A l'heure de faire son choix pour désigner le meilleur entraîneur de l'année en Betclic Elite, il faudra que les membres du jury aient le nom d'Eric Girard en tête. Le Choletais ne sera pas champion de France, ne gagnera pas un trophée, mais il fait pourtant des miracles à répétition.
Depuis son arrivée au Portel en 2012 et malgré le lourd handicap d'un cancer aux cordes vocales, et après avoir hissé l'ESSM dans l'élite, Eric Girard déjoue les pronostics en obtenant pour son équipe des résultats de beaucoup supérieurs à ceux attendus. Cette saison, BasketEurope avait prédit une 17e place pour l'équipe nordiste, qui venait de perdre la quasi totalité de ses joueurs dont Nadir Hifi, et qui n'était pas bien portante financièrement. Or avec sa victoire sur Blois de ce samedi (94-89) voici l'ESSM arrimée dans le top 8 et donc susceptible de faire les playoffs.
Pourtant, alors qu'il va avoir 60 ans en juillet, Eric Girard se demande s'il ne faut pas qu'il quitte le banc. Il faut se rappeler qu'il avait pris la fonction de directeur sportif à l'été 2021, mais que dès janvier de l'année suivante, il lui avait fallu reprendre le poste de coach après la mise à l'écart du Belge Serge Crévecoeur. Voici ce qu'il a déclaré à La Nouvelle République :
« Aujourd’hui, je suis un coach heureux d’avoir amené ce club, avec ses moyens, sans doute pour une neuvième en première division et ce n’est pas rien. Maintenant, le risque… ce qui s’est passé avec mes collègues Jean-Denys Choulet et Mickaël Hay me fait vraiment réfléchir. Parce que tous les deux ont quand même dit ''Est-ce que j’ai fait l’année de trop ?''À un moment donné, il faut vraiment y réfléchir et voir s’il y a des axes de progrès qui apportent un peu plus de sérénité pour la suite. Parce que coacher un club comme Le Portel ça use beaucoup plus que coacher un club comme Gravelines parce que quand il faut changer un joueur, on ne s’embête pas, alors que nous, on ne peut quasiment pas ».
Clément Carton
