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Essomé Miyem (Lille) : Être le personnage principal

Vous connaissez Endy Miyem, l’une des cadres de l’équipe de France depuis plus de dix ans, mais saviez-vous que dans la fratrie Miyem, un troisième jeune garçon (après Gérald – Pau – et Joël – G-League) se cachaît ? Essomé, vingt ans et 2,10 m, joue en Pro B à Lille. L’intérieur a vu sa… Continue re

Vous connaissez Endy Miyem, l’une des cadres de l’équipe de France depuis plus de dix ans, mais saviez-vous que dans la fratrie Miyem, un troisième jeune garçon (après Gérald – Pau – et Joël – G-League) se cachaît ? Essomé, vingt ans et 2,10 m, joue en Pro B à Lille. L’intérieur a vu sa progression freinée par des problèmes de genou, mais sa motivation reste intacte.

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Vivre dans l’ombre d’une personne n’est jamais simple. Encore plus quand on culmine à 2,10 m. Essomé Miyem a grandi au rythme des exploits de sa soeur, Endy. En 2012, quand l’ailière forte a été couronnée d’argent aux JO de Londres, le pivot n’avait qu’onze ans. Et quand on lui demande si l’incroyable carrière de sa soeur lui procure encore plus de pression, il préfère dévier la question. « Je pense qu’il faut plutôt se servir de cela comme quelque chose de positif. Se dire que « Ok, on me dit tout le temps que je suis le frère de », mais mon objectif est d’être le personnage principal. Que ce soit elle qui devienne la soeur de. »

Être le personnage principal, le pivot l’a été chez les jeunes. Médaillé d’argent avec l’équipe de France aux Championnats du monde U17 en 2018 et champion d’Europe U16 un an plus tôt, le membre du Centre fédéral va s’apprêter alors à découvrir le haut-niveau. Il signe en 2019 à la SIG Strasbourg. Mais commencent alors les premiers pépins physiques. « Pendant ma deuxième année, on avait parlé d’un prêt. Finalement, cela ne s’est pas fait. Ce n’est pas ce que nous avions demandé de mon côté mais bon cela s’est passé comme ça. Après mon problème de mon genou, la petite cassure s’est produite pendant cette saison, donc cela m’a handicapé. Je l’ai sentie toute l’année et nous n’avons pas pu prendre conscience de la gravité du problème. J’avais l’impression de jouer sur un pied », souligne le pivot.

Blessé mais pas coulé

Essomé décide de rejoindre l’été dernier le Nord et les Red Giants en Pro B. Le néo-Lillois a vécu une saison tronquée. Toujours en délicatesse avec son genou, il décide de passer sur le billard. « Je me suis fait opérer en septembre à cause de mes tendinites. J’avais un petit truc en trop dans le genou donc on a décidé de l’enlever. J’ai commencé ma rééducation au Centre de l’espoir à Lille. J’ai repris le basket petit à petit et j’ai rejoint les entraînements d’équipe vers la fin décembre pour reprendre la compétition en janvier ».

Avec un retour peut-être trop prématuré, le pivot joue en fin de saison une dizaine de minutes en moyenne. Une année vécue à contre-courant. Un peu comme sa soeur, touchée dans sa chair quasiment toute la fin de saison. Une situation mutuelle qui a renforcé les liens fraternels déjà très forts. « De temps en temps, on se passait des coups de fil pour prendre des nouvelles l’un de l’autre, pour savoir comment cela évoluait. Puisqu’elle est un peu plus expérimentée dans sa carrière, elle a pu me donner des conseils dans la manière de gérer les choses, notamment à la manière dont on revient à l’activité. Ne pas forcément se précipiter. Écouter son corps c’est important. Il faut gérer tous les à-côtés. L’hygiène de vie, bien s’alimenter, se reposer, faire attention à tout cela. On n’est pas dans le rythme d’une saison normale comme tous les autres équipiers. »

(c) FIBA

Un épisode compliqué aussi pour sa soeur Endy, forcément frustrée de ne pas voir son frère s’épanouir. Pour autant, elle tente de l’aider à sa manière. « Quand je le vois ou que je regarde ses matches, j’essaie de lui dire ce que j’observe, des aspects où je pense qu’il peut progresser. Parfois, il y a certaines choses qu’il ne peut pas forcément faire parce que physiquement c’est compliqué mais j’essaye de ne pas m’arrêter là-dessus. De le forcer à continuer d’être exigeant avec lui-même. Ce sont souvent des détails au niveau physique, dans le sens où on peut donner des petits conseils sur comment appréhender la blessure, donner des adresses. On essaie de se soutenir. »

Essomé ne perd pas la foi, même si malgré une nette amélioration dans les sensations ressenties en match, la gêne ne veut pas le laisser tranquille. Durant cette intersaison, il donne tout pour renforcer le bas de son corps. « J’ai un problème d’équilibre au niveau des groupes musculaires. Cet été, il y a donc un gros focus sur les jambes pour faire en sorte que ça tienne le coup sur le basket. »

