Pour se confronter à la France jeudi en quart-de-finale, la Belgique doit auparavant sauter par-dessus l’obstacle slovène. Elle a besoin de la performance de tout ses cadres y compris de celle de la meneuse de l’ASVEL Julie Allemand au prise jusqu’ici à une maladresse inhabituelle.
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A Zrenjanin, ville de Serbie de 75 000 habitants située dans la province autonome de Voïvodine, la Belgique a échoué de quatre points (66-70) face au pays hôte, ce qui l’oblige à disputer aujourd’hui un match de barrage face à la Slovénie avant éventuellement de retrouver l’équipe de France jeudi en quart-de-finale.
Evidemment, à la maison, les Serbes étaient surmotivées et dans ce « groupe de la mort », elles avaient déjà réussi à s’imposer à la Biélorussie (+2) et à la Russie (+14) alors que les Belgian Cats, si elles s’étaient débarrassées des Russes (+13), avaient commis un faux-pays inattendu pour une équipe classée quatrième à la dernière Coupe du Monde face à la Biélorussie (-8).
Ce Serbie-Belgique fut très engagé et interrompu plusieurs minutes à 66 secondes du terme pour cause de fuites d’eau dans le toit ! Deux remises en jeu mal ajustées avec à l’origine la future Nantaise Antonia Delaere, par ailleurs auteure de 12 points, ont fait perdre aux Belges le bénéfice de leur belle résistance. Jelena Brooks concluant d’un trois-points au buzzer le succès des filles de Marina Maljkovic.
Le journaliste du Soir, le quotidien de Bruxelles, Stéphane Druart, voit du positif dans cette courte défaite :
« Les Cats n’ont donc pas à rougir de cette défaite face aux Serbes, championnes d’Europe il y a 4 ans et médaillées de bronze aux Jeux dans la foulée, évoluant à domicile, avec une équipe très dynamique. Pour la première fois, les Belges n’étaient pas dominées en taille, ce qui stimula un rythme infernal, une énorme intensité, une animation constante et une indécision totale jusqu’à la dernière action… »
Quant au coach Philip Mesdagh, il ne pouvait cacher sa déception :
« Il ne nous a pas manqué grand-chose. Nous sommes devant pendant 31 minutes et nous tenons encore l’égalité à l’entrée de la dernière minute. Dommage ces pertes de balles et les 17 points encaissés dans les cinq dernières minutes. On sait que les Serbes vivent pour des moments pareils et se nourrissent du support incroyable de leur public. Mais cela fait mal après une tel combat.”
Des Serbes survoltées et des Belges aux mains moites, c’est bien l’avis de Emma Meesseman :
« On savait que les Serbes vivent pour ce genre de duel. De notre côté, nous avons été progressivement paralysées par le stress. Nous devons en tirer les leçons pour les tâches à venir. »
Les Belgian Cats ont donc désormais l’obligation de passer sur le corps des Slovènes qui, elles, ont bouté les Turques hors de la compétition (+7) mais ont succombé face aux Hongroises (-4) et surtout déraillé devant les Italiennes (-18). Une équipe slovène qui avait surpris la France en qualification à Celje (+6) avant de se faire tailler en morceaux au retour à Charleville (-44).
Construite sur la base d’une génération de U20 talentueuses, l’équipe de Slovénie possède quelques belles individualités avec la meneuse Nika Baric d’Ekaterinbourg, l’arrière Teja Oblak de USK Prague, la pivot de Eva Lisec de Schio ou l’intérieure américaine naturalisée Shante Evans, qui était jusqu’ici à Villeneuve d’Ascq. On connait l’importance de ce barrage puisque le vaincu sera non seulement écarté de la phase finale de l’Euro mais aussi des tournois de qualification aux Jeux Olympiques. Ça ferait désordre pour les Belgian Cats qui partent largement favorites.
La Belgique possède un atout maître avec celle qui est probablement la meilleure joueuse d’Europe, l’intérieure à tout faire, Emma Meesseman (1,92m, 26 ans), qui après trois matches est à la fois sa meilleure marqueuse (24,3 points), sa meilleure rebondeuse (9,0) et une excellente passeuse (2,0). Avec 29,3, l’ancienne joueuse de Villeneuve d’Ascq aujourd’hui à Ekaterinbourg possède la meilleure évaluation du tournoi.
