Aller au contenu

EuroBasket féminin : Cette équipe de France est vraiment usante !

Malgré les exploits individuels de sa naturalisée Jonquel Jones, la Bosnie-Herzégovine a fini par craquer (80-67), laissant l’équipe de France se qualifier pour les demi-finales de l’EuroBasket. A Valence, elle va se retrouver face à face avec la Biélorussie et sera une nouvelle fois hyper favorite.

Malgré les exploits individuels de sa naturalisée Jonquel Jones, la Bosnie-Herzégovine a fini par craquer (80-67), laissant l’équipe de France se qualifier pour les demi-finales de l’EuroBasket. A Valence, elle va se retrouver face à face avec la Biélorussie et sera une nouvelle fois hyper favorite.

[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]

Il n’était pas un mystère que la pièce centrale du dispositif des Dragons de Bosnie est la Bahaméenne, Jonquel Jones, une belle plante de 1,98m et 27 ans, agile avec des mains de fées, qui peut s’écarter du cercle, entièrement formée aux Etats-Unis (Clemson et George Washington), très référencée en WNBA (deux fois élue dans le deuxième cinq de la ligue, deux fois meilleure rebondeuse, Joueuse ayant le plus progressé en 2017), passée par la Chine, et qui a apporté cette saison 7,7 rebonds et 16,6 d’évaluation au sein de la Dream Team d’Ekaterinbourg, vainqueur une fois de plus, il y a quelques semaines de l’Euroleague. Jonquel Jones est assurément l’une des meilleures joueuses de la planète, et on comprend qu’elle ait été préférée comme naturalisée de service à l’Américaine Courtney Hurt, bien connue dans la Ligue Féminine, qui avait fait les qualifications. Sa première sélection remonte à novembre 2019.

Bien sûr, Jonquel Jones n’a jamais joué dans son pays d’adoption. Elle fait partie de la trop longue liste des naturalisé(e)s de complaisance qui vont renforcer artificiellement plusieurs pays de l’est de l’Europe, et qui faussent les compétitions. « Nous travaillons depuis longtemps à l’arrivée de Jonquel Jones, et comme vous le savez, notre Fédération n’est pas en mesure de payer quelqu’un pour jouer pour la Bosnie. Cependant, croyez-moi, nous avons attendu cinq minutes son consentement, il lui a fallu pas plus de temps pour se décider lors de la réunion que nous avons organisée avec son agent, » a certifié le coach Goran Lojo.

Son profil est d’autant plus indispensable à la Bosnie-Herzégovine, que ce petit pays de moins de 4 millions habitants, manque cruellement de big women. La seule autre joueuse à plus de 1,86m, est Mélissa Brcaninovic et son 1,93m. De plus, la plupart des internationales opèrent dans des ligues européennes mineures.

Jonquel Jones est à la fois un paratonnerre en défense et elle est capable de remonter la balle toute seule et de shooter en première intention, ou alors avec son premier pas dévastateur de laisser sa vis-à-vis sur place. On retiendra ses 24 rebonds -dont 13 sur ses 12 premières minutes de jeu !- la plus belle cueillette à l’Euro depuis que cette statistique est comptabilisée, en 1995, et encore plus son phénoménal premier quart-temps quand elle a enregistré 15 des 17 points d’évaluation de son équipe. Pas sûr que l’on ait déjà observé pareille individualité et pareille dépendance dans le concert européen dans l’ère moderne.

Photo: Marine Johannes (FIBA)

Le one to punch Gruda-Johannes

La France s’est retrouvée un temps mal à l’aise devant ce one-woman-gang et la Bosnie, sans complexe et boostée par ses supporters, a mené 8-13 et a tenu bon toute la première mi-temps. « Jonquel Jones, je la connais personnellement, j’ai joué contre elle plusieurs fois », nous a dit ensuite Valériane Vukosavjlevic. « Elle apporte énormément à cette équipe de Bosnie, une autre dimension. C’est une joueuse de calibre WNBA, potentielle MVP. On savait que l’on aurait du travail face à elle. On en a eu mais on savait que si elle mettait 30 points et que les autres en mettaient moins, c’est quand même nous qui allions gagner. Il faut parfois faire des sacrifices, la laisser ce soir un peu plus briller, mais par contre verrouiller toutes les autres autour. »

De fait, Nikolina Babic, qui avait planté 11 paniers sur 17 shoots à trois-points jusque-là, s’est contentée d’un seul panier primé en 4 tentatives. « En début de match, les joueuses adverses sont fraîches, elles marquent des paniers, elles prennent les opportunités. Petit à petit, on voit qu’elles sont fatiguées et elles arrivent moins à développer leur jeu. C’est notre force, on arrive à user les équipes, et c’est encore ce qui s’est passé ce soir », savourait Valériane Vukosavjlevic.

