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Eddie Viator (directeur de l’arbitrage) : « On a préparé les arbitres mais ça n’empêche qu’il y a parfois des erreurs »

Sondé par Le Bien Public, Eddie Viator, ancien arbitre international de basket et directeur national de l’arbitrage depuis deux ans, rappelle que l’erreur est humaine, y compris en Ligue Nationale de Basket (LNB).

A l’image de Nancy - Blois, plusieurs rencontres de Betclic Elite ont provoqué de vives réactions sur les terrains et les réseaux sociaux. Dans un dossier très complet consacré à l’arbitrage, Le Bien Public a interrogé Eddie Viator, ancien arbitre international et directeur national de l’arbitrage depuis deux ans. Ce dernier rappelle comment sont désignés les trios d'officiels :

« Dans chaque trio, on doit avoir un "crew chief" (1er arbitre), et ensuite un 2e et un 3e arbitre. Chaque arbitre appartient à un groupe et dans les 38 arbitres de Betclic Élite, il y a 13 crew chiefs. Parfois, ils peuvent arbitrer ensemble en saison régulière, mais les plus capés ne se retrouvent ensemble qu’en fin de saison ou sur les tournois majeurs comme la Leaders Cup. À chaque match, la sélection se fait en fonction du niveau de l’arbitre et du niveau du match. Contrairement au handball, au basket on change tout le temps les trios, on ne reste jamais avec le même arbitre, sauf remplacement de dernière minute. Il convient de trouver un trio qui va fonctionner, et de le reformer si c’est le cas, mais pas sur des matches consécutifs. La fréquence des désignations se fait de la façon suivante : globalement ils font trois matches d’affilée, une pause, trois matches d’affilée, une pause. Cela peut changer avec les matches en semaine, car on n’a pas les internationaux s’ils sont désignés en Euroleague ou en BCL. S’ils partent le lundi, on ne peut les retenir sur un match le dimanche. En Betclic Élite et en Pro B, on n’a pas le problème de la distance, ils peuvent aller dans toute la France. On essaie de ne pas faire arbitrer un officiel le même club a minima avec 3 ou 4 semaines de délai, sauf cas de force majeure (remplacement de dernière minute), et si on sait qu’il n’y a pas eu d’incident sur la rencontre précédente. »


Autre sujet à débat : la vidéo, qui est à entrée dans les moeurs du basket français et mondial, même si les subtilités du règlement FIBA ne sont pas toujours applicables.

« Quand la FIBA a créé la vidéo pour le basket, elle a détaillé des cas précis pour lesquels les entraîneurs ou les arbitres pouvaient aller voir la vidéo. En LNB, on n’utilise pas tous les cas de la FIBA. Comme un arbitre qui se trompe sur une sortie de balle au début ou à la fin d’une rencontre, cela ne peut pas être vérifié en vidéo, alors qu’en FIBA, ils peuvent. (...) Aujourd’hui, la Betclic Elite est passée sur Skweek (le diffuseur officiel), mais avant on était sur Keemotion avec une caméra fixe qui ne prenait qu’un plan large. Avec trois ou cinq caméras, on peut demander d’autres ralentis. Peut-être qu’en fin de saison, on fera un bilan et on optera pour le choix d’ajouter de nouveaux cas. L’ennui avec ça, c’est que la FIBA, l’Euroleague et la LNB sont trois entités différentes, qui n’ont pas les mêmes cas de figure, les arbitres doivent switcher dans leur tête. »

Plus de tension que l’an dernier avec le couperet des trois descentes

Rappelons la spécificité de cette saison 2023-2024 de Betclic Elite : les trois descentes en Pro B en fin de saison contre deux habituellement, ce qui actera le retour à une élite à 16 clubs la saison prochaine. Une pression supplémentaire sur les arbitres, selon Eddie Viator.

« On se doute que c’est une année qui compte coefficient 2 ou 3, avec trois descentes, et assez tendue sur ce démarrage. On le sent plus que l’an dernier en début de saison. On sent que c’est tendu, que chaque victoire ou défaite a une importance pour la suite. On a préparé les arbitres à cela mais ça n’empêche pas qu’il y a parfois des erreurs, mais c’est un championnat qui est un peu particulier, qui va se disputer de manière un peu "sanguinaire", et qui va apporter un intérêt particulier. Les arbitres doivent être prêts pour des matches difficiles chaque weekend. »

L’ancien arbitre de haut niveau précise enfin que « tous les arbitres sont supervisés sur tous les matches, sur tous les terrains cette année ». C’est ainsi que les officiels jouent tous les weekends leur place dans la division ou comme arbitre principal, au même titre que les clubs.

Photo : Arbitre (Tuan Nguyen)

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