Equipe de France 3×3 – Antoine Eito : « Le TQO, le tournoi d’une vie où on peut aller chercher les JO »

Vendredi, Richard Billant et Karim Souchu, sélectionneurs des équipes de France 3×3, ont dévoilé les listes des 5 joueuses et 5 joueurs retenus pour le Tournoi Qualificatif Olympique 3×3 du 26 au 30 mai à Graz en Autriche. Une compétition rude se profile pour atteindre le graal : une qualification historique aux JO de Tokyo.

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Les équipes de France 3×3 sont en mission. Celle de décrocher le très convoité billet pour les premiers Jeux Olympiques de l’histoire du basket 3×3 à Tokyo. Convoité car la compétition sera relevée et le faux-pas interdit, ou presque, pour l’obtenir. Au TQO, 20 des meilleures équipes du monde s’affronteront pour trois places durant cinq jours de compétition sur des rencontres de 10 minutes maximum. L’équipe de France 3×3 n’aura donc aucun droit à l’erreur. Pour composer leurs équipes, Richard Billant et Karim Souchu ont tranché lors de leur – très courte – préparation à Voiron : un groupe de 5 joueuses et 5 joueurs fera le voyage en Autriche.

Avant d’expliquer les choix des sélectionneurs, rappelons que 8 équipes de 3×3 iront aux Jeux Olympiques (25-29 juillet) : les 4 meilleures équipes au ranking FIBA, les 3 vainqueurs du TQO de Graz (26-30 mai) et le vainqueur du tournoi olympique de l’universalité (4-6 juin en Hongrie). Ainsi, la Russie, la Mongolie, la Chine et la Roumanie pour les femmes et la Russie, la Serbie, la Chine et le Japon pour les hommes ont déjà obtenu leur qualification pour le tournoi olympique. Tous les autres pays devront donc passer par ce TQO en Autriche pour tenter d’y décrocher la qualification du premier tournoi olympique de l’histoire du 3×3.

A Graz, l’Equipe de France féminine – désormais numéro 1 mondial au ranking FIBA devant les 4 équipes qualifiées pour Tokyo – défiera les Etats-Unis (12e), l’Allemagne (18e), l’Indonésie (25e) et l’Uruguay (42e) dans la poule A. Les garçons – 10e au ranking FIBA – affronteront en phase de groupe la Slovénie (3e), les Philippines (20e), le Qatar (26e) et la République Dominicaine (33e). Dans les deux cas, seuls les deux premiers de groupe accéderont aux quarts de finale de ce TQO.

Chez les filles, les 4 joueuses qui composeront l’équipe de France en Autriche évoluent en temps habituel sur les parquets de Ligue Féminine. Laëtitia Guapo (Bourges), Migna Touré (Lattes-Montpellier), Marie-Eve Paget (Basket Landes) et la nouvelle venue dans le groupe Soana Lucet (Roche Vendée). La remplaçante Marie Mane (Nantes-Rezé) également. Chez les garçons, Antoine Eito (Le Mans) est le seul représentant de Jeep Elite à en être. Il sera accompagné de Charly Pontens (Quimper, Pro B) et de Raphaël Wilson (Sorgues, NM2). Le choix entre le 4e représentant tricolore sera tranché entre Dominique Gentil (Le Havre, NM1) et Franck Seguela (Stade Rochelais, NM1) à la fin du stage de Voiron ce dimanche.

Le groupe féminin

Vous partirez au TQO avec un groupe de 5 joueuses mais seulement 4 pourront jouer. Pourquoi ?
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « La FIBA organise le TQO dans une bulle sanitaire. Le règlement permettait de partir avec 6 joueuses ou joueurs mais nous avons fait le choix de n’en prendre que 5, avec un seul remplaçant qui serait prêt en cas de blessure de dernier moment ou cas de Covid, car nous n’aurons pas le droit de faire venir quelqu’un directement de France qui n’aurait pas passé tous les tests. »

Laëtitia Guapo, Migna Touré, Marie-Eve Paget, Soana Lucet et Marie Mane (remplaçante) composent l’Equipe de France au TQO. Comment avez-vous construit cette équipe ?
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « C’est le fruit d’une sélection assez importante qui a démarré il y a plusieurs mois, en novembre en en février. Nous avions arrêté une liste officielle de 6 joueuses pour la FIBA. Cinq iront au TQO dont Marie Mane, qui sera remplaçante et en capacité de remplacer au pied levé l’une des quatre joueuses. »

