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Draft NBA - Zaccharie Risacher, le rêve éveillé (1/3)

Favori des mock drafts pour succéder à Victor Wembanyama à la première place de la draft NBA 2024 le 26 juin prochain à New York, Zaccharie Risacher. Avant de partir aux Etats-Unis, l’ailier de la JL Bourg a dressé le bilan de son incroyable saison.

Zaccharie Risacher © Vincent Chabrier

Ceci est le premier d'une série de trois épisodes consacrés aux trois potentiels lottery picks tricolores de la draft NBA 2024 : Zaccharie Risacher, Alexandre Sarr et Tidjane Salaün. Pour le consulter dans son intégralité, abonnez-vous.


Qui aurait pu prédire une si belle ascension ? Le 7 août dernier, Zaccharie Risacher figurait à la 36e position de la prédiction de draft de The Athletic. Le prospect tricolore faisait partie des internationaux à surveiller, potentiellement au premier tour, mais pas des incontournables de cette cuvée 2025. Mais tout cela a bien changé. A quelques jours de la grande sélection, toutes les principales Mocks Draft en font désormais leur favori pour être sélectionné en première position par les Atlanta Hawks. Mais alors, comment le natif de Malaga a-t-il gagné le cœur des scouts US ? 

Tout part de ce choix de rejoindre la JL Bourg. Peu responsabilisé dans la rotation de l’ASVEL en Euroleague pour sa première véritable saison en pro - il était devenu le plus jeune français à être titulaire en Euroleague le 6 février 2022, à 16 ans et 302 jours -, le fils de l’ancien vice-champion olympique Stéphane Risacher a pris la décision de partir de son club formateur afin de gagner des responsabilités, du temps de jeu et de l’exposition. Un pari gagnant.

Ça a été une année magique et exceptionnelle, nous confiait-il le 7 juin dernier avant de rejoindre les Etats-Unis. Je suis arrivé ici à 18 ans et c’était un nouveau monde qui s’ouvrait à moi. J’ai fait le bon choix de venir à Bourg-en-Bresse. J’ai pu réaliser l’un de mes premiers objectifs : avoir un rôle dans une équipe compétitive, en Eurocup et en Betclic Elite. Je cherchais du temps de jeu et j’en ai eu immédiatement. On m’a considéré dès le début comme un joueur à part entière, pas comme un jeune mais comme quelqu’un qui pouvait faire gagner cette équipe. J’ai énormément appris de Freddy (Fauthoux), du staff et de mes coéquipiers. J’ai coché toutes les cases… à l'exception d’une : ne pas avoir remporté de titre cette saison car je pense qu’on avait les capacités d’en prendre un avec les caractères qu’on avait. Mais j’ai peut-être vécu des choses plus importantes que gagner un trophée. Je n’ai pas l’arrogance de dire que j’ai marqué l’histoire de la JL. Je me vois juste comme quelqu’un qui a pu accomplir ses rêves grâce au club. Même si je suis très content d’avoir contribué à cette saison historique, c’était un effort collectif, je n’étais pas tout seul. C’est le fruit d’une organisation qui fait bien son travail.”

Une campagne de playoffs mémorable

A Bourg-en-Bresse, l’ancien Villeurbannais a réalisé une superbe campagne d’Eurocup (11,3 points à 50,3 % aux tirs dont 45 % à 3-points et 3,3 rebonds pour 10,3 d’évaluation en 23 minutes) où il a atteint la finale tout en ayant été nommé Rising Star, devançant au vote Nadir Hifi et Juan Nunez. C’est d’ailleurs le premier joueur français à obtenir cette récompense.

Quelques semaines plus tard, la LNB lui permettait de doubler la mise en l’élisant meilleur jeune de Betclic Elite après sa belle saison à 10,1 points à 43,9 % aux tirs (dont 35,2 % à 3-points), 3,8 rebonds, 0,9 passe et 0,8 interception pour 9,8 d’évaluation en 22 minutes. Même son agent américain, Doug Neustadt, fut le premier surpris de sa régularité pendant cet exercice durant lequel il a - au passage - disputé le All-Star Game LNB, deux décennies après son père.

Malgré l’élimination de la Jeu en demi-finale face au tenant du titre et futur champion, Monaco, Zaccharie Risacher a par ailleurs marqué le coup en réalisant d’excellents playoffs (15,1 points à 52,6 % aux tirs, 7,4 rebonds, 15,9 d’évaluation en 28 minutes sur 7 matches) qui ont attiré un nombre incalculable de scouts NBA dans l’Ain, ces derniers considérant plus que jamais comme plausible de drafter un deuxième joueur français consécutif le 26 juin. 

Zaccharie Risacher © Vincent Chabrier

Ce alors même que des doutes ont été émis en février dernier au retour de sa première sélection en équipe de France, durant les fenêtres de qualification à l’Euro 2025, d’où il est revenu avec une commotion cérébrale, entraînant une chute de sa production au mois de mars (6,4 points à 23 % derrière l’arc pendant 9 matches).

