A 34 ans, Nando De Colo s’apprête à vivre sa 10e compétition internationale – sa troisième campagne olympique – avec l’équipe de France. Responsabilisé à la mène de Fenerbahçe toute la saison, le Nordiste s’attend à être davantage utilisé à ce poste chez les Bleus cet été. Quel que soit son rôle de terrain, il s’affirme comme le patron spirituel de l’équipe en relais de Vincent Collet.
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A la table des joueurs les plus sous-estimés de l’histoire, Nando De Colo a toute sa place. Véritable maestro sur la scène européenne depuis plus de 10 ans, le Français n’en finit plus de briller en Euroleague, saison après saison. A tel point que, sans faire de bruit – et quel que soit son poste – il a intégré le top 3 des meilleurs scoreurs de l’histoire de l’Euroleague moderne ou encore l’équipe-type de la décennie 2010-2020. N’ayons pas peur des mots : c’est une légende européenne pour qui, comme d’autres stars continentales, le passage express en NBA (de 2012 à 2014) n’a pas mis en valeur tout son potentiel auprès du grand public. On parle pourtant d’un joueur qui a tout gagné en Europe : Eurocup 2010 à Valence, EuroBasket en 2013, Euroleague avec Moscou en 2016 et 2019, le tout en étant élu MVP de la saison régulière et du Final Four en 2016. Cette année, le joueur de 34 ans a tenu son équipe à bout de bras malgré les blessures et les cas de Covid, entre autres.
Il a précisément mené son équipe vers les sommets. Nando De Colo avait l’habitude d’être positionné sur le poste 2 depuis quelques saisons mais cette année, Igor Kokoskov avait d’autres plans pour lui. Et le Français s’est bien évidemment mis au diapason. « J’ai joué meneur toute la saison. Ça a été la vision du coach dès le début de l’année, même quand on n’était pas encore tous réunis à Istanbul l’été dernier. Il m’avait clairement expliqué qu’il voulait que j’évolue sur ce poste, et c’est ce que j’ai fait. A 99 % du temps, j’ai évolué sur ce poste de meneur », évalue l’intéressé. Un replacement en club pas anodin pour l’équipe de France puisque le sélectionneur Vincent Collet réfléchit à cette option pour Tokyo. « Il y a quelques mois, le sélectionneur m’a expliqué au téléphone que c’était une possibilité pour moi en équipe de France, reprend l’homme aux 176 sélections. Je lui ai répondu que le plus important, quel que soit mon positionnement, c’est d’aider l’équipe. Quelle que soit ma position et les joueurs qui composeront l’équipe, l’essentiel est d’avoir un maximum de communication pour qu’on puisse s’entendre et apporter sur le terrain. »
Un repositionnement conditionné par la présence de Thomas Heurtel ?
De là à réellement revoir Nando De Colo au poste de meneur de jeu chez les Bleus ? Pas si sûr car l’équipe de France dispose de trois meneurs parmi les douze sélectionnés : Andrew Albicy, Frank Ntilikina et surtout Thomas Heurtel. Sauf que ce dernier n’est pas certain de prendre part à la compétition, les examens médicaux réalisés lors de ses visites médicales à l’INSEP et au Real Madrid ayant mis en valeur une blessure au pied dont la durée de l’indisponibilité peut varier. L’incertitude est de mise pour le sélectionneur : « Il y a eu une crainte et il y a toujours une crainte sur la présence de Thomas. Après avoir fait sa visite médicale à l’INSEP, il est allé faire celle du Real Madrid pour signer son contrat. Les deux avis sont identiques et nous laissent espérer qu’il puisse reprendre assez vite. Malgré tout, il faudra qu’il récupère de cette blessure. Tant que ça n’est pas fait, on n’est pas sûr à 100 %. Ça justifie une crainte. »
Jusqu’à preuve du contraire, il y aura donc trois meneurs de formation aux JO. Mais mieux vaut prévenir que guérir. « En plus des trois meneurs de jeu, où on en a un quatrième, à savoir Nando De Colo, indique Vincent Collet. C’est une solution pour nous. Nous n’avons pas encore tranché pour l’instant. Il faudra être patient et attendre la fin des tests de Thomas pour prendre une orientation nouvelle. » Jusqu’à présent, Nando De Colo a déjà évolué à ce poste sous le maillot bleu en tant que jeune titulaire lors du Mondial 2010, aux Jeux Olympiques en 2016 mais aussi à l’EuroBasket 2017 où il était nommé co-capitaine. Pas de franches réussites collectives donc, pour l’instant. Mais l’exemple de sa superbe saison à Istanbul contre-balance avec son bilan international en dents de scies à ce poste et rebat les cartes.
Devenu leader par l’exemple
Meneur ou non, Nando De Colo reste l’un des patrons de l’équipe de France, un leader dans la plénitude de sa carrière qui vient de réaliser l’un de ses exercices les plus prolifiques en Euroleague (15,8 points, 3,9 passes et 3,2 rebonds pour 15,9 d’évaluation en 27 minutes). Il est devenu au fil du temps un leader naturel dont l’équilibre du collectif passe avant tout, et qui n’hésite plus à hausser le ton malgré une timidité affirmée à son arrivée dans le groupe France. Depuis, il a pris de l’assurance. « À mes débuts en équipe de France, il y avait des leaders et une hiérarchie en place, retraçait Nando De Colo dans L’Equipe il y a deux ans. Aujourd’hui, je prends la parole plus facilement : s’il faut dire quelque chose, je le dis, mais toujours en choisissant le moment opportun. »
En l’absence de Rudy Gobert et Nicolas Batum en début de préparation, c’est lui qui donne le ton et distille des conseils aux plus jeunes du groupe. « C’est un exemple, il donne beaucoup au collectif sur et en dehors du terrain depuis le début de la préparation », apprécie le jeune Frank Ntilikina, de 11 ans son cadet, à l’heure d’aborder sa deuxième compétition internationale après la Coupe du Monde 2019.