« Il nous a semblé que le profil de Marie Mane pour une remplaçante était plus à même de remplacer l’une des 4 joueuses par sa polyvalence et sa taille. Mais en aucun cas Caroline Hériaud n’a été défaillante, au contraire, elle a été très bonne. »
– Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France 3×3

La nouvelle venue Soana Lucet a fait ses débuts en Bleus seulement la semaine dernière pour remplacer numériquement Ana Maria Filip…
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « A partir du moment où Ana Maria Filip n’a pas pu participer pendant plusieurs mois à des compétitions de 3×3, nous avons décidé avec le staff, même si ce n’a pas été facile de prendre cette décision, de lui laisser un peu plus de temps pour revenir. On continue à croire en elle et on est redevables de ce qu’elle a fait pendant plusieurs années avec l’Equipe de France. On n’oublie surtout pas, on lui a promis qu’on la réévaluera au mois de juin et qu’elle conservera toutes ses chances d’aller aux Jeux Olympiques si on se qualifie. Mais c’est un choix qu’on a pris car nous étions tenus par un règlement compliqué qui nous a contraint à prendre une décision tôt pour que l’équipe s’habitue à une nouvelle coéquipière. On a choisi Soana Lucet, qui a un profil différent d’Ana Filip : elle est plus petite, polyvalente, une poste 4-3 avec une très belle adresse à 2-points, un des critères importants au 3×3. De jour en jour, elle est de plus en plus intégrée. Les « anciennes » font le nécessaire pour l’intégrer au mieux dans l’équipe car nous savons tous que son intégration sera fondamentale pour la réussite du projet. »

Caroline Heriaud a quitté le groupe et ne fera donc pas partie de la sélection finale…
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « Caroline (Heriaud) a fait un stage excellent, il n’y a aucun doute là-dessus. Seulement, à partir du moment où nous avions tranché pour les 4 joueuses, il nous a semblé que le profil de Marie Mane pour une remplaçante était plus à même de remplacer l’une des 4 joueuses par sa polyvalence et sa taille. Mais en aucun cas ce n’est parce que Caroline a été défaillante, au contraire, elle a été très bonne. Je tiens à le dire, et je la remercie, tout comme les partenaires d’entraînement qui sont venus. »

De quels adversaires faut-il se méfier au TQO de Graz dans le tournoi féminin ?
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « On tombe contre un gros morceau au départ, les Etats-Unis, qui sont venues avec des joueuses de renom, de WNBA notamment. L’Allemagne ne sera pas facile à manoeuvrer non plus, tout comme l’Uruguay et l’Indonésie. Si on arrive en quart, on pourrait croiser dans le groupe C avec la Hongrie, les Pays-Bas, des équipes que nous connaissons bien. Si nous arrivons en demi-finale et que nous gagnons, ce serait magnifique puisque nous serions qualifiés directement mais en cas d’échec en demie, il y aura encore une chance de se rattraper puisque le vainqueur de la petite finale pourra décrocher sa place pour les Jeux Olympiques. »

Vous auriez dû partir au TQO il y a déjà plus d’un an. L’attente n’était pas trop longue ?
Laëtitia Guapo, n°1 au ranking FIBA 3×3 : « Depuis le 1er novembre 2019 quand on a appris qu’on n’était pas directement qualifiés pour les JO, on savait qu’on devrait passer par cet obstacle du TQO. Il a été reporté, c’était un deuxième obstacle sur notre chemin mais maintenant on est encore plus motivées que jamais. On a essayé de le prendre positivement en se disant que ça nous faisait un an de plus pour travailler. Maintenant, on y est presque. On voit qu’il y a du mieux au fil des entraînements et des matchs, on a encore quelques jours pour travailler. On sait que ça va être la guerre et advienne que pourra. »
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « Il y a un an, on était sur les chapeaux de roue pour partir. Il y a eu un coup d’arrêt avec le Covid, mais effectivement, la motivation est présente. Ce qui est sûr, c’est qu’on a manqué de compétition quand même mais on a eu quelques stages pour maintenir ce contact avec l’activité car, pour la grande majorité des joueurs qui évolue en 5×5 toute l’année et ne vient en 3×3 que de manière occasionnelle. Mais ce que je peux vous assurer, c’est que la motivation des joueuses et joueurs et du staff est intacte. »

