La longue carrière de Laia Palau, 41 ans, l’a mené à 298 matches internationaux -par comparaison, Céline Dumerc, la plus capée des Françaises, en compte 262- et à avoir en perspective ses quatrièmes Jeux Olympiques après ceux d’Athènes, de Pékin et de Rio.
« Une carotte que j’ai devant moi à suivre », plaisante t-elle dans une interview à As. « Pour arriver à ce stade, il faut d’abord pouvoir le faire. Physiquement je suis disponible et je me sens bien. Et deuxièmement, il faut aimer ce que l’on fait et j’aime toujours ça. Récemment, j’ai dit: ‘Demandez-vous à un médecin de 60 ans s’il travaille encore ?’ Si vous êtes en forme et que c’est votre travail, continuez à le faire ! »
Il y a les JO à Tokyo en perspective et aussi l’Euro dont la phase finale se tiendra à Valence. L’Espagne vise le podium pour les deux rendez-vous.
« L’or du dernier Européen était déjà totalement magique. Maintenant, nous aurons la pression pour le défendre chez nous. Et pour les Jeux, je ne sais pas s’ils seront viables », doute t-elle. « Les médailles symbolisent quelque chose du moment, mais l’important est ce qui reste à l’intérieur, les émotions. Une année, nous ne pourrons pas faire ce que nous avons fait. Notre équipe n’est pas infinie et nous valoriserons tout cela lorsque le temps des vaches maigres viendra «
Et quand le chapitre, et même le livre sera fini ?
« J’ai des entretiens. J’aurai des options dans le basketball, mais ma question est de savoir si je veux y rester. J’aime ça, mais il y a d’autres moments où je pense aux week-ends, aux voyages, à l’entraînement, au même style de vie. J’imagine que je veux ressentir autre chose. Ce serait bien de savoir si je peux me consacrer à quelque chose de différent, être une autre Laia. »
Plein de choses l’intéressent, écrire, lire, se perdre dans la nature avec sa camionnette…
« Je suis curieuse de bien des choses. Par exemple, j’ai besoin d’un équilibre avec la nature. Nous sommes déconnectés avec la Terre. C’est bien que nous en prenions soin, tout ce qu’elle nous donne est gratuit: la mer, le soleil … ça fait du bien à l’âme ».
Elle revendique aussi l’égalité entre les hommes et les femmes dans le sport.
« Il faut tenter de transformer la société et cela vaut plus que n’importe quelle médaille », estime Laia Palau, qui applaudit le geste de la FEB d’égaliser les primes des équipes masculines et féminines. « En tant qu’entreprise, vous ne pouvez pas vous permettre une différence de salaire entre les deux sexes. »
Photo: FIBA
