La sélection surprise de la Franco-Américaine Gabby Williams (1,80m, 24 ans) peut être considérée comme un renfort qui permet à l’équipe de France de maintenir son ambition de médaille d’or au championnat d’Europe.
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La pré-sélection de 14 joueuses pour l’EuroBasket annoncée ce matin est dans la continuité du groupe qui a défendu les couleurs bleu, blanc, rouge lors de l’édition de 2019 à l’issue de laquelle l’équipe de France était montée sur la deuxième marche du podium. Ont disparu Ornella Bankole et Sara Chevaugeon aux productions en club jugées insuffisantes, Marième Badiane, qui a donné naissance à un enfant, et Bria Hartley, qui s’est blessée au genou lors de la saison WNBA 2020.
Trois joueuses (Héléna Ciak, Sarah Michel et Diandra Tchatchouang) récupèrent légitimement les places qu’elles avaient dû céder à l’époque pour cause de blessures, deux sont déjà capées (Alix Duchet, 16 sélections dont le championnat du monde 2018) et Aby Gaye (13 sélections, une habituée du dernier cut). Un seul nouveau visage, et pas le moindre, Gabby Williams.
On peut considérer que les seules « oubliées » dans la liste sont la Berruyère Magali Mendy dont le désamour avec l’équipe de France se confirme, et la Lyonnaise Ingrid Tanqueray, portée disparue depuis 2015, mais il y a une explication évidente : la concurrence est féroce.
« Les deux compétitions sont liées par la conception de la préparation, mais en aucun cas par l’effectif. C’est-à-dire que le groupe qui participera à l’Euro ne sera pas automatiquement le même que celui qui participera aux JO. C’est pour cela qu’il y aura une annonce du groupe des JO qui se fera après l’EuroBasket », précise Jacky Commères, le directeur des équipes de France.
Il y a un an, le site WNBA France avait réalisé cette interview qui démontre sa très bonne maîtrise du français.
Une formidable athlète
La surprise du chef, c’est la sélection de la Franco-Américaine Gabby Williams car, il y a quelques semaines, la coach Valérie Garnier avait affirmé que son cas ne serait évalué qu’à l’issue de la campagne 2021. Ce qu’elle confirme volontiers.
« Effectivement, je vous avais dit que le cas Gabby Williams serait étudié post JO 2021 pour la simple raison que nous souhaitions que le groupe France du TQO de Bourges de février 2020, qui avait performé contre l’Australie, le Brésil et Porto-Rico, soit la base de l’Euro et des JO 2021. Ce groupe avait performé, était équilibré et vivait bien ensemble. Cependant, suite aux performances très relevées et constantes de Gabby Williams au plus haut niveau, j’ai pris contact avec elle début mars. J’ai été face à une joueuse déterminée, qui m’a fait part d’une grande motivation, d’une volonté très forte d’intégrer le groupe France. Elle m’a clairement annoncée que jouer pour la France est pour elle une de ses priorités. C’est un sujet bien sûr qui a été partagé avec Jean-Pierre Siutat, le président de la fédération, avec Alain Contenssoux, le directeur général et DTN, Jacky Commères, le directeur de la performance et des équipes de France, et Céline Dumerc, manager général. Comme l’année 2021 est très incertaine et que nous devons parer à toute éventualité, faire entrer Gabby dans le groupe France permet de se laisser un choix plus large dans la composition de la sélection finale. »
Gabrielle « Gaby » Williams est née dans le Nevada, d’un père américain et d’une mère française via sa propre mère. Une partie de sa famille du côté maternel vit à Paris. Son cas est le même que celui de Bria Hartley. La comparaison est d’autant plus pertinente que les deux jeunes femmes se connaissent pour avoir fréquenté, à une époque différente, l’université de Connecticut. Auparavant, Gabby Williams fut un prodige du saut en hauteur avant d’être victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou. Mais elle reste une formidable athlète. Son cursus basket est également très impressionnant. Deux fois championne NCAA, elle fut reconnue comme la meilleure défenseur(euse) de tout le championnat en 2017.
