Aller au contenu

Endy Miyem (Bourges) : « J’ai en ligne de mire les JO de 2024 »

Tout comme son frère, Essomé, l’internationale Bleue Endy Miyem (1,88 m, 34 ans), a manqué une bonne partie de la saison dernière. Pire, l’ailière forte, toujours plâtrée à la jambe gauche, à cause d’une blessure à la cheville, a dû renoncer au Mondial fin septembre. Un moment inédit dans son immens

Tout comme son frère, Essomé, l’internationale Bleue Endy Miyem (1,88 m, 34 ans), a manqué une bonne partie de la saison dernière. Pire, l’ailière forte, toujours plâtrée à la jambe gauche, à cause d’une blessure à la cheville, a dû renoncer au Mondial fin septembre. Un moment inédit dans son immense carrière avec 235 sélections internationales, qui lui permet de prendre du recul.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Pour la famille Miyem, cette saison aura vraiment été chaotique avec des blessures, vous et votre frère…
« Oui c’est clair (rires). C’est sûr que c’est un petit peu compliqué au niveau physique. Il y a des moments plus difficiles que d’autres, cela fait partie de la vie d’un sportif de haut niveau. Justement, il faut l’appréhender, rester patiente, ce qui est gage de réussite ensuite. »

C’est une saison historique pour votre club (doublé Europcup/Championnat de France) mais pour vous aussi avec cette blessure longue durée (fissure au tendon de la cheville gauche) ?
« C’est sûr qu’à titre individuel c’était un petit peu plus compliqué. Jusque là, j’étais plutôt épargnée, je n’ai jamais eu d’aussi longue blessure dans ma carrière. Je n’ai jamais raté de compétitions avec l’équipe de France depuis 2009 au moins. Il y a des gens qui arrivent à passer au travers, certains sont gênés dès le départ et moi finalement, j’ai été assez tranquille jusqu’à cette saison. Je le prends comme un challenge. Je n’avais pas envie de me dire que je vais laisser cette blessure arrêter ma carrière, voilà. Je vais tout faire pour revenir à mon meilleur niveau. En tout cas, moi, je donnerai tout, il y a des choses que l’on ne comprend pas. Si le corps décide que non, ce sera non (rires). Le but c’est de se relever et de continuer à travailler. »

Surtout quand on sait qu’il y a de beaux objectifs derrière
« Exactement, il y a de belles choses en perspective avec le retour en Euroleague. Pour moi, j’ai juste envie de dire, juste jouer une saison entière ce serait un très bel objectif. Ensuite j’ai en ligne de mire les JO de 2024. C’est ce que j’ai envie de viser et je sais que cela passe par la saison prochaine. Step by step. »

Cette blessure, est-ce finalement un mal pour un bien pour mieux repartir ?
« On peut le transformer comme ça. J’essaie de garder le moral, de continuer à travailler. Je vais à la musculation, même si je ne peux faire que le haut du corps pour l’instant. Je me dis que ce temps où je suis arrêtée me permet de me reposer parce que cela fait un moment que j’enchaîne. Mais c’est un repos actif. Je continue de travailler pour être prête pour reprendre dans les meilleures conditions. Me reposer physiquement, mentalement pour pouvoir entamer cette dernière ligne droite. »

Les JO 2024 devraient se tenir au Stade Pierre Mauroy de Villeneuve d’Ascq. En êtes-vous satisfaite ?
« Honnêtement, si je parle que de mon point de vue, j’ai envie de dire n’importe où pour moi c’est bon (rires). Si aujourd’hui on me dit « Tu peux être dans l’équipe, tu seras en pleine forme, en bonne santé », je signe maintenant. À Lille, au Parc des expo je ne sais où, je signe. C’est vrai qu’avant ça, j’étais un peu triste que ce ne soit pas à Paris. Forcément, on parle des JO de Paris donc on s’attend à être dans une des nombreuses salles que possède Paris. Maintenant, si cela ne se fait pas, tant pis. J’espère pour le basket français le fait que ce soit à Lille ne change rien, qu’il y aura beaucoup de monde. Généralement voilà, aux JO de Tokyo, on s’attend à être à Tokyo. D’autant plus que c’est chez nous. Paris c’est spécial. Mais bon, je sais que dans le Nord, c’est une bonne terre de basket, on est toujours bien reçu. Je ne doute pas que les gens viendront nombreux et nombreuses à supporter le basket français. »