« Il faudra laisser derrière tout ce qui s’est passé il y a deux ans et se concentrer sur ce qui nous attend »
En Chine, il y a deux ans, les Bleus n’avaient de cesse de répéter qu’un groupe « était né ». Légitime puisqu’ils sont allés jusqu’en demi-finale après avoir écarté Team USA en quart. Une compétition dans laquelle Nando De Colo avait excellé en tant que deuxième marqueur et meilleur distributeur de l’équipe (16,5 points, 3,4 passes et 1,6 rebond pour 15,3 d’évaluation en 23 minutes), le tout en maîtrisant l’art de provoquer les fautes et de les convertir en points sur lancers francs, sa marque de fabrique. Quel que soit son poste ou la possibilité de sortir du banc au Japon, sa mission restera similaire cet été avec l’équipe de France : réussir les shoots importants en fin de match. Un profil idoine pour permettre à cette génération, mix d’anciens – Fournier, Batum, Gobert – et de nouveaux – Yabusele, Luwawu, Fall – d’enfin monter sur le podium des JO.
« On essaie de prendre conscience qu’il faudra laisser derrière tout ce qui s’est passé il y a deux ans et se concentrer sur ce qui nous attend. Il y a deux ans, on a réussi à établir une cohésion dans l’équipe. Aujourd’hui, il y a un noyau qui est toujours présent, d’autres joueurs vont s’y intégrer. L’objectif reste toujours le même : d’aller le plus loin possible. Ça passe d’abord par une bonne prépa et être conscient que les JO, c’est loin d’être facile, tempère le Nordiste qui ne veut pas répéter les erreurs du passé. Avant de penser au Japon, il faut d’abord se concentrer sur notre préparation. Les Jeux précédents, on a toujours eu des complications pour se préparer. En ayant cette expérience, ça sera à moi et à d’autres joueurs qui ont vécu cela avec moi de bien communiquer et expliquer aux autres les pièges des JO. En 2012, on avait pas mal de joueurs sous contrat qui ne pouvaient pas s’entraîner avec nous. En 2016, on a dû partir aux Philippines pour le TQO et on a eu une baisse de régime après. Au final, les détails comptent. On a la chance d’être directement qualifiés et d’avoir du temps devant nous pour se préparer. Chaque jour est important. »
« Chaque match sera d’une grande importance »
Ce sont quatre matches de préparation qui attendent les Bleus : une double confrontation contre l’Espagne le 8 et 10 juillet, un match face au Japon et un dernier adversaire à déterminer avant de lancer leur compétition contre Team USA, le 25 juillet, en ouverture. « Il ne faut pas se concentrer que sur les Etats-Unis, on doit se concentrer sur toute la compétition en elle-même. On les joue en premier, c’est une très bonne chose. Ça nous permettra de voir ce qu’il en est, accorde Nando De Colo, qui se méfie malgré tout du nouveau format des Jeux Olympiques qui ne laisse quasiment aucune possibilité d’erreur au premier tour. On sait qu’il n’y a que trois matches de poule et que chaque match sera d’une plus grande importance. » A 34 ans, Nando De Colo est de cette trempe de joueurs qui dégagent une impression de classe et d’élégance, sans jamais forcer. Nul doute que quelque soit son statut, titulaire ou 6e homme, meneur ou arrière, scoreur ou passeur, il saura prendre ses responsabilité pour mener la France vers les sommets olympiques. « On a eu des résultats, on espère en avoir encore. On a pas encore eu de médaille aux JO, j’espère que ce sera pour cette année. »
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A la table des joueurs les plus sous-estimés de l’histoire, Nando De Colo a toute sa place. Véritable maestro sur la scène européenne depuis plus de 10 ans, le Français n’en finit plus de briller en Euroleague, saison après saison. A tel point que, sans faire de bruit – et quel que soit son poste – il a intégré le top 3 des meilleurs scoreurs de l’histoire de l’Euroleague moderne ou encore l’équipe-type de la décennie 2010-2020. N’ayons pas peur des mots : c’est une légende européenne pour qui, comme d’autres stars continentales, le passage express en NBA (de 2012 à 2014) n’a pas mis en valeur tout son potentiel auprès du grand public. On parle pourtant d’un joueur qui a tout gagné en Europe : Eurocup 2010 à Valence, EuroBasket en 2013, Euroleague avec Moscou en 2016 et 2019, le tout en étant élu MVP de la saison régulière et du Final Four en 2016. Cette année, le joueur de 34 ans a tenu son équipe à bout de bras malgré les blessures et les cas de Covid, entre autres.
Il a précisément mené son équipe vers les sommets. Nando De Colo avait l’habitude d’être positionné sur le poste 2 depuis quelques saisons mais cette année, Igor Kokoskov avait d’autres plans pour lui. Et le Français s’est bien évidemment mis au diapason. « J’ai joué meneur toute la saison. Ça a été la vision du coach dès le début de l’année, même quand on n’était pas encore tous réunis à Istanbul l’été dernier. Il m’avait clairement expliqué qu’il voulait que j’évolue sur ce poste, et c’est ce que j’ai fait. A 99 % du temps, j’ai évolué sur ce poste de meneur », évalue l’intéressé. Un replacement en club pas anodin pour l’équipe de France puisque le sélectionneur Vincent Collet réfléchit à cette option pour Tokyo. « Il y a quelques mois, le sélectionneur m’a expliqué au téléphone que c’était une possibilité pour moi en équipe de France, reprend l’homme aux 176 sélections…
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Photo : Nando De Colo (FFBB)