En direct avec… Sylvain Francisco (Roanne) : « Mon pire souvenir ? Quand les clubs ne me voulaient pas à 13-14 ans »

Après une première saison en pro à Boulogne-Levallois puis deux années en Pro B au Paris Basket, Sylvain Francisco (1,85 m, 23 ans) a retrouvé la première division française à la rentrée avec la Chorale de Roanne. Le meneur de jeu au style très américanisé compte bien s’y imposer sous les ordres de Jean-Denys Choulet. Il est l’invité de notre rubrique « En direct ».

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

C’était contre Monaco lors de la saison 2017-2018 quand j’étais à Boulogne-Levallois. Nous avions perdu 71-77. J’étais coaché par Fred Fauthoux et Sacha Giffa. J’en garde un très bon souvenir car le premier match professionnel a toujours un côté spécial. J’avais un contrat aspirant, je suis rentré dans un gros match puis ensuite je l’ai fini, je voyais déjà ça comme quelque que chose de grand. Je ne peux pas l’oublier, c’est gravé à vie (NDLR : Sylvain Francisco a joué 8 minutes et compilé 2 points, 1 contre, 1 rebond et 1 passe pour 3 d’évaluation).

Quel joueur vous a rendu meilleur ?

Dans tous les clubs où je suis allé, tous les joueurs avec qui j’ai joué m’ont rendu meilleur, même si à chaque fois c’était des expériences différentes. Il y aussi des joueurs contre qui j’ai joué, des joueurs comme David Holston (JDA Dijon) et John Roberson (Elan Chalon de 2015 à 2017 puis Asvel de 2017 à 2018). J’ai surtout regardé comment ils avaient fait pour avoir des responsabilités et se faire un nom en Jeep Elite. Mais mes grands-frères m’ont aussi beaucoup inspiré.

Avez-vous un modèle ?

Mon modèle quand j’étais jeune était Andrew Albicy quand il était à Paris-Levallois. Je voulais être comme lui, je me le disais. J’ai eu la chance de jouer contre lui en phase de poule de l’Eurocup avec Boulogne-Levallois quand il évoluait avec Andorre lors de la saison 2017-2018.

Qui est le meilleur coach actuel de votre championnat ? Lequel vous a le plus marqué ?

Pour moi, c’est mon coach actuel. C’est Jean-Denys Choulet (rires). Il a une prestance qui te booste mentalement. Il nous motive beaucoup et nous donne beaucoup de confiance. Je lui tire mon chapeau. Avec coach Choulet, on est libres et quand il nous parle, c’est comme s’il nous disait : « Joue ton jeu, fais ce que tu as à faire, mais fais les choses bien ». Il nous donne confiance les uns en les autres donc franchement, pour moi, c’est lui le meilleur.

Quel a été votre adversaire le plus coriace ?

Je dirais Paris Lee (Orléans) mais lors du match aller de cette saison, je n’étais pas au top (rires). Sinon, Diante Garett (JobStairs Giessen, Allemagne) était pas mal non plus quand il jouait au Reale Mutua Torino (Italie) et que nous les avions joué avec Boulogne-Levallois en Eurocup lors de la saison 2017-2018. C’était mon ennemi, il a un talent incroyable. Il a mis un game winner en sortie d’écran, j’étais passé sous l’écran et j’étais tellement énervé. Au retour, je me disais : « Il faut que je gagne mon duel face à lui même si je n’ai pas trop de temps de jeu ».

Qui est le meilleur joueur actuel de Jeep Elite ?

C’est difficile d’en choisir un seul. En Jeep Elite, nous avons beaucoup de bons et très bons joueurs. Il y a des joueurs comme Paris Lee (Orléans), Jerry Boutsiele (Limoges), Dee Bost (Monaco), David Holston (JDA Dijon), Axel Julien (JDA Dijon) ou encore Danilo Andjusic (JL Bourg). Tous sont des gros joueurs et je ne peux pas en sélectionner un seul, c’est trop dur (rires).

Quel a été le joueur qui vous a le plus marqué ?