« On était tous les quatre et on se dit : « Bon les gars, il faut que l’on aille jusqu’à Paris 2024. On ne peut pas s’arrêter maintenant, ce n’est pas possible ! »

Est-ce que les JO à Paris seront le clap de fin de votre carrière internationale ?
« Oui je pense, sûrement. J’essaie d’arrêter de vouloir lire dans l’avenir. Je sais qu’à un moment, je me disais « non c’est mort, j’arrête après les JO 2020. Je n’irai pas jusqu’à Paris, c’est foutu « . Finalement, je me prends à rêver de Paris. Je vais juste essayer de vivre l’instant présent comme on dit. Après ce gros objectif, c’est un peu flou, on verra. Je n’ai pas envie de fermer de porte mais c’est vrai que pour l’instant je suis plus sur Paris 2024. »

Quand on voit une équipière comme Sandrine Gruda qui pousse ses limites année après année, cela ne donne pas envie de suivre son exemple ?
« C’est vrai qu’on en a discuté, je ne sais plus en quelle année mais elle me dit : « Allez Endy, on va jusqu’à Paris 2024 ! « . Je lui rétorque, « ça ne va pas ou quoi ! 36 ans, mais jamais ! Je pense que je serai fatiguée, j’en aurai marre « . Et puis, à Tokyo, je me souviens qu’on s’est réuni avec Nico Batum, Nando de Colo, Sandrine et moi. On était tous les quatre et on se dit : « bon les gars, il faut que l’on aille jusqu’à Paris 2024. On ne peut pas s’arrêter maintenant, ce n’est pas possible ! » (rires). C’est vrai que je lui ai avoué que je l’envisageais un petit peu plus. Physiquement je me sentais plutôt bien même mieux que ces dernières années. Bon il se trouve que je me suis blessée mais globalement avant ça, je me sentais très bien. »

Avant cette blessure vous aviez retrouvé votre meilleur niveau ?
« C’est vrai mais parce que j’ai aussi fait pas mal de travail physique pour ça. J’ai travaillé avec mon coach individuel de basket, mon préparateur physique qui m’a fait un programme de nutrition. Donc voilà, j’étais suivie là-dessus et on s’était mis un bel objectif au niveau physique pour moi pour que je puisse encore me sentir mieux et que je puisse repousser ces limites. »

Nous avons évoqué l’équipe de France et les Jeux Olympiques mais quelle est votre analyse sur cette liste pour le Mondial ?
« Elle est très belle, dans la continuité de ce qui se faisait. Je suppose qu’il y aura un groupe un petit peu plus réduit au moment du premier stage (NDLR : le stage débute le 9 août à l’INSEP). Mais il y a quand même de gros talent, des filles qui sont là depuis un moment, d’autres un peu moins mais qui sont talentueuses. Après on sait que le Mondial c’est toujours une compétition assez compliquée. Il me semble que le meilleur résultat qu’on ait fait c’est cinquième (NDLR : troisième en 1953). Je leur souhaite de faire mieux. Il faut vraiment y arriver prêt, le couteau entre les dents. Je ne vais pas dire que c’est comme les JO mais presque. Il y a les mêmes adversaires, le niveau est très haut. »