Dès qu’elle est venue en Europe, à Naples et Gérone, elle s’est déclarée à la FIBA comme Française et elle a passé une saison à Montpellier (2019-20) où elle a fait des éclats et perfectionné son français, dont elle avait déjà des notions. Cette saison, elle a brillé de mille feux avec les Hongroises de Sopron, qualifiées pour le Final Four de l’Euroleague au détriment de l’ASVEL. Ses statistiques parlent pour elle et font étalage de son don d’ubiquité : 16,8 points (39,3% à trois-points), 4,3 rebonds, 3,0 passes, 2,3 interceptions, 1,9 balle perdue pour 17,3 d’évaluation. Il s’agit de la 5e marqueuse de la compétition -derrière Sandrine Gruda-, de la 2e à l’interception -derrière Sarah Michel- et de la 8e à l’évaluation. Et ce que les chiffres n’expriment pas, c’est son talent défensif. Comme en NCAA, la Franco-Américaine a obtenu le trophée de Meilleure Défenseur 2021 de l’Euroleague, tout en étant incluse dans le 5 All-Stars. Le terme de « couteau suisse » semble avoir été inventé pour elle, et c’est ce que précise Valérie Garnier :
« C’est une joueuse qui a une palette importante. Elle se définit elle-même comme une joueuse 2-3, qui peut jouer au poste 4, qui peut défendre sur un poste 1. »
Il faut ajouter qu’au Chicago Sky, Gabby Williams a déjà été utilisée par son coach James Wade… meneuse de jeu. On notera d’ailleurs que draftée en 4e position en 2018, elle a eu davantage de responsabilités en WNBA lors du dernier exercice, avec 25 minutes de temps de jeu pour 7,7 points et 4,0 rebonds. Pas étonnant, car en plus d’être un joueuse polyvalente, dure, électrique, créative, spontanée, excitante, Gabby Williams est jeune. Seulement 24 ans. Donc tout l’avenir devant elle.
« Je la regarde jouer depuis très longtemps et je me suis assurée de son état d’esprit. Je me suis rapprochée de joueuses de l’équipe de France, je les ai mis au courant, et certaines qui la connaissent (NDLR : ses anciennes équipières à Lattes-Montpellier) m’ont rassurée sur son état d’esprit », complète Valérie Garnier.
Bria Hartley et Gabby Williams ne sont pas des « naturalisées » mais françaises par filiation comme la grande majorité de la population, mais pour ne pas avoir opté pour la nationalité française avant 16 ans, Hartley est considérée comme « naturalisée » par la fédération internationale. Nuance. Et pour éviter que certaines équipes nationales soient vampirisées par les joueuses d’origine étrangère qui obtiennent des passeports de façon douteuse, la FIBA a limité à une le nombre de « naturalisée » par équipe nationale. Mais la FFBB a indiqué qu’elle cherche à ce que la FIBA considère Gabby Williams comme une joueuse totalement française.
« On a pris attache avec la FIBA qui nous a envoyé une réponse positive, qui nous permet de mettre aujourd’hui Gabby Williams sur la liste des sélectionnables en équipe de France. Pour être très complet, nous avons déposé aussi des documents à la FIBA et on attend une deuxième réponse de sa part pour qu’elle considère que Gabby Williams est de nationalité française à la naissance », indique Jacky Commères.
Sa mère nous avait précisé que Gabby disposait de son passeport français avant de venir en Europe :
« En fait, nous avons tout juste reçu notre passeport français lors de sa dernière année à Uconn. Ce fut assez facile. J’ai téléphoné au consulat de France à San Francisco pour connaître les mesures à prendre. Mon acte de naissance français était déjà archivé. Le reste était assez simple : quelques formalités administratives et quelques voyages à San Francisco. » Et elle avait ajouté : « Oui, elle aimerait jouer pour l’équipe de France. Nous aimerions tous la voir faire ça. »
Ne pas oublier Bria Hartley
Le forfait sur blessure de Bria Hartley avait été comme un coup de bambou car la Franco-Américaine, comme combo guard, avait pris une place prépondérante en équipe de France. Le renfort de Gabby Williams rend légitime la motivation des Bleues de décrocher l’or à l’Euro malgré la forte concurrence de l’Espagne, de la Serbie et de la Belgique.
« Tout le groupe a envie d’aller chercher une médaille d’or. Chaque année, on échoue un peu à la dernière marche », rappelle la General Manager Céline Dumerc.
L’équipe de France est montée à chaque fois sur le podium depuis 2009, soit six fois, mais elle n’a pas été couronnée depuis les Braqueuses à Riga.
« On est effectivement dans la performance depuis de nombreuses années avec des équipes qui sont souvent différentes. C’est aussi souligner le travail de la fédération et la grande qualité que l’on a de joueuses. Faire une liste pour l’équipe de France, ce n’est pas facile ! Il y a beaucoup de joueuses qui pourraient prétendre à être dedans. Même si les JO approchent, nous devons nous concentrer sur la première échéance, qui est l’EuroBasket. Pour cela, nous avons mis en place avec la fédération une campagne de préparation ambitieuse avec 6 matches à Toulouse et Mulhouse, contre de solides équipes européennes dont l’Espagne, championne d’Europe en titre. Nous aurons à peine un mois de travail et il faudra harmoniser la préparation entre les joueuses qui auront fini plus tôt et celles qui seront finalistes du championnat de France, le 15 mai. »
Même si Sarah Michel, Diandra Tchatchouang et Valériane Ayayi-Vukosavljević ont manqué récemment des matches, tout va rentrer très vite dans l’ordre.
