Equipe de France – Vincent Collet : « Aucun joueur pour l’instant n’a mis en balance sa carrière personnelle par rapport aux JO »

Remis d’une contamination au COVID-19 très perturbante, le coach Vincent Collet, accompagné de Patrick Beesley et Jacky Commères, a fait part de ses commentaires suite à l’annonce du programme de l’équipe de France pour les Jeux Olympiques de Tokyo (23 juillet au 8 août).

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SUR LE PROGRAMME DE PRÉPARATION, QUI S’ÉCHELONNE DU 23 JUIN AU 20 JUILLET :

Patrick Beesley (Manager Général de l’équipe de France): « C’est un programme beaucoup plus court et concentré que ce que nous avions l’habitude de faire par le passé, suite aux contraintes sanitaires, mais aussi aux nouvelles formules des TQO, qui compliquent les matches de préparation. C’est un programme de quatre semaines, qui sera composé de deux blocs, un de 16 jours et un de 9 jours avec une phase de repos au milieu. Il n’y aura que quatre matches de préparation dont un en France, alors que nous étions sur la base de sept à Londres et Rio. »

Vincent Collet : « Pour cette préparation, il ne fallait pas dépasser un certain nombre de jours. A Pau, sur une durée de onze jours, on aura vraiment l’occasion d’avoir un bloc de travail conséquent que l’on va scinder en deux parties. La première qui ira du 25 juin au 1^er juillet, qui nous permettra de travailler sur les fondamentaux de jeu offensif et défensif. Notre idée est que sur la deuxième partie de ce bloc de Pau, nous puissions avoir une équipe de partenaires d’entraînement, qui puisse s’opposer à l’équipe de France Olympique lors de scrimmages, qui auront lieu les 3, 4, 5 et 6 juillet, soit les derniers jours avant de partir à Malaga. Cette période à Pau sera le seul moment véritable où on va pouvoir s’entraîner de façon consistante dans la durée. En 11 jours, ça constituera une bonne quinzaine de séances, et ça permettra d’avancer. Les deux matches contre l’Espagne sont bien sûr les points d’orgue de cette préparation. On a toujours aimé ces dernières années se mesurer aux meilleures équipes mondiales pour prendre la température d’une compétition. L’Espagne reste à mes yeux, avec les Etats-Unis, la référence mondiale. Ils sont champions du monde en titre. Cette double confrontation sera pour nous une bonne façon de se mesurer, de voir ce qui nous manque, ce que l’on doit faire de plus pour nous préparer à l’échéance finale. Se préparer au Japon est très important. J’ai souvenir de la dernière échéance olympique où après être allé se qualifier à Manille, nous étions revenus en France, puis nous sommes repartis en Argentine avant d’aller à Rio. On avait beaucoup souffert de ces déplacements multiples, qui avaient fatigué les organismes. Je pense que le fait d’anticiper le départ pour le Japon, dès le 14 juillet, est un atout dans cette préparation. Ça nous permettra de s’acclimater et de terminer le travail de préparation sur place, ce qui est un avantage. Ça nous fera deux derniers matches de qualité avant d’intégrer le Village Olympique et de disputer les deux premiers matches contre Team USA le 25 juillet. »

PB : « Ochino Village, c’est une bourgade de plus de 10 000 habitants, qui est à 125 kilomètres de Tokyo, et qui est au pied du Mont-Fuji, dans un cadre assez exceptionnel. C’est là que l’ensemble de la délégation, garçons, filles et éventuellement 3×3, sera regroupé pour une semaine. Il y aura deux matches de programmés, contre le Japon à Tokyo, et celui du 20 juillet est à déterminer contre un adversaire qui disputera le TQO et dont nous connaîtrons le nom le 4 juillet. Le 22 juillet, l’ensemble de la délégation regagnera Tokyo pour rentrer au Village Olympique. »

« Nous sommes en lien avec le Comité National Olympique pour une organisation possible de vaccination », Jacky Commères

SUR LES CONDITIONS SANITAIRES AU JAPON

Jacky Commères (Directeur des équipes de France) : « Nous sommes en attente d’un dispositif médical pour les arrivées au Japon. Évidemment, il y aura un suivi nominatif, mais nous n’avons pas d’informations précises sur des délais d’isolement qui seraient mis en place. Nous sommes en lien avec le Comité National Olympique pour une organisation possible de vaccination. Vous savez qu’il n’y a pas d’obligation de vaccination et le CNSOF, avec le Ministère chargé des sports et le Ministère de la Santé, travaille sur la possibilité de proposer aux athlètes et aux staffs susceptibles d’aller aux Jeux Olympiques, une possible vaccination dans les jours qui viennent. Cette vaccination est bien sûr encouragée par rapport à la sécurité individuelle et aussi la sécurité collective de l’ensemble de la délégation olympique française. »