J’ai appris de cette période qu’il n’y avait pas de solution magique, que ça n’existait pas. C’est juste inévitable parfois. La seule chose à faire, c’est de garder la même mentalité, ne pas s’arrêter de travailler et continuer à faire ce qui marche. Les temps faibles, ça peut arriver. Mais le plus important, c’est comment de s’en relever. Quand j’ai eu un manque d’adresse par exemple, je continuais d’essayer d’avoir un impact positif dans d’autres secteurs malgré cette baisse de régime. Le plus important, c’est le côté mental, de se dire que ça allait revenir au match d’après en commençant par défendre dur, prendre des rebonds importants, faire tous les à-côtés qui ne vont pas forcément se voir, pour gagner”, disait-il.

“Pour l’instant, je ne connais rien à la NBA”

Il aura besoin de cette patience pour s’établir sur le long terme en NBA. La prochaine étape à cocher ? “Mes objectifs seront très similaires à cette année. J’aimerais avoir un rôle dans une équipe compétitive en NBA, avoir un impact sur une équipe pour gagner. Mais pour l’instant, je n’y connais rien, je n’ai jamais mis un pied là-bas. Il faudra apprendre vite. Je suis prêt à faire n’importe quoi pour réussir en NBA. Et je ne pense pas que changer ma nature sera vraiment nécessaire : je peux progresser en restant moi-même en ajoutant des choses à mon jeu et en développant ma personnalité car je n’ai que 19 ans. J’ai déjà beaucoup évolué cette année en tant qu’homme. J’espère pouvoir continuer d’évoluer outre-Atlantique sans pour autant changer qui je suis.”

Pas facile quand toutes les lumières américaines sont braquées sur soi. Parmi les 10 mocks draft les plus lues des Etats-Unis, 8 le placent actuellement en première position. Si elles se révèlent juste, cela l’enverrait de facto aux Atlanta Hawks, si ces derniers n’échangent pas leur choix numéro un - des discussions avec les San Antonio Spurs, qui disposent des 4e et 8e picks, ont fuité sans que cela ne livre de verdict définitif pour l’instant, sachant que le GM Landry Fields a indiqué que la franchise souhaite conserver son choix. Pourtant, le jeune international français n’est concentré - à raison - que sur le projet qui sera mis en place autour de lui.

Je ne serais pas déçu si je ne suis pas numéro un même si je serais bien évidemment très heureux d’avoir cette chance, disait-il encore début juin. Ma priorité est de trouver une équipe qui a pour objectif de me développer et de construire quelque chose de sérieux dans lequel je peux m’intégrer. Je suis prêt pour ça, ça fait toute ma vie que je m’entraîne pour réaliser ce rêve. Je suis prêt à relever ce nouveau défi. Et si je ne l’avais pas été, j’aurais fait une année de plus ici à Bourg-en-Bresse.”

Sans sa famille mais avec son coach personnel Anthony Brossard

Aux Etats-Unis, le vice-champion du monde U19 n’a pas prévu de changer ses habitudes. Sa famille va bien évidemment l’aider à s’installer aux Etats-Unis et lui rendre visite régulièrement mais elle restera à temps plein à Lyon, notamment au contact de la petite sœur, Ainhoa Risacher, qui va intégrer le groupe pro de l’ASVEL à la rentrée prochaine

En revanche, il sera accompagné d’Anthony Brossard, le coach individuel avec lequel il travaillait à Bourg-en-Bresse. L’ancien responsable technique du centre de formation villeurbannais devrait s’installer outre-Atlantique, pour le plus grand bonheur de Zaccharie Risacher. “L’année que je viens de passer a été réussie en grande partie grâce à Antho. Je suis très content du travail qu’on a pu effectuer cette année au quotidien, avec l’optique de progresser et devenir meilleur. J’aimerais continuer sur cette lancée avec lui. On prévoit de partir ensemble aux Etats-Unis”, confirmait-il lors de sa dernière conférence de presse sur le sol français, la veille de son permis. Cela pourrait être à Atlanta, Washington ou San Antonio.


Carte d’identité

Poste : Ailier
Taille : 2,07 m
Poids : 96 kg
Date de naissance : 8 avril 2005 à Malaga (Espagne)
Equipe 2023-2024 : JL Bourg
Stats 2023-2024 : 10,1 points à 43,9 % aux tirs dont 35,2 % à 3-points, 3,8 rebonds, 0,9 passe et 0,8 interception pour 9,8 d’évaluation en 22 minutes en Betclic Elite (15,9 d’évaluation en 28 minutes en playoffs) ; 11,3 points à 50,3 % aux tirs dont 45 % à 3-points et 3,3 rebonds pour 10,3 d’évaluation en 23 minutes en Eurocup


Points forts / Points faibles

Ailier de grande taille, déjà habitué à jouer à haut niveau et avec de véritables capacités défensives, le profil de Zaccharie Risacher ne passe pas inaperçu auprès des franchises NBA. Sa capacité à hausser son niveau de jeu cette saison en Eurocup comme en playoffs de Betclic Elite en dit long sur sa maturité et sa progression. Voyons dans le détail.