« C’est une liste donnée très en amont. Un mois avant notre premier rendez-vous. Je vais bien sûr être en alerte par rapport à ce qui va se passer sur les matches. On n’est pas à l’abri de mauvaises surprises », confie Valérie Garnier, qui précise que Tima Pouye (Charleville) et Clarince Djaldi-Tabdi (Villeneuve d’Ascq) ne sont convoquées que comme partenaires d’entraînement, sur le modèle de ce que fait Vincent Collet avec les Bleus. « Clara et Tima seront là pour aider les joueuses et le staff à s’entraîner le mieux possible, mais elles ne seront pas dans la réflexion de la sélection. Leur réaction a été très positive, elles m’ont assurée de leur engagement sans faille. J’ai choisi de partir avec un groupe réduit car on va très vite rentrer dans les matches et on a très peu de temps de préparation. Bien sûr, j’ai d’autres noms sur une liste en fonction de ce qui pourrait se passer mais pour l’instant on est centré sur ce qui va se passer jusqu’à l’Euro. Et il y a aura bien sûr des conclusions qui seront tirés de la préparation et de la compétition. C’est une liste donnée très en amont. Un mois avant notre premier rendez-vous. Je vais bien sûr être en alerte par rapport à ce qui va se passer sur les matches. On n’est pas à l’abri de mauvaises surprises. »
Il existe toujours un espoir que Bria Hartley soit compétitive pour les Jeux Olympiques, même si l’échéance de fin juillet se rapproche à grands pas. Est-ce raisonnable de croire à un retour au plus haut niveau et à ses exigences alors que la Franco-Américaine n’a pas foulé les terrains depuis fin août ?
« Ça fait bien sûr partie de nos interrogations », répond Valérie Garnier. « Nous sommes en contact très régulier avec Bria, que ce soit moi et surtout notre staff médical, qui est en contact avec elle et la franchise de Phoenix et son staff, qui s’occupe de se réathlétisation. On est un peu avec Bria dans l’inconnu. Elle fait tout pour revenir, elle avance, on fait des points réguliers, tous les dix jours, pour savoir où elle en est. On se concentre d’abord sur l’Euro et Bria n’y sera pas, et on verra ce qu’il en est. Il ne faut pas oublier que Bria a été un élément déterminant et qu’elle fait partie du groupe France à part entière. L’avenir nous dira où elle en est au moment où il faudra encore se poser une question. »
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La pré-sélection de 14 joueuses pour l’EuroBasket annoncée ce matin est dans la continuité du groupe qui a défendu les couleurs bleu, blanc, rouge lors de l’édition de 2019 à l’issue de laquelle l’équipe de France était montée sur la deuxième marche du podium. Ont disparu Ornella Bankole et Sara Chevaugeon aux productions en club jugées insuffisantes, Marième Badiane, qui a donné naissance à un enfant, et Bria Hartley, qui s’est blessée au genou lors de la saison WNBA 2020.
Trois joueuses (Héléna Ciak, Sarah Michel et Diandra Tchatchouang) récupèrent légitimement les places qu’elles avaient dû céder à l’époque pour cause de blessures, deux sont déjà capées (Alix Duchet, 16 sélections dont le championnat du monde 2018) et Aby Gaye (13 sélections, une habituée du dernier cut). Un seul nouveau visage, et pas le moindre, Gabby Williams.
On peut considérer que les seules « oubliées » dans la liste sont la Berruyère Magali Mendy dont le désamour avec l’équipe de France se confirme, et la Lyonnaise Ingrid Tanqueray, portée disparue depuis 2015, mais il y a une explication évidente : la concurrence est féroce.
« Les deux compétitions sont liées par la conception de la préparation, mais en aucun cas par l’effectif. C’est-à-dire que le groupe qui participera à l’Euro ne sera pas automatiquement le même que celui qui participera aux JO. C’est pour cela qu’il y aura une annonce du groupe des JO qui se fera après l’EuroBasket », précise Jacky Commères, le directeur des équipes de France.
Il y a un an, le site WNBA France avait réalisé cette interview qui démontre sa très bonne maîtrise du français.
Une formidable athlète
La surprise du chef, c’est la sélection de la Franco-Américaine Gabby Williams car, il y a quelques semaines, la coach Valérie Garnier avait affirmé que son cas ne serait évalué qu’à l’issue de la campagne 2021. Ce qu’elle confirme volontiers.
« Effectivement, je vous avais dit que le cas Gabby Williams serait étudié post JO 2021 pour la simple raison que nous souhaitions que le groupe France du TQO de Bourges de février 2020, qui avait performé contre l’Australie, le Brésil et Porto-Rico, soit la base de l’Euro et des JO 2021. Ce groupe
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