C’est David Holston (JDA Dijon), je ne le connaissais pas, c’était lors de ma première saison aux Metropolitans 92 que je l’ai découvert. J’ai remarqué quelque chose, il peut « dormir » et se réveiller à tout moment. Je m’en rappelle, il avait inscrit trois paniers à trois-points de suite lors du match retour en Jeep Elite en 2018. Je me suis dis « mais c’est qui, lui ? ». (NDLR : défaite 79-103 de Boulogne-Levallois face à Dijon, David Holston a terminé le match avec 12 points à 4/6 à trois-points, 4 rebonds, 5 passes pour 18 d’évaluation en 22 minutes de jeu).

« On me disait : « Laisse tomber le basket, ton jeu n’est pas adapté à la France et en plus tu es trop petit, tu ne vas pas trop grandir »

Quel est le club dans lequel vous rêvez de jouer ? Et au contraire, un club où vous ne voudriez pas aller ?

Je vais donner mes deux choix. J’aimerais aller en NBA aux Los Angeles Lakers (rires) et en second choix, c’est le Barça. Déjà au foot, Barcelone était déjà mon club préféré étant petit et au basket aussi. Je n’étais pas trop Euroleague mais j’ai vraiment commencé à m’y intéresser quand j’étais au Paris Basketball en Pro B. Le Barça a un palmarès incroyable, ils ont eu beaucoup de joueurs comme Thomas Heurtel (Asvel), Pau Gasol (Barcelone). C’est un club multisport et ça me fait rêver. Sinon, je n’ai pas vraiment de clubs où je ne voudrais pas aller. Pour moi, aller dans un club professionnel, c’est toujours une opportunité parce que beaucoup n’ont pas la chance d’être pro.

Quelle est la salle proposant la meilleure ambiance ?

Je dirais Limoges à Beaublanc, même si au Portel, c’était pas mal non plus. La salle ne m’a pas marqué, Beaublanc c’est grand, mais quand j’étais en high school, il y avait ce genre de salle. Mais ce qui m’a le plus choqué, c’est les supporters. Ça criait tout le temps, ça chantait. C’était avec Levallois et à chaque fois que Remi Lesca (Elan Béarnais aujourd’hui) avait la balle, il se faisait siffler car il n’était pas trop aimé à Limoges (rires). Nous étions obligés de faire nos systèmes avec des signes, il était impossible de nous entendre.

Et la ville où vous avez préféré jouer ?

Pour moi, c’est Paris. C’est la capitale, là où j’ai grandi, c’est la terre de mes débuts. J’ai adoré jouer là-bas.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Il y en a beaucoup, c’est difficile de choisir. Il y a bien sûr mon premier match professionnel et l’Eurocup, c’est inoubliable. Ensuite, c’est le Quai 54 que j’ai gagné en 2019 avec la Team La Fusion. Et enfin, c’était aussi de battre mes grands frères en 1 contre 1 (rires).

À l’inverse, quel est votre moins bon souvenir ?

Mon pire souvenir, c’était quand la plupart des clubs ne me voulaient pas quand j’avais 13-14 ans. J’avais fais beaucoup de détections et j’avais eu beaucoup de réponses négatives car j’étais trop petit et parce que mon jeu était trop américanisé. On me disait : « Laisse tomber le basket, ton jeu n’est pas adapté à la France et en plus tu es trop petit, tu ne vas pas trop grandir ». Ça m’a plus motivé qu’autre chose, j’avais toujours ça en tête et ça me motive encore.

Avez-vous un match référence ? Et un dont vous avez honte ?

Mon meilleur match, c’était quand j’étais à Levallois lors de ma première année professionnelle face à Hyères-Toulon en Jeep Elite. J’avais mis 19 points, pris 11 rebonds et fait 9 passes décisives en Espoir et la veille, j’avais joué avec les pros et j’avais mis 19 points. C’est un week-end que je n’oublierai pas, ce sont des rencontres références pour moi. Sinon, il n’y a pas de match où j’ai eu honte. Même dans les mauvais matchs, je n’ai pas honte car ça arrive à tout le monde de passer au travers. Nous sommes des humains et on ne peut pas être à 100% tout le temps.

