La liga ACB/Endesa est puissante, la formation espagnole est bonne si l’on en juge aux résultats des équipes de jeune sur le plan international. Oui, mais… Les joueurs espagnols ne jouent pas.
En ACB, le nombre de joueurs éligibles en équipe nationale est très faible, comme le fait remarquer Alfonso Reyes, le président de l’Association des basketteurs professionnels.
« Selon nos calculs, entre 27 et 28%. Il n’y a pas d’autre ligue nationale avec un chiffre aussi bas ».
Deuxième point, ces joueurs éligibles n’ont pour la plupart que des responsabilités limitées. Seuls deux d’entre-eux font partie des 50 meilleurs marqueurs : Nikola Mirotic, un naturalisé (6e), et Jaime Fernandez (20e). A l’évaluation, ils sont 7 et au temps de jeu 11 à être dans le top 50 a calculé Marca.
« Ce sont des chiffres alarmants. Ce n’est pas juste qu’il y a de moins en moins d’Espagnols, c’est qu’ils ont aussi moins de poids. Nous avons toujours eu et nous aurons toujours sept ou huit très bons nationaux. Ce qui disparaît, c’est la classe moyenne », juge Alfonso Reyes, qui regrette qu’« il y ait des équipes avec seulement un ou deux Espagnols. Et ce n’est pas par chauvinisme. Lors des visites que l’on fait aux équipes, les étrangers se mettent la main sur la tête quand on parle du nombre de nationaux. Ils disent que c’est négatif ».
Sur les 18 équipes, seules celles d’Unicaja Malaga et de la Joventut Badalona dépassent les 40% dans l’apport des points et de l’évaluation Pendant ce temps, il y a 10 équipes, plus de la moitié de la Ligue Endesa, où les nationaux ne parviennent pas à générer 20% dans aucune des deux catégories statistiques et quatre qui n’atteignent même pas 10% . Le Bitci Baskonia Vitoria a même un pourcentage d’évaluation négatif, puisque Álex Barrera, son seul espagnol, n’a joué que 48 secondes et a terminé avec -1 d’évaluation ! Tragico-comique.
Alfonso Reyes juge qu’avec l’apport des joueurs de NBA et d’Euroleague, l’Espagne aura toujours une équipe nationale forte, mais qu’il est de plus en plus difficile de constituer une équipe compétitive pour les fenêtres FIBA lorsque ceux-ci ne sont pas disponibles. Et cela paraît très incertain que la situation évolue dans les années à venir.
Photo : Jaime Fernandez (FIBA)