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Entretien « Papa de basketteur » – Deron Hayes : « Killian est prêt »

A 16 ans, Killian Hayes continue de franchir les étapes à une vitesse folle. La semaine a été chargée pour le jeune espoir choletais, MVP du dernier Euro U16 avec les Bleuets cet été, entre son entrée à Boulazac pour disputer deux minutes en Pro A pour la deuxième fois de la saison, et… Continue rea

A 16 ans, Killian Hayes continue de franchir les étapes à une vitesse folle. La semaine a été chargée pour le jeune espoir choletais, MVP du dernier Euro U16 avec les Bleuets cet été, entre son entrée à Boulazac pour disputer deux minutes en Pro A pour la deuxième fois de la saison, et sa première titularisation en pro mardi soir à Saint-Vallier en Coupe de France (4 points, 2 rebonds et 3 passes décisives pour 7 d’évaluation en 15 minutes). Né le 27 juillet 2001 à Lakeland (Floride), Killian n’est autre que le fils de DeRon Hayes, shooteur d’élite qui a principalement sévi à Cholet Basket (1998-2000, 2002-2004 & 2008) mais a également laissé de très bons souvenirs à Bourg, Nancy, Limoges, Evreux, Angers et Orchies.

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Comme son fils, DeRon, naturalisé français au cours de sa carrière, est un vrai mordu de basket. Pour preuve, à 47 ans, il n’a toujours pas réussi à raccrocher et joue toujours avec la Pré-Nationale de Cholet Basket où il est également entraîneur pour les U17 et U18. Alors que son prodige de rejeton poursuit son ascension, l’ancien chouchou de la Meilleraie a accepté d’inaugurer cette mini-série d’entretiens consacrés aux papas de basketteurs, où il sera notamment question des premiers pas de Killian et du rôle que Deron a pu jouer pour l’accompagner dans ses choix et sa progression.

DeRon Hayes, dans quel contexte est né votre fils ?

Il est né en juillet 2001. Je sortais d’une pige aux Etats-Unis en ABA, une ligue qui était juste en dessous de la NBA à l’époque, un peu comme la D-League aujourd’hui. J’étais à Indiana avec ma femme, et lorsque ça s’est terminé, nous sommes retournés chez nous en Floride pour passer l’été. Et il est né là bas, dans le même hôpital que moi (Lakeland).

Vous rappelez-vous des premiers moments où Killian et vous avez commencé à jouer au basket ?

C’est difficile à dire, Killian est né avec un ballon en main ! C’est un peu le cas pour tout basketteur qui a un fils, la première chose qu’il voit où qu’il touche, c’est le basket. C’était le cas avec lui. Il en est tombé amoureux très vite et s’est rapidement retrouvé comme un poisson dans l’eau. Il tenait déjà un ballon en main avant même de savoir marcher, donc ça remonte à très tôt.

Avez-vous une anecdote sur les premiers pas de Killian basketteur ?

Lorsque j’étais à Nancy (2004-2007), on jouait souvent dans le jardin où on avait installé un panier. Il avait à peine 3-4 ans et il voulait absolument dunker. On baissait le panier sur le côté et il se faisait de véritables dunk contests ! Il avait déjà tout ça en tête, à vouloir faire des 360, des choses comme ça. Il voulait absolument les reproduire.

Quel regard portait-il sur votre carrière de joueur professionnel ? Il vous en parlait beaucoup ?

Disons qu’il regardait beaucoup de basket de manière générale. Il était toujours à la salle et comme tous les enfants il allait s’amuser sur les paniers après les matchs. Quand il jouait aux jeux vidéos, c’était aussi beaucoup de basket et à la télé, il se gavait des « And One mixtapes ». Il regardait ça, mais vraiment beaucoup ! Et moi aussi je dois dire (rires). Tout ça a eu une influence sur le basket qu’il joue aujourd’hui plus que ma propre carrière, même si les cross-overs ou ankle breakers, étaient des gestes que j’aimais aussi.

Quelles sont les premières qualités que vous lui trouvez en tant que basketteur ?

