Ils et elles sont nées en 1992 et après. Ils et elles sont les Bleu(es) à suivre tout particulièrement en 2019. Dans cinq ans ce sont les Jeux Olympiques à Paris et ils et elles sont à même d’être les piliers de nos sélections nationales.
Voici la deuxième partie.
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Jaylen Hoard
2,03m – 1999 – Poste 3-4 – Wake Forest (NCAA)
10 novembre. Son premier match universitaire face à North Carolina A&T : 19 points, 13 rebonds et 3 passes alors que son compatriote et équipier Olivier Sarr assurait 12 points et 9 rebonds. Alors que celui-ci rentrait un peu dans le rang (6,2 points et 5,4 rebonds), Jaylen a suivi le même sillon jusqu’au début de l’année : 15,3 points (49,1% de réussite) et 7,8 rebonds avec un record de 23 points et 15 rebonds face à Cornell le 3 janvier. Impressionnant pour un freshman dans une conférence très réputée, l’ACC. Fils d’un Américain, Antown, qui a fait l’essentiel de sa carrière en France dans différentes divisions et de Katia Foucade, vice-championne d’Europe en 1993, et frère de Anaïa, championne d’Europe U16, alors que sa marraine est Edwige Lawson et son parrain James Wade, Jaylen, né au Havre, a commencé par l’INSEP avant de bifurquer vers les Etats-Unis par le biais d’une high school de Caroline du Nord. Un prospect 5 étoiles en Europe et aux USA attendu au premier tour de la prochaine draft.
Marine Johannès
1,77m – 1995 – Poste 2 – Tango Bourges
La basketteuse la plus excitante jamais produit par le basket français. Des gestes uniques. Le shoot, la passe, tout est majestueux. Une ballerine qui sautille gracieusement. Celui ou celle qui n’aime pas le jeu de Marine Johannès n’aime pas le basket. La Normande née à Lisieux et qui a joué à Pont-l’-Evêque tout comme Nicolas Batum n’est plus seulement une artiste, elle est devenue très rentable en se forgeant un nouveau statut à Bourges et en Euroleague. En deux ans, elle est passée de 7,7 à 14,0 aux points et de 6,6 à 12,8 à l’évaluation avec une adresse à trois-points qui tourne chaque année autour des 43%. Elle a réduit sa dose de déchets dans le jeu tout en conservant une certaine insouciance, elle qui est si culottée sur un terrain alors qu’elle est très timide en dehors (mais elle se soigne). Dans le Cinq idéal de la LFB en 2018, elle peut décrocher cette fois le trophée de MVP. Un bémol : sa production à la Coupe du monde (10,6 points, 40% de réussite aux tirs) n’a pas été à la hauteur des espérances qui sont évidemment très élevées.
Matthias Lessort
2,05m – 1995 – Poste 5 – Unicaja Malaga (Espagne)
Les quatre matches qu’il a disputé lors des fenêtres internationales lui ont permis de marquer des points dans la quête d’une place sur le banc à la Coupe du monde en Chine. Il y a les stats (8,8 points, 5,8 rebonds, 15 d’évaluation) et aussi l’impression de puissance et de dons athlétiques au-dessus de la moyenne. Visiblement coach Vincent Collet considère avec attention son profil différent, tonique, agressif, altruiste, donc complémentaire des 7 pieds (Gobert, Fall, Poirier). Mathias Lessort, qui est aussi une sorte d’ « ambianceur » dans un groupe, est l’un des nombreux produits du centre de formation de l’Elan Chalon mais c’est à Nanterre puis à l’étranger que le Martiniquais a décollé. En Euroleague à l’Etoile Rouge de Belgrade et à Malaga en Eurocup (9,7 points et 4,9 rebonds). Peut-être pas une étoile, mais une équipe nationale a besoin aussi de joueurs plus obscurs, de soutiers.