Elle a beau être une superwoman, Jonquel Jones a fini par baisser pied, et si sa copie finale demeure remarquable (24 rebonds, 29 points et 39 d’évaluation, plus du double de toute l’équipe qui s’est clôturée à 70), elle n’a pas pu tout faire toute seule. « Elle est vraiment forte. C’est difficile de défendre sur elle, mais je suis vraiment fière de nos intérieures, Helena (Ciak), Sandrine (Gruda), Endy (Miyem), Alexia (Chartereau), et Iliana (Rupert) », notait Gabby Williams, qui avec ses 12 points et 6 rebonds, et sa défense toujours redoutable, a fait un travail très solide. « Je ne sais pas si c’est mon meilleur match. Je suis juste contente que l’on ait gagné. C’est le but pour moi. Mais je me sens de mieux en mieux et de plus en plus en confiance. Quand j’ai besoin de confiance, mes coéquipières sont avec moi. »

Le déclic est survenu à cheval entre la fin de la première mi-temps et le début du troisième quart-temps, lorsque le score est passé de +2 à +16. Sandrine Gruda puis Marine Johannes, qui a scoré 8 points de suite, étaient passées par là. Juste avant la mi-temps, Valérie Garnier l’a fait revenir en jeu, elle a remonté la balle et planté un trois-points au buzzer avec l’aide du plexi. « C’était un peu de la chance. Je ne m’y attendais pas trop ! J’ai un peu tiré comme ça et c’est rentré. » Du Marine Johannes quoi…

La France a ensuite traversé un tunnel, ce qui a permis à la Bosnie de revenir un peu au score avant de lâcher prise définitivement. La barre des 20 points d’avance a même été atteinte un court moment : 80-60. « On a contrôlé les autres joueuses et c’est pour ça que l’on a gagné. On a quatre ou cinq joueuses avec plus de dix points et c’est ça le truc avec l’équipe de France. On a beaucoup de joueuses qui peuvent marquer, beaucoup qui peuvent défendre. C’est pour ça que l’on est là !, » se félicitait Gabby Williams dans son français impeccable. « L’équipe joue bien et on n’a pas à se poser des questions lorsque l’on rate des shoots, » ajoutait Marine Johannes. « J’ai eu plus d’adresse après mais c’est aussi grâce à l’équipe car on a continué à bien tourner, à être agressives vers le panier, en prenant nos shoots ouverts. On a joué de façon collective et avec intensité dans cette deuxième mi-temps. Je n’arrête pas de le répéter : tout le monde apporte. Sandrine (Gruda) et Endy (Miyem) ont fait un très gros match, mais tout le monde fait un énorme boulot, comme Diandra (Tchatchouang), même si elle n’a pas eu beaucoup de temps de jeu et qu’elle ne marque pas 30 points. Elle a respecté son rôle en faisant un énorme boulot en défense. C’est un exemple parmi tant d’autres. »

Il faut aussi être lucide, sans sa naturalisée de circonstance, la Bosnie, bien que valeureuse, est trois niveaux en-dessous de l’équipe de France.

Une autre naturalisée à surveiller, Alex Bentley

C’est la 8e participation de la Biélorussie à l’EuroBasket, que l’équipe de France va affronter à Valence, et elle a connu son heure de gloire lors de l’édition de 2007 avec une médaille de bronze, puis au championnat du monde de 2010 et à l’EuroBasket 2015, où elle s’était classée les deux fois à la 4e place, synonyme de médaille en chocolat. Dans le pays, la qualification de l’équipe nationale est une immense surprise. N’avait t-elle pas perdu 5 de ses 6 matches de préparation dont l’un de 38 points face à la Russie ?  « Vous ne devrez pas être surpris si l’équipe biélorusse termine la phase de groupes à la dernière place. Les concurrents ne sont certainement pas un cadeau, » avait ainsi écrit Pressball. « Mais une chose est sûre et déjà certaine : l’équipe actuelle de basket-ball biélorusse a un plafond, même si atteindre les quarts de finale est possible avec un concours de circonstances extrêmement favorable. »
Comme la Bosnie, la Biélorussie possède dans ses rangs une naturalisée, la meneuse américaine Alexandria Bentley (1,73m, 30 ans), qui n’a pas hésité à épouser sans complexe le pays du dictateur Alexandre Loukachenko. D’ailleurs, Yelena Leuchanka, qui a été jetée quelques semaines en prison à l’été 2020 par le sinistre personnage, fut longtemps un pilier de l’équipe biélorusse.