Malheureusement je le regarde peu jouer en match. Il joue souvent le samedi en même temps que moi. Mais quand je le vois jouer, je dirais qu’il est déjà plus grand que ses adversaires. Il est aussi plus rapide que les autres, et avec sa patte gauche, il peut crosser tout le monde. Il défend aussi, il peut défendre tout terrain. Et ce n’est pas quelqu’un d’égoïste sur un terrain. Il essaie de faire jouer tout le monde et prend du plaisir à le faire. Je ne pensais pas qu’on arriverait à un tel niveau dès maintenant. Mais surtout, quand je le regarde jouer, je vois qu’il prend du plaisir. Et quand c’est comme ça, il joue bien. C’est le plus important pour moi.

Quel genre de papa étiez-vous au bord du terrain ?

Plutôt discret. Je n’ai pas envie de parler, de commenter, de crier ou des choses de ce genre quand je regarde un match de mon fils. De toute façon, lui est comme moi de ce côté là. Quand il est dans son match, il est concentré à fond, il n’écoute personne dans les tribunes. Je respecte aussi le jeune basketteur qu’il est encore. Il fait ses choses, et forcément il fait des erreurs aussi. Mais c’est le basket, ça ne peut jamais être parfait. Quand je peux aider, je donne quelques consignes, mais je n’interviens pas pendant le match, je le laisse jouer. On parle avant ou après, sinon mais c’est lui seul qui est aux commandes.

Avez-vous déjà eu de mauvaises expériences avec un coach ou une équipe de Killian ?

Pour l’instant non. On a eu la chance de toujours avoir pu compter sur de bons entraîneurs. En général tout se passe bien avec Killian. C’est un joueur qui aime défendre, faire jouer les autres et prend du plaisir à le faire. Pour moi, c’est la meilleure chose qu’un coach peut demander à un joueur. Il se donne toujours à l’entraînement, à 100%, il ne triche pas et ses aussi écouter ses entraîneurs.

Que mettez-vous en place pour l’accompagner ?

Rien de particulier. Quand j’ai intégré le staff ici j’ai pris l’habitude de toujours venir à l’entraînement pour le voir. On fait un peu de travail individuel quand il a le temps mais rien de plus. Pendant les vacances par contre, on est toujours à la salle. Parfois même pas pour s’entraîner, on reste là-bas, pour faire des tirs, jouer un peu, faire des petits un-contre-un, on peut reste quatre heures ou plus à la salle comme ça, sans y penser. Quand je vois des choses à l’entraînement qu’on peut perfectionner, on bosse. Et puis je ne suis jamais loin pour aider ou le pousser un peu.

Le choix de de sa formation à Cholet, c’était le sien ou le vôtre ?

Avec Sandrine, ma femme, on a décidé que c’était mieux de rester ici car Cholet a un gros centre de formation. On connaît tous les grands joueurs qui ont été formés ici par le passé. L’environnement est parfait, le staff et le club sont compétents, et ils donnent aussi leur chance aux joueurs. Tout ça fait que la décision a été facile à prendre. De plus, je remarque que beaucoup de joueurs majeurs français de Pro A sont passés par Cholet. Il y a tout pour être bon ici, tout est là pour progresser et en plus, papa est plus près ! (rires). L’Insep est un très bon centre de formation, mais ce n’était pas la meilleure voie pour Killian. C’était mieux et plus pratique qu’il reste ici. Et jusqu’à présent, on n’est pas déçu de notre décision. Il progresse, les résultats sont bons, pour moi tout est positif.

De quoi discutez-vous principalement aujourd’hui ?

On parle principalement de l’aspect mental. Je lui donne des conseils pour continuer à bosser, faire toujours plus, être prêt, ne jamais être satisfait. Il aime le challenge et on marche beaucoup à ça. Si tu fais ça, tu obtiendras ceci, ça va venir. On ne peut pas échapper à certaines étapes par lesquelles tous les joueurs passent. Comme là, il est sur le banc. Depuis le début il n’a pas beaucoup joué mais on continue d’avancer, même s’il est un peu impatient. Nous aussi, mais on ne force pas. Il faut être prêt. Pour moi il est prêt et il a bossé pour. Il a écouté et fait de bonnes choses avec les espoirs. Il faut maintenant faire pareil en pro.

Les actions du premier match débuté en pro par Killian Hayes, mardi 23 janvier en Coupe de France

A partir de quand avez-vous constaté un changement de regard sur Killian ?