Le groupe masculin

Vous partirez au TQO avec un groupe de 5 joueurs sans Alex Vialaret, qui a pourtant fait la préparation à Voiron. Pourquoi ?
Karim Souchu, sélectionneur de l’Equipe de France : « On a opté pour un profil d’équipe qui nous a réussi par le passé, à savoir deux arrières, Antoine (Eito) et Charly (Pontens). Après, on a trois joueurs complémentaires qui sont dans une sorte de concurrence puisque nous n’avons pas encore arrêté notre choix définitif sur les quatre qui participeront à la compétition. Notre équipe est plus petite que les années précédentes mais plus mobile. C’est un choix qu’on a fait avec Richard (Billant). On s’est vraiment appuyés sur notre expérience passée pour bâtir un profil d’équipe qui, généralement, nous réussit bien. »

La liste des cinq joueurs a été annoncée mais le choix du remplaçant parmi ces 5 est-il arrêté ?
Karim Souchu, sélectionneur de l’Equipe de France : « Chez les garçons, il y a une vraiment une très forte concurrence. On se réserve le choix d’attendre la fin du Big Twelve avant de se décider. On a encore une petite latitude avec les garçons. On avait fait le choix des deux arrières qui était clair. Dans notre esprit, Franck Seguela, Dominique Gentil et en moindre mesure Raphaël Wilson sont en concurrence. On a encore quelques réflexions à avoir pour être sûr de trouver la meilleure composition possible pour le TQO. »

On s’est longtemps interrogés sur la participation de joueurs de 5×5 pour jouer au 3×3. A quel moment avez-vous trouvé cela évident de faire venir Antoine Eito ?
Karim Souchu, sélectionneur de l’Equipe de France : « Au départ, Antoine nous avait démarché pour venir essayer parce que le 3×3 est une discipline très spécifique. Un bon joueur de 5×5 ne fait pas obligatoirement un bon joueur de 3×3. Antoine est venu s’essayer il y a quelques années, ça s’était relativement bien passé mais il a fallu s’adapter. On n’a pas voulu tout de suite le mettre sur des compétitions de référence car il arrivait en équipe de France avec des joueurs déjà établis. Il a fallu qu’il fasse ses preuves, il les a faites. Il est arrivé par la petite porte mais il a gagné sa place sportivement, comme tout le monde. Après on s’est appuyés sur ses grandes qualités notamment car on avait besoin de ses qualités d’adresse. »

Après le stage en Allemagne en février, la préparation a été très courte avec une seule semaine pour préparer le TQO…
Karim Souchu, sélectionneur de l’Equipe de France : « On a eu une préparation particulière. Nous ne sommes en stage que depuis dimanche dernier avec la majorité de l’effectif. Antoine Eito et Charly Pontens nous ont rejoint vendredi pour commencer la compétition samedi. Donc on a vraiment un temps de préparation très court avant de partir sur le TQO. Il a fallu jongler avec le fait que, contrairement aux filles, certains garçons jouent toujours en club. On a dû s’adapter à ça. La chance sur ce tournoi du Big Twelve, c’est qu’on a rencontré des adversaires qu’on rejouera au TQO, ce qui permet de s’évaluer. Les derniers réglages se font maintenant. La préparation est intense donc il faut être efficace. »

De quelles équipes faut-il se méfier au TQO ?
Karim Souchu, sélectionneur de l’Equipe de France : « Le niveau de ce TQO, c’est le niveau d’un championnat du monde. On ne va pas revenir sur la possibilité de se qualifier grâce au ranking, on n’a pas eu cette chance… Donc beaucoup de très bonnes équipes sont dans le même cas que nous. On va devoir croiser des équipes très fortes : la Slovénie, le Qatar, les Philippines, la République Dominicaine… Il n’y a rien qui va être facile. Chaque match va être une finale avec une qualification à aller chercher au bout. La France, on est dans un état d’esprit où on veut chercher une qualification historique mais imaginez-vous les pays qui ont moins de chance de se qualifier en 5×5. On sait à quoi s’attendre, on a des joueurs d’expérience. Il n’y aura pas de petit match, pas de petite nation. »

« Je suis un peu comme un lion en cage, je veux vite être au TQO. On est en mission. »
– Antoine Eito, membre de l’équipe de France 3×3

Antoine Eito, vous avez rejoint le groupe seulement vendredi après une période chargée en matchs en Jeep Elite. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Antoine Eito, membre de l’équipe de France 3×3 : « Je me sens bien et très content d’être ici. La saison de 5×5 est longue, très longue. Mais ce qui est important, c’est de changer d’état d’esprit une fois qu’on arrive au 3×3. On a la chance d’être là. Je sais pourquoi je suis là. L’objectif final, c’est de participer aux JO à Tokyo. »