VC : « Quand on discute avec les joueurs, ce n’est pas ce qui vient en premier. Ils sont mobilisés par rapport à l’objectif olympique. Ils ont la chance de jouer, et ceux qui sont en NBA se plaignent davantage des cadences de match. Ils disent que par rapport à une saison normale, le rythme qui leur est imposé cette année est encore plus important que d’habitude puisqu’ils jouent quasiment tous les 48 heures depuis décembre. Ils ont joué 60 matches en trois mois, sans pause, ce qui est absolument considérable. Ce qui revient, c’est « comment va-t-on pouvoir atteindre nos objectifs ? ». Je ne suis pas sûr qu’ils se rendent compte des contraintes dont Jacky parlait tout à l’heure, la façon dont on va les encadrer au village, entre le village et les lieux de compétition. On va tous découvrir ça et c’est la capacité à s’y adapter qui sera importante. Ça va quand même être très contraignant, et il faudra que l’on soit capable malgré tout de rester focus sur l’objectif. »

« Quand on parle des grands leaders, ils sont soit dans la force de l’âge, soit ils arrivent dans le meilleur moment de leur carrière », Vincent Collet

SUR LA SELECTION

VC : « L’annonce de la sélection se fera fin mai. C’est toujours le délai que l’on respecte par rapport au début de campagne, c’est-à-dire le mois précédent. Le groupe sera resserré quand bien même il y aura certains absents. Ça ne nous fera pas changer de cap par rapport au premier groupe qui sera annoncé fin mai. Bien sûr que j’ai en tête le nom de certains joueurs. Le fait que la préparation soit réduite fait que tout est limité dans le temps, et c’est aussi important en terme de sélection de gagner du temps (…) Aucun joueur pour l’instant n’a mis en balance sa carrière personnelle par rapport aux JO. Tous les joueurs sollicités ont montré un engagement et une détermination à participer à ces JO à 100%, sans aucune condition de participation. C’est une très bonne chose ! En ce qui concerne Joffrey Lauvergne, il fait partie de notre groupe élargi et comme on suit l’ensemble des joueurs, on a effectivement observé qu’il faisait une saison plutôt intéressante avec le Zalgiris. Il fait partie des potentiels sélectionnables. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant, la suite c’est fin mai (…) On a effectivement aujourd’hui un groupe élargi de potentiels comme on a rarement eu. Ça vient aussi de l’âge, de la maturité. Quand on parle des grands leaders, ils sont soit dans la force de l’âge, soit ils arrivent dans le meilleur moment de leur carrière. Par exemple, la génération Evan Fournier-Rudy Gobert, qui sont des « 92 », vont avoir 29 ans et c’est un âge dont on dit souvent dans le basket que c’est le meilleur car ils sont encore dans la plénitude physique et bien sûr, ils ont gagné beaucoup en expérience, en maturité. On a pas mal de joueurs qui sont dans cette situation-là, et on voit en plus émerger des jeunes qui ont montré de belles choses cette année. On a vu par exemple l’éclosion de Théo Maledon en NBA, et il y en a d’autres. Globalement, on dispose d’un réservoir que l’on a certainement peu eu par le passé. »