Bentley donc, a transité par Tarbes lors de la saison 2014-15 puis par de solides clubs européens (Orenbourg, Cukurova, Koursk) et aussi la WNBA (All-Stars en 2015). C’est elle la meilleure marqueuse de l’équipe, c’est toujours elle qui a marqué le panier décisif après un slalom dans la défense espagnole pour faire tomber le pays hôte. Un exploit qui a fait exploser la hiérarchie de cet Euro et qui a amené à dégager sérieusement la route de la France jusqu’à la finale, lui évitant de rencontrer d’ici là la Belgique, l’Espagne et la Serbie, ses trois rivaux jugés avant l’EuroBasket, par l’ensemble des observateurs, comme les plus sérieux.

Les deux autres joueuses majeures sont Maryia Papova, un ailière d’1,88m, 26 ans, et Anastasiya Verameyenka (1,92m, 33 ans), figure éternelle du circuit européen, longtemps à Orenbourg et fidèle depuis 2015 à Fenerbahçe. Ces deux-là ont compilé 34 points et 22 rebonds face à la Suède.

En quart-de-finale, la Biélorussie a donc écarté la Suède (58-46) qu’elle avait déjà vaincu (78-54) trois jours auparavant en phase de foule, ce qui pose la question de la pertinence de la formule de la compétition. Les Biélorusses sont loin d’être invincibles puisqu’après leur prouesse face à l’Espagne, elles ont chuté face à la modeste Slovaquie (54-58). Il faut souligner que la coach Nataliya Trafimava n’a pas confiance dans son banc puisque 8 joueuses se partagent le temps de jeu. D’ailleurs les antécédents face à la Biélorussie sont très favorables aux Bleues avec 11 victoires en 12 matches depuis 2007, mais on rappellera tout de même que celle obtenue aux Jeux Olympiques de Rio fut arrachée aux forceps (73-72).

Mais qui imagine que la France puisse interrompre samedi, après deux jours off mais désormais à Valence sans l’appui du public alsacien, sa série de 15 victoires d’affilée initiée après la déconvenue face à l’Espagne, en finale de l’Euro 2019 à Belgrade ? Car comme le dit sans arrogance Marine Johannes, « je pense que, simplement, nous avons la meilleure équipe. »

A Strasbourg,

x

[armelse]

Il n’était pas un mystère que la pièce centrale du dispositif des Dragons de Bosnie est la Bahaméenne, Jonquel Jones, une belle plante de 1,98m et 27 ans, agile avec des mains de fées, qui peut s’écarter du cercle, entièrement formée aux Etats-Unis (Clemson et George Washington), très référencée en WNBA (deux fois élue dans le deuxième cinq de la ligue, deux fois meilleure rebondeuse, Joueuse ayant le plus progressé en 2017), passée par la Chine, et qui a apporté cette saison 7,7 rebonds et 16,6 d’évaluation au sein de la Dream Team d’Ekaterinbourg, vainqueur une fois de plus, il y a quelques semaines de l’Euroleague. Jonquel Jones est assurément l’une des meilleures joueuses de la planète, et on comprend qu’elle ait été préférée comme naturalisée de service à l’Américaine Courtney Hurt, bien connue dans la Ligue Féminine, qui avait fait les qualifications. Sa première sélection remonte à novembre 2019.

Bien sûr, Jonquel Jones n’a jamais joué dans son pays d’adoption. Elle fait partie de la trop longue liste des naturalisé(e)s de complaisance qui vont renforcer artificiellement plusieurs pays de l’est de l’Europe, et qui faussent les compétitions. « Nous travaillons depuis longtemps à l’arrivée de Jonquel Jones, et comme vous le savez, notre Fédération n’est pas en mesure de payer quelqu’un pour jouer pour la Bosnie. Cependant, croyez-moi, nous avons attendu cinq minutes son consentement, il lui a fallu pas plus de temps pour se décider lors de la réunion que nous avons organisée avec son agent, » a certifié le coach Goran Lojo.

Son profil est d’autant plus indispensable à la Bosnie-Herzégovine, que ce petit pays de moins de 4 millions habitants, manque cruellement de big women. La seule autre joueuse à plus de 1,86m, est Mélissa Brcaninovic et son 1,93m. De plus, la plupart des internationales opèrent dans des ligues européennes mineures.

Jonquel Jones est à la fois un paratonnerre en défense et elle est capable de remonter la balle toute seule et de shooter en première intention, ou alors avec son premier pas dévastateur de laisser sa vis-à-vis sur place. On retiendra ses 24 rebonds -dont 13 sur ses 12 premières minutes de jeu !- la plus belle cueillette à l’Euro depuis que cette statistique est comptabilisée, en 1995, et encore plus son phénoménal premier quart-temps quand elle a enregistré 15 des 17 points d’évaluation de son équipe. Pas sûr

[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]

Commentaires

Fil d'actualité