Comment se passe l’adaptation du 5×5 au 3×3 ?
Antoine Eito, membre de l’équipe de France 3×3 : « L’adaptation est plutôt bonne pour moi. Il y a encore beaucoup de boulot, surtout avec un laps de temps aussi court pour passer du 5×5 au 3×3. Le timing est un peu short mais c’est comme ça. Maintenant, il n’y a pas 15 000 choses à penser. J’ai envie de dire que c’est le tournoi d’une vie où derrière, on peut aller chercher les JO donc je suis un peu comme un lion en cage, je veux vite être au TQO. On est en mission. »

Vos coéquipiers se connaissent déjà très bien, comment se passe l’intégration au sein de l’équipe ?
Antoine Eito, membre de l’équipe de France 3×3 : « C’est horrible (rires). Non pas du tout. Le 3×3, c’est une petite famille, avec une bonne ambiance et des principes assez précis. En ce qui concerne les 5 coéquipiers, ça se passe plutôt très bien. Karim l’a très bien dit, ce n’est pas parce qu’on vient du 5×5 que le 3×3 c’est facile. Je peux le garantir. Il y a des joueurs expérimentés, que ce soit Charly (Pontens), Raph (Wilson), Dom (Gentil) ou Francky (Seguela), ils me donnent des tips. J’ai besoin de ces échanges-là pour m’aider. Je suis preneur de conseils, ça se passe plutôt très bien. »

Le groupe France féminin :

Le groupe France masculin :

Le calendrier :

Les matchs des Équipes de France pendant le Tournoi Qualificatif Olympique 3×3 seront diffusés sur la plateforme France TV Sports en direct et en clair du mercredi 26 au samedi 29 mai. Le dimanche 30 mai, la diffusion concernera tous les matchs de la journée et débutera à partir de 12h45.

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Les équipes de France 3×3 sont en mission. Celle de décrocher le très convoité billet pour les premiers Jeux Olympiques de l’histoire du basket 3×3 à Tokyo. Convoité car la compétition sera relevée et le faux-pas interdit, ou presque, pour l’obtenir. Au TQO, 20 des meilleures équipes du monde s’affronteront pour trois places durant cinq jours de compétition sur des rencontres de 10 minutes maximum. L’équipe de France 3×3 n’aura donc aucun droit à l’erreur. Pour composer leurs équipes, Richard Billant et Karim Souchu ont tranché lors de leur – très courte – préparation à Voiron : un groupe de 5 joueuses et 5 joueurs fera le voyage en Autriche.

Avant d’expliquer les choix des sélectionneurs, rappelons que 8 équipes de 3×3 iront aux Jeux Olympiques (25-29 juillet) : les 4 meilleures équipes au ranking FIBA, les 3 vainqueurs du TQO de Graz (26-30 mai) et le vainqueur du tournoi olympique de l’universalité (4-6 juin en Hongrie). Ainsi, la Russie, la Mongolie, la Chine et la Roumanie pour les femmes et la Russie, la Serbie, la Chine et le Japon pour les hommes ont déjà obtenu leur qualification pour le tournoi olympique. Tous les autres pays devront donc passer par ce TQO en Autriche pour tenter d’y décrocher la qualification du premier tournoi olympique de l’histoire du 3×3.

A Graz, l’Equipe de France féminine – désormais numéro 1 mondial au ranking FIBA devant les 4 équipes qualifiées pour Tokyo – défiera les Etats-Unis (12e), l’Allemagne (18e), l’Indonésie (25e) et l’Uruguay (42e) dans la poule A. Les garçons – 10e au ranking FIBA – affronteront en phase de groupe la Slovénie (3e), les Philippines (20e), le Qatar (26e) et la République Dominicaine (33e). Dans les deux cas, seuls les deux premiers de groupe accéderont aux quarts de finale de ce TQO.

Laëtitia Guapo, Migna Touré, Marie-Eve Paget, Soana Lucet et Marie Mane (remplaçante) composent l’Equipe de France au TQO. Comment avez-vous construit cette équipe ?
Richard Billant, sélectionneur de l’Equipe de France : « C’est le fruit d’une sélection assez importante qui a démarré il y a plusieurs mois, en novembre en en février…

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Photos : FFBB / FIBA