SUR L’INDISPONIBILITÉ POSSIBLE DE JOUEURS NBA POUR LE DÉBUT DE LA PRÉPARATION

VC : « Il y a un élément qui est très important par rapport à une année normale, c’est que la saison NBA ne sera pas clôturée. On sait que, début juin, certains de nos joueurs majeurs ne seront pas là. Dans le calendrier NBA, la période du 20-25 juin, c’est le deuxième tour des playoffs voir la finale de Conférence. On peut considérer que parmi les joueurs qui sont sélectionnables pour Tokyo, trois ou quatre au moins puissent être concernés par ce type d’échéance. On parle souvent de Rudy Gobert, mais il n’est pas le seul. La plupart de nos joueurs majeurs sont dans des équipes qui ont potentiellement capacité à jouer à ce moment-là. On le sait, il faudra que l’on fasse avec. C’est pourquoi j’ai parlé de partenaires d’entraînement, qui viendraient matcher à Pau avec le Team France. Ça sera aussi une façon de compenser et de pouvoir démarrer la préparation même en absence de joueurs majeurs. (…) C’est forcément une bonne nouvelle que des Français aillent loin en playoffs qu’ils soient dans des équipes compétitives, qui se battent pour gagner, où le processus de victoires fait partie de leur quotidien. Après, il est évident que si on est privé de quatre ou cinq joueurs sur une grosse partie de la préparation, ça sera un handicap et il faudra le gérer. Sans oublier que s’ils sont en activité et qu’ils jouent, ils seront physiquement prêts pour jouer. Malgré tout, ça ne serait pas forcément une très bonne nouvelle si toutes les équipes performaient. Par exemple, si on avait Utah contre les Clippers en finale de Conference Ouest, et les Nets contre Milwaukee ou Boston. On sait que notre capacité de s’adapter en toutes circonstances va être l’un des critères importants de la performance finale. Les Américains vont aussi être confrontés à cette logique-là, et sachant que la finale peut aller jusqu’au 20 juillet, ça ferait vraiment très tard. Mais tous les joueurs français ne vont pas aller en finale NBA, la concurrence est féroce. Il faudra être patient pour savoir qui ira. »

SUR LE MATCH CONTRE L’ESPAGNE A PARIS

Fabrice Canet (responsable média FFBB) : « Ça sera sur Paris et c’est aussi le souhait de la fédération espagnole. On devrait confirmer le lieu prochainement. On étudie plusieurs scénarios, celui à huis clos comme ce week-end à la Coupe de France à l’AccorArena, et aussi avec des jauges réduites toujours en lien avec les instances officielles. Mais, aujourd’hui, on ne peut pas encore se projeter sur le 10 juillet. On espère bien sûr avoir du monde, même avec une jauge réduite. »

SUR LES QUALIFICATIONS A LA COUPE DU MONDE*

VC : « On avait déjà constaté cette année que notre réservoir diminuait avec l’ASVEL en Euroleague. Effectivement, la qualification supplémentaire de Monaco va rajouter quelque chose. On avait déjà envisagé de discuter avec l’ASVEL au fait de pouvoir libérer un ou deux joueurs lors de ces fenêtres (NDLR : pour l’EuroBasket 2022). Clairement, on sait que ces fenêtres seront un moment difficile. Ce n’est pas parce que l’on avait réussi la première campagne de qualification qui avait démarré en 2017 que ça va être automatiquement le cas. On sait que l’équipe de France aura un grand challenge à relever à ces occasions-là, et que dès novembre, il faudra pouvoir construire une équipe performante pour assurer ses qualifications. »

*Le conflit entre la FIBA et l’Euroleague n’étant toujours pas résolu, l’équipe de France devrait être de nouveau privée de ses joueurs d’Euroleague durant la période hivernale, sachant que l’AS Monaco s’est qualifiée en plus de l’ASVEL pour la saison 2021-22. À noter que Villeurbanne avait accepté de libérer Ismaël Bako pour deux matches de la Belgique lors des qualifications à l’EuroBasket 2022.

Le programme de préparation :

Jeux Olympiques de Tokyo 2020 :

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SUR LE PROGRAMME DE PRÉPARATION, QUI S’ÉCHELONNE DU 23 JUIN AU 20 JUILLET :

Patrick Beesley (Manager Général de l’équipe de France): « C’est un programme beaucoup plus court et concentré que ce que nous avions l’habitude de faire par le passé, suite aux contraintes sanitaires, mais aussi aux nouvelles formules des TQO, qui compliquent les matches de préparation. C’est un programme de quatre semaines, qui sera composé de deux blocs, un de 16 jours et un de 9 jours avec une phase de repos au milieu. Il n’y aura que quatre matches de préparation dont un en France, alors que nous étions sur la base de sept à Londres et Rio. »

Vincent Collet : « Pour cette préparation, il ne fallait pas dépasser un certain nombre de jours. A Pau, sur une durée de onze jours, on aura vraiment l’occasion d’avoir un bloc de travail conséquent que l’on va scinder en deux parties. La première qui ira du 25 juin au 1^er juillet, qui nous permettra de travailler sur les fondamentaux de jeu offensif et défensif. Notre idée est que sur la deuxième partie de ce bloc de Pau, nous puissions avoir une équipe de partenaires d’entraînement, qui puisse s’opposer à l’équipe de France Olympique lors de scrimmages, qui auront lieu les 3, 4, 5 et 6 juillet, soit les derniers jours avant de partir à Malaga. Cette période à Pau sera le seul moment véritable où on va pouvoir s’entraîner de façon consistante dans la durée. En 11 jours, ça constituera une bonne quinzaine de séances,

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Photo d’ouverture: Evan Fournier (FIBA)