Théo Maledon
1,92m – 2001 – Poste 1 – LDLC ASVEL Lyon-Villeurbanne
La hype en décembre autour de ce jeune homme de 17 ans est sans précédent… Y compris à l’époque pour Tony Parker. Son QI basket, ses choix judicieux, ses fondamentaux, l’ont placé dans la lignée des joueurs français les plus précoces de l’histoire : Alain Gilles, Hervé Dubuisson, Antoine Rigaudeau et donc TP. Alors qu’il avait eu droit à une poignée de minutes la saison dernière, il est passé à 17’ de temps de jeu moyen en Jeep Elite alors que le meneur titulaire, Mantas Kalnietis, est celui de l’équipe nationale de la Lituanie. De plus, il opère dans l’équipe qui domine le championnat de France et qui peut prétendre à aller très loin en Eurocup. Le Normand est devenu le plus jeune all-star de tous les temps. Le tout sans esbroufe, avec le plus grand naturel. Son sang-froid est caractérisé par sa réussite aux lancers-francs : 48/52 si l’on cumule les deux compétitions. On attendait Killian Hayes, c’est donc son équipier en équipe de France U17 vice-championne du monde Théo Maledon que l’on voit en pleine lumière. Avoir Zvezdan Mitrovic comme coach est pour lui une bénédiction. On l’imagine très bien entrer chez les Bleus à la prochaine fenêtre de février. Et ensuite ? Le ciel est la limite comme disent les Américains.
Amine Noua
2,03m – 1997 – Poste 4 – LDLC ASVEL Lyon-Villeurbanne
La retraite de Boris Diaw laisse un trou béant au poste 4 en équipe de France, au point que coach Collet envisage sérieusement d’y installer à temps partiel Nicolas Batum. Louis Labeyrie ? Joffrey Lauvergne ? Amath Mbaye ? Adrien Moerman ? Personne ne s’impose vraiment, tout le monde à sa chance. Bien qu’il n’ait aucune expérience en NBA ou en Euroleague et qu’il ne compte que cinq sélections, le Villeurbannais pourrait être l’homme de la situation. Intérieur sérieux, capable d’aller au large, il n’aura que 22 ans en février. Bref, encore du temps devant lui. Jusque-là ce Lyonnais pure souche, qui n’a connu que l’ASVEL, a mené sa barque dans la discrétion mais en équipe de France jeune il était toujours le numéro 1 de l’équipe à l’évaluation, termina 4e marqueur au championnat du monde U17 en 2014, et trois ans plus tard, il était inclus dans le Cinq Majeur de l’Euro U20. Pas mal, non ? Il doit tout de même soigner son adresse au-delà de la ligne à trois-points (23,9%).
Frank Ntilikina
1,98m – 1998 – Poste 1-2 – New York Knicks (NBA)
Sa draft en 2017 avait fait un buzz incroyable. Il faut dire que son aventure avait tout pour plaire. Un jeune homme bien sous tous rapports qui remercie sa maman au moment de recevoir un prix à la Soirée de la Ligue, une famille qui a fui la guerre au Rwanda, un exil à Bruxelles puis à Strasbourg, MVP à l’Euro juniors, meneur mature à Strasbourg, intelligent, grand et avec des bras immenses (2,13m d’envergure), 8e choix de la draft, New York, un aller-retour pour continuer de jouer la finale de Pro A, des débuts prometteurs dans la ligue américaine. Une très belle success story. Après une saison de rookie d’adaptation, The French Prince était attendu pour élever son niveau. Seulement son coach David Fizdale lui reproche un manque d’agressivité offensive -il tourne à un médiocre 34,9% de réussite aux tirs- et pour les matches de Noël, il s’est retrouvé cloué sur le banc alors qu’il était entré 14 fois dans le Cinq de départ. C’est donc un point d’interrogation qui est suspendu au-dessus de sa tête. Mais il n’a que 20 ans… Dommage par ailleurs qu’il n’était pas disponible pour les Bleus lors de la fenêtre international estival.