L’été dernier, quand il a passé un cap (à l’Euro U16). Déjà à Brooklyn en avril au Jordan Brand Classic, j’étais là et il n’avait pas lâché le match, même quand celui-ci était déjà perdu. Ce n’est pas quelqu’un comme ça. Il y croit toujours. J’ai toujours eu 100% confiance en mon fils parce que lorsqu’il est sur un terrain, il fait tout pour gagner. Depuis toujours, même si on fait un un-contre-un. A l’Euro ça a aussi été le cas. Il y avait une belle équipe autour de lui, Théo Maledon, Timothé Crusol…et ils n’ont pas lâché. Ils y ont cru tout le temps. Quand je refais le match contre la Russie (Killian Hayes donne la victoire aux Bleuets dans les dernières secondes, 63-61), pour moi c’est tout mon fils ça ! On était derrière, on se bat pour revenir et on passe devant. Après ça, j’ai vu qu’il était en pleine confiance. Ils ont fait un gros tournoi et ils l’ont gagné. Il ne m’a jamais déçu, je sais qu’il veut le meilleur.

Pensiez-vous que votre fils pouvait atteindre son niveau actuel à cet âge ?

Il est dans les meilleures conditions pour ça. Là il s’entraîne avec les pros et dans sa tête, il progresse tous les jours. Il apprend des choses avec son coach, Philippe Hervé. Il est là, il voit comment les pros s’entraînent, se comportent. Il est dans un club de top niveau en Pro A et en Espoirs avec un bon staff et de belles équipes, c’est la meilleure possibilité pour lui s’il veut être bon cet été avec l’Equipe de France au championnat du monde (du 30 juin au 8 juillet en Argentine). C’est la prochaine étape. Ce sera la même équipe avec quelques nouveaux comme Malcom Cazalon, Tom Digbeu. Je pense qu’avec lui, ils peuvent montrer de belles choses. En tout cas il est très motivé pour car en plus ils vont jouer des équipes américaines.

L’oeil du coach, Philippe Hervé après le premier match de Killian Hayes débuté en professionnel :

«Il a montré qu’il pouvait jouer, qu’il n’y avait pas de problème. Il est d’une maturité à son âge qui est hors norme. Je ne me faisais pas vraiment de souci à vrai dire, et il a confirmé. Ce gamin, il est prêt à jouer. Il ne fait clairement pas partie de ceux qui m’ont déçu. Après il faut qu’il s’habitue à ça, à l’exigence, tout ça… C’est un process pour lui. Ce qui est satisfaisant mais qui n’est qu’une confirmation aujourd’hui, c’est qu’il est prêt. On le reverra certainement. Si il y a des joueurs devant qui se trouent, j’irai trouver d’autres solutions. Je ne lui ai donné aucun conseil particulier sur son duel avec William Gradit (35 ans). Ce gamin là… Il y en a des comme ça, On les accompagne et il n’y a pas besoin d’en rajouter. Il sait ce qu’il veut et il a le mental pour, il ne subit pas la pression comme d’autres».

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Comme son fils, DeRon, naturalisé français au cours de sa carrière, est un vrai mordu de basket. Pour preuve, à 47 ans, il n’a toujours pas réussi à raccrocher et joue toujours avec la nationale 3 de Cholet Basket où il est également entraîneur pour les U17 et U18. Alors que son prodige de rejeton poursuit son ascension, l’ancien chouchou de la Meilleraie a accepté d’inaugurer cette mini-série d’entretiens consacrés aux papas de basketteurs, où il sera notamment question des premiers pas de Killian et du rôle que Deron a pu jouer pour l’accompagner dans ses choix et sa progression.

DeRon Hayes, dans quel contexte est né votre fils ?

Il est né en juillet 2001. Je sortais d’une pige aux Etats-Unis en ABA, une ligue qui était juste en dessous de la NBA à l’époque, un peu comme la D-League aujourd’hui. J’étais à Indiana avec ma femme, et lorsque ça s’est terminé, nous sommes retournés chez nous en Floride pour passer l’été. Et il est né là bas, dans le même hôpital que moi (Lakeland).

Vous rappelez-vous des premiers moments où Killian et vous avez commencé à jouer au basket ?

C’est difficile à dire, Killian est né avec un ballon en main ! C’est un peu le cas pour tout basketteur qui a un fils, la première chose qu’il voit où qu’il touche, c’est le basket. C’était le cas avec lui. Il en est tombé amoureux très vite et s’est rapidement retrouvé comme un poisson dans l’eau. Il tenait déjà un ballon en main avant même de savoir marcher, donc ça remonte à très tôt.

Avez-vous une anecdote sur les premiers pas de Killian basketteur ?

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