Points forts

Sa défense
C’est le meilleur défenseur de l’équipe”, n’avait pas hésité à lancer Frédéric Fauthoux à répétition au cœur la saison de la JL Bourg. Son envergure couplée à son intensité lui permettent de mettre une grosse pression sur les joueurs adverses, sur tous les postes extérieurs, sur l’homme et sur la ligne de passe. L’ailier n’est pas seulement grand et long, ses appuis lui permettent de tenir plusieurs types de joueurs, y compris des meneurs tels que Mike James ou Nadir Hifi.

Un corps d’athlète
Avec ses 2,07 m et 96 kg, ses bras immenses et son cardio de haut-niveau, il incarne le joueur NBA moderne et longiligne capable de tout faire sur un terrain. Une grosse détente qui s’est remarquée avec de nombreux dunks en haute altitude en fin de saison, et pas qu’en coast-to-coast.

Sa qualité de tir
Shooteur honnête chez les Espoirs, il est devenu un excellent shooteur, la preuve avec ses 45 % à 3-points en Eurocup et plus généralement 38,7 % sur la saison, toutes compétitions confondues. Une qualité mise en valeur par ses excellents déplacements qui lui permettent d’être, comme à la JL, un excellent tireur en catch and shoot. Le tout avec une très belle gestuelle, avec une mécanique huilée qui part de très haut. Encore des progrès à faire aux lancers-francs néanmoins (71 % cette année).

Son QI basket
C’est une menace permanente du fait de sa polyvalence. Il est capable aussi bien de poster son défenseur que de lui shooter sur la tête longue distance. Il est également doté d’une excellente lecture des défenses adverses (démarquages, feintes, utilisation des écrans) notamment pour couper vers le cercle… Voilà autant de qualités offensives à transposer dans la grande ligue, lui qui est un grand travailleur (“toujours le premier à la salle” selon ses coéquipiers bressans”).

“Globalement, je me suis affirmé cette saison. J’ai beaucoup progressé sur mon tir à 3-points. J’ai franchi un palier sur mon agressivité. Mon principal axe de progression, c’est le dribble, notamment le gérer avec une forte pression défensive”

Points faibles

Le leadership
Au contraire d’un Wemby qui détenait les clés du camion des Metropolitans 92 une saison plus tôt, l’ailier de 19 ans n’a pas porté son équipe cette année. Pas de panique : c’était la volonté de la JL Bourg. Néanmoins, l’on attendra de lui qu’il prenne ses responsabilités très vite en NBA, d’autant plus s’il est drafté tout en haut. Il faudra hausser le ton.

La créativité offensive
Comme il l’a admis lui-même lors du Draft Combine de Trévise, il doit travailler en priorité sur son handle pour franchir un nouveau palier. Il n’est pas encore capable de se créer ses points en sortie de dribble, ce qui devrait lui faire défaut à son arrivée en NBA.

Les projections (au 21 juin 2024)

  • Mock Draft ESPN : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 12 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft Bleacher Report : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 12 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft CBS Sports : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 13 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft The Ringer : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 14 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft NBADraft.net : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 8 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft The Athletic : 2 - Alexandre Sarr / 4 - Zaccharie Risacher / 10 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft Yahoo Sports : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 10 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft USA Today : 1 - Zaccharie Risacher / 2 - Alexandre Sarr / 8 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft Net Scouts Basketball : 1 - Alexandre Sarr / 2 - Zaccharie Risacher / 8 - Tidjane Salaün
  • Mock Draft SB Nation : 2 - Alexandre Sarr / 4 - Zaccharie Risacher / 10 - Tidjane Salaün

La liste de tous les workouts effectués par les franchises NBA par Hoopshype

La tendance

Si l’on en croit les principales projections de draft, les Atlanta Hawks devraient sélectionner Zaccharie Risacher en première position - à moins que l’hypothèse Donovan Clingan ne prenne de l’ampleur - avec lesquels il a fait plusieurs workouts. L’hypothèse la moins “favorable” serait que le prospect de la JL Bourg descende au 4e rang chez les San Antonio Spurs. Parfait pour compléter Victor Wembanyama, non ?

ITW Zaccharie Risacher : “Je ne serais pas déçu si je ne suis pas numéro un de draft”
Le bilan de sa saison à la JL Bourg consécutive à son départ de l’ASVEL, sa marge de progression, son futur aux Etats-Unis et en équipe de France, sa préparation jusqu’à la draft, sa lecture des projections, ses objectifs en NBA… Zaccharie Risacher se confie avant son départ aux Etats-Unis.

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