“J’étais avec les rookies comme Frédéric Loubaki, Ivan Février et Neal Sako. On était tout le temps ensemble.”

Si vous pouviez voler le move d’un joueur, lequel serait-ce ?

Si je pouvais, je volerai le fade away de Michael Jordan.

Pourquoi avoir choisi le 3 comme numéro de maillot ?

Je porte le numéro 3 car c’était le numéro d’Allen Iverson. Mais le numéro 3 c’est vraiment pour la mentalité qu’il avait et qu’il a eu durant ses saisons en NBA. Pour moi, j’ai envie de dire que j’ai la même mentalité. On parle quand même d’une personne qui a réussi à emmener son équipe en finale NBA à lui tout seul.

Avec quels joueurs avez-vous le plus d’affinités ?

Partout où je suis passé, j’ai toujours eu de bonnes affinités. Mais quand j’étais à Boulogne-Levallois, j’étais avec les rookies comme Fredéric Loubaki (Union Tarbes Lourdes, NM1), Ivan Février (Nanterre 92) et Neal Sako (Boulogne-Levallois). On était tout le temps ensemble.

Quels sont vos sujets de conversation dans les vestiaires ou entre les entraînements ?

Franchement, on parle de tout et n’importe quoi. Sinon, on parle de l’actualité. Je suis aussi souvent sur mon téléphone. Mais on parle surtout des systèmes de jeu en fin d’entraînement, on essaye de voir ce qu’on peut faire, ce qu’on amener en plus et voir comment les équipes pourraient défendre.

Avec qui monteriez-vous votre cinq de légende ?

Pour mon five de légende, je prendrai : Allen Iverson, Kobe Bryant, Michael Jordan, Lebron James (Los Angeles Lakers), Shaquille O’Neal et moi, Sylvain Francisco en sixième homme (rires).

Que feriez-vous si vous ne jouiez pas au basket ? Où vous voyez-vous après le basket ?

Si je ne jouais pas au basket, je pense que je serais businessman. Je pense que j’aurais pu créer une marque de vêtements de luxe ou je serais dans l’immobilier. Après, j’ai beaucoup de choses en tête mais pour l’instant, je ne dévoile rien, c’est privé. Il y a le basket mais il y a aussi une après carrière et franchement on a l’exemple avec Tony Parker. Beaucoup rêvent de ce qu’il fait actuellement.

Photo d’ouverture : Sylvain Francisco (Charles Perrier Photographie)

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Quel souvenir gardez-vous de votre premier match professionnel ?

Mon tout premier match officiel en professionnel était contre Monaco lors de la saison 2017-2018 quand j’étais à Boulogne-Levallois. Nous avions perdu 71-77. J’étais coaché par Fred Fauthoux et Sacha Giffa. J’en garde un très bon souvenir car le premier match professionnel a toujours un côté spécial. J’avais un contrat aspirant, je suis rentré dans un gros match puis ensuite je l’ai fini, je voyais déjà ça comme quelque que chose de grand. Je ne peux pas l’oublier, c’est gravé à vie. (NDLR : Sylvain Francisco a joué 8 minutes et a compilé 2 points, 1 contre, 1 rebond et 1 passe pour 3 d’évaluation)

Quel joueur vous a rendu meilleur ?

Dans tous les clubs où je suis allé, tous les joueurs avec qui j’ai joué m’ont rendu meilleur, même si à chaque fois c’était des expériences différentes. Il y aussi des joueurs contre qui j’ai joué, des joueurs comme David Holston (JDA Dijon) et John Roberson (Elan Chalon de 2015 à 2017 puis ASVEL de 2017 à 2018). J’ai surtout regardé comment ils avaient fait pour avoir des responsabilités et se faire un nom en Jeep Elite. Mais mes grands-frères m’ont aussi beaucoup inspiré.

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