Comment sentez-vous ce nouveau staff (Jean-Aimé Toupane, Cathy Melain, David Gautier) qui va débuter sa première grosse compétition ?
« Au final, je ne le sens pas trop. Je n’ai pu partager avec eux qu’en novembre seulement. En février, vu que j’étais blessée, je n’ai pas pu participer à la fenêtre. J’ai donc très très peu de vécu avec eux. Tout ce que je sais c’est qu’ils sont dynamiques, motivés. Ils sont arrivés avec un vrai axe de travail, une vraie volonté de tourner le jeu un peu différemment. C’était assez clair. Maintenant, on sentait qu’il fallait travailler sur ces nouveaux principes de jeu pour retrouver du liant, des automatismes. Je pense qu’il faut du temps à ce nouveau staff tout comme à l’effectif qui est aussi un peu nouveau. Je pense que cet été est le moment de pouvoir consolider le travail établi en novembre et en février. »

Vous parliez d’un effectif nouveau, une petite nouvelle que vous connaissez très bien sera partenaire d’entraînement, votre équipière à Bourges Pauline Astier, auteur d’un bel Euro U20?
« C’est vrai que j’ai regardé son Euro, je lui écrivais des petits messages après ses matches. Je suis très contente pour elle parce qu’elle a montré de très belles choses cette saison. Elle a confirmé sur cet Euro où il me semble, elle a pas mal dominé, je pense qu’elle a bien tiré son équipe. C’est bien, elle ait montré du leadership. C’est une belle récompense pour elle, un petit encouragement pour lui dire de continuer de travailler comme elle le fait parce que l’équipe de France A, ce n’est pas si loin que ça (rires). »

(c) FIBA

En parlant de Bourges, que pouvez-vous nous dire que les nouvelles venues ?
« Il y a de belles arrivées. Yvonne Anderson, j’ai plus joué contre elle en sélection notamment à l’Euro. C’est vrai que quand on a joué contre Venise, j’étais blessée donc c’est un peu différent. Mais on a vu tout l’étendu de son talent, donc c’est bien de se dire que l’on va avoir cette fille avec nous pas face à nous. »

Est-ce que vous avez suivi le tirage des phases de poule d’Euroleague, réalisé la semaine dernière ? « Oui je l’ai vu passer, sympa le groupe (rires). Il y aura de beaux déplacements. Je n’attendais que ça de pouvoir rejouer en Euroleague (NDLR : elle n’a pas participé à cette compétition depuis la saison 2017-2018 avec Schio en Italie). C’est ce que l’on veut, qu’on attend avec impatience : des bons matches comme cela, avec une bonne opposition. C’est top ! »

Vous allez retrouver en plus une de vos anciennes partenaire, Iliana Rupert…
« Oui direct. À voir comment elle va réussir à s’acclimater à Bologne. J’espère qu’elle va réussir à avoir le même rôle et la même efficacité qu’elle a pu avoir à Bourges. »

Quel est donc la suite de cet été, alors que vous espérez un retour à la compétition fin octobre ?
« J’ai le plâtre jusqu’au 3 août. Ensuite, je vais avoir une botte pendant environ un mois. Le temps où je l’aurais, je vais pouvoir commencer les soins de kiné. Recommencer à mobiliser la cheville, recommencer à marcher (rires). Puis, petit à petit, je pense sur le troisième-quatrième mois, ce sera la reprise de la muscu parce que c’est vrai que là j’ai un mollet (rires) qui s’atrophie et une jambe gauche globalement qui a perdu en tonus musculaire, clairement. Tout cela, il va falloir le reprendre pour éviter les blessures au moment de la course. »

Quand on voit Céline Dumerc revenir de blessure à 39 ans, cela vous donne des « motifs d’espoir » même si vous êtes bien plus jeune que votre amie (34 ans) ?
« Oui mais Céline est une tarée (rires). C’est une tarée. Elle, je ne sais pas comme elle fait franchement à 40 ans. »

Vous avez accordé récemment une interview au journal L’Union et vous dites vouloir terminer votre carrière à Bourges, est-ce toujours le cas ?
« C’est vrai que je souhaitais revenir à Bourges, éventuellement finir là-bas. Maintenant, encore une fois, je relativise pas mal et je me dis on verra. En tout cas, je voulais revenir à Bourges, c’est chose faite, derrière, l’avenir nous le dira. »

.

.

[armelse]

[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Photo : Endy Miyem (FIBA)

Commentaires

Fil d'actualité