Epatante, formidable, éblouissante, lumineuse… Les qualificatifs manquent pour décrire la prestation de Sandrine Gruda ce soir face à la Belgique. Les chiffres révèlent qu’elle a battu son record de points en sélection (33) avec une adresse époustouflante -voici un qualificatif de plus: 11 sur 15 aux tirs du champ et 11/12 aux lancers. Plus 10 rebonds. Un contre. Pas de balle perdue. 39 d’évaluation.
Heureusement que la Martiniquaise était là car ses équipières ont semblé parfois anesthésié à l’image de Marine Johannès (4 points et 1/5 aux shoots) et aussi de Bria Hartley (12 points mais à 4/12 aux tirs, 3 balles perdues et 5 fautes) mais qui a prouvé que c’était une battante et qu’elle était clutch en enfilant le trois-points de l’égalisation dans le temps réglementaire. Au moment de tresser des lauriers, on n’oublie pas Olivia Epoupa (13 points, 9 rebonds, 5 passes, 5 interceptions, 22 d’évaluation) à l’énergie tout simplement exceptionnelle durant 38 minutes sur le terrain.
Il a fallu aussi de très bonnes séquences défensives pour désarçonner les Belges qui ont retrouvé ce soir leur fighting spirit, leur joie de jouer avec une Emma Meesseman (24 points) toujours capable d’exploits, l’ultra complète Kim Mestdagh qui était partie pour faire un triple double (16 points, 9 rebonds et 7 passes) et l’inévitable Julie Allemand (15 points, 4 passes) mais aussi des joueuses moins connues comme Kyara Linskens (10 points et 16 d’éval) et Jana Raman (10 points et 12 d’éval).
Les Bleues sont ainsi directement qualifiées pour le Tournoi Pré-Olympique et joueront samedi une demi-finale où il ne s’agira pas de sous-estimer la surprenante Grande-Bretagne.
Valérie Garnier avait placé Bria Hartley dans le cinq de départ, à la place de Marine Johannès, et les Françaises prenaient le taureau par les cornes avec une Sandrine Gruda très incisive: 9-1 puis 16-5 (6e). Les Belges étaient étouffées par le rythme des Bleues, perdaient quantité de ballons et n’avaient pas de tirs confortables.
Un écart de quinze points était noté à la 8e minute (24-9). Emma Meesseman et Kim Mestdagh étaient obligées de prendre les affaires belges en mains en attaque pour éviter d’entrée la déroute. Quelques négligences françaises permettaient aux Belgian Cats de revenir à 27-16 à la fin du premier quart-temps. Les filles de Valérie Garnier affichaient alors une réussite de 58,8% aux tirs. Trop parfait…
Les Belgian Cats entamaient nettement mieux la deuxième période, mettaient leur jeu en place et profitaient des errements défensifs français notamment sur des coupes vers le panier et des contre-attaques belges rondement menées. Certains changements n’avaient pas été positifs comme le passage de Marine Johannès une fois de plus dans le dur (aucun shoot en 8′). En cinq minutes, les Belges étaient revenues à 31-28. Trop portées sur les initiatives individuelles, les Bleues ne marquaient plus et sur un panier de Julie Allemand les Belges, qui ne s’étaient jamais découragées, passaient pour la première fois en tête, 30-32.
Si les Françaises étaient de nouveau devant à la mi-temps (35-32) grâce à un durcissement de la défense, leur pourcentage de réussite était tombée à 45,1%.
Bria Hartley met le trois-points de l’égalisation
Ann Wauters ne parvenait pas à tenir Sandrine Gruda et la France se redonnait temporairement de l’air, 41-34. La Martiniquaise était à son meilleur niveau des deux côtés du terrain car Emma Meesseman ne rigolait pas avec elle. C’est -encore- Kim Mestdagh qui permettait aux Belges d’égaliser à 48. Et encore 52-52 au bout de trente minutes sur un panier au buzzer de Sara Chevaugeon. Quand Sandrine Gruda n’était pas sur le terrain, le jeu des Bleues n’étaient pas fluide et c’était… stressant. L’absence de Helena Ciak au milieu de la peinture pesait lourd et la big woman Kyara Linskens en profitait.
Les cadres belges assuraient davantage que leurs collègues françaises, sinon Sandrine Gruda et Olivia Epoupa. A leur train, les Belgian Cats prenaient de l’avance: 54-60 (32e). Les Françaises ne marquaient plus à l’image de Bria Hartley.
Dans un final du temps réglementaire, tout se faisait au forceps. Sandrine Gruda et Emma Meeseman mettaient encore la main à la pâte. Bria Hartley scorait à 28 secondes de la fin. Julie Allemand ratait deux lancers, mais Kyara Linskens prenait le rebond offensif et la Lyonnaise cette fois mettait ses deux lancers. 65-68 à 17 secondes. Dernière action des Bleues: Valériane Ayayi ratait son 3-points mais Bria Hartley, qui en était jusque là à 3/11 aux shoots, mettait le sien. 68-68. Prolongation.
Emma Meeseman faisait quelques prodiges mais Sandrine Gruda aussi. Et en plus, la Française parvenait à faire faire à la Flamande sa cinquième faute et gagnait ainsi le combat des cheffes. Les Bleues assuraient aux lancers (19/23 sur l’ensemble du match) et c’était -enfin -dans la poche. Que ce fut dur !
« Nous sommes bien revenus après avoir raté notre départ. Nous avons dominé la seconde période et nous avions tout en main pour remporter la victoire. Si vous avez 3 points d’avance à 1 minute de la fin, vous devez toujours gagner, » rageait le coach belge Philip Mesdagh.
La boxscore est ici.
Photo ouverture : Sandrine Gruda, FIBA