Ce jeudi, le président de l’Etoile Rouge de Belgrade Nebojsa Covi a prononcé une petite phrase qui dans l’absolu pourrait permettre au basket européen de faire un grand bond vers plus de sagesse. Il a indiqué qu’il ne cherchait pas pour l’instant à négocier des transferts car la compétition reine européenne envisage de mettre au point un « plafond salarial ».
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Le plafond salarial, c’est le fameux salary cap des franchises NBA. Une masse salariale des joueurs maximale soumise à un système complexe de règles et d’exceptions, qui permet de ne pas déraper financièrement, de ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas. Il existait déjà un salary cap aux Etats-Unis au milieu des années 40 (!) mais il s’était éteint au bout d’une seule saison et c’est lors de la saison 1984-85 qu’il est réapparu afin de niveler les chances de chacune des franchises. Encore une idée de génie du commissioner David Stern. Le montant du salary cap évolue en fonction des revenus de la ligue et pour la saison 2019-20, le plafond était limité à 109,14 millions de dollars. Au lieu d’augmenter comme prévu initialement, il pourrait toutefois redescendre sous la barre des 100M$ en raison des conséquences de la crise financière.
L’Euroleague vise à limiter la NBA. Il faut dire que les salaires des joueurs de la plupart de ses clubs ne sont pas du tout en accord avec les revenus de ceux-ci. Il faut donc louer a priori cette initiative. Mais on demeure très sceptique sur sa réalisation et donc son efficacité. Le problème, c’est qu’en Europe, il existe nombre d’équipes qui appartiennent à des mécènes comme Juan Roig à Valence, Giorgio Armani à Milan, à des clubs de football comme à Barcelone et au Real Madrid ou à des conglomérats de sociétés opaques. Ce sont eux qui renflouent systématiquement en fin d’exercice les caisses de la section basket. Depuis que les chiffres du FC Barcelone (32,3M€ de déficit pour la saison 2018-19, 52M€ pour l’ensemble de ses sections hors foot) et du Real Madrid (27,9M€) ont été rendus publics, cela a créé un choc et froissé les esprits cartésiens. On s’est rendu compte que le « grand » Barça génère des recettes guère plus conséquentes que celles de l’ASVEL ! De plus, la fiscalité des contrats est extrêmement différente d’un pays à l’autre et la France est ainsi très désavantagée vis à vis des autres pays même limitrophes. La NBA, c’est 29 sociétés américaines et une canadienne alors que l’Euroleague c’est 10 pays différents, certains étant hors de l’Union européenne alors que d’autres sont en partie (Russie et Turquie) ou totalement en Asie (Israël).
Ce qui fait réfléchir les instances de l’Euroleague c’est bien entendu la crise économique dans laquelle tous les pays sont en train de plonger avec la pandémie de coronavirus. Plusieurs clubs ont déjà annoncé qu’ils allaient réduire très sérieusement la voilure : le CSKA Moscou, qui paraissait insubmersible, Anadolu Efes et Baskonia Vitoria évoquent de futurs budgets de -30%, Fenerbahçe, qui était déjà en proie à des turbulences économiques au préalable et qui pourrait perdre son coach cinq étoiles, Zeljko Obradovic, le Panathinaikos, hyper dépendant de son fantasque propriétaire, Dimitris Giannakopoulos, qui va visiblement vendre quelques bijoux de famille dont le meneur Nick Calathes, le FC Barcelone, qui annonce des coupes dans les salaires, le Maccabi Tel-Aviv, qui dépend fortement des recettes aux guichets qui n’ont pas été réalisés avec l’arrêt de la saison et qui a demandé l’aide de l’Etat israélien, etc. Et si le Zenit Saint-Petersbourg n’évoque pas des restrictions et est sur la piste du tireur d’élite national Alexey Shved, c’est bien qu’il est soutenu depuis 17 ans par la société énergétique Gazprom au chiffre d’affaire supérieur à 125 milliards de dollars (!) dont l’apport présumé fausse son véritable équilibre financier. Car, on ne le répètera jamais assez, l’Euroleague qui propose un spectacle sportif incomparable en Europe, n’a pas de vrai modèle économique. Ce ne sont pas la billetterie, les droits TV, le sponsoring, l’hospitalité qui font tourner la machine comme en NBA. Ce sont des artifices.
Alors, bravo si les instances de l’Euroleague parviennent à freiner l’inflation des salaires constatée ces dernières années avec les contrats mirifiques accordés à Shane Larkin, Alexey Shved et autre Nikola Mirotic. Mais on attend de voir pour y croire. Pour l’instant, la ligue qui est exemplaire en ce sens, c’est… la Ligue Nationale de Basket. Les salaires qui y sont proposés font peut-être pitié en comparaison avec ceux des mastodontes européens mais ils sont totalement en adéquation avec les revenus des clubs français. A ses débuts, la LNB aussi a vu quantité de ses clubs finir dans le fossé pour avoir pris des risques financiers inconsidérés. C’est pourquoi elle s’est dotée d’un Contrôle de Gestion efficace et qui prône la transparence. Et de ça, il faut en être fier. L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.
Photo d’ouverture: Pierre Oriola (FC Barcelone, Euroleague)
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Le plafond salarial, c’est le fameux salary cap des franchises NBA, une masse salariale maximale qui permet de ne pas déraper financièrement, de ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas. Il existait déjà un salary cap aux Etats-Unis au milieu des années 40 (!) mais il s’est éteint au bout d’une seule saison et c’est lors de la saison 1984-85 qu’il est réapparu afin de niveler les chances de chacune des franchises. Encore une idée de génie du commissioner David Stern. Le montant du salary cap évolue en fonction des revenus de la ligue et pour la saison 2019-20, le plafond était limité à 109,14 millions de dollars. Au lieu d’augmenter comme prévu initialement, il pourrait toutefois redescendre sous la barre des 100 millions en raison des conséquences de la crise financière.
L’Euroleague vise à limiter la NBA. Il faut dire que les salaires des joueurs de la plupart de ses clubs ne sont pas du tout en accord avec les revenus de ceux-ci. Il faut donc louer a priori cette initiative. Mais on demeure très sceptique sur sa réalisation et donc son efficacité. Le problème, c’est
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