11,6pts, 4,1rbds, 5pds par match) est le « deuxième meneur de jeu » du cinq majeur. Il est d’autant plus précieux qu’il a à ses côtés un meneur-scoreur en la personne de Maurice Acker. Les deux joueurs ont aussi montré leur force mentale avec cette capacité à être clutch en fin de match. Ça promet !
En saison régulière : 1-1
Lille pensait sans doute avoir réalisé un joli coup en s’imposant Halle André-Boulloche fin octobre en l’emportant 69-71, d’autant plus au vu du scénario de la rencontre et alors que les deux équipes étaient déjà au coude à coude en haut de tableau. Menés 49-39 en milieu de 3e quart, les Lillois étaient revenus dans la course grâce à un bon passage de Corey Remekun et deux paniers à 3-points coup sur coup de Maurice Acker. Le match avait fini par basculer en faveur du LMBC après un bon début de 4e quart de Charles Galliou et suite à un ultime 3-points signé Acker, Juwan Staten (20pts, 5rbds, 4pds) manquant ses deux dernières tentatives, à 2 points pour égaliser, puis à 3 pour la victoire.
Au retour, Saint-Chamond ne s’est pas privé pour rendre la pareille au club nordiste et s’imposer 58-61, même si le scénario n’a pas été le même. Les hommes d’Alain Thinet avaient fait la course en tête durant toute la partie, comptant 14 points d’avance à la pause (25-39) et encore 13 longueurs en début de 4e quart (39-52). Mais cette fois, ils avaient résisté au retour tonitruant du trio Acker-Suka Umu-Buckles. Le meneur lillois Maurice Acker avait toutefois eu l’occasion d’arracher l’égalisation, mais son tir à 3-points n’avait, cette fois, pas trouvé la cible.
Calendrier
Lille – Saint-Chamond vendredi 25 mai à 20h
Saint-Chamond – Lille dimanche 27 mai à 17h
Belle éventuelle à Lille mercredi 30 mai
Vidéo : Jonathan Hoyaux, pas qu’un scoreur
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Roanne (2e) – Denain (vainqueur de la Leader’s Cup)
Jay Threatt, meneur de Denain-Voltaire en finale de la Leader’s Cup
Pas gâtés les Roannais ! Après avoir longtemps cru à une accession directe et titillé Blois solidement accrochés à la première place, la Chorale, qui avait jusque là développé un basket de haut-niveau des deux côtés du parquet, est tombée de haut à trois journées de la fin en s’inclinant à Vichy-Clermont (75-68), laissant les Blésois fêter le titre trois jours plus tard. Un coup dur dont il a été difficile de se relever de l’aveu même du coach, Laurent Pluvy, alors que se profile l’ASC Denain-Voltaire pour le premier rendez-vous des Playoffs en quart de finale. Malmenés sur cette fin de championnat, les coéquipiers de Clément Cavallo ne demeurent pas moins grands favoris de ces Playoffs, à condition de retrouver le jeu déployé durant la majeure partie de la saison.
Dixièmes du championnat, les Denaisiens, qui auraient assurément terminé plus haut dans la hiérarchie sans les blessures de plusieurs de leurs joueurs cadres, ont arraché leur qualification en remportant la Leader’s Cup en février dernier (98-87 contre Orléans après deux prolongations). Malgré l’absence du poste 4 US Lance Goulbourne (rupture du tendon d’Achille) qui a changé la donne depuis la fin du mois mars, Rémy Valin aura à sa disposition un effectif de grande qualité avec une rotation de 10 joueurs dans laquelle tout le monde a un rôle à jouer. A l’image des deux confrontations en saison régulière, ce duel entre Roanne et Denain pourrait bien se jouer à peu de choses.
Les chiffres
Roanne : 67,4
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Crédits photos : Christophe Delrue (Lille), Migue Mariotti (Fos), LNB (Denain), F. Pietrzak (Fabien Romeyer)