Devenir un leader de Lille

Tout l’enjeu est là. Reprendre une bonne fois pour toute sur les parquets sans peine. Surtout quand on sait que les Lillois auront bien besoin de leur pivot dans sa quête de playoffs. Avec les départs de joueurs « historiques » de la raquette, Jean-Victor Traoré (retraite) et Thomas Hieu-Courtois (départ à Nantes), le géant de 2,10 m aura énormément d’attentes sur ses épaules. Une pression qu’il ne l’effraie pas, au contraire. « Il faut que je m’affirme sur mon poste. Que je sois capable d’être un leader car on a un groupe assez jeune, même s’il n’est pas au complet, c’est parti pour. Ce sera l’occasion de prendre plus d’assurance dans le jeu, prendre plus mes responsabilités. »

Pour devenir un leader de Lille, il peut compter une nouvelle fois sur sa soeur, l’internationale aux 235 sélections. Le leadership est une case qu’elle a coché depuis longtemps dans son CV. « C’est aussi une personne comme moi, qui n’est pas très vocale de base. Mais elle a su prendre son rôle et beaucoup aider son équipe quand elle en avait besoin. Elle a pu être un bon leader, par le jeu sur le terrain ou par la parole sur le terrain ou dans le vestiaire », souligne Essomé.

Une nouvelle étape dans sa progression, comme s’il devait repartir à zéro. Le pivot pourrait se contenter de tout stopper, mais ce n’est pas dans sa nature. « J’ai envie de dire qu’un jour on va forcément s’arrêter. Là, je fais en sorte que ce jour arrive le plus tard possible et que je puisse jouer au basket sans trop me préoccuper. Je prends toujours du plaisir en jouant. Mais ce qui me préoccupe un peu, c’est que je n’ai toujours pas eu l’impression d’être à 100%. C’est ça le seul petit « hic ». Je sens qu’il y a encore une grande différence entre ce que je fais et ce que je pense être capable de faire en étant à 100% de mes capacités. »

(c) FIBA

Une conviction partagée par sa soeur, qui apprécie l’abnégation de son jeune frère. « Ce serait bête d’abandonner maintenant. Imaginons, peut-être dans un mois, on trouve la bonne personne qui arrivera à le soulager et qu’il arrive à la pleine possession de ses moyens, ce serait bête de ne pas pouvoir voir jusqu’où ce talent dont on parle peut l’amener. En tout cas, je suis contente de voir qu’il se met toujours à travailler. C’est l’état d’esprit qu’il faut avoir », remarque la Berruyère.

L’an prochain, l’objectif est simple : montrer l’étendue de son talent en Pro B. Un championnat largement à sa portée si le déclic se produit. Dans un groupe lillois qui a pas mal bougé mais dans une atmosphère qu’il apprécie, Essomé Miyem espère pouvoir enfin tout donner. « Mon évolution passe par dominer la Pro B. Avant de penser à passer au-dessus, il faut déjà dominer son championnat. Quand je serai monté au niveau supérieur, même objectif. Il faut être capable de prendre les choses une par une, de se concentrer sur le moment présent et ne pas trop partir dans tous les sens et ne pas penser au futur. »

Cette saison annonce peut-être (enfin) le top départ de sa carrière, qu’il souhaite tout aussi riche que celle de sa soeur. Des ambitions fortes, qu’il échelonne par étape. « À court terme, je dirais la santé. C’est le plus important pour le moment, que je puisse être capable de jouer sans me préoccuper de mes genoux, mon physique en général. À moyen terme, je vais dire la progression. Que je sois capable de progresser et de me hisser au niveau de la Betclic Elite. À long terme, la performance et la réussite. Rester au plus haut niveau le plus longtemps possible et gagner des titres. C’est pour ça que l’on fait du basket. » Le plaisir avant tout, avec en ligne de mire, marquer de son empreinte le basket français. Pour être enfin le personnage principal.

Demain, retrouvez une interview avec sa soeur, Endy. Une rencontre où la joueuse de Bourges aborde tous les sujets.

Photo : Essomé Miyem (FIBA)

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Vivre dans l’ombre d’une personne n’est jamais simple. Encore plus quand on culmine à 2,10 m. Essomé Miyem a grandi au rythme des exploits de sa soeur, Endy. En 2012, quand l’ailière forte a été couronnée d’argent aux JO de Londres, le pivot n’avait qu’onze ans. Et quand on lui demande si l’incroyable carrière de sa soeur lui procure encore plus de pression, il préfère dévier la question. « Je pense qu’il faut plutôt se servir de cela comme quelque chose de positif. Se dire que « Ok, on me dit tout le temps que je suis le frère de », mais mon objectif est d’être le personnage principal. Que ce soit elle qui devienne la soeur de. »

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