Elie Okobo
1,88m – 1997 – Poste 1-2 – Phoenix Suns (NBA)
Il y a un an à même époque, soyons honnête, on n’imaginait pas le Bordelais là où il en est. Son culot, son sens du panier, sa vision du jeu, sa vitesse ont fait de ce gaucher un international. Son coup d’éclat face à Monaco en playoffs -44 points, la deuxième performance de l’histoire- a projeté définitivement sur lui la lumière avant qu’il ne se fasse drafter par les Suns… Juste un rang (31e) derrière ce qu’aurait souhaité Pau, son club formateur, pour empocher un beau chèque mérité. Etre sélectionné au deuxième tour ne garantit pas de contrat en NBA mais trois jours plus tard, Elie Okobo en signait un de quatre ans -les deux dernières années sont optionnelles- pour six millions de dollars. Depuis, c’est le zig-zag. Le côté pile, c’est 24 matches en NBA, 4 fois dans le Cinq, 6,2 points et 2,3 passes en moyenne. Le côté face, c’est le rejet en D-League pour 7 matches mais avec des stats fumeuses : 18,6 points, 7,9 passes, 4,6 rebonds. Une stratégie qui échappe à la logique européenne.
https://www.youtube.com/watch?v=MG53ZbJH-nA
Vincent Poirier
2,13m – 1993 – Poste 5 – Baskonia Vitoria (Espagne)
Lorsqu’il était encore le DTN, Patrick Beesley était fier de son coup car Vincent Poirier moisissait sur le banc de Levallois lui qui avait été le meilleur rebondeur (10,8) du championnat espoir puis prêté à Hyères-Toulon. Grâce à une licence AS Haut Niveau, il a eu l’autorisation de jouer avec le Centre Fédéral en Nationale 1. Il en a profité pour se faire les dents (15,3 points et 9,3 rebonds en 9 matches). Le vrai déclic, c’est lorsque Freddy Fauthoux, qui venait de remplacer Antoine Rigaudeau, lui fit d’entrée confiance décelant qu’il avait sous la main une pépite. A partir de là, quelle réussite ! Le natif de Clamart aux bras couverts de tatouages, puissant, technique, déterminé, fait actuellement sa place dans une bonne équipe d’Euroleague (10,6 points, 7,4 rebonds). C’est encore la preuve que les big men ont besoin d’un peu plus de temps pour s’épanouir. La NBA peut être sa prochaine étape… après avoir gagné sa place pour la Coupe du monde.
Iliana Rupert
1,93m – 2001 – Poste 5 – Tango Bourges
La prochaine Sandrine Gruda ? C’est comme ça que l’on peut aborder le dossier concernant la fille de Thierry Rupert disparu en 2013 avec la tentation de répondre instantanément : oui. La néo-Berruyère possède d’énormes qualités techniques, un gros QI basket. Elle passe le ballon comme une 4, peut tirer à trois-points, elle possède un sens inné de l’anticipation. MVP de l’Euro U16 puis dans le Cinq idéal du Mondial U17 alors qu’elle était gênée par des douleurs aux adducteurs. Iliana est passée sans transition de la Nationale 1 à l’Euroleague dans une équipe compétitive. Elle est donc dans une phase de transition. En 11’ de moyenne, elle en est à 2,1 points et 2,1 rebonds mais face à Braine avec davantage de temps de jeu, elle a démontré son savoir-faire. A 17 ans, elle est forcément encore tendre physiquement. Pourra t-elle gagner sa place comme cinquième intérieure pour le prochain Euro ? On prend au moins le pari qu’elle sera aux JO de Tokyo si la France s’y qualifie. Anecdote : Iliana a été formée dans le même club que Alexia Chartereau, aux JS Coulaines près du Mans.
Killian Tillie
2,08m – 1998 – Poste 3-4 – Gonzaga (NCAA)
Si sa carrière comporte des pages blanches, c’est que Killian Tillie n’a pas été épargné par les grosses blessures. La dernière, une fracture de fatigue à la cheville droite, l’a privé de compétition pour tout le quatrième trimestre 2018. Le fils de l’entraîneur de l’équipe de France de volley, Laurent, et d’une internationale de volley néerlandaise, Caroline, frère du basketteur Kim et du volleyeur Kevin, a quand même réussi à être MVP de l’Euro U16 en 2014 et finaliste du Final Four NCAA en 2017 (9 rebonds en finale contre North Carolina). Il a manqué en 2018 le Final 16 en raison d’une blessure à la hanche après avoir démontré son expertise à trois-points (47,9% de réussite) pour 12,9 points en moyenne. Un bel athlète avec un gros moteur, du jump façon volleyeur qu’il fut avec succès à l’adolescence, pas encore assez costaud. Alors que les pros lui tendaient les bras, il a donc préféré accomplir son année de junior à Gonzaga. Croisons les doigts pour que ses pépins physiques soient derrière lui. La réussite de sa carrière dépend beaucoup de ça.
EN BONUS
Attention, c’est le dernier été avant les Jeux Olympiques et à Tokyo le 3×3 y sera pour la première fois convié. Pour y être sélectionné, il faut avoir un maximum de points au ranking FIBA et les filles ont actuellement un très net avantage sur les garçons. C’est simple, les Bleues squattent 6 des 10 premières places mondiales ; les Chinoises se partageant le reste. Toutes sont des joueuses de Ligue Féminine et n’y sont pas des figurantes: Marie-Eve Paget (1ère , Charleville) Caroline Hériaud (3e, La Roche/Vendée), Marie Mané (4e, Lattes-Montpellier), Mamignan Touré (5e, Basket Landes), Assitan Koné (7e, Mondeville) et Victoria Majekodunmi (9e, Landerneau). Quelques autres ne sont pas loin : Alice Nayo (19e, Chartres, LF2), Jenny Fouasseau (29e, Saint-Amand) et Ana Maria Filip (34e, Charleville). Pour décrocher l’une des trois places, la concurrence interne va être terrible. En ce mois de janvier 2019, le 3×3 n’est pas encore très exposé et les performances des Bleues pas encore vraiment appréciées. Mais quand au petit matin elles apparaitront sur les écrans en direct de Tokyo, leur labeur durant plusieurs mois dans l’obscurité aura payé.
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Jaylen Hoard
2,03m – 1999 – Poste 3-4 – Wake Forest (NCAA)
10 novembre. Son premier match universitaire face à North Carolina A&T : 19 points, 13 rebonds et 3 passes alors que son compatriote et équipier Olivier Sarr assurait 12 points et 9 rebonds. Alors que celui-ci rentrait un peu dans le rang (4,2 points et 3,6 rebonds), Jaylen a suivi le même sillon jusqu’au début de l’année : 15,2 points (50,4% de réussite) et 7,7 rebonds avec un record de 23 points et 15 rebonds face à Cornell le 3 janvier. Impressionnant pour un freshman dans une conférence très réputée, l’ACC. Fils d’un Américain, Antown, qui a fait l’essentiel de sa carrière en France dans différentes divisions et de Katia Foucade, vice-championne d’Europe en 1993, et frère de Anaïa, championne d’Europe U16, alors que sa marraine est Edwige Lawson et son parrain James Wade, Jaylen, né au Havre, a commencé par l’INSEP avant de bifurquer vers les Etats-Unis par le biais d’une high school de Caroline du Nord. Un prospect 5 étoiles en Europe et aux USA attendu au premier tour de la prochaine draft.
Marine Johannès
1,77m – 1995 – Poste 2 – Tango Bourges
La basketteuse la plus excitante jamais produit par le basket français. Des gestes uniques. Le shoot, la passe, tout est majestueux. Une ballerine qui sautille gracieusement. Celui ou celle qui n’aime pas le jeu de Marine Johannès n’aime pas le basket. La Normande née à Lisieux et qui a joué à Pont-l’-Evêque tout comme Nicolas Batum n’est plus seulement une artiste, elle est devenue très rentable en se forgeant un nouveau statut à Bourges et en Euroleague.
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Photo d’ouverture: Frank Ntilikina (Basket USA, Chris Elise). Photo en bas: Marie-Eve Paget. Toutes les photos: FIBA.