Rien à redire non plus sur les productions de Kim Mestdagh, la nouvelle Flamme Carolos de Charleville, qui est la deuxième marqueuse (14,3) et passeuse de l’équipe (2,3) et tout naturellement la deuxième à l’évaluation (15,7). Et, insistons, Antonia Delaere, malgré ses deux bévues face à la Serbie, est offensivement dans les clous (8,0 points).
Seulement, la Belgique ne possède que la 10e attaque de cet Euro (64,7 points, à comparer aux 77,7 points de la France qui est première) avec un vilain pourcentage de réussite (37,8), tout spécialement à trois-points (23,8). Et là, il faut mettre en exergue des chiffres qui piquent très forts les yeux, ceux de la meneuse de l’ASVEL, Julie Allemand, reconnue comme la numéro 1 à son poste en Ligue Féminine, d’habitude si sûre dans ses choix et qui affiche un 4/20 aux tirs dont un 1/10 à trois-points, le tout pour 5 points en moyenne. Autre maillon faible, le rebond.
« 12 contre la Russie, 16 face à la Biélorussie et 20 contre la Serbie ! Jusqu’où va-t-on se faire manger? » tonne le coach dans les colonnes du Soir. « J’ai cité Charles Barkley: “Ma technique au rebond ? Je pose les pieds au sol et j’arrache le ballon !” Il faut du physique, mais surtout de la volonté. »
Les Belgian Cats ne disposent pas de réserves abondantes mais les deux étés précédents les joueuses du banc étaient sublimées par les performances des cadres. Julie Allemand en est une majeure et ses défaillances se ressentent sur le collectif. Est-elle physiquement et mentalement au bout du rouleau après une saison longue et exigeante ? Une autre Belge, la Reine Ann Wauters, est par ailleurs l’ombre d’elle-même (3/14 aux shoots, 3/7 aux lancers, 8 fautes en 50’ de jeu) mais est-ce surprenant à bientôt 39 ans et après une saison blanche en raison d’une blessure au genou ?
« L’équipe dépend trop de deux joueuses : Meesseman, à qui je ne peux pas demander plus, et Kim », reconnaît Philip Mestdagh en parlant de l’une de ses deux filles. «Toutes les autres doivent apporter plus. Oui, on est un peu dans le dur par rapport aux attentes créées par nos précédentes campagnes mais depuis jeudi nous avons sorti deux parties de très haute volée au niveau de l’intensité. J’ai confiance en la capacité de mes joueuses d’en faire de même face à la Slovénie. »
Les Belges ne sont plus dans l’euphorie qui a caractérisé leurs deux étés précédents mais les Slovènes -et probablement ensuite les Françaises- devront se méfier d’une bête blessée.
Photo ouverture: Julie Allemand (FIBA)
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A Zrenjanin, ville de Serbie de 75 000 habitants située dans la province autonome de Voïvodine, la Belgique a échoué de quatre points (66-70) face au pays hôte, ce qui l’oblige à disputer aujourd’hui un match de barrage face à la Slovénie avant éventuellement de retrouver l’équipe de France jeudi en quart-de-finale.
Evidemment, à la maison, les Serbes étaient surmotivées et dans ce « groupe de la mort », elles avaient déjà réussi à s’imposer à la Biélorussie (+2) et à la Russie (+14) alors que les Belgian Cats, si elles s’étaient débarrassées des Russes (+13), avaient commis un faux-pays inattendu pour une équipe classée quatrième à la dernière Coupe du Monde face à la Biélorussie (-8).
Ce Serbie-Belgique fut très engagé et interrompu plusieurs minutes à 66 secondes du terme pour cause de fuites d’eau dans le toit ! Deux remises en jeu mal ajustées avec à l’origine la future Nantaise Antonia Delaere, par ailleurs auteure de 12 points, ont fait perdre aux Belges le bénéfice de leur belle résistance. Jelena Brooks concluant d’un trois-points au buzzer le succès des filles de Marina Maljkovic.
Le journaliste du Soir, le quotidien de Bruxelles, Stéphane Druart voit du positif dans cette courte défaite :
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Photo ouverture: Julie